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EAN : 9789739003223
"Roza Vînturilor" Pub. House (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Ce très bref texte est signé du célèbre Mircea Eliade à l'époque où il était attaché de presse à l'ambassade de Roumanie au Portugal. Il s'agit de la traduction en français du volume "Los Rumanos. Breviario historico."
4ème de couverture :
La mission historique des peuples n'a pas toujours le même éclat. Il y a des nations dont le rôle dans l'histoire est si évident que personne n'a pensé à en douter jamais. Mais il y en a d'autres, moins heureuses, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce texte (réédition de 1992), publié pour la première fois en 1943, porte bien son nom. Il s'agit d'un très bref texte de vulgarisation sur l'Histoire des Roumains. La forme me semble parfaite, mais le contenu est inexorablement « daté » et sous le signe d'un certain parti pris. Ainsi, selon l'article wikipédia de Mircea Eliade : « En octobre 1940, après que la Garde de fer fut arrivée au pouvoir en même temps que fut instaurée la dictature militaire de Ion Antonescu (l'État national légionnaire, Statul Național Legionar), Eliade est nommé, grâce au concours d'Alexandru Rosetti, attaché culturel du régime auprès de la légation de Roumanie à Londres, poste auquel il sera mis fin bientôt à la suite de la rupture des relations diplomatiques entre la Roumanie et la Grande-Bretagne. Son séjour à Londres avait cependant duré assez de temps pour permettre aux services secrets britanniques de le cataloguer comme « le plus nazi » des membres de la légation roumaine. Après avoir quitté la capitale britannique, il remplit la fonction de Conseiller et de Responsable de presse (ultérieurement d'Attaché culturel) à l'ambassade de Roumanie au Portugal à Lisbonne, de janvier 1941 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, d'abord comme diplomate au service de l'État national légionnaire, puis enfin au service du régime d'Ion Antonescu. Sa fonction consistait à diffuser de la propagande en faveur de l'État roumain. »
C'est a Lisbonne que l'auteur rédige ce précis historique (cf. quatrième de couverture de la présentation éditeur).
À noter la présence d'une chronologie sommaire en fin d'ouvrage et d'une intéressante bibliographie. le texte est divisé en trois parties presque égales dont la troisième a attiré le plus mon attention : la vie spirituelle des Roumains traite de la question du christianisme, des deux mythes de la spiritualité roumaine (cf. ma citation), des caractéristiques fondamentales de la culture roumaine ainsi que de ses personnalités marquantes (cf. mes autres citations de ce jour). Les deux autres parties traitent respectivement de l'origine et de la formation du peuple roumain, ainsi que des moments de références dans son histoire : Mircea « le Vieux »(1386-1418), grand voïévode de Munténie, l'esprit de croisade avec Jean Corvin et Étienne le Grand, Michel le Brave et l'union de toutes les principautés roumaines, les révolutions et les guerres pour l'indépendance et enfin l'unité.
À noter également la couverture qui représente le prince Neagoe Bessarab (1512-1521) et sa famille dans une peinture votive de l'intérieur de l'église du monastère de Curtea de Argeș.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
N'oublions ni Mihail Sadoveanu, écrivain prolifique d’une force épique incomparable qui a évoqué toute l'histoire des Roumains dans ses nouvelles et romans, y reflétant aussi les paysages de son pays ; ni Liviu Rebreanu, le plus grand romancier contemporain de Roumanie, auteur du célèbre roman Ion, épopée du paysan de Transylvanie, de l'éternel paysan, déchiré entre son amour de la terre et sa passion ; ni Tudor Arghezi, le grand poète roumain contemporain, qui a enrichi de nouvelles valeurs la langue roumaine et a concentré dans ses vers la tragi-comédie de la vie. Nous pourrions continuer de citer les noms d’au moins dix écrivains roumains modernes, mais il est inutile de dresser une liste de noms tant que l'on ne peut pas parler en détail de chacun. Très peu en sont devenus célèbres à l'étranger. Seul, Panait Istrati, le rhapsode du Danube, du Baragan et des Carpates. Les œuvres de Liviu Rebreanu et de Mihail Sadoveanu ont été traduites en d'autres langues confirmant ainsi le titre qu'on leur a conféré : celui d'écrivains européens. On a également traduit les œuvres de beaucoup d'autres poètes et prosateurs roumains et nous attendons les résultats en toute confiance.
(p. 57)
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Toute culture a son mythe essentiel qui se révèle et que l'on retrouve dans toutes les grandes créations de celle-ci. La vie spirituelle des Roumains a été dominée par deux mythes qui expriment, avec une parfaite spontanéité, leur vision spirituelle sur l'Univers et sur la valeur de l'existence. Le premier est la légende du contremaître Manole qui, selon la tradition, aurait édifié la superbe cathédrale de Curtea de Argeș. La légende dit que tout ce que Manole et son équipe construisaient le jour s'écroulait pendant la nuit. Pour rester debout, l'édifice avait besoin d'une âme, ce qui n'était possible qu'en sacrifiant un être humain. Après avoir compris la cause pour laquelle leur œuvre était caduque, Manole et ses ouvriers décidèrent de murer vivante la première personne qui s'approcherait de l'endroit où ils travaillaient. Le lendemain, au petit matin, Manole aperçut au loin sa femme qui, portant leur enfant dans ses bras, venait leur apporter le repas. Manole pria alors Dieu de déclencher une tempête pour que sa femme rebrousse chemin. Mais les rafales de la pluie, que Dieu avait provoquée sur sa prière, ne purent pas arrêter l'épouse prédestinée. Le contremaître Manole fut donc obligé de murer, lui-même, vivants, sa femme et son fils pour respecter son serment et réussit ainsi à achever la magnifique église qui ne s'écroula jamais depuis.
[…]
Plus que la légende du contremaître Manole, les Roumains se reconnaissent dans la superbe poésie populaire Miorița, que l'on rencontre partout dans d’innombrables versions. On l'appelle « poésie populaire » mais, comme toutes les grandes créations de génie d'un peuple, elle présente des affinités avec la religion, la morale et la métaphysique. C'est l'histoire simple et sincère d'un berger qui, averti par une brebis sur le danger imminent d'être tué par deux compagnons jaloux de ses moutons, au lieu de prendre la fuite accepte la mort. Cette sérénité devant la mort, cette modalité de la considérer comme des noces mystiques avec le Tout, connaît dans Miorița des accents inégalables. C'est une vision originale sur la vie et la mort–cette dernière conçue comme une jeune mariée promise au monde entier–qui n'est pas exprimée en termes philosophiques mais sous une forme lyrique admirable.
[…]
Les deux mythes, celui du contremaître Manole et celui de Miorița, sont d'autant plus intéressants que les Roumains ne peuvent pas être considérés, en général, des « mystiques ». C'est un peuple croyant, mais à la fois humain, naturel, vigoureux, optimiste, qui rejette la frénésie et l'exaltation que l'idée de « mysticisme » suppose. Le bon sens est la forme dominante de sa vie spirituelle.
(p. 48-51)
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Par son chef-d'œuvre, Hypérion, [Mihai] Eminescu n'est pas seulement un exemple typique de la littérature roumaine cultivée, mais aussi, en un certain sens, la définition même de cette culture. En effet, ce qui attire l'attention dans la culture roumaine est le fait que la plupart des génies créateurs sont des hommes très cultivés et de bons patriotes, des hommes qui aiment profondément leur pays. J'ai déjà rappelé le nom du prince Dimitrie Cantemir. C'est lui qui a inauguré cette tradition de « l'homme universel » et du « roumanisme », qui subsiste encore, quoiqu'il fût accusé de « nationalisme exalté » par ses contemporains. Eminescu est un de ses représentants. Cet homme qui a traduit Kant et a lu Upanishad, était un prophète national, le véritable créateur du nationalisme poétique roumain. Un autre exemple Bogdan Petriceicu Hașdeu (1836–1907), l'homme le plus savant de son siècle, était professeur de langues indo-européennes à l'Université de Bucarest (il connaissait vingt langues environ, dont le persan, le turc, toutes les langues slaves, etc.) et il pouvait enseigner à la fois l'économie politique, le droit, l'histoire et l'ethnographie. Hașdeu était un écrivain qui, dans sa dramaturgie, ses poésies, ses romans historiques, dans ses conférences et ses articles politiques, témoignait d'un amour très vif pour sa patrie et son peuple et qui connaissait à fond la langue populaire : il était roumain des pieds à la tête.
(p. 56)
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Naturellement, "doina" n'est pas le seul thème musical roumain, ni le plus répandu. Je l'ai rappelé à cause de la popularité dont jouit la "doina" à l'étranger. On ne peut pas parler de poésie populaire roumaine sans mentionner le "dor", sentiment complexe, difficile à analyser en quelques mots. Ce mot sert à exprimer à la fois la mélancolie d'être séparé des siens, la nostalgie des temps heureux d'autrefois et un désir ardent. Le "dor" apparaît également dans les vers les plus mélancoliques, que dans les plus passionnés.
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