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Critique de belette2911


Je viens de remonter péniblement à la surface après ma plongée dans plus de 700 pages d'eaux troubles et profondes.

Pantelante, j'en suis encore à me demander pourquoi je n'ai pas eu connaissance de ce magnifique thriller avant mon inscription à Babelio.

"Bienvenue au pays du mensonge"... Voilà comment je titrerais ma critique si j'en avais la possibilité.

J'ai toujours considéré l'Amérique avec des yeux rêveurs pour ses grandes étendues sauvages que j'imaginais sillonner sur un cheval fougueux...

Mais de l'autre côté, je sais que bien des "crasses" nous viennent de chez eux, et je ne parle même pas de la nourriture, mais de produits bancaires puants.

Bref, l'Amérique, ce n'est ni tout blanc, ni tout noir, mais plutôt gris (comme Michael Jackson).

Allez, je vous parle du livre que je viens de plus que dévorer (200 pages durant une journée de travail, on va encore dire que je ne fou rien, mais les chats partis, les souris dansent).

Nous sommes dans la ville de Washington DC et l'inspecteur Robert Miller (qui reprend après une suspension de quelques mois pour une bavure dont il a été innocenté) est appelé sur les lieux d'un crime atroce : Catherine Shéridan a été battue, mutilée, assassinée.

Particularités de ce meurtre ? Elle porte une étiquette à bagage sans nom autour du cou et une étrange odeur de lavande flotte autour du cadavre.

Il s'agit de la quatrième femme retrouvée ainsi, tout laisse croire qu'il s'agit d'un serial killer. Mais ce meurtre semble différent : l'assassin a laissé des indices. Fanfaronnades ? Plagiaire bien informé ?

Pour l'inspecteur Miller, l'enquête commence et elle ne va pas être de tout repos...

Pour le lecteur non plus. A croire que les flics m'avaient alpagué par la peau du dos et entraîné de force dans le roman. Première lecture de Ellory et je sens que je vais me faire ses autres romans.

Qu'est-ce que j'ai aimé ? L'écriture, riche, recherchée et en même temps tellement abordable. Sans oublier un sens du détail poussé qui nous fait voir, sentir, entendre... J'étais dans le bouquin !

Miller, cet inspecteur limite torturé, qui cherche, s'émeut encore devant la mort, se perd en conjoncture, dans les fausses pistes ou les vraies, et qui, quand il trouve la solution, c'est pour mieux y perdre sa tranquillité d'esprit... Dingue, tout simplement.

Un inspecteur qui à tout sous les yeux mais ne voit rien (je ne la ramène pas parce que TOUT était sous les miens aussi et je ne vis rien).

Non, ne vous attendez pas à un rythme trépidant ou à des courses-poursuites. Miller n'est pas le professeur Langdon (Da Vinci Code) qui court à chaque nouveau paragraphe et échappe à un piège à chaque alinéa.

La vitesse de croisière est plus lente, nous permettant de mieux nous imprégner de cette atmosphère particulière. Vitesse de croisière, oui, mais pas besoin d'enfiler vos gilets de sauvetage, nous ne naviguons pas dans les récifs, ni en rasant les côtes et le livre ne se terminera pas par un naufrage.

Savez-vous ce qu'il m'est venu à l'esprit lors de ma lecture alors que m'imprégnais des atmosphères, du rythme plus lent, des personnages taillé à la serpe, de l'inspecteur Miller torturé, seul, sans personne, ne tirant son coup qu'une fois par siècle, et cherchant à résoudre son énigme avec la ténacité d'un bouledogue ? Non ?

Et bien, j'ai pensé à Indridason, l'auteur Islandais et "père" du commissaire Erlendur. Même manière d'aller à son aise, de nous distiller le cheminement de l'intrigue tel un alambic séparant l'alcool et de l'eau pour nous restituer le produit de la distillation : le nectar ! J'ai vraiment eu cette impression.

Vers le milieu, les intrigues géopolitiques prendront le pas sur la vie des personnage mais cela ne m'a pas empêché de vibrer avec, découvrant la suite en même temps que l'inspecteur.

J'ai également beaucoup apprécié les coupures explicatives, celles en italique, clôturant presque chaque chapitre. Au départ, on ne sait pas "Qui" nous raconte sa vie et cela augmente le suspense.

Je ne vous parlerai que très peu des révélations sombres et révoltantes sur les coulisses d'une CIA. Condamnable ? Oui, elle l'est, et ce, par un homme que l'on apprendra à connaître tout au long du roman, et qui, petit à petit, nous dévoilera son visage d'homme de main, humain, très humain mais non moins coupable... Je l'ai apprécié, ce personnage.

Le final est époustouflant et on en sort groggy.

Un excellent moment de lecture !
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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