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EAN : 9782283026311
285 pages
Buchet-Chastel (03/03/2016)
3.4/5   67 notes
Résumé :
«Après vingt-deux heures trente, la porte d'entrée était fermée, mais s'ouvrait grâce à un code d'accès qu'il m'a recommandé de mémoriser, au cas où je le perdrais, et il m'a tendu un petit papier sur lequel était imprimé “1945”. L'année de naissance d'Eddy Merckx, m'a-t-il précisé, c'est facile à retenir.»

Dans une petite ville perdue, au cœur de l'hiver, un privé est chargé de résoudre une affaire peu commune. Mais au fil des jours, l'enquête piétin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 67 notes
Le narrateur est un personnage ordinaire , très ordinaire. Et pourtant, dès le départ, le ton est donné. Il y a quelque chose qui cloche.
Le passé de notre détective auto-proclamé est trouble : il semble que des impasses ont jalonné son parcours. Et que cette mission qui lui est confiée relève de la survie domestique sur fond de panne de chaudière.

Toujours est-il que notre fin limier se retrouve dans un bled paumé, le lendemain de Noël, chargé de débusquer le ravisseur de l'enfant Jésus, celui de la crèche en plâtre, pompeusement rebaptisée « scène de crime ». .
Imprégné de séries TV , il rassemble les indices les plus ténus, interroge « habilement » les témoins et court désespérément après son avance, car clairement, on comprend à travers les échanges téléphoniques avec son épouse que le budget familial est très problématique.

C'est un univers très décalé qui s'appuie sur un modèle d'enquête policière, mais où curieusement rien ne se passe. Une superposition d'un cadre affligeant de banalité et d'une investigation dérisoire.
C'est très agréable à lire, le personnage est sympathique, son ingénuité est touchante. l'humour est basé sur un subtil décalage entre ce que ressent le narrateur et ce que comprend le lecteur.

On reste cependant un peu sur sa faim quant au dénouement….ou alors il eut fallu qu'une série de scénarios similaires crée un fil rouge qui justifie le propos. Car en l'état cela ressemble plus à un brouillon, un fond de tiroir proposé à l'éditeur en mal de publication.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Quelle déception ! Après ses deux brillants romans " Edmond Ganglion et fils" et " L'étourdissement", véritables trésors d'humour noir et satire truculente , Joël Egloff mène une enquête que j'ai trouvé ennuyeuse, répétitive et sans intérêt. La couverture à la " Bidochone" m'avait bien inspirée ainsi que le thème burlesque du vol,enfin plutôt de l'enlèvement de l'enfant Jésus dans la crèche d'une petite commune de Lorraine. J'y voyais la promesse d'un univers absurde et de personnages tristement ridicules mais émouvants...que nenni! Je suis très sévère mais lorsqu'on est excellent on crée le désir et le manque monsieur Egloff !
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Je suis arrivée 1/2 heure en retard à mon travail ce matin pour cause "d'enquête "de Joël EGLOFF ,je n'ai pas vu le temps passer tant j'étais immergée dans ce livre.
Je ne vais pas vous raconter l'histoire,c'est inénarrable, en ce sens que c'est une histoire stupide où l'absurde prédomine ;certains parleront de situations cocasses,ubuesques,de personnages déjantés, non ces mots ne sont pas appropriés. Quant à rire,non ,sourire encore moins ,j'ai ressenti de la pitié et de l'empathie pour le personnage principal,voilà ça c'est le coté pour moi ,négatif de ce roman: cette fameuse enquête qui "frôle " par son déroulement un caractère d'irréalité ,complètement irrationnel.
le tour de force de Joël Egloff, c'est l'atmosphère, l'ambiance qui s'en dégagent et là ,chapeau bas M.Egloff!
Tout comme on dit une atmosphère KAFKAÏENNE, peut-on parler d'une atmosphère EGLOFFIENNE?
Et là j'ai aimé, un petit soupçon de John Irving en font un roman hors-norme inclassable où l'on se fond dans l'atmosphère.
Pour ceux et celles qui aiment les histoires "Bien ficelées " que ce soit dans le genre :terroir ,thriller sociétal etc..je ne vous le recommande pas.
Pour ceux et celles qui aiment les voyages dans l'irréel, l'irrationnel je vous le conseille. Quant à la fin en fait je ne me suis pas posée la question c'est du EGLOFF quoi!
EGLOFF ne se raconte pas,on s'en imprègne on le ressent,son livre m'a "suivi" toute la matinée, pour moi c'est ce qui fait le talent de cet écrivain.🌟🌟🌟🌟
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L'absurde comme j'aime ! Un mélange de Fernand Raynaud, Jean-Paul Dubois, Pierre Desproges. Un loser de détective privé est embauché pour faire la lumière sur un enlèvement survenu dans la crèche de Noël. Difficile d'avoir une avance d'argent auprès du curé, alors qu'il lui faut acheter des chaussures adaptées à la neige. Difficile d'être tranquille dans sa chambre d'hôtel, alors que des travaux de peinture s'y font la journée et que l'ouvrier y prend toutes ses aises. Et sa femme comment va-t-elle faire avec des problèmes de plomberie et de voiture ? Ecrivain que je suis particulièrement après m'être délectée de ‘L'étourdissement' pour son humour noir.
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Dans la panoplie des auteurs déroutants et drôles (Jean-Paul Dubois, Iegor Gran, Jean Echenoz, Laurent Graff, ...) on peut maintenant ajouter Joël Egloff. D'une écriture faussement simple, l'auteur de cet hilarant J'enquête signe là un anti-polar en forme de descente, non pas aux enfers, mais dans l'absurde le plus total. Ici, la grise banalité vous étouffe et l'ennui vous accable plus qu'ailleurs. L'enquête ? le vol... non, pardon : "l'enlèvement" du Petit Jésus de la crèche sur la place de l'église. L'enquêteur ? un perdant patenté, véritable anti-héros. le lieu ? Une ville de province où l'on mange tous les jours au même endroit, où l'on croise sans cesse les mêmes têtes. Des clichés ? Mais non, car c'est bien là toute la virtuosité de Joël Egloff : on y croit pleinement et on s'attache rapidement à son protagoniste enquêteur naïf et malchanceux. Desproges, si tu me lis : non, tout n'est pas perdu, on rit encore sur terre.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Bien que je fusse impatient de mettre mes nouvelles bottines à l'épreuve, au cours d'une longue filature, j'ai jugé bon d'attendre encore un peu que le cuir se détende, et de trouver aussi un suspect digne d'intérêt à filer. Ceux que j'avais pour l'instant sous la main ne valaient vraiment pas la peine que je me fasse une ampoule.

Pour l'heure, je me rendais au salon de coiffure, à deux pas de l'église. C'était une idée que j'avais eue dans la nuit. Là-bas, me disais-je, je n'aurais sûrement qu'une question à poser pour que les langues se délient.

D'ordinaire, on ne coiffe que les dames, m'a dit la patronne, alors que je venais d'entrer. J'ai fait mine de m'étonner. C'est que je ne suis pas d'ici, j'ai dit, je ne savais pas. C'est écrit sur la vitrine, a-t-elle ajouté. Dans ce cas, tant pis, j'ai fait. Mais puisque vous êtes là, et si vous n'êtes pas pressé, installez-vous, s'est-elle ravisée. Je l'en ai remerciée. Alors elle m'a débarrassé de mon manteau, j'ai pris un fauteuil et un magazine et me suis assis à côté d'une dame qui attendait son tour également. Deux autres clientes se faisaient coiffer, côté à côté, l'une par la patronne, l'autre par une employée, bien plus jeune. Un peu à l'écart, sous un casque, il y avait encore une vieille femme qui s'était assoupie, la bouche entrouverte, un journal entre les mains. On aurait dit qu'elle était en train de sécher là depuis toujours. Je l'ai observée un long moment avant de pouvoir apercevoir chez elle un mouvement de poitrine qui indiquait qu'elle respirait encore.

La plus jeune des clientes avait tout de même une soixantaine d'années. C'est elle dont la patronne s'occupait. Depuis que je m'étais installé, elle parlait avec sa voisine de la reine d'Angleterre, qui avait toujours la santé, et se demandait, d'ailleurs, quel âge au juste elle pouvait bien avoir. Et chacune y est allée de sa supposition, les coiffeuses s'en sont mêlées, jusqu'à ce que la dame qui patientait à côté de moi mette un terme au débat, parce que dans la revue qu'elle lisait il y avait justement un article à son sujet, où figurait sa date de naissance. Alors tout le monde a paru bien étonné et a reconnu qu'elle ne faisait vraiment pas son âge. C'est qu'elle se l'est coulée douce, aussi, a dit la cliente que coiffait la patronne. C'est vrai qu'elle n'aurait pas la même allure si elle avait passé sa vie à faire des ménages, a renchéri sa voisine. Et la dame assise à mon côté a fait remarquer que c'étaient les couleurs qu'elle portait qui la rajeunissaient. Moi, pour dire quelque chose et tenter de gagner leur sympathie, j'ai ajouté qu'elle avait toujours de jolis chapeaux, ce qui n'a intéressé personne."
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Lorsque je dis que je flânais, c'est évidemment l'impression que je donnais, sans pour autant flâner le moins du monde. Je poursuivais mon enquête, en ayant l'air de ne rien poursuivre du tout, je scrutais sans avoir l'air de scruter, j'interrogeais, au hasard de mes rencontres, sans donner l'air d'interroger, et c'est peut être le plus épuisant, dans ce métier, que toute cette énergie dépensée à faire, sans donner l'impression de faire.
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Les bonshommes de neige voyaient leur fin prochaine et se pissaient dessus de se voir ainsi rapetisser. Ils en perdaient la tête, d'un seul coup elle tombait, ou bien par petits bouts, d'abord un oeil, puis l'autre, puis la bouche et le nez. Et enfin les bras, dans la foulée, ou les bras d'abord, cela dépendait. Et de les voir crever doucement, comme ça, sous la pluie, ça faisait mal au coeur.
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À la gare, personne.
J’ai posé mon sac à mes pieds et j’ai regardé autour de moi. Comme j’avais demandé qu’on soit discret, qu’ils ne viennent pas m’accueillir, surtout, avec mon nom inscrit en grand sur un carton qu’ils brandiraient aux yeux de tous, j’ai pensé qu’ils se tenaient peut-être un peu à l’écart et n’apparaîtraient qu’une fois l’endroit redevenu désert.
Mais ce ne fut pas le cas.
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Bien que je fusse impatient de mettre mes nouvelles bottines à l'épreuve,au cours d'une longue filature,j'ai jugé bon d'attendre un peu que le cuir se détende, et de trouver aussi un suspect digne d'intérêt à filer.Ceux que j'avais pour l'instant sous la main ne valaient vraiment pas la peine que je me fasse une ampoule.
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