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3,79

sur 496 notes
Dans le comté de Whytesburg, littéralement pourquoi tesburg ce à quoi je rétorquerai pourquoi pas, John Gaines fait office de shérif. Non pas que l'homme soit gangréné par l'ambition mais l'on s'est dit qu'un vétéran du Vietnam serait sans doute à même de régler les quelques menues incivilités du coin.
Lorsque le corps sans vie de Nancy Denton fut extrait de son linceul de boue, John a dû penser que la vie était un éternel recommencement. Avoir échappé aux horreurs de la guerre pour y être de nouveau confronté de retour au pays, le Dieu du lol était décidément un sacré farceur.
Mais qu'à cela ne tienne, il était le garant de la loi et quiconque l'outrepassait aurait affaire à lui.

Effacez toutes les lettres d'Ellory puis remplacez-les par captivant et vous obtenez...ben captivant du coup. Hasard, coïncidence, je ne crois pas non.
L'auteur n'en est plus à son galop d'essai et fait montre, une fois encore, d'une réelle maîtrise tant au niveau de l'écriture que de la trame qu'il déroule posément histoire de faire durer le plaisir.
D'un côté, un survivant devant composer avec les fantômes qui le hantent, de l'autre, un groupe de gamins devenus adultes et influents qui, à l'époque de la disparition de la victime survenue 20 ans plus tôt, était soudé comme les cinq doigts de la main. Autant de suspects idéaux. Autant de murs auxquels se cogner.

Chez Ellory, pas d'esbroufe.
Le rythme est lent mais dans le Sud, rien que de très naturel en somme.
La construction, parfaitement huilée, est une véritable machine de guerre détruisant toutes vos spéculations sur son passage pour délivrer une vérité difficilement concevable.
Et c'est ça qui me botte toujours dans un thriller, le fait que la fin vous sèche tout en tenant parfaitement la route.
Ici, contrat rempli haut la main peau de tamarin.
Ellory n'a plus rien à prouver.
Le bonhomme est un bosseur talentueux.
Un musicien polymorphe qui vient, pour le plus grand plaisir de tous les amateurs du genre, de délivrer une nouvelle partition de haut vol.
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1954
Gros patelin du Missouri à la frontière de la Louisiane.
Une bande de jeunes de 10 à 25 ans: des populos, des fils de bourges, un jeune vétéran du Pacifique ( la guerre du pacifique: drôle de nom pour une guerre, is not it?).
Et Nancy disparait........

1974.
L'invincible Amérique s'enlise au Viet Nam: Saîgon est encerclé
La pure Amérique est souilléé par les mensonges de Nixon et le scandale du Watergate.
Dans ce sud des etats unis, la ségrégation raciale a disparu..... officiellement.
Ce sud revendique ses racines chrétiennes mais le vaudou subsiste, d'où un synchretisme qui peut parfois se révéler horrifique.
John, ancien du Viet Nam, des fantômes plein la tronche est shériff: il s'occupe des " incivilités": il soigne surtout à la fois les blessures de sa guerre et sa mère, atteinte d'un cancer.
Et Nancy réapparait........

Une plongée lente, mélancolique, sombre et cruelle dans le sud des US en 1974. Thriller où l'atmosphère prend le pas sur l'intrigue somme toute classique, l'intéret n'est pas là. Il est dans les combats que l'homme se livre à lui même, au conformisme, aux vieux relents nauséabonds que conservent les bayous.

Un beau roman noir.

Mais ce n'est que mon humble avis
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La publication en France d'un nouveau roman de R.J. Ellory est toujours un événement. Une fois de plus, celui-ci est à la croisée des genres, entre roman noir et thriller, pour un résultat qui ne ressemble pas à ses précédents romans et qui est pourtant du Ellory pur jus.

L'auteur n'a pas son pareil pour nous plonger dans une part de l'Amérique et fouiller à ce point la psychologie humaine. A ce stade, c'en devient un art !

1974, sud des États-Unis. Un pays qui peine à se remettre de la guerre au Vietnam et une région où tensions raciales et ségrégation sont encore totalement ancrées dans les moeurs.

John Gaines, shérif de son état, est surtout un jeune vétéran de cette guerre lointaine qui a renvoyé des hommes détruits à la maison.

Dans l'interview qu'il a accordé sur mon blog, Ellory explique avoir présenté son projet de roman à son éditeur comme un mélange des films Angel heart et Apocalypse Now. Je dois dire que c'est plutôt bien vu.

Avec ces personnages qui souffrent de stress post-traumatique (même si le terme n'était pas encore usité à l'époque), et ce récit sur la difficulté de survivre (à la perte de l'être cher ou bien à la violence du monde), Ellory construit pas à pas une intrigue forte, une vraie enquête policière avec de puissantes thématiques (sur la culpabilité du survivant ou encore la persévérance…).

Autant son précédent et magnifique roman (Mauvaise étoile) faisait briller quelques lueurs dans l'obscurité, autant Les neuf cercles (The devil and the river en VO, j'aime beaucoup le titre original) est un récit profondément ténébreux.

La mort y rode à chaque page, pas un chapitre sans que la Fossoyeuse n'y fasse planer son ombre.

Cette ambiance pesante en devient quasi-hypnotique, tant l'auteur prend le temps de sonder l'âme humaine à travers ces 575 pages. Très vite, nous ne sommes plus simplement là à suivre le personnage de Gaines, nous devenons Gaines ! Nous plonger avec un tel réalisme au plus profond de ses pensées, de ses meurtrissures psychologiques, est l'une des grandes réussites de ce roman. Un tel degré de rapprochement, alors que le récit est écrit à la troisième personne, démontre une fois de plus que l'auteur fait preuve d'un talent hors normes.

Par sa sublime plume, Ellory invoque les esprits (le terme n'a jamais été aussi bien choisi, vous le verrez), ils prennent vie devant nos yeux, pénètrent notre âme. le rythme est lent, ce qui permet de s'imprégner de l'atmosphère de cette période. Et pourtant il sait donner des coups d'accélérateurs et nous asséner des coups de bambous avec des scènes assez violentes (mais jamais gratuites).

J'ai pu trouver quelques rares longueurs et répétitions en cours de ma lecture. Avec le recul pourtant, c'est aussi ce qui rend ce récit si immersif et donne d'autant plus de force au magnifique et inattendu final. Impression fugace totalement balayée une fois la dernière page tournée, donc.

Qui d'autre qu'Ellory possède un telle talent incantatoire et une telle puissance pour décrire la psyché humaine ? A chaque roman, il s'impose davantage encore comme un auteur incontournable. Avec ce récit sur la mort, la perte, la culpabilité et la damnation, Les neuf cercles en sont une nouvelle preuve éclatante.

R.J. Ellory is the king of Roman Noir !
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Un excellent polar américain, avec vétérans de guerre et tension raciale des années 70.

Un cadavre est découvert dans la vase de la rivière. le shérif qui mène l'enquête a fait la guerre du Vietnam et tout lui rappelle les dangers et les massacres. Des odeurs, des sons, des images insoutenables ne cessent de le hanter.

La guerre et ses conséquences durables chez les soldats constituent dans ce roman un thème d'autant plus important qu'un suspect est un survivant de la Seconde Guerre mondiale… une douloureuse parenté pour l'enquêteur.
Dans cette recherche d'assassins, on pourra goûter le décor complexe de la société du sud des États-Unis, avec une riche famille qui contrôle une région, avec une justice corrompue et des membres du Klan, et même un peu de vaudou pour pimenter la sauce.

Malgré les crimes sanglants, on aura aussi droit aux sentiments positifs, l'amitié entre des adolescents, le grand amour et l'amour d'une mère, de même que l'estime et la solidarité entre les personnes qui livrent le même combat.

Ce n'est pas un vraiment un thriller haletant, mais un drame qui permet d'entrer dans l'univers mental des anciens combattants et d'explorer des facettes de la psyché humaine.

P.S. On mentionne les neuf cercles de l'enfer, mais aucune autre référence à Dante dans le roman. Les combattants reviennent de l'enfer, ils ont vu l'horreur, le mal, mais je n'ai pas vu se développer la métaphore des neuf cercles, mais ils sont peut-être hérités de la traduction plutôt que de l'imagination de l'auteur.
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Les neuf cercles de l'Enfer de Dante, c'est ce qu'a traversé John Gaines, vétéran du Vietnam. On peut dire qu'il en a vu de toutes les couleurs : des morts inutiles, des enfants violés ou prêts à se sacrifier, des humiliations, et du sang, encore du sang, de la douleur et de la détresse, partout, l'impression d'avoir été jeté en pâture pour une cause à laquelle on ne croit pas. Pourtant John Gaines n'a pas refusé d'y aller, au contraire. le devoir est le devoir, et quand la mère patrie te réclame, inutile d'ergoter.

Revenu d'entre les morts, John Gaines est désormais shérif d'une petite bourgade du Mississippi quand débute notre histoire. Nous sommes en 1974. Il ne se passe jamais grand-chose à Whytesburg. A peine deux meurtres en des décennies et encore l'enquête fut facile : des femmes tuant leurs époux ou inversement. Pas de quoi se prendre la tête. Aussi, quand on repêche le corps d'une jeune fille au bord d'une rivière, disparue 20 ans plus tôt, un corps resté intact car protégé de la décomposition par la vase aux alentours, tout le village s'ébroue. Qui a pu tuer Nancy Denton, à peine âgée de 16 ans ? Et surtout pourquoi lui avoir prélevé le coeur et remplacé celui-ci par un serpent dans une boîte ? Face à ce meurtre énigmatique, John Gaines doit réagir. Mais à vouloir remuer la vase, il en ressort de bien vilaines choses (vous l'aurez compris tout n'est pas si tranquille à Whytesburg).

Grâce à sa parfaite maitrise des codes du roman noir, Ellory nous sert un thriller à la sauce cajun (nous ne sommes pas en Louisiane je sais). Des personnages hautement sombres (John Gaines détient la palme) aux prises avec leur passé, des bourgades banales et insipides frappées par l'apathie et l'ennui, des rancunes et secrets enfouis. Mais la magie Ellory a semble-t-il moins opéré cette fois. Entendons-nous bien : je ne remets pas en cause le style d'Ellory, d'une profonde noirceur et c'est cela qu'on aime tant chez lui. Ses personnages sont toujours très travaillés, justes et vraisemblables. Mais à force de vouloir dépeindre John Gaines et le traumatisme de Vietnam qui continue à dicter sa conduite, l'auteur m'a perdue. Vous vous en rendrez compte rapidement, l'intrigue policière n'a que peu d'intérêt et le vrai thème de ce roman à mon sens reste le traumatisme de la guerre ajouté à une virulente critique du conflit au Vietnam. Pour cela, Ellory qui n'est pourtant par américain mais anglais, nous fait ressentir le chaos de ce conflit comme si nous y étions, belle prouesse.

Bien que sensible à ces thématiques, j'ai néanmoins acheté ce roman pour une intrigue policière qui a clairement fait défaut, d'où ma déception. J'aurais aimé être accaparée par une enquête plus classique sans doute. Sans rancune monsieur Ellory.
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Aujourd'hui je vous parle de R.J.Ellory dont le nom est connu de tous, mais pourtant moi, qui aime le roman policier et le roman noir, ce n'est que le deuxième titre que je lis de cet auteur.

Je dois aussi vous dire à quel point j'ai trouvé ce livre, bien écrit, structuré, on sent ici la patte de l'écrivain d'expérience.

Ce roman nous parle tout d'abord de la découverte d'un corps, bien sûr, mais il nous parle aussi de l'Amérique, de celle que l'on a tous vu dans les films: de cette période dont tous les américains sont sortis traumatisé, qu'ils aient combattu ou non: le Vietnam.

R.J.Ellory parvient à nous plonger dans cette ambiance des années 70, de retour de la guerre du Vietnam, John Gaines, chanceux survivant est de retour au Mississipi ou il est devenu Shérif d'une petite ville.

Malgré les atrocités de la guerre, Gaines n'est pas préparé à ce qu'il va vivre, la découverte du corps d'une jeune fille de 16 ans, qui a disparu vingt ans plus tôt.

A partir du moment ou l'histoire est posée, l'auteur va nous entraîner dans une enquête qui va s'avérer très difficile, car le chemin sera semé d'embûches de toutes sortes, la folie d'un homme revenu lui aussi d'une terrible guerre, la détresse d'une mère qui attend le retour de sa fille depuis vingt ans, des secrets, des hommes influents…
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J'ai eu l'occasion de découvrir l'auteur R.J. Ellory l'année passée avec son roman Les Assassins. Énorme coup de coeur, je réitère l'expérience aujourd'hui avec Les Neufs Cercles.

Dans les années 1970, John Gaines est le shérif de la petite bourgade de Whytesburg dans le Mississippi. Vétéran de la Guerre du Vietnam et vivant seul avec une mère en fin de vie, John Gaines est un homme brisé, hanté par des souvenirs douloureux. Whytesburg est une ville plutôt calme à gérer pour le shérif, tout le monde se connaît, s'entraide et les crimes restent rares. C'est le lieu idéal pour essayer de se relever. Manque de pot, une affaire vieille refait surface. le cadavre d'une jeune adolescente de 16 ans est déterré à côté de la rivière. Cette jeune femme est portée disparue depuis vingt longues années et son corps est retrouvé dans un état de conservation étonnant, comme si elle était morte la veille. Les souvenirs paressent loin et le voisinage n'étant plus le même, l'enquête s'annonce difficile. Loin d'être un véritable détective, John Gaines aura tendance à prendre les événements beaucoup trop à coeur, marchant beaucoup à l'instinct, il fera tout pour découvrir les raisons de ce meurtre, même si pour cela il devra enfreindre la loi et aller contre le système judiciaire souvent corrompu.

Entre enquête policière et souvenirs de guerre, R.J. Ellory nous tient en haleine avec ce roman. Dans une atmosphère très étouffante, on découvre les côtés sombres du Sud des Etats-Unis : le Ku Klux Klan encore très présent et les nombreuses croyances autour du vaudou très ancré dans l'esprit des habitants. J'aime beaucoup retrouver cette ambiance-là dans les romans policiers. Carnaval de Ray Celestin avait été une superbe lecture pour cela et je suis heureuse de retrouver cette atmosphère très particulière dans un autre roman.

Bien que je pense qu'elle ne peut pas plaire à tout le monde, la plume de R.J. Ellory est très profonde et nous décrit de façon très complète et approfondit la psychologie des différents personnages. L'auteur prend son temps et bien que cela en pâtit sur le rythme de l'intrigue, j'ai énormément apprécié cela. Les états d'âme de John Gaines et ses réflexions sur le crime auquel il fait face l'amènent à énormément réfléchir autour des événements qu'il a pu vivre au Vietnam. On ressent ses souffrances d'ancien combattant et bien qu'il en soit sorti indemne physiquement, la difficulté de passer à autre chose et de chercher à nouveau le bonheur reste impossible pour lui en l'état actuel des choses.

Les Neufs Cercles est un roman qui m'a tout de suite happée. Totalement prise dans l'intrigue et obnubilé par la profondeur des personnages et l'ambiance qui se dégage de la petite bourgade, le roman est encore une fois une lecture marquante pour moi. Cette fois, c'est sûr, je n'attendrai pas un an pour découvrir un autre ouvrage de cet auteur.
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J'ai découvert R.J Ellory il y a une bonne dizaine d'années, et depuis, même si je n'ai pas réussi à lire toute son oeuvre, j'ai toujours apprécié ses livres. Je dirais même que j'ai adoré « Seul le silence », « Les anges de New-York » et « Les assassins ».
Aussi, j'avoue que je me réjouissais vraiment pour me lancer dans la lecture d'un nouveau livre de cet auteur qui est de plus fort sympathique puisque j'ai eu la chance de le croiser lors d'un salon du polar.
Le postulat avait tout pour me plaire et la quatrième de couverture est plutôt alléchante selon mes critères. Un sheriff, rescapé de la guerre de Vietnam va devoir sortir de sa routine quotidienne pour mener une enquête sur un meurtre. Un cadavre d'une jeune fille est découvert. Il s'agit d'une jeune fille qui a été déclarée disparue il y a vingt ans. Son corps est mutilé d'une manière assez horrible et l'on ne dispose d'aucune piste permettant de soupçonner quelqu'un en particulier. Nous sommes de plus dans les années soixante-dix et les moyens dont disposait le système judiciaire de l'époque sont loin de ressembler à ce qu'on peut observer dans un épisode des Experts ou autres séries jouant dans le même registre.
C'est donc en interrogeant les personnes qui ont côtoyés la victime et en se fiant à son sens de la déduction que le shériff avance doucement dans la résolution de ce crime.
Même si dans l'ensemble j'ai bien aimé l'histoire, j'avoue avoir eu de la peine pendant presque toute la première moitié du livre. Alors que d'habitude les retours en arrière et les digressions ne me gênent pas, la, pour ma part elles m'ont donnés une impression de lenteur et je n'étais pas loin de l'ennui et du décrochage par moments. Heureusement, connaissant le talent de l'auteur que je me suis accrochée et le rythme s'est enfin accéléré par la suite…
Peut-être pas le meilleur de Ellory selon mes critères, mais je continuerais à lire ses autres livres…

Challenge ABC 2018/2019
Challenge Pavés 2019
Lecture Commune polar mois d'avril 2019
Challenge A travers l'histoire 2019
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Ellory a beau être anglais, il nous décrit l'Amérique comme un vrai yankee, à la différence qu'il a du recul pour analyser plus en profondeur sa face cachée, sa face sombre, celle qui est à mille lieues du clinquant ou des airs vertueux de ce pays qui veut jouer le gendarme du monde alors qu'il est un grand voleur…

Le Vietnam… Une sacrée boucherie, un putain de merdier et monstrueuse erreur monumentale selon John Gaines, ancien combattant devenu le shérif de la petite ville tranquille qu'est Whytesburg, Mississippi. Un crime tous les ans et le coupable qui attend les flics tranquillement, des contraventions… Voilà son quotidien. Cool.

Une petite ville tranquille jusqu'au jour où l'on découvre, enterré sur les berges de la rivière, le cadavre d'une adolescente qui avait disparu 20 ans plus tôt.

Notre pauvre shérif va faire face à la plus terrible affaire de sa carrière, les morts tombant comme des mouches sous l'action combinée d'un « pchitt » de Baygon Vert et Bleu. C'est vous dire si le croque-mort va avoir du boulot.

Les années 70, dans les romans, j'adore parce que c'est une période sans nouvelles technologies, sans toutes les facilités que nous avons maintenant et cela rend les enquêtes plus « vraies ».

Si en plus on me parle des années 70 en Amérique, là, je kiffe à mort !

L'auteur a su trouver les mots justes pour nous parler de l'ambiance assez plombée de cette époque "post guerre du Vietnam", où les anciens combattants souffraient de ce mal non encore étiqueté qu'est le stress post-traumatique.

On perdait une partie de son humanité à la guerre, et on ne la récupérait jamais.

Cette époque où des mots tels que "respect", "tolérance" ou "égalité des hommes" étaient considérés comme des gros mots et où les membres du sinistre Klan, bien que ne se promenant plus avec des taies d'oreillers sur leurs tronches, étendait encore leurs ombres sur le territoire.

J'apprécie que l'on décortique ces années où la déségrégation, qui aurait dû commencer, n'avait pas eu lieu parce que les hommes Blancs étaient trop cons que pour se rendre compte que nous sommes tous les mêmes ou alors, ne voulaient pas voir la vérité car elle leur faisait peur.

Ellory nous plonge en plein dans ces années que ce grand pays, sois-disant « démocratique », aimerait oublier.

À travers les souvenirs du Vietnam de Gaines, nous allons mener l'enquête avec lui, à son rythme, entrant dans les maisons et les vies de certains des habitants, traquant les indices quasi inexistants, remontant le fil des événements 20 ans plus tôt.

Bien qu'écrit à la troisième personne, on a l'impression que le narrateur, c'est Gaines, comme si c'était lui qui nous racontait l'histoire.

Les personnages sont forts, le shérif Gaines est un homme que l'on a envie d'aimer (en tant qu'ami), un homme qui m'a ému au travers d'un événement de son existence, un policier qui ne laisse pas tomber son affaire, même s'il n'est pas infaillible et commet des erreurs.

Un homme qui n'a pas peur de s'attaquer à un plus fort que lui.

La plume de Ellory fait mouche et dresse un portrait au vitriol de cette Amérique un peu profonde, où les grandes familles font la loi, où les hautes sphères sont corrompues, où il était si facile d'envoyer les gens en taule… Cette grande nation qui envoya ses jeunes se faire massacrer pour rien au Vietnam.

Amis du trépidant, perdez pas votre temps dans ce roman, ici, tout n'est que lenteur calculée, profondeur délibérée, psychologie planifiée, indices proportionnés, récits de guerre calibrés, entremêlés dans une enquête bien ficelée, le tout servi par une plume acérée qui assènera quelques vérités que nous devrions nous méditer.

Deux Ellory en peu de temps, deux orgasmes littéraires. Ce mec est fort !

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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John Gaines est un shérif mélancolique.

Hanté par sa guerre du Vietnam, son seul avenir possible à la démobilisation était ce poste de constable d'une petite bourgade du Mississippi. Vétéran incapable de reprendre une vie civile normale, irrémédiablement changé par la violence de la mort dans le service armé et la culpabilité du survivant, il est revenu rescapé de l'enfer, mais loin d'être indemne.

Le cadavre d'une jeune fille dans la boue putride d'un bayou dépasse pourtant en horreur ses pires souvenirs de soldat. Un meurtre vieux de vingt ans pour un corps conservé intact par l'ensevelissement.
Un dossier sordide, un "cold case" qui va s'ouvrir telle une boite de Pandore d'où s'échappent des relents nauséabonds de ségrégation raciale, de violence culturelle des Blancs du Sud, de gangrène du Klan, de croyances enracinées du vaudou et de sales petites combines au plus haut de la machine judiciaire.

Tout au long de ces presque 600 pages, j'ai suivi cette histoire sans décrocher mais avec un ennui diffus, trouvant l'ensemble mou et verbeux. L'auteur crée sans conteste une atmosphère particulière, une langueur étouffante de Vieux Sud mais l'ensemble fait souvent du sur-place et les introspections, bien que fouillées, nuisent au rythme de l'histoire. Beaucoup de redites qui alourdissent, comme cette référence répétée à la guerre du Vietnam, même si cela construit le personnage de Gaines. le rythme s'accélère peu à peu vers le point d'orgue final, mais allégée d'un bon quart, la narration aurait pris de la densité.

Une lecture qui laisse, pour moi, "Seul le silence" en première place des livres de Ellory.
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