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Lena de Faramond (Traducteur)
EAN : 9782264021526
346 pages
10-18 (12/09/1999)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Un étudiant en vacances devient l'amant d'une fraîche paysanne ; à l'indignation des puritains de Hellmo. La jeune fille meurt dans un accident. Le beau film d'Arne Mattson a popularisé l'idylle si tragiquement interrompue de Kerstin et Göran qui fit scandale dans les années cinquante par la franchise du propos et la beauté " dénudée " de son interprète principale. On retrouve dans le roman l'atmosphère féerique de la campagne suédoise, le charme touchant de ces amo... >Voir plus
Que lire après Elle n'a dansé qu'un seul étéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Années cinquante- Hellmo dans le Dasland, côte ouest de la Suède.
Gôran, âgé de 19 ans, fraîchement bachelier, arborant pour cette occasion la traditionnelle casquette blanche, débarque chez son oncle pour passer l'été  dans la ferme Stendalen .
« La ferme Stendalen était située au centre de la plaine où le vent du nord-est tourmentait, jour après jour, les arbres dépouillés. le sol était brun et gris. C'est seulement à l'abri du vent que pouvaient pousser de petits brins verts. Chez Göran, quand il était parti, le printemps avait déjà gagné du terrain et les jeunes filles se promenaient jambes nues. Ici, pour herser, les paysans portaient des gants de laine et des cache-nez. »

Considéré comme un étranger car il vient de la ville, Göran après avoir gagné la sympathie de sa cousine Sigrid, suscité la curiosité des jeunes du village (mais aussi les animosités), s'intègre peu à peu en partageant le quotidien des paysans dans les rudes travaux des champs…
Communauté rurale et solidarité : c'est à l'occasion d'une corvée entre voisins qu'il rencontre Kerstin, 17 ans, fille cadette d'une ferme proche .

La compagnie de Kerstin va lui ouvrir les portes de cette communauté : il participe avec elle aux activités de l'Association de la Jeunesse : préparation de la Fête de la Saint Jean (représentation théâtrale, concert musical), de la Fête de l'été , construction de la ferme communale où les jeunes pourront se réunir, et se livrer à des activités culturelles (bien qu'un demi litre ou trois quart d'eau de
vie n'en effraient plus certains).

Göran d'abord dédaigneux, méprisant mais aussi concupiscent, papillonnant de jeunes filles en jeunes filles, s'éprend de Kerstin
« Le dimanche, il y avait un goûter chez les voisins, Göran n'avait d'abord pas eu l'intention d'y aller. Puis, il changea d'avis. Quelle importance Kerstin pouvait-elle bien avoir ? Toutefois , cela l'amuserait de voir comment c'était chez elle. »

C'est l'histoire de cet attachement douloureux et heureux que nous conte Per Olof Ekström : deux univers qui se confrontent, deux mondes que tout séparent : une fleur des champs cueilli par un loup des villes.
Après s'être débattu contre les différences sociales (il est fils d'ingénieur, et doit à l'automne intégré l'Université), Göran va devoir lutter contre le poids des représentations religieuses véhiculées par le pasteur et ses ouailles, véritables freins à l'épanouissement des sentiments de Kerstin et de sa quête spirituelle.
Le pasteur met en garde la communauté :
« Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, mais qui au dedans sont des loups ravisseurs... »

Contre toute attente, éperdument amoureux, il en viendra à tenir tête à son père pour trouver son propre chemin.

Un roman paru en 1952 (publié en France en 1957 ) qui témoigne d'une transmutation d'une amourette, d'un amour de passage vers un amour fusionnel et passionnel. Une histoire universelle dont le décor peut-être interchangeable : celle des premiers émois amoureux.

Mais laissons la parole à l'auteur dont la traductrice Lena de Faramond rapporte les propos dans l'introduction de Elle n'a dansé qu'un seul été :
« Mon intention n'a été que de conter une histoire qui m'a captivé. Mon livre n'est ni un récit photographique de la réalité, ni davantage un roman à clefs. Les événements qu'il relate auraient pu se dérouler partout dans notre pays où un tel conflit entre la joie spontanée de vivre et la peur pessimiste de la vie reste encore possible. On pourrait dire à la rigueur que j'ai voulu attaquer ce pessimisme et cette intolérance qui, chez l'être humain, s'attachent comme une ombre à toutes les formes de raisonnement où intervient le coeur. »

Dommage que la quatrième de couverture s'intéresse plus à l'adaptation cinématographique de Arne Mattson (sortie en 1952 et qui remporta l'Ours d'Or à Berlin) qu'au roman car cela me semble un peu réducteur . le film qui a eu beaucoup de succès même s'il a fait scandale (l'actrice se baigne nue dans un lac…) a du faire de l'ombre au roman.

Une lecture très agréable que je dois à une bonne pioche sur l'étal d'un bouquiniste lors d' un week-end de Pâques... car ce titre semble difficile à se procurer même d'occasion.
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Pour commencer je vous place le décor.
Une couverture plus que ringarde qui vante les mérites du film éponyme avec les photos dignes des plus belles starlettes des années 50. Eh oui, le livre est paru en Suède en 1952, traduit en France en 1954.
Mon exemplaire nous ramène à un temps révolu, il fallait un coupe papier pour découvrir page après page, l'intrigue du roman. Une petite parenthèse, le premier lecteur qui a défloré ce livre n'a pas eu la main très légère !
La traductrice, Lena de Faramond nous rappelle dans l'introduction l'époque charnière qui est décrite dans cette oeuvre. La transformation de la société suédoise avec la confrontation de deux mondes : passer de l'économie agricole à l'industrielle. le choc de ces cultures opposées au tempérament suédois.
L'auteur est fils de et lui même cultivateur, il est à même de nous décrire cette révolution. Il est en même temps soucieux d'observer et de nous faire part de ses réflexions concernant l'évolution de la jeunesse. Quel monde va t elle affronter, quelles armes a t elle pour se préparer à un avenir inconnu ?
Nous voici donc devant une description précise du poids de la religion et des sectes qui a sévi dans ces régions rurales à travers des jeunes représentatifs des différents milieux existants en Suède comme ailleurs. La ville opposée à la campagne, le choc de la rencontre de ces deux cultures, les choix de vie, que faire, qui aimer, comment construire un lendemain en le choisissant vraiment et non pas en le subissant ?
Beaucoup plus intéressant que ne le laisse croire le titre, ce n'est pas une histoire de midinette mais une vraie réflexion sur les enjeux auxquels ont été confrontés la génération de la jeunesse de l'après guerre.
Un auteur à faire redécouvrir !!!!!!!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il l'observa. Penchée en avant, elle suivait le sillon et plantait une pomme de terre chaque fois qu'elle posait un pied en avant. Elle travaillait rapidement et sans aucune trace de fatigue alors qu'il semblait déjà à Göran que son dos à lui allait se rompre. Elle était entourée de vent, de soleil, d'espace et de vie grouillante et bruyante. Les mouettes tournaient autour d'elles en cercles élégants, se posaient contre le vent et refermaient soigneusement leurs ailes avant de se consacrer à la recherche d'insectes dans la terre molle. Aristocrates aux ailes blanches, elles avançaient, calmement et dignement, sur leurs pattes palmées, souples et plates, parmi des bergeronnettes, des étourneaux et des corneilles couleur de suie à l'oeil mauvais, jusqu'au moment où la charrue et les chevaux s'approchaient d'elles. Alors tout ce monde ailé s'envolait en une seule nuée, battant des ailes et criant, La terre tremblait sous le piétinement lourd des sabots et elle giclait autour du soc. Quand l'oncle sortit la charrue au bout du lopin de terre pour la retourner, des étincelles jaillirent de l'acier brillant. Kerstin donnait des pommes de terre à manger aux chevaux. Elle caressait leur cou brun aux reflets brillants et ses tapes amicales retentissaient au loin. Elle caressait leur cou brun aux reflets brillants et ses tapes amicales retentissaient au loin . Dire qu'elle ose ! Pensa Göran.
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Comme des ailes noires, les nuages glissaient dans le ciel, prenaient d'étranges formes, pareils à une armée de mauvais génies qui chassent. Derrière les nuages brillaient la lune. Elle teintait parfois d'argent les contours de quelques-uns d'entre eux, mais n'apparaissait jamais. Le vent grondait dans les arbres. Il balayait des nuées de feuilles mortes et les vagues de brouillard cinglaient et brûlaient la peau.
Il se tenait debout sur ses pédales et chaque fois que les coups de vent, gonflant ses vêtements, paraissaient sur le point de le renverser, il se penchait en avant sur son guidon pour faire avancer sa bicyclette sur la route embourbée. On distinguait, dans le vacarme de la tempête, des gémissements qui pouvaient être ceux des génies affamés. Les oies sauvages cinglaient vers le sud.
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Il regarda les fermes endormies, l'herbe tendre sous la voûte ombragée des arbres, les grandes taches de sang des pivoines qui devenaient noires sous le ciel nocturne; les champs exhalaient le parfum du trèfle et du jasmin; grâce à la jeune fille qui roulait à ses côtés, la main sur son épaule, Göran retrouva sans peine l'atmosphère que Klaus avait détruite. Mais la motocyclette était-elle vraiment en harmonie avec cette atmosphère féerique? N'aurait-il pas été préférable de pédaler? Un cheval aurait également été mieux à sa place; décidément, les contes de fée et les machines n'étaient pas faits pour s'entendre. Les temps modernes détruisent les contes, la poésie, ils ne laissent que la prose.
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Pourquoi ne t'es tu jamais remarié ?
.....
Tu vois, je crois que ce sont des choses que tu ne peux pas comprendre. Cela ne s'apprend pas dans les livres et ne te donne droit à aucun diplôme - cela vient simplement au cours des années. Tu vis avec un autre être jour après jour; tu apprends à le connaître autant qu'il est possible de connaître un être humain; s'il vient à disparaître, il laisse derrière lui un vide que personne, te semble t il, ne parvient à remplir. Certains y réussiraient sûrement, à condition qu'on leur donne la possibilité d'essayer - mais tu ne te décides pas à tenter l'expérience, tu n'en éprouves même pas le désir.
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Es tu athée ?
....
Comment un paysan le serait il ? Comment veux tu t'empêcher de te demander ce qui fait qu'il y a de bonnes et de mauvaises récoltes, de la pluie et du soleil et toutes ces choses là ? La science n'explique pas tout. Ce qui ne signifie pas qu'il faut croire au dieu des curés et des grenouilles de bénitiers ....
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