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Le Verger (01/01/1900)
3.5/5   6 notes
Résumé :
A la mort de sa mère, une femme évoque les souvenirs de sa famille. Trois générations de femmes juives, nées à trois époques si différentes. Trois mères. Trois filles. Leur histoire commence dans les communautés juives rurales d'Alsace, où règnent paix et entente avec les autres habitants. Elle se poursuit dans l'horreur de la deuxième guerre mondiale pour s'achever aujourd'hui dans la grisaille et les lumières de nos villes. La vie de ces trois femmes, l'histoire d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Critique réalisée dans le cadre de « Masse critique ». Merci à Babelio et aux Editions le Verger.

Aliza vient de mourir. Sa fille Caroline est dévastée par le chagrin. Toute la douleur de n'avoir su se parler, se comprendre avec sa mère accentue sa douleur. L'écriture va lui permettre de de mieux comprendre l'origine de son profond malaise.

On découvre sous sa plume, trois générations de femmes au sein d'une famille juive en Alsace. Cet épais roman (632 pages) permet aussi de mieux connaître l'histoire de la communauté juive dans une région particulièrement meurtrie par les deux guerres mondiales ainsi que l'ensemble des traditions et rituels juifs. Mais tout ceci n'est que la toile de fond à une vaste réflexion sur la place de la femme dans la religion juive et les rapports hommes femmes dans la famille et dans le judaïsme.

Enseignante, mère de deux adolescents, Caroline est-elle en accord avec elle-même ? C'est elle vraiment remise d'une terrible blessure psychologique, lorsqu'elle fut chassée à huit ans du monde des hommes à la synagogue et renvoyée chez les femmes ?

Le poids des traditions a-t-il privé les trois femmes, toutes mariées à un rabbin, d'être heureuses ? Leurs choix était-ils dictés inconsciemment par des conflits de loyauté envers la famille et la religion ? Auraient-elles pu se perdre en prenant des chemins différents ? Ne plus être aimées ?

Amélie, la grand-mère a renoncé sans regrets apparents à une carrière dans le commerce à Paris dans la boutique de son oncle pour se marier et faire des enfants comme le veut la tradition.
Aliza, infirmière, s'est mariée avec l'homme de son choix.
Faible et forte à la fois, sa mère est venue l'aider à tenir son foyer mais son comportement audacieux durant la guerre prouve qu'elle avait du tempérament…

Caroline éprouve de la rage, elle est habitée par un profond sentiment de solitude, ses longs monologues lassent parfois au fil des pages.

Janine Elkouby est une femme passionnée, elle s'est engagée pour l'éligibilité des femmes dans les Consistoires concordataires. Mais à force de trop vouloir expliquer, démontrer, son écriture et ses personnages manquent d'un peu de chaleur.

J'aurais aimé trouver plus de charme à son livre, pourtant de nombreux passages sont touchants car ils abordent des thèmes universels avec justesse et posent des questions essentielles.

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J'ai reçu ce livre lors de ma première participation à Masse Critique sur le site Babelio. Je les remercie encore vivement ! Surtout que j'ai pris un grand plaisir à ma lecture !


Le style est impeccable (je ne sais pas comment le décrire autrement, il est agréable à lire, riche, il y a de très belles phrases…je n'ai eu aucun problème pour m'immerger dans le texte)

L'histoire est bien menée, agréable à lire et à suivre, on avait envie de savoir la suite! J'ai énormément de choses à dire sur ce roman et je vais essayer de les traiter dans l'ordre :


Ce livre m'a immédiatement attiré par son thème : j'adore les histoires de famille, tout particulièrement les histoires de femmes dans les familles.

Car ici, on ne parle que de cela : les femmes

Non pas que les hommes soient inexistants dans ce roman ! Ils sont bien présents, mais souvent faibles, ou absents, ou très conciliants…et pour cause : les femmes de ce roman sont des femmes de caractère, qui savent ce qu'elles veulent dans la vie et qui ont donc choisi –consciemment ou pas- leurs maris en conséquence.

Ce roman parle des relations entre mères et filles et soeurs et grands-mères…il parle du monde des femmes, qui survit malgré les conflits, le temps qui passe et certaines traditions lourdes à porter.
Elles essayent –parfois en vain- de se comprendre et de trouver un moyen de communiquer et d'aimer.

Ces trois femmes se sont construites, non pas en fonction des hommes (qu'elles aiment tout de même), mais en fonction des femmes qu'elles voyaient chez elle. Chacune a pris exemple sur la façon de vivre de sa mère, ou bien au contraire l'a complètement rejeté et décidé de faire l'inverse (par exemple, Caroline en total opposition avec sa mère a fait des choix assez extrêmes pour ne surtout pas avoir la même vie qu'elle, alors que c'était loin d'être la meilleure solution pour elle)



Mais la question que ce roman pose avant tout est celle de la place de la femme dans le cercle familial, dans la religion juive et dans le monde (quand je vous parle de religion, je devrais préciser que dans ce roman, ce sont des juifs pratiquants et pas seulement croyants).


Elles ont donc été élevées dans les traditions des juifs orthodoxes. de plus, elles vivaient dans un univers particulièrement religieux, puisque leurs maris/pères étaient rabbins.


C'est une grande et vaste question !


C'est avant tout la narratrice, Caroline, la dernière génération, qui ose poser ces questions à voix haute.


Si elle nous raconte son histoire et celle de sa famille, c'est parce qu'elle est en train d'accomplir un grand travail sur elle-même : elle qui durant toute sa vie a été en opposition avec tout le monde et en particulier elle-même et sa mère a décidé de faire la paix avec elle-même et d'arriver à se comprendre. Elle essaye d'expliquer (de s'expliquer) pourquoi elle a décidé de vivre comme elle l'a fait et pourquoi elle a pris la décision de tout arrêter.


J'ai appris énormément de choses avec ce roman et j'ai surtout pu reconstater un fait que j'avais déjà constaté auparavant : le judaïsme (comme toute autre religion) dans ses écrits ne fait pas de place à la femme. Il y en a, mais 90% des textes sont à propos des hommes et uniquement des hommes.


Je l'ai dit, cela m'avait déjà frappé et c'est pour cela que j'avais lu l'auteur Marek Halter et sa bible au féminin, où il nous parle de personnages comme Sara, Marie, Tsippora, Lilah, ou encore Bethsabée…toutes ses femmes qui étaient importantes, mais dont on entend à peine parler dans l'Ancien Testament.


Etant donné que les femmes n'ont pas réellement de place dans le monde la religion (elles le disent elles-mêmes « il n'est pas si important que la femme aille à la Synagogue le vendredi soir, elle doit surveiller les enfants et préparer les repas pour que tout soit prêt »), alors elles se sont imaginées un univers à elles, où les hommes n'existent pas et où elles ont tous les pouvoirs. Elles en ont fait une sorte de combat. Dans ce cadre, la solidarité féminine n'est pas juste un mot comme un autre.






Ce que j'ai trouvé assez incroyable aussi, ce fut de voir passer le temps dans ce roman.
De voir comment les hommes en Alsace (et là sans distinction de religion) se sont retrouvés à devoir se battre contre les français lors de la première guerre mondiale (puisque l'Alsace et la Lorraine étaient allemandes à ce moment-là). Puis arrive l'entre-deux guerre, où tout essaye de repartir, où les poilus essayent d'oublier les horreurs et de réapprendre à vivre et où lentement et sûrement l'antisémitisme monte…


Alors la deuxième guerre mondiale arrive et s'installe pendant plusieurs années. Ils sont obligés de fuir, d'essayer de reconstruire quelque chose ailleurs, de se cacher et de se mettre à l'abri, plus loin, dans la zone libre qui ne le restera pas.


Enfin vient la paix…et le retour chez eux, dans une ville détruite, où ils ne retrouveront plus rien, ni leurs maisons, ni leurs proches disparus…alors commence une longue et pénible reconstruction. Et toujours avec la religion et les traditions reprenaient le dessus, comme une continuité.




[Attention, je dévoile des éléments de la suite]

Ce roman montre aussi le poids que peuvent avoir les traditions et la façon dont on a été élevé. Caroline, qui pourtant ne croit plus vraiment en dieu, qui a quitté son domicile conjugal et qui a divorcé, parce que la vie d'une femme de rabbin la tuait petit à petit, continue une fois seule à observer et respecter toutes les traditions.


C'est aussi pour cela qu'elle n'arrive pas réellement à se débarrasser d'une croyance qu'elle sait pourtant fausse, mais qu'elle a tellement vécue tous les jours avec son entourage : à savoir que les garçons sont supérieurs aux filles.


Elle qui rêvait d'être un homme est née femme et ne peut se défaire de l'impression que dans son cercle, cela vaut moins.
Alors que les autres générations se contentaient de ce qu'elles avaient, en essayant de s'organiser autrement et en acceptant la situation, Caroline n'y arrive pas.


———————————–

J'aurais pu vous parler encore de plein d'autres choses, mais cette critique commence à être longue.

Ce fut une belle découverte. Je suis ravie d'avoir reçu ce livre, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et j'ai rapidement terminé ma lecture (et pourtant c'est un pavé). Je le conseille vivement aux personnes qui aiment ce genre d'histoire de famille et qui veulent en apprendre un peu plus sur la situation des juifs en Alsace de la première guerre mondiale à nos jours.
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J'aurais pu aimer ce livre.





Dès les premières pages, je me suis laissée entraîner par ce style si poétique et par une émotion tendre et vraie. Quant à l'héroïne principale, la narratrice, je l'ai trouvée vraiment attachante. Toutes ces qualités m'ont fait adorer les premiers chapitres. Et lire ce roman était le petit plaisir de ma journée.


Mais après un certain temps, ma lecture s'est vraiment épuisée. L'histoire de sa grand-mère ne m'a pas réellement ennuyée. le problème, c'est que, vers la fin, les informations partaient dans tous les sens, des retours en arrière et des anticipations continuels ponctuaient ce récit et très honnêtement, je n'en comprenais pas le sens. Un récit plus linéaire dans ce cas-ci me paraissait beaucoup plus approprié. Je commençais à tout mélanger. Bref, cela embrouille le lecteur inutilement.


Ensuite, j'ai trouvé que les passages vraiment intéressants, ceux sur les descriptions de la guerre, sur ce qu'a vécu leur fille durant la seconde guerre, etc. n'étaient pas assez développés. Tandis qu'on retrouvait des passages complètement inintéressants, tel que le moment où elle pend le linge. Heu... l'intérêt d'une telle anecdote est incompréhensible pour moi. Je peux donc vous l'avouer, je me suis ennuyée à de nombreuses reprises.


Enfin, je me suis dit que j'allais en apprendre un peu plus sur les coutumes et traditions juives, mais non, rien n'est vraiment expliqué, tout est plutôt suggéré. J'ai trouvé cela vraiment dommage. Des détails dans ce genre n'aurait pu qu'être bénéfique dans un roman comme celui-ci. Et honnêtement j'ai été très déçue parce que j'aime beaucoup en apprendre davantage sur les autres cultures, mais ce bouquin ne m'aura rien appris, si ce n'est un certain nombre de mots que j'ai déjà oubliés.


Pour tout vous dire, je me suis arrêté à la moitié. Je ne voulais pas m'écoeurer avec cette lecture. Par contre, je pense réellement le relire dans quelques années, me replonger dedans en espérant y trouver ce que je n'ai hélas! pas pu aujourd'hui.





Je termine en remerciant quand même énormément Babelio et les éditions le Verger pour l'envoi de ce roman qui, je l'espère, pourra un jour me toucher complètement !
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🌺3 femmes et un siècle🌺 Janine Elkouby. - 480 pages - 21,00€

🕍On va traverser 3 générations dans une famille juive, la 1ère guerre mondiale mais aussi l'anti sémitisme.
🕍A 18 ans, Amélie quitte Rosheim pour Paris pour aider son oncle dans son magasin de chaussures.
🕍Elle reviendra ensuite pour se marier à David, obligé de partir au front peu de temps après.
🕍S'ensuit alors l'attente du retour des hommes, du père, du frère…
🕍L'organisation des femmes pour s'en sortir et s'entraider, les responsabilités à prendre.
🕍Le retour de David qu'elle ne reconnaît plus, avec qui elle a du mal à partager, a lui laisser une place dans sa vie et dans son coeur. Un mari meurtri par pleins d'images qui le hantent jour et nuit.
🕍Un rapprochement timide, puis chaleureux. Naîtra alors 3 filles, l'aînée Aliza et ses soeurs Fanny et Lucie.
🕍Aliza, enfant difficile, tyrannique, jalouse, asthmatique grave, qui joue de sa maladie pour évincer ces soeurs aux faveurs de ses parents.
🕍Lucie va être arrêtée lors de la 1ère rafle et ne sera jamais retrouvée. David ne cessera d'attendre sa fille.
🕍Le mariage d'Aliza avec Daniel avec qui elle aura 4 enfants, Caroline puis deux filles et un garçon.
🕍La 1ère partie du roman est racontée par Amélie avec les us et coutumes juives, la place de la femme au sein du couple et de la famille.
🕍Aliza, enfant difficile mais aussi femme autoritaire, colérique et dépressive qui rabaisse sans cesse son mari Daniel et ses enfants.
🕍La 2ème partie est racontée par la petite fille, Caroline, qui refuse l'autorité, la condition des femmes juives, qui hait ce père qui s'est toujours écrasé auprès de sa femme.
🕍Une histoire de famille, de femmes, paroles de femmes mais aussi transmission des valeurs entre mère/filles.
🕍J'ai beaucoup appris sur la communauté juive, leurs habitudes, leurs coutumes mais aussi l'éducation des enfants, le rôle homme/femme et la difficulté que cela peut générer chez des filles plus indépendantes et qui cherchent à découvrir autres choses pour s'émanciper de cette vie.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A bien y réfléchir, l’ouragan qui déferle aujourd’hui démolissant digues et garde-fous, n’a rien d’inattendu ; il était prévisible, inscrit déjà dans la question, l’unique question de mon père, question restée sans réponse et que, je le comprends aujourd’hui, j’ai faite mienne, question qui pose l’éternelle, la lancinante, l’insupportable énigme de l’injustice : comment peut-il se faire que Dieu, dans la Bible, endurcisse le cœur du pharaon et le châtie ensuite pour une faute dont il n’était, donc, pas responsable ? Il a pris naissance cependant, de façon inéluctable, le jour où j’ai été chassée de la synagogue des hommes et renvoyée chez les femmes.

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Elle observe sa mère ce soir, se demande qui elle prie vraiment, et ce qu'elle demande, si elle demande quelque chose, au delà des antiques formules hébraïques qu'elle a apprises de sa mère, et qui transitent aujourd'hui par elle, comme elles ont transité auparavant par sa mère et avant elle, par sa grand-mère, de mère en fille jusqu'à la nuit obscure des temps.
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D'autres cartes datées d'il y a bien longtemps, d'avant la première guerre mondiale, qui, à travers des formules convenues, des questions banales, des souhaits teintés d'affection et de sollicitude, évoquent les mille petits soucis de la vie de tous les jours et de tous les temps, et le désir de vivre, et l'illusion que la mort n'existe pas.
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C'est pourquoi la guerre est doublement haïssable, d'une part parce qu'elle tue et d'autre part, parce qu'elle enlève aux hommes la possibilité même de communiquer avec autrui, c'est-à-dire leur humanité.
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L'épuisement. Un épuisement tel que nous ne fonctionnions plus que comme des automates. Impossible de penser. Peut-être était-ce, aussi, le but recherché.
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Video de Janine Elkouby (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Janine Elkouby
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=53314&razSqlClone=1
CHRONIQUES TALMUDIQUES AU FÉMININ
Janine Elkouby
Préface de Victor Malka
Religions et Spiritualité - Judaïsme
Le monde du Talmud, ce monument de la littérature juive, est, à une écrasante majorité, un monde d'hommes, celui des Rabbins et des Sages. Dans cet ouvrage, l'auteur choisit d'engager le dialogue avec des femmes issues d'un lointain passé. À partir des textes talmudiques, qu'elle traduit au début de chaque chapitre, elle tente de reconstituer le monde de ces femmes, les idées et les m?urs qui avaient cours à leur époque.
Broché ISBN : 978-2-343-11990-8 ? avril 2017 ? 170 pages
+ Lire la suite
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