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EAN : 9782234076273
256 pages
Stock (26/02/2014)
3.48/5   21 notes
Résumé :
Quand Anita accouche d’un petit garçon, toute sa famille se réjouit. Pas elle. Angoisses, nuits sans sommeil, hallucinations… Le présent se dérobe, le passé refait surface. D’où vient un tel désarroi ? Anita quitte son mari et son bébé pour fuir vers Marseille, ville qui fut le théâtre d’un psychodrame familial. Elle tente de comprendre comment, entre sa mère, l’omniprésente et égocentrique Rosie, et sa grand-mère, Odette, séductrice et alcoolique, elle peut trouver... >Voir plus
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Anita vient de mettre au monde le petit Orson. Au désespoir de son compagnon Louis, Anita ne ressent rien pour ce petit bonhomme. Une fuite en avant et un retour sur sa propre histoire familiale servira-t'il à rendre la fibre maternelle à la jeune femme ?
L'héroïne d'Olivia Elkaim est au bord du gouffre. Osez dire qu'être mère n'est pas forcément la plus belles des choses ici bas, il fallait un certain courage pour en faire le point de départ d'un livre. Elkaim nous touche car elle le fait sans mentir. Ces mots sont parfois durs, son regard sur cette mère en souffrance n‘essaie pas d‘enjoliver les choses. Chaque famille a ces secrets, ces non-dits, ces joies et ces douleurs.
Anita doit démêler l‘histoire maternelle. Quitte à rouvrir des plaies pour mieux guérir.
Un roman qui ne laissera personne indifférent, écrit avec justesse et gravité. Une belle découverte.

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nita vient d'accoucher d'un petit garçon, Orson, elle est épuisée, on lui pose l'enfant sur le ventre, elle ne ressent rien. La fatigue sans doute. le bonheur sans partage de serrer ce petit être tout contre elle viendra sûrement dès qu'elle sera reposée se dit-on. Mais non.


"Il est attendu que je m'extasie.
Rien ne m'émerveille.
Je guette l'instant, millième de seconde, où je serai secouée, transportée, convertie. J'attends que l'amour maternel tombe sur mes épaules comme l'amour du Christ en une colonne de lumière de joie irradiante.
Mais rien.
Je suis seule, chair corrompue et vide."


le temps passe et les choses ne s'arrangent pas. Orson met les nerfs de sa mère à rude épreuve, il pleure, il se souille, il a faim. Anita ne sait comment réagir, elle n'est pas armée pour faire face à la situation, elle perd les pédales.


"Le bébé pleure. je ne parviens pas à le calmer. Ses cris bourdonnent, s'amplifient dans ma boîte crânienne. Les battements de mon coeur s'accélèrent. Ma peau se couvre d'une pellicule de sueur.
Je le pose éructant, dans son berceau, allume le mobile musical sur une ritournelle sirupeuse et claque toutes les portes. J'enfonce des bouchons en mousse dans mes oreilles."


Son mari, Louis, médecin se rend compte de la situation, sa femme est perdue, parfois elle devient violente avec le nourrisson. Il lui demande de partir et de revenir quand elle ira mieux. Elle est devenue "toxique" pour le bébé.


L'amour maternel vient il naturellement aux mères. Voilà la question qui est posée dans ce roman poignant. Une femme doit aimer son enfant, il ne peut en être autrement. Les femmes qui ne ressentent pas cet amour instinctif pour leur progéniture sont regardées de travers. L'accouchement est pourtant plein de violence, l'arrivée de l'enfant fait rejouer dans l'inconscient les traumatismes de notre propre enfance.


Anita en quittant son mari et son fils va se rendre à Marseille, berceau de son enfance où ses grand-parents s'étaient installés après leur exil de Tunisie. Elle va se remémorer ses relations avec sa mère et celles de sa mère avec Odette sa grand-mère. Des relations marquées par la rudesse voire même le rejet. L'histoire de ces deux femmes dont elle a emporté les photos avec elles, va lui faire comprendre bien des choses.


Malgré ce que lui serinait sa mère, non, sa famille n'était pas une famille "sans histoires". Toutes les familles ont des histoires, ces histoires qui ont marquées notre enfance et qui rejaillissent au moment de l'arrivée d'un nouveau né. Olivia Elkaim nous offre un roman, poignant, terrible, dérangeant, servi par un style direct, à fleur de peau qui va droit au but, droit au coeur.
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Ouch, ça fait mal . Une vraie claque aussi bien pour la femme que pour la mère que je suis. Un livre qui va me poursuivre longtemps mais alors très longtemps. Mon coeur de maman a eu mal et a pleure pour ce petit etre qui n'a rien demandé à personne, qui se retrouve à la merci d'une mère maltraitante qui va jusqu'à le mordre pour qu'il arrête de pleurer ( mon dieu quel passage horrible !). D'abord cette mère, je l'ai détesté de tout mon coeur et puis au fur et à mesure que l'on remonte le temps, on découvre qu'elle n'est elle même que la victime d'une mère maltraitante également qui fut elle aussi l'enfant d'une femme qui n'aimait pas les enfants, y compris sa fille qu'elle aurait préférée morte sans parler de toutes ces vies qu'elle tua dans son ventre. Alors finalement, je suis arrivée à la comprendre( je ne dis pas l'excuser hein !) mais elle m'a paru plus humaine sous bien des rapports. Qui sait comment nous aurions évolué si nous avions vécu pareil enfance.

Finalement, au travers de ces trois destins de femmes, on se rend compte que le passé agit sur le futur et que bien souvent notre milieu, notre environnement et notre contexte familial formatent notre vie d'adulte. Ce retour au source sera bénéfique puisque tout se finit bien. Je n'aurais pas vu d'autre fin pour cette histoire. C'est un livre débordant de sentiments, pas forcément très agréables mais qui assaille le lecteur du début à la fin. Un livre que je n'aurais pas pu ne pas lire !
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Une jeune mère est en perte de repères à la naissance de son fils. D'où lui vient son mal être face à cet enfant ?
Pour devenir mère, elle doit d'abord comprendre qui elle est. c'est ce que lui suggère son compagnon.Et c'est dans l'histoire de sa mère et de sa grand mère qu'elle va essayer de se reconstruire.
" Nous sommes une famille ordinaire, une famille sans histoire". lui serinait sa mère..... pas si vrai......
Ce roman raconte une histoire familiale, les rapports entre mère et fille, d'une génération à l'autre, les mots qu'on ne se dit pas par pudeur , par égoïsme ......
beau et douloureux !!!!

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Ce roman, grâce auquel je me suis prise une claque violente et intense, résonnera encore longtemps en moi.

Traitant de la difficulté de se découvrir mère et de l'impact de l'imprégnation familiale, nous étions une histoire nous trace le parcours de 3 femmes aux chemins de vies atypiques.

Sur fond de dépression postpartum, je me suis laissée envahir par la plume de l'auteure dont les mots sonnaient tellement juste que j'ai eu l'impression d'y lire mes propres ressentis, me rappelant à quel point le mal de mère a déjà pu m'envahir. Lire ce bouquin, c'est se rappeler les premiers instants balbutiants, les premiers doutes, les premières peurs voire les premières angoisses. C'est aussi se rappeler le marasme dans lequel on peut nager alors que tout le monde vous considère comme étant la plus heureuse du monde, c'est aussi se rappeler les premières découvertes et la renaissance d'une femme qui devient mère et qui surmonte ses démons jours après jours.

Sans faux semblants, sans détour, Olivia Elkaim ne nous épargne pas en nous livrant les sentiments de ses personnages. En lisant ce roman, je me suis prise ces 3 histoires en pleine face sans crier gare, je me suis revue me débattant avec mes propres émotions de jeune maman, j'ai aussi entre aperçu la force qu'il a fallu à mon homme pour me rappeler à moi quand il a fallu le faire, je me suis rendue compte que nos histoires forment ce que nous sommes et la difficulté de prendre le recul nécessaire.

N'allez pas croire que je l'ai vécu de façon si intense de par notre vécu personnel car non , mis à part l'aspect dépression post-partum, nous n'avons rien en commun avec l'histoire. Mais les mots choisis et tels qu'assemblés sont si poignants,qu'il est impossible de ne pas se laisser toucher par Anita.
Ce bouquin, je l'ai découvert sur le blog du Hibou, dont le billet m'a permis de me rendre compte que l'émotion qui passe n'est pas ressentie comme telle de par la sacro-sainte solidarité féminine, mais bien de par le talent de l'auteure qui arrive à faire passer ces messages forts, ces sentiments de mères, et ce même auprès de lecteurs masculins.

Une auteure dont il me tarde de découvrir le reste des écrits, tant celui-ci s'est révélé être un coup de coeur. Merci Madame Elkaim, simplement merci pour ce roman poignant, à fleur de peau qui ne laisse pas de marbre.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Au psychiatre là-bas, j'avais dit ce que je n'étais parvenue à dire à personne, ici - ni à mes amis, ni même à Louis: l'envie de rien, le vide m'aspirant entière, paralysant mon corps, et surtout ces souvenirs qui, depuis la naissance de mon fils, revenaient par vagues.
Ma grand-mère, ma mère, leur histoire.
D'une main, je tendais au médecin trop photographies couleur sépia, maigres témoignages du passé. De l'autre, je cognais sur son bureau.
Mes mots étaient secs, crachés dans un sanglot.
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N'oublie pas d'où tu viens, Anita, si tu veux savoir ou tu va.
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Il est attendu que je m'extasie.
Rien ne m'émerveille.
Je guette l'instant, millième de seconde où je serai secouée, transportée, convertie. J'attends que l 'amour maternel tombe sur mes épaules comme l'amour du Christ, en une colonne de lumière, de joie irradiante.
Mais rien.
Je suis seule, chair corrompue et vide.
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mais qu'est-ce que je vais faire avec ça? Le bébé m'échappe, je le lâche, il chute dans un couinement,.
Vous alors vous êtes pas douée, éructe la sage-femme La clavicule droite d'Orson est cassée.
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Nous sommes une famille ordinaire, une famille sans histoire
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Videos de Olivia Elkaim (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivia Elkaim
Dans cet épisode de L'Intention, la romancière et journaliste Olivia Elkaim nous parle de son neuvième roman, Fille de Tunis, publié aux éditions Stock.
Elle y raconte l'histoire d'un personnage haut en couleur : sa grand-mère Arlette. Entre Tunis et Marseille, entre monde de la nuit et vie amoureuse innovante, sa vie ne pouvait qu'inspirer un roman !
Qui est vraiment Arlette ? En nous racontant qui était sa grand-mère, Olivia Elkaim nous dévoile les coulisses de l'écriture de son roman, et la place qu'il tient dans sa vie d'écrivaine.
Concept éditorial : Hachette Digital, en collaboration avec Lauren Malka Voix et interview : Laetitia Joubert et Shannon Humbert Ecriture: Lauren Malka Montage, musique originale : Maképrod Conception graphique : Lola Taunay Extrait musical: Monday, Tuesday... Laissez-moi danser (1979) Artiste : Dalida ALBUM : Monday, Tuesday... Laissez-moi danser Compositeur : Cristiano Minellono Adaptateur : Pierre Delanoë Auteur-Compositeur : Toto Cutugno LICENCES : UMG (au nom de Universal Music Division Barclay)
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