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Critique de bdelhausse


Pas toujours évident d'écrire en 2013 un polar qui se passe en 1974. La préhistoire, presque. Pas d'Internet, de portable... les rapports sont manuscrits, tapés à la machine... et j'en passe. Mais c'est plutôt réussi.

John Gaines est shérif dans un petit bled du Mississipi. Suite à la découverte d'un cadavre vieux de 20 ans, mais en parfait état de conservation, toute la région va plonger dans l'horreur. Ellory nous offre un polar qui sent bon le Sud des USA, avec son lot de racisme et de traditions. En miroir, il propose sa vision de la guerre du Vietnam. Le tout enveloppé dans le décès de la mère de John Gaines.

En l'occurrence, c'est une vision du Vietnam très conventionnelle. John Gaines s'en est sorti, mais il trouve son contrepoint dans un vétéran qui a argué les amarres. La guerre destructrice, qui pousse à la folie... c'est déjà vu, mais efficace.

Question efficacité, justement, Ellory est loin d'être un perdreau de l'année. Son écriture vive, directe, fluide fait mouche, et souvent les dialogues sont des moments de pur bonheur.

Et on peut continuer... le Sud du KKK, les juges pourris, le racisme ant-noir, les familles richissimes... à un moment je me suis cru dans du James Lee Burke... sauf que chez Burke, il y a une âme qui souffle (ou à laquelle je suis sensible), quelque chose qui me prend aux tripes. Et je ne l'ai pas ressenti chez Ellory.

Je suis également déçu par le traitement très light du vaudou et des rituels associés. Bref, à force de toucher un peu à tout, Vietnam, folie, meurtres en série, KKK, racisme, vaudou... on ne va pas au fond des choses.

Cela dit, Ellory nous évite la succession de crimes sordides commis par l'habituel tueur en série... c'est plutôt un point positif. Idem pour le fait qu'il ne fournit pas toutes les clés et réponses, l'essentiel étant clairement ailleurs (comme chez Burke).
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