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Critique de vlimonov


Incipit : ô toi dont les yeux se poseront sur cette critique, n'aie crainte, aucun détail de l'histoire ne te sera révélé... Non pas par souci de préserver ton plaisir mais par charité.
Parfois, on est faible et on le paye.
J'ai été faible et j'ai payé.
Voilà comment tout a commencé.
Un week-end, on se lance dans un bon gros bouquin du feu de dieu et le lundi soir venu, après une journée de travail bien harassante, on se dit qu'il mérite mieux qu'une lecture dans un demi-sommeil. Mais comme on a des principes et que l'on a aucune envie de se décérébrer devant la télé, on puise dans la réserve pour exhumer une lecture un brin moins exigeante. Et là on tombe sur "Gun Machine" de Warren Ellis dont la quatrième de couverture promettait un polar noir, glauque, trash, aux accents tarantinesques, rien que ça, mazette ! Au surplus, cette savante accroche commerciale soulignait que l'auteur de Gun Machine, entre autres lettres de noblesse, pouvait se targuer d'être le scénariste de "Red". On allait donc voir ce que l'on allait voir. Conclusion : il ne faut pas croire les quatrièmes de couverture. J'avais baissé la garde. Tant pis pour moi.
Entamons par le positif : Gun Machine fournit l'utile démonstration qu'écrire des scénarios et commettre des romans n'est pas vraiment la même chose : un style d'une platitude à côté de laquelle la morne plaine de Waterloo passerait pour les Alpes ; personnages qui ont la profondeur d'une série TV de dimanche après-midi comateux sur  M6. le scénario ? Si Red, aimable comédie d'espionnage, se consomme avec un bol de chips au coin du canapé, il n'est pas pour autant un Anapurna du septième art : en être le scénariste ne fait pas de vous le nouveau Mankiewicz. Ce qui se confirme à mesure que s'étire l'histoire de Gun Machine : l'intrigue est si téléphonée qu'on la soupçonne d'être sponsorisée par Orange.
Mais Gun Machine n'a pas que des défauts. C'est à sa manière un tour de force littéraire. On peut se contenter d'en lire la première phrase de chaque paragraphe sans perdre une miette du récit. C'est du garanti… et du vécu... puisque j'en ai fait la palpitante expérience lorsque je me suis mis à en tourner les pages de plus en plus vite pour en finir.
Pourquoi ne pas avoir laissé tomber ? Curiosité malsaine, je le confesse. le vice a toutefois ses limites. La prochaine fois je m'en tiendrai à bon gros bouquin du feu de dieu,… ou je me vautrerai devant Netflix.
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