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La Trilogie Lloyd Hopkins tome 2 sur 3
EAN : 9782869300880
333 pages
Payot et Rivages (30/11/-1)
3.92/5   317 notes
Résumé :
Il est psychiatre, manipule les solitaires et les faibles, et utilise son pouvoir maléfique la nuit. Puis il tire d'informations de ses malades, plus son royaume devient puissant. Jusqu'au jour où ce "Voyageur de la nuit" croise le chemin du sergent Lloyd Hopkins.
Après Lune sanglante, voici le second épisode de la saga des aventures de Lloyd Hopkins, comme toujours, chez James Ellroy, la violence confine à l'exorcisme des démons qui hantent l'Amérique.
Que lire après À cause de la nuitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de lire : "A cause de la nuit" de James Ellroy qui est le deuxième tome de la série. On retrouve donc, dans ce roman, le sergent Lloyd Hopkins de la police de Los Angeles, le LAPAD,qui est le personnage récurrent de cette série.
Nous sommes ici avec un psychiatre, qui est avant tout un manipulateur et un espèce de gourou, et qui met sous son emprise les faibles et les paumés en manque de repère.
Comme d'habitude James Ellroy, nous livre ici un récit d'une noirceur et d'une violence extrême. C'est sans filtre, brut de décoffrage, on se prend un véritable coup de poing dans la figure et ça fait mal. Ainsi, l'auteur veut dénoncer les travers et les démons d'une Amérique névrosée.
Les personnages sont ici bien déjantés, sombres et totalement névrosés. C'en est effrayant de ressentir toute cette folie et cette violence. Lloyd Hopkins n'est pas en reste, il est en permanence sur la brèche. On le sent prêt à basculer du mauvais côté à n'importe quel moment.
L'atmosphère des romans de James Ellroy est unique, et celui-ci est dans la même veine, à n'en pas douter. J'aime beaucoup cet auteur et je lis ces romans avec passion, et beaucoup de difficulté à les refermer. On en ressort presque soulagé, tellement c'est oppressant.
Attention, ce n'est pas à mettre entre toutes les mains, c'est très cru et certaines scènes sont très difficiles.
Pour ma part, je vais lire le 3ème tome avec beaucoup d'enthousiasme.
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Ellroy est un de ses auteurs pour lesquels il faut avoir les tripes bien accrochées. Son univers est d'une noirceur jamais égalée selon moi. Il s'insinue dans les méandres les plus reculés de la folie humaine. Ses romans sont toujours très alambiqués, la psychologie y est très poussée et l'univers décrit très pessimiste sur la nature humaine. Il y bien entendu les méchants qui sont très très méchants, mais aussi une critique très acerbe de la société dans son ensemble, les flics pourris y sont légion.


Ce roman est le deuxième opus de la trilogie mettant en scène le sergent Lloyd Hopkins qui officie au coeur du LAPD, cher à Ellroy. J'avais lu le premier "Lune sanglante", il y a quelques années avec plaisir et j'avais acheté dans la foulée ce volume. Bref tout ça pour dire que mes souvenirs du premier sont peu embrumés si ce n'est un avis positif et une image un peu floue d'Hopkins.


Ce deuxième volume creuse un peu plus ce personnage haut en couleur, qui a hésité entre les gangs et la police, 20 ans auparavant, qui est toujours borderline sur ces moyens pour coincer les criminels, qui bien sûr a plus ou moins perdu sa famille suite à son boulot et ses multiples aventures. Il se retrouve face à un psychiatre manipulateur au lourd passé (vives les traumatismes de l'enfance) qui le prend pour cible dans sa folie meurtrière. Hopkins mettra un certain à démêler les fils multiples et complexes de cette histoire...


En résumé un bon Ellroy ! Je conseillerais cependant de lire Lune sanglante avant d'entamer celui-ci bien que on ne soit pas complètement perdu si on ne le fait pas ! Et puis à propos d'Ellroy, ne pas hésiter à lire le dahlia noir, devenu aujourd'hui un classique de la littérature policière !

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Raaaaaaaaah... Quelle fin frustrante et amère pour ce pauvre Lloyd... Idem pour le lecteur. Linda Wilhite, femme fatale du roman, si elle est à l'origine d'un superbe échange avec Richard Oldfield vers la fin, comme seul Ellroy sait en écrire sur les femmes, prend une décision, même si compréhensible, qui est ô combien décevante quand on vit l'histoire à travers Hopkins... du coup, l'avis général, déjà mitigé, est sapé. Qu'on se comprenne bien : c'est du très bon polar, mais c'est du moyen Ellroy.

Le maître (non, je ne le déïfie pas comme les patients d'Havilland avec ce cher Docteur... LA PORTE VERTE!!!) est ici à ses débuts. Il a dit lui-même qu'il s'était arrêté après le tome suivant pour écrire des romans bien plus ambitieux, sans quoi, il aurait écrit des Lloyd Hopkins toute sa vie. Grand bien lui en a pris!!! Quand on connaît ses chefs d'oeuvre ultérieurs, pleins d'ampleur, où tout est décuplé, où les personnages et Los Angeles ont une telle dimension... On a l'impression de régresser en découvrant ses premiers romans, où tout est là, en plus concis mais encore un peu maladroit, inégal, avec des scènes cultes, un sens du suspense grandiose, et des défauts ça et là. Mais bon, c'est un passage obligé pour les fans, c'est amusant de le voir tatonner, confectionner des romans plus simples... Et puis quand on est fan on veut tout lire, tout dévorer!

Lune sanglante était un chef d'oeuvre, une incontestable réussite, un opéra tragique shakespearien, ce n'est pas pour rien qu'il a bouleversé Jean-Patrick Manchette et François Guérif. À partir de là, la tâche était ardue pour sa suite... Après un psychopathe poète lyrique amoureux des femmes (ou du moins le croyait-il...) à la vingtaine de victimes, James Ellroy diffracte la menace et nous offre un psychiatre manipulateur qui fait de ses patients de potentiels meurtriers... L'idée est excellente, mais elle se réduit à une poignée de victimes et émissaires plutôt qu'à une véritable foule de dégénérés pathétiques, et de plus, on est moins en empathie avec le personnage, malgré son trauma enfantin (au passage, beau retournement que de faire du père d'Havilland son idole en tant que meurtrier) le pseudo-jargon psychologique, avec toutes ses fantaisies, le rend également un peu cliché. le fait qu'il soit réduit à un légume est logique, mais participe de cette frustration finale, on l'aurait voulu mort... Enfin, la partie de l'affaire sur les dossiers n'est pas vraiment passionnante.

Les points forts du roman sont surtout le face-à-face entre Lloyd et Havilland, et le personnage de Marty Bergen, perçu comme totalement annexe au début, et qui accède à un statut tragique et pathétique nous déchirant le coeur. Ex-flic déchu dénonçant les abus des flics de droite, il meurt en héros dont les exploits seront cachés du public... Et fait taire tous les détracteurs d'Ellroy qui prennent au premier degré sa persona médiatique de droite profonde!

Je suis donc déçu. Pas mal de passages ellroyiens jouissifs, mais pas mal de frustration également. Lune sanglante est infiniment meilleur à mon goût.
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Qu'ajouter qui n'ait pas encore été dit...?

Il est frustrant pour le fan d'Ellroy, qui a découvert l'univers incroyable de l'auteur via la tétralogie de L.A. Confidential, de revenir sur les premières oeuvres et de retrouver son auteur-fétiche incomplet, balbutiant, hésitant...

Frustrant? Peut-être, mais également fascinant. Dans sa trilogie Hopkins, Ellroy est en cours de formation, d'affinage comme un bon vin ou un fromage de la même couleur, il passe du 1.0 au 2.0 rapidement. du moins, est-ce mon avis.

Dans le tome 2, il nous offre un face-à-face entre un psy désaxé et un Hopkins toujours en proie à ses démons et à ses intuitions (même si celles-ci le lâchent et le laissent parfois un peu amer).

A la manière d'un Van Gogh, Ellroy reprendra pas mal de scènes ou de ressorts, présents dans la trilogie, dans ses ouvrages ultérieurs. Par exemple, et sans déflorer, le pétage de plomb d'Hopkins vers la fin, les alliances avec des ripoux, les duos opportunistes, les scènes perverses, etc. tout cela est en rodage. Mais un rodage de haut vol. Il faut se replacer "à l'époque"... on est en 1985 (à vue de nez) et ce qu'Ellroy lance est un sacré coup de poing.

Car faut rendre à César ce qui lui appartient. A mon avis, beaucoup d'auteurs de polars et de romans noirs rêveraient d'un tel roman. Si c'est de l'Ellroy de second choix, cela reste quand même de très bonne tenue.

Le démarrage est brillant. Pendant une bonne centaine de pages on est tenu en haleine, puis le soufflé retombe. Il y a du remplissage, des explications, on se pose. Puis viennent les 70 dernières pages et on retrouve cette aptitude brillante à prendre le lecteur par les balloches et à le tenir jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.

Révélant à la femme fatale qui il est vraiment Hopkins perd de nouveau la femme qui'il convoite. Thème récurrent chez Ellroy, le fait d'assumer ses actes et de s'assumer.

Avoir lu Ma Part d'Ombre permet de reconnaître une sorte de confession d'Ellroy dans le passé délinquant de Goff (si je me souviens bien). Ellroy a glissé sur la pente de la délinquance juvénile, fracturant des portes et se livrant de de menus larcins. Il l'explique dans Ma Part d'Ombre, récit très personnel, reconnaissant avoir eu de la chance. Ici, il met en scène ce qu'il aurait pu devenir.

J'ai apprécié ce livre, davantage que le premier tome. Il est certainement moins ambitieux, mais il est moins brouillon. La trame est linéaire. Peut-être trop, quand même. Dans un roman plus actuel, on aurait alterné les chapitres actuels et ceux du passé d'Havilland le psychiatre, sans le nommer. Et on aurait terminé en laissant supposer que celui-ci simulait l'état légumier...

Ellroy reste "roots". Ici, il es encore dans l'hommage à ses pairs. On est quasiment dans le western, à Yuma ou avec du barbelé sur la prairie. L'affrontement est inévitable.

- Un de nous deux est de trop dans cette ville, assène Havilland brandissant sa seringue et en actionnant le piston.
- Rien ne fera davantage plaisir que de te permettre de lui faire tes adieux, rétorque Hopkins, saisissant sa matraque, ferme et turgescente, d'une dextre assurée, tout en armant son .38 de l'autre.

Tiens, un western signé Ellroy, j'achète les yeux fermés.
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Dans À cause de la nuit, deuxième roman qui met en vedette le sergent Lloyd Hopkins du LAPD, ce dernier est affecté sur deux affaires : la disparition de Jacob Herzog, un policier qui compte treize ans de service, et un triple meurtre qui vient de survenir dans un magasin de vins et spiritueux. Bien qu'il soit égal à lui-même, c'est-à-dire enclin à enfreindre les règles lorsque cela lui sert et obsessif dans sa façon de conduire ses enquêtes, il semble s'être remis sans trop de séquelles de sa confrontation avec le Massacreur d'Hollywood et plus en contrôle de ses pulsions. Son enquête, cette fois-ci, va le conduire dans le bureau d'un bien curieux psychiatre, qui se fait appeler le Voyageur de la nuit… Bien que le roman présente certains moments forts et qu'il ne soit pas dénué d'intérêt, James Ellroy semble s'être concentré davantage sur l'intrigue et ses rebondissements que sur la psychologie de ses personnages, dont la noirceur aurait pu être plus exploitée, ce qui aurait ajouté une intensité dramatique qui finalement m'a manquée pour véritablement m'intéresser aux personnages.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le père de Johnny le tient pour une mauviette et organise une cérémonie initiatique afin d'exalter sa virilité: il faut qu'il achève le vieux chien de chasse de la maison. Johnny refuse et son père l'expédie dans un "centre d'apprentissage" dirigé par des sœurs appartenant à une secte extrémiste. Les sœurs enferment Johnny sans pain ni eau dans une cave infestée de rats, et ne lui donnent pour se défendre qu'une unique pelle. Deux jours passent. Johnny se recroqueville dans un coin et hurle à en perdre la voix tandis que les rats lui mordillent les jambes. Le troisième jour il s'endort par terre et lorsqu'il se réveille il aperçoit un énorme rat qui détale, un morceau de sa lèvre entre les pattes. Johnny hurle, s'empare de la pelle et frappant furieusement, il extermine tous les rats de la cave. Le père de Johnny le ramène à la maison le jour suivant. Il passe une main bourrue dans ses cheveux en l'appelant "le petit ratier de papa". En arrivant, Johnny se dirige droit sur le râtelier à fusils de son père, saisit un fusil de calibre 12 et d'un pas assuré se rend au chenil où cinq Labradors et cinq chien d'arrêt à poils ras gambadent derrière le grillage. Johnny les fait passer de vie à trépas, il fait demi-tour et soutient le regard de son père qui pâlit, puis s'évanouit. Des semaines passent. Son père l'évite.
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- Des faits, dit-elle, vous voulez des faits concrets, vous allez en avoir pour votre compte : Fait numéro un : je me sens seule. Fait numéro deux : je suis obsédée. Fait numéro trois : j'ai rencontré un homme fascinant. Fait numéro quatre : je sais que je lui plais. Fait numéro cinq : il pleure la femme qui l'a plaqué et pourtant ne prendra pas les devants bien qu'il souhaite en être capable. Fait numéro six : ça m'emmerde sacrément.
Havilland sourit. Cette litanie retentissait comme le hoquet du poisson qui vient de mordre à l'hameçon.
- Parlez-moi de cet homme. Des faits. Décrivez-le moi physiquement et ainsi de suite, puis tirez vos conclusions.
Linda lissa l'ourlet de sa jupe puis sourit en retour.
- Bien d'accord, il a quarante ans environ, il est très grand et costaud, ses yeux ont un regard intense et ses cheveux châtains ne sont pas coiffés. Il a le teint rubicond. Ses vêtements sont démodés. Il est drôle, arrogant et sarcastique. Il est très intelligent mais pas d'une intelligence affectée ou même scolaire. Il a tout simplement quelque chose, c'est un homme naturel.
Lorsque Linda eut prononcé des derniers mots, le Docteur sentit que le poisson avait gobé le morceau, et singulièrement se mettait à mordre la ligne.
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Quand une femme voit un homme comme vous, elle pense : "Ce type manque tellement de confiance en lui qu'il passe trois heures par jour dans une salle de sports truffée de pédés narcissiques pour se gonfler de l'extérieur et il s'imagine que de cette façon je ne pourrai pas voir la trouille qu'il planque à l'intérieur".
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Lloyd au volant de sa voiture emprunta Cahuenga Pass pour rejoindre l'appartement de Jack Herzog, songeant qu'en réalité seule une éternelle poursuite guidait nos pas.
Reliez au présent chacun des moments-clés de votre existence passée, vous vous rendrez compte que vous vous trouvez à l'endroit même où vous vous trouviez quatre, huit, seize ans auparavant, traquant des démons trop retors pour être qualifiés d'humains mais par trop désespérés pour ne pas en être, engagé dans une poursuite parfois féconde, d'autres fois stériles, toujours à l'affut de la haine et de la terreur, rendant une justice équivoque, vous livrant corps et âme à des révélations qui s'avéraient aussi éphémères qu'était permanent votre désir de les découvrir.
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Comme l'expliquait le Docteur, une "implosion de conscience" avait remplacé "l'explosion de conscience" des années 60 et en conséquence un grand nombre d'individus avaient renié à la fois credo de l'Amérique : foyer, famille, pays, ainsi que les révélations de la contreculture des années 60. Restaient trois données exploitables : Dieu, le sexe et les drogues. L'une inhérente à la spiritualité, naïve d'avant 60, les deux autres à celle, désabusée, des générations d'après.
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François Guérif nous explique en détail l'effet Ellroy et ses effets sur la collection Rivages Noir.
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