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Citations sur Mozart, sociologie d'un génie (5)

À côté de cela, nous avons, dans cette lettre d'un jeune homme de vingt et un ans, un aveu qui restera valable jusqu'à la fin de sa vire : "Je serai plus heureux, puisque j'aurai à composer", et, plus loin : "Il suffit que j'entende parler d'opéra, que je sois au théâtre, écoute des voix — oh, je suis complètement hors de moi." Toute l'existence sociale s'est concentrée, dès cet âge relativement précoce, avec toute sa passion et son intensité, sur le besoin d'entendre et de créer de la musique : "Ce qui est mon bonheur et ma passion."
C'est très étrange pour un jeune homme qui porte en même temps, et ne cessera de porter, un vif intérêt aux femmes. Mais peut-être s'expose-t-il avec la musique à moins de déceptions. Il écrit dans ce sens encore peu de temps avant sa mort, sa situation étant désespérée : "Je travaille encore, parce que composer me fatigue moins que de m'en abstenir."
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Qu'un individu soit un grand artiste n'exclut pas qu'il ait en même temps quelque chose d'un clown ; qu'il soit en fait gagnant, et qu'il ait apporté un gain immense à l'humanité, n'exclut pas qu'il se tienne lui-même pour un perdant, et se condamne par là même à devenir véritablement un perdant.
La tragédie de Mozart, qui était en partie de cet ordre, fut vite éclipsée aux yeux de ses auditeurs ultérieurs par le charme de sa musique. Cet effacement étouffe la compassion. La postérité n'a sans doute pas tout à fait raison de séparer complètement l'homme de l'artiste. N'est-il pas quand même un peu difficile d'aimer la musique de Mozart sans aimer aussi un petit peu l'homme qui l'a créée ?
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Il fait donc antichambre à Paris chez les plus grandes dames et les plus nobles seigneurs qui le traitent comme ce qu'il est effectivement, un serviteur — même s'ils n'en usent pas avec lui de façon tout à fait aussi brutale qu'avec leur cocher, parce qu'il sait quand même très bien faire de la musique. Mais lui, Mozart, sait pertinemment que la plupart de ceux dont il quémande la protection n'ont quasiment pas la moindre idée de sa musique et en tout cas aucune idée de ses dons extraordinaires.
Ces dons, on peut penser qu'il les a reconnus comme tels dès l'époque de ses succès d'enfant prodige. Par la suite, la conscience de son exceptionnelle imagination musicale s'est renforcée progressivement — même si ses doutes ont été nombreux. Et voilà que lui, qui à ses propres yeux n'a jamais cessé d'être un enfant prodige, il doit aller mendier d'une cour à l'autre. Il est assez vraisemblable qu'il ne s'y attendait pas. Ses lettres reflètent un peu sa déception — et son indignation.
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Mozart était un être simple, il n'était pas particulièrement éblouissant quand on le rencontrait dans la rue, il se montrait infantile dans ses relations personnelles, manifestement aussi, assez sans gêne dans l'emploi de métaphores qui se rapportaient aux excréments anaux.
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La création n'est pas l'apanage des Dieux.
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