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EAN : 9782743627300
128 pages
Payot et Rivages (26/03/2014)
3.03/5   159 notes
Résumé :
Fred Otash, ex-flic ripoux du L.A.P.D. et authentique escroc, traquait les stars de cinéma pour faire chanter les studios. Il était le pourvoyeur de ragots en chef du magazine à scandales Confidential. Ellroy en fait un personnage de fiction et l'imagine au purgatoire, torturé par ses anciennes victimes : Marilyn, Ava Gardner, Montgomery Clift... Pour bénéficier de la mansuétude des autorités célestes, Freddy O. devra rédiger ses confessions. Mais, incapable de s'en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,03

sur 159 notes
Retrouvailles avec James Ellroy, des années après Un tueur sur la route!
Il était quand même bien gratiné, style saletés, le Fred Otash!
Ce personnage, véritable malsain, s"est goinfré des frasques hollywoodiennes dans une carrière hallucinante de dissolution!
Ellroy, par le regard perverti de Otash, offre un spectacle réjouissant au lecteur curieux de regarder par le trou de la serrure ou (plus moderne), l'objectif de la caméra.
Cette Californie hollywoodienne des années 50 apparaît comme fascinante de ce mélange entre pognon, anti-communisme primaire et transgression de la morale et des principes... La soupe résultante est sacrément épicée!
Et une demi-étoile en moins pour moi qui n'en ait pas eu assez!
Oh boy! Ça décape!
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Un nouvel Ellroy chez Rivages après de longues années de silence, c'est un peu comme le retour des beaux jours. On piaffe d'impatience. Même si les deux derniers volumes de la trilogie Underworld USA m'avaient déçue, malgré la présence de cette flamboyante ordure de Pete Bondurant, j'attendais beaucoup du retour du Dog.
Dans ce court roman de 135 pages sorti en 2012, Ellroy nous livre les vraies/fausses confidences de Fred Otash, déjà aperçu dans la trilogie précédemment citée et dans L.A. Confidential, pour le personnage de Syd Hudgens de Hush-Hush Magazine.
Dans un long monologue halluciné, Otash , ancien flic pourri, ancien privé, ancien proxénète, fournisseur de ragots pour le tabloïd Confidential, "Tells the Facts and Names the Names", se retrouve au Purgatoire et farfouille dans ses souvenirs bien nauséabonds. Quelques fameuses silhouettes fantomatiques viennent parfois titiller sa conscience quand il devrait faire acte de contrition. Il y croise même ce cabot d'Ellroy qui n'hésite pas à se mettre en scène: "Ellroy est un casse-couilles. Je l'ai connu sur mon déclin, les derniers mois de ma vie. On m'a pourvu d'un pouvoir télépathique total. Je vais tout savoir de ce salopard. Il m'a tout piqué pour camper un personnage de son roman surmédiatisé L.A. Confidential."
On l'aura compris, Ellroy dévide toujours le même écheveau, le rêve américain vérolé, les fonds de poubelle des stars de cinéma et de leurs poissons pilotes ambiance Hollywood Babylone de Kenneth Anger, le voyeurisme, la fascination pour les secrets et les parts d'ombre, les accointances entre flics corrompus et la pègre, bref, sa petite mécanique bien huilée.
Cette resucée fut pour moi décevante même si les thèmes maintes fois rebattus sont sauvés par l'apparition de James Dean en sympathique dilettante qui bénéficie d'une indulgence étonnante et presque attendrissante de la part du narrateur, et surtout par l'image récurrente du chariot poussé par un gamin et qui serait à Otash ce que la luge est à Citizen Kane, un des rares éléments qui suscite sa nostalgie et cristallise son humanité.
Pour conclure cette mise en bouche de 135 pages, Rivages nous colle en fin de volume deux chapitres du futur roman d'Ellroy, Perfidia, histoire de nous donner grandement envie de lire sa nouvelle fresque sur la seconde guerre mondiale, et de nous montrer que l'Irlandais Dudley Smith sera de nouveau dans la place. On finit la lecture de ce volume avec la vague impression de s'être fait extorquer des attentes et des zlotys mais comme je suis faible, je vais guetter avec fébrilité la publication de Perfidia l'année prochaine, histoire de retrouver tous ces personnages répugnants qui nous fascinent mais dont on ne voudrait à aucun prix croiser un jour le chemin.
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Alors comment dire ..........
Ce livre est particulier, vraiment particulier.
Il est court : 136 pages, c'est un court roman ou une longue nouvelle, je vous laisse choisir. Il aurait sans doute mérité une centaine de page de plus pour bien installer le personnage principal.
On est ici avec un ancien flic ripoux qui est devenu défective privé. Il est mort et depuis son décès, il est au purgatoire. Pour accéder au paradis, il doit écrire ses mémoires. C'est un auteur James Ellroy qui est chargé de les écrire. L'auteur se met en scène dans son propre roman.
Le langage est très cru, populaire voire ordurier. Ceci dit, il colle au personnage principal, Fred Otash, qui est un vrai pourri, un salaud de la pire espèce : violent, corrompu, macho, maître-chanteur, ... Un vrai salaud, je vous assure. le style du récit peut choquer, mais, en le prenant avec le recul suffisant, on peut en rire aussi. Pour ma part, j'ai ri assez souvent.
Je pense qu'à travers ce court roman qui raconte la vie de Fred Otash, qui a réellement existé, James Ellroy dénonce les excès et les dérives d'Hollywood. Beaucoup d'acteur et de personnalité hollywoodiennes en prennent pour leur grade, et au final, j'ai trouvé ça assez marrant. On a droit a beaucoup de ragots assez croustillants, mais sans aucun doute faux pour la plupart. Pour le moins, je l'espère.
Après, c'est loin d'être le meilleur livre de James Ellroy, Je pense que lui aussi s'est amusé en l'écrivant, mais ça n'a pas plus de portée.
J'ai passé un bon moment, on peut le lire mais ce n'est pas une lecture indispensable.
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Extorsion est une pépite drolatique. Un divertissement d'écrivain. Grand Guignol et la Piste aux étoiles : Ellroy s'en donne à coeur joie : symphonie linguistique, style flamboyant, ping-pong des mots et des sonorités, langage ordurier à tous les étages, ignominies en tous genres à L.A. James Ellroy les deux mains dans la fange, imprime ses empreintes sur Hollywood Boulevard.
Fred Otash est au Purgatoire et se fait copieusement martyriser par ses victimes à longueur de temps. Il faut dire qu'elles ont la rancune tenace et leur vengeance semble sans fin. Malgré les excuses de ce pauvre Freddy, rien n'y fait. Alors, il décide de se confesser. Et cette contrition donne lieu à un déballage hallucinant d'indignités en tous genres et pour tous les goûts. Ce bon Fred Otash n'est pas en reste côté flétrissures : abus de pouvoir, fraudes, rackets, chantages, vols, alcools, drogues, femmes et meurtre. Là, c'est la pierre d'achoppement de cette nouvelle. le style antique d'Ellroy resurgit en quelques phrases. Seulement quelques phrases pour l'amertume et la noirceur.
Fred Otash redoutable et redouté est un chasseur de ragots. le scandale est sa loi. Il traque les faiblesses, les lâchetés et les bassesses de toutes et de tous. C'est le vampire de l'obscur et beaucoup tendent leur cou. le star-system tel Saturne dévore certains de ses enfants et Fred Otash en est le rabatteur. Cette nouvelle, qui ressemble parfois à une blague de potache, m'a fait rire. C'est toujours un plaisir de se laisser happer par l'écriture d'Ellroy. Pour le reste, les turpitudes des uns et des autres ne m'a jamais intéressé et ne m'intéresse pas. Et puis il y a Perfidia. Quelques pages seulement…Mais quelles pages.... James, avec ta gueule de chien hargneux, ton personnage public parfois détestable, tes idées que je ne partage absolument pas, ton romantisme laminé et ta rédemption existentielle, tu as une place à part dans le roman noir.

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Il faut absolument faire monter la moyenne d'Extorsion sur Babelio, c'est un véritable scandale!! Je l'ai déjà dit aux uns et aux autres, mais je le répète : ce n'est qu'une nouvelle rédigée pour le fun par Ellroy, destinée à la publication sur le net pour un ami, entre les deux mastodontes que sont Underworld USA et Perfidia, qui va débouler très bientôt en France. Seulement voilà, Rivages l'a sorti en grande pompe l'année dernière, avec venue de l'auteur (et une rencontre irréelle où le Chacal m'intronisa en tant que Sasquatch, après que je lui ai dit que La Malédiction Hilliker était "The Holy Bible about love and lust for women"!!!), et le grand public a raqué plein pot pour un écrit anorexique, rigolard, fun, mais pas du tout de l'ampleur de ses grands romans, et a cru le Maître en baisse de forme. Que nenni!!! C'était un entremets voulu! Promu comme un plat de résistance, mais simple amuse-gueule...

Et ça, Ellroy nous amuse. Avec Extorsion, c'est le summum du Ellroy show, tel qu'on le connaît dans ses interviews et sorties médiatiques, que les gens prennent souvent au premier degré... Enfin bref. le pitch : Fred Otash, flic pourri faisant chanter les stars sur leurs coucheries, qui a inspiré Jack Vincennes pour L.A. Confidential, est au purgatoire, torturé par Marilyn Monroe, Ava Gardner, et toutes ses anciennes victimes. Il n'aura accès au paradis que s'il écrit sa vie par le biais d'un plumitif du nom de James Ellroy!!! Vous m'avez bien lu!!!

S'ensuit un récit par-delà les limbes complètement hilarant, où Ellroy se met en scène lors de ses rencontres avec Otash du vivant de celui-ci, et ne se prive pas pour se qualifier de tous les noms possibles et imaginables, par la voix d'Otash... Otash lui-même parle de son style d'écriture qu'Ellroy lui a piqué, et cherche à garder le sien, fait d'allitérations, détail sur lequel il insiste. Et là, les littéraires et amateurs de langues (on est chez Ellroy, mais je parle bien des idiomes) en restent baba : 130 pages de nouvelle, 130 pages d'allitérations, de jeux sonores constants dans une traduction française absolument incroyable, il faut dresser un pont d'or à Jean-Paul Gratias, dont le travail est époustouflant. Je vous renvoie aux citations de Babelio...

Ce texte, qui n'était qu'un passe-temps pour le Dog, fait de lui, à mes yeux, le nouveau Charles Bukowski, le Bukowski de la littérature policière, qu'il le veuille ou non. Je crois qu'il a un a priori négatif sur Buko et le voit comme un pervers, en tout cas sans le romantisme qu'il y a dans la lubricité d'Ellroy... Donc peut-être malgré lui, il est devenu le nouveau Bukowski. Pourquoi grâce à ce texte-ci, me direz-vous? Parce qu'on se bidonne sur 130 pages sur les coucheries de Fred Otash avec Liz Taylor, sur les potins de Liberace, sur la photo de Marlon Brando avec une bite dans la bouche, les racontars sexuels sur Marilyn, la nymphomanie d'Ava Gardner, JFK qui dure 1 minute 46 avec Ingrid Bergman, James Dean en meilleur pote d'Otash et réalisateur de film porno...

L'Ellroy lubrique est lâché, rejoint le grand Bukowski, pour le plaisir des zygomatiques et de l'imagination. Il fallait un soupçon du flic tragique pour la forme, et Otash reste prisonnier d'un certain fardeau, d'un meurtre commis dans sa jeunesse, mais ça n'intervient que peu dans le texte. Après, le public qui ne comprend pas le second degré de la persona médiatique mégalo d'Ellroy ne se déridera pas à la lecture... Les gens vont s'offusquer "Mais qu'est-ce qu'il raconte sur machin??? Il est fou!! :O" Mais le lisez pas, rabat-joies et rombières!! (tiens, j'en fais aussi, des allitérations à la Ellroy/Gratias!)

Lisez-le pour ce que c'est, un truc qu'il s'est éclaté à faire, sans l'ambition de ses grands pavés, justement entre deux pavés... Perfidia va débarquer, et je sens que je vais alors lire des critiques aberrantes du genre "Retour à la forme après le décevant Extorsion"... Pfff. Documentez-vous plutôt sur le contexte originel d'écriture... Et pour les autres, ruez-vous sur Extorsion qui vient de sortir en poche, comme j'ai fait!!
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Jimmy chronomètre le coït: une minute quarante-six secondes. Les partenaires: le futur président et futur martyr à la mords-moi-le-noeud JFK, et la somptueuse suédoise Ingrid Bergman. Le magnéto a capté des confidences sur l'oreiller. Jack tousse et dit: "-Aaaah, que c'était bon." Ingrid bâille et rétorque: "-Enfin, pour un de nous deux, peut-être."
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Le purgatoire, c'est la zone. On s'y retrouve coincé dans le corps qu'on avait sur terre quand on est mort. On n'avale rien d'autre que de la bouffe des lignes aériennes, classe loquedu. Il n'y a pas de picole, pas de liaisons lascives, pas de femmes. Mes victimes terrestres visitent ma cellule sans prévenir. Elles me remémorent mes méfaits et me transpercent le tafanard, avec un tisonnier incandescent
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Près de la piscine, un haut-parleur se fait entendre. Judy Garland se met à brailler : "Un jour il va venir, l'homme que j'aime." Le léopard se réveille et se lèche les balloches. Liberace lui parle en bêtifiant.
- Cinq mille dollars, monsieur. Je vous rapporte les photos et les négatifs, ainsi que ma garantie que cela ne se reproduira pas.
Liberace fait la moue. Sa poitrine se soulève. Sa toge perd des paillettes, qui scintillent dans la lumière. Le léopard s'approche de la piscine et présente son postérieur au-dessus du bassin. Il se soulage copieusement les intestins.
Le factotum accourt armé d'une épuisette.
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Les litotes, les périphrases, les formules évasives qui truffent vos articles innovants sur les écarts de conduite des célébrités ne parviendront pas à vous sauver la mise. Vous pouvez tant que vous voudrez avoir recours à des adverbes tels que apparemment, censément, prétendument, ils ne vous seront d'aucun secours quand il vous faudra échapper aux foudres de la justice.
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Mes paupières s'ouvrent. Le temps se recalibre. Quarante-trois années partent en fumée. Les bruits sourds, ce sont les coups que donne sur la table un grand escogriffe. Il porte une chemise hawaïenne aux couleurs criardes et un jean beige. Mon impression : c'est un CASSE-COUILLES.
Il engloutit les vestiges de mon sandwich choucroute-corned-beef. Il m'annonce :
- Je m'appelle James Ellroy.
Ma première impression se confirme. Ajoutons "Opportuniste" sur la liste de cet enfoiré.
Je lui dis de s'asseoir. Il s'exécute. Je regarde en direction de la rue. Mes potes sont en train de ramer avec leurs bonbonnes d'oxygène et leurs déambulateurs. Le spectacle me flanque la frousse. Machinalement, je m'envoie une digitaline et deux valium.
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François Guérif nous explique en détail l'effet Ellroy et ses effets sur la collection Rivages Noir.
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