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Erwann Perchoc (Traducteur)
EAN : 9782843449147
106 pages
Le Bélial' (23/02/2017)
3.41/5   153 notes
Résumé :
Cérès d’un côté, Vesta de l’autre. Deux astéroïdes colonisés par l’homme, deux mondes clos interdépendants qui échangent ce dont l’autre est dépourvu — glace contre roche. Jusqu’à ce que sur Vesta, l’idée d’un apartheid ciblé se répande, relayée par la classe politique. La résistance s’organise afin de défendre les Sivadier, cible d’un ostracisme croissant, mais la situation n’est bientôt plus tenable : les Sivadier fuient Vesta comme ils peuvent et se réfugient sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Les sciences politiques sous faible gravité !

Effectivement Cérès et Vesta est un roman dense assez méticuleusement exploratoire de l'espace profond et il est à ce titre très dépaysant et à lire minutieusement.
Le roman porte sur deux petits mondes qui font deux univers situés sur deux petits astéroïdes , qui se projettent des vues en miroir déformant des uns et des autres .
Un peu comme dans ,Les dépossédés, de Ursula le Guin où deux mondes tirent leur conscience politique d'une vision fantasmée et déformée de leurs voisins et prochains ,si proches et si loin , voisins au sens plus ou moins large ).
Les univers de ce court roman sont denses et ils ont une grande portée romanesque , très fonctionnelle. A cette petite échelle de peuplement l'auteur rend visible les ficelles qui installent dans les habitudes sociales la stigmatisation ,de minorités dont la condition renvoie à des besoins social , crées par nécessité quasi fonctionnelles .
Des luttes politiques clandestines ou non , du côté pratique de la lutte et de l'évasion des serres d'un régimes contraignant , de l'accueil de réfugiés , de la défense , de la philosophie politique .
Comment se tissent alors les destins , les vies au jour le jour dans un univers porté à stigmatiser avec une franchise aussi certaine que ambivalente et alambiquée certains habitants.
C'est un sujet difficile que l'auteur traite sans pathos exagéré ou pénible et avec nuances et peines avec suspens et rebondissement avec des développements qui vont crescendos jusque la fin .

Un bon roman , un space opera politico-sociologique , et politique- politicien rusé et solide quant à l'univers ,sans être pour autant de la hard science à la mode de l'auteur.
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Belle occasion que m'offrent Masse Critique et les éditions le Bélial' de lire mon troisième opus de la jeune collection « Une Heure-Lumière ». Occasion couplée à celle de retenter ma chance avec Greg Egan, un auteur qui m'attire mais me laisse frustré à chaque fois. le format court nous réconciliera-t-il ? Je crois, oui.

Ce qui me frustre chez Egan, c'est qu'il possède cette faculté formidable de construire des univers imaginaires à l'énorme potentiel d'évasion et qu'il la « gaspille » en se concentrant trop sur les atermoiements psychologiques de ses personnages. C'est une question d'équilibre en fait. Et pour moi la balance penche trop d'un côté.
Mais dans cette novella, l'équilibre est quasi parfait.

Le sujet du texte est avant tout sociétal et terrible. Il invoque la mémoire d'un passé pas si lointain de la première partie du 20ème siècle, quand on assistait à la libération de manière légale de sentiments de xénophobie ou de racisme ; quand les gouvernants et le vote démocratique autorisaient le peuple à haïr, voire à massacrer, une minorité désignée. Comment ne pas penser à l'affaire Dreyfus ou aux premières années du gouvernement nazi en Allemagne en lisant Cérès et Vesta ? Greg Egan n'oublie aucune composante de ces combats, en intégrant les tentatives de résistance de la minorité, la solidarité d'une partie modérée mais effrayée de la population et la pression politique imposée sur une nation étrangère prête à accueillir les réfugiés. Ce qui est horriblement bien décrit ici, c'est que la stigmatisation est organisée de manière légale, et que la résistance morale s'exerce illégalement, renommant spontanément les « résistants » en « criminels ».
Bien sûr, le texte sert aussi de signal d'alarme : ces tendances sont en train de réapparaître de nos jours, en particulier en Europe, en particulier chez nous.

Mais Greg Egan n'a pas oublié de soigner l'écrin SF de son histoire. La relation commercialo-symbiotique entre les astéroïdes Cérès et Vesta, le troc spatial qui les associe, sont étonnants et marquent l'imagination. Cela va d'ailleurs au-delà de l'emballage, car la relation qui unit les deux plus gros rochers de la ceinture d'astéroïdes intervient comme l'un des ressorts principaux de l'intrigue.

Des reproches cependant ? Disons que j'ai trouvé que par moments la technologie prenait trop de place dans les descriptions et en réduisait la force. La fin est aussi abrupte ; je ne peux pas m'empêcher de me demander comment ont évolué les relations entre Cérès et Vesta après ça. A mon avis, quelque chose a cassé.
Je n'irai cependant pas reprocher le fait d'avoir souffert à cause du thème et de la façon dont il est développé. le venin dystopique a pénétré mon sang et mis très mal à l'aise. le plaisir n'est pas le but ici ; c'est d'ailleurs une constante de la collection « Une Heure-Lumière » il me semble.

Je vais d'ailleurs enchaîner avec un bon vieux roman de Leigh Brackett pour me doucher la tête.
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Retour vers Greg Egan, qui m'avait bien impressionnée avec son recueil "Axiomatique".
De nouveau on plane dans les stratosphères de la SF (voire dans l'intersidéral, mdr !).
Le thème de l'ostracisme pour cause de "race différente" et la propension de l'être humain à trouver un bouc émissaire à ses soucis (ici c'est pire, c'est à son ennui, en plus...) est bien évidemment à la base de ce court récit.
C'est donc dans un contexte épouvantable que G. Egan développe son histoire. Au début, les allers retours dans le temps sont un peu perturbants, on a des flash-backs nombreux et non signalés. Ce qui donne une lecture heurtée, qui m'a fait penser à une sorte d'accouchement. Et en fait, c'est un peu la métaphore qu'on a avec cet exil forcé d'une frange de la population qui refuse une loi totalement inique basée sur le délire d'un imbécile. Exil au départ de Vesta, encocooné pendant des années de transfert, pour revivre sur Céres... Comme souvent avec Egan, j'ai eu un mal fou à visualiser ce qu'il raconte, ses histoires d'échanges de cubes de pierre et de glace entre les deux astéroïdes sur des "voies automatiques" où elles se télescopent parfois, c'est quand même un truc assez balaise, mon imagination a été rudement mise à mal.

Il n'empêche que ça n'enlève rien à la force du récit, au fait qu'on est à peu près aussi mal à l'aise qu'Anna, la « Ceresienne », qui doit gérer, alors qu'elle est toute fraîche émoulue au poste, le débarquement d'une cargaison de ces exilés d'un ferry poursuivi par un autre vaisseau armé en provenance de Vesta. La prise de tête est assurée, la migraine aussi, et le constat que la débilité de l'être humain « en général » est plus forte que sa sagesse « en général » plutôt pessimiste, ce qui correspond bien à ce que j'en pense, toujours en général, lol. Greg Egan, c'est le "prends-toi ça dans ta goule" de la SF, il a l'art de pointer là où ça fait très mal... (Thomas Day est un autre auteur doué dans ce genre).
J'aurais juste apprécié que ce soit un peu plus long, qu'on aille un peu plus loin avec ces personnages.

Bref, cette collection « une heure lumière » de le Belial' fait partie de mes « must-have », que ce soit en papier ou en ebook...
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Aléas.

Cérès et Vesta sont deux astéroïdes colonisés par l'homme. Sur Vesta une partie de la population est mise au ban. la situation devient progressivement intenable pour les Sivadier. L'exode vers Cérès s'organise malgré le danger.

J'avais eu d'excellents échos sur Greg Egan. Cette novella ne se contente pas de les confirmer, en effet, elle est brillante dans sa construction et son raisonnement. Je pensais lire un énième récit sur la discrimination et le rejet d'une population, j'ai lu un récit sur la décision et la prise de risque qui en découle.

Comment réagir en cas de crise ? Il faut réussir à prendre une décision rapidement, si possible en minimisant les risques. Mais cela n'est pas toujours possible, des considérations éthiques pouvant entrer en jeu. Parfois aucune décision ne semble bonne. Cela permet juste de limiter les dégâts.

Ce questionnement a d'autant plus d'impact que le développement des personnages occupe une grande place dans le récit. Nous découvrons leurs doutes, leurs peurs, mais aussi leurs amours et leurs espoirs.

Bref, mon premier Greg Egan et certainement pas le dernier.
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Autant le dire tout de suite, en tant qu'amateur de la collection "Une heure lumière" de chez le Bélial, je suis assez déçu de ma lecture.
Pourquoi ? Certainement car le récit prend des chemins difficiles dans lesquels on se perd entre les personnages, les politiques et même les lieux.
De gros points noirs qui m'ont gâché la lecture alors que pourtant il y a un fort potentiel.

Le dernier tiers du livre lui est juste épique et du coup cela est d'autant plus frustrant quand on a pas compris les deux premiers tiers de l'histoire pour cause de confusion. Je pense qu'il va falloir que je relise le début pour tout comprendre correctement, c'est une chose qui n'est pas normale et ne devrait pas arriver sur un simple texte de SF de 100 pages.

Pour conclure, vous pouvez vous lancer dans l'aventure mais prenez votre temps pour le lire en prenant soin de réfléchir à chaque détail sous peine de frustration.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons un terme particulier, ici, pour désigner un échec d'un certain type en matière de bien général - lorsque l'on met en avant le sens personnel de la justice d'un acte au détriment de la mesure objective du résultat. Cela s'appelle la "vanité morale".
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Personne ne déchirera le contrat qui a défini ce monde pendant plus d'un siècle. Et personne ne m'ôtera le pain de la bouche sous prétexte que j'appartiens à la mauvaise famille.
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un simple recycleur intraveineux couplé à une pile à combustible et un kilo de nourriture avaient suffi à le maintenir en vie pendant trois ans.
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Les joues creuses de l'homme arboraient une barbe de trois jours incongrue au regard de la longue toison qu'aurait autorisée un tel voyage .
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Qui se soucie de justice lorsque les serveurs de jeu ne peuvent plus tourner ?
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