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EAN : 9782895961215
234 pages
Lux Éditeur (19/08/2011)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Il semble évident de nos jours que l'hégémonie américaine ne compte pas s'affirmer par la construction d'un empire colonial. Pourtant, la puissance militaire des Etats-Unis est la plus importante et la plus redoutable que le monde ait jamais connue. Comment expliquer ce paradoxe ? En rappelant l'histoire des grands empires (britannique, chinois, espagnol, etc), qui furent à la fois des empires territoriaux et commerciaux, Ellen Me... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ellen Meiksins Wood traite des différences entre les empires avant le capitalisme et ceux du vingtième siècle, du colonialisme à l'hégémonie américaine.

Il me semble que le terme « empire » devrait d'ailleurs être plutôt réservé aux systèmes diversifiés de l'avant-capitalisme.

Avec la mondialisation du mode production capitaliste, les modalités de domination ont été transformées, reformulées, ré-agencées : domination, contrainte, plus impersonnelle, plus abstraite en quelque sorte. Cependant des traits antérieurs se maintiennent aussi, se combinent aux objectivations du capitalisme. La violence directe s'ajoute à la violence « invisible », la violence abstraite, mais aux effets bien réels, des logiques de valorisation, de l'exploitation des forces de travail et de la « nature ».

« L'impérialisme économique de type capitaliste est le premier impérialisme dans l'histoire qui ne dépende pas uniquement de la conquête d'un coin de territoire ou de la domination d'un peuple. »

Le terme empire reste donc flou, celui d'impérialisme est lui même polysémique. Il faut donc veiller à expliciter les ressemblances et les différences irréductibles, sans jamais oublier que les formes de domination ne sont jamais « pures », que les rapports sociaux sous le capitalisme, absorbent et reformulent les rapports de domination antérieurs. Quoiqu'il en soit il s'agit bien d'une caractérisation politique, qui ne peut, sans être vidée de sens, rabattu sur les seules dimensions économiques.

Le livre est composé de 7 chapitres :

« L'autonomisation du pouvoir économique »

« L'empire de la propriété »

« L'empire du commerce »

« Une nouvelle forme d'empire »

« La diffusion des impératifs économiques à l'étranger »

« L'internationalisation des impératifs capitalistes »

« L'impérialisme démesuré, une guerre sans fin »

L'auteure commence par insister sur l'autonomisation du pouvoir l'économique : « On a même l'impression que ce système est le seul à posséder une sphère ‘économique‘ distincte ».

Contre l'idée d'un déclin de l'État nation, d'un désengagement de l'État, elle nous rappelle que « le capital transnational semble avoir échappé aux frontières de l'État-nation, le pouvoir du capital est encore plus diffus, et il s'avère toujours plus difficile de localiser et de contester le centre du pouvoir capitaliste. On a l'impression qu'il se trouve à la fois partout et nulle part.

Mais les apparences peuvent être trompeuses. On défendra dans ce livre l'idée que l'État reste un lieu essentiel de concentration du pouvoir capitaliste, même, ou en particulier, dans le capitalisme mondial actuel, et que l'empire du capital repose sur un système fondé sur de multiples États. »

Ellen Meiksins Wood appuie sa thèse sur différents éléments, dont « L'une des fonctions les plus fondamentales de l'État a été d'exercer ce contrôle serré sur la mobilité du travail, pour que celle-ci serve à accroître le profit capitaliste et non à le menacer » ou l'introduction « des contraintes du marché là où elles n'existent pas et de les maintenir là où elles existent ».

Puis l'auteure va explorer les différents empires et présenter leurs caractéristiques. Je ne suis cependant pas convaincu par les césures qu'elle indique. En particulier, je crois que l'accent devrait être mis sur les contradictions déjà en oeuvre dans le commerce ou entre groupes sociaux. le capitalisme ne surgit pas du néant, d'un saut qualitatif avant/après.

Je ne suis pas convaincu non plus sur la place que l'auteure semble donner au capital agraire dans l'émergence du nouveau mode de production.

Plus féconde me semble-t-il est l'insistance sur « La tension entre les impératifs du capitalisme et les exigences de l'impérialisme territorial est constante, ce qui déterminera jusqu'à la fin la forme de l'Empire britannique » même si les relations conflictuelles, les révoltes des populations sont peu approfondies (à l'exception des populations indiennes nord-américaines).

Des rappels essentiels sur les particularités spécifiques du mode de production capitaliste ou sur les rôles de l'État, une contribution à l'histoire des formes de pouvoir au delà des frontières ‘nationales' et des réflexions pour alimenter la compréhension de ce qu'est l'impérialisme aujourd'hui. « Et pourtant, il n'existe toujours pas de théorie systématique capable de rendre compte de l'impérialisme à l'ère du capitalisme universel. Pas de théorie non plus capable de comprendre un impérialisme qui ne met pas en scène des maîtres impériaux et des sujets coloniaux, mais un système international où les puissances, impériales ou subordonnées, constituent plus ou moins des États souverains. »

Pour un autre éclairage : Claude Serfati : Impérialisme et militarisme. Actualité du XXIe siècle (Page deux, Lausanne 2004)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le capital transnational semble avoir échappé aux frontières de l’État-nation, le pouvoir du capital est encore plus diffus, et il s’avère toujours plus difficile de localiser et de contester le centre du pouvoir capitaliste. On a l’impression qu’il se trouve à la fois partout et nulle part.

Mais les apparences peuvent être trompeuses. On défendra dans ce livre l’idée que l’État reste un lieu essentiel de concentration du pouvoir capitaliste, même, ou en particulier, dans le capitalisme mondial actuel, et que l’empire du capital repose sur un système fondé sur de multiples États.
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L’une des fonctions les plus fondamentales de l’État a été d’exercer ce contrôle serré sur la mobilité du travail, pour que celle-ci serve à accroître le profit capitaliste et non à le menacer " ou l’introduction " des contraintes du marché là où elles n’existent pas et de les maintenir là où elles existent
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Et pourtant, il n’existe toujours pas de théorie systématique capable de rendre compte de l’impérialisme à l’ère du capitalisme universel. Pas de théorie non plus capable de comprendre un impérialisme qui ne met pas en scène des maîtres impériaux et des sujets coloniaux, mais un système international où les puissances, impériales ou subordonnées, constituent plus ou moins des États souverains
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L’impérialisme économique de type capitaliste est le premier impérialisme dans l’histoire qui ne dépende pas uniquement de la conquête d’un coin de territoire ou de la domination d’un peuple.
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