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Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782869304482
352 pages
Payot et Rivages (01/04/1991)
4.06/5   718 notes
Résumé :
" Il existe une dynamique dans la mise en œuvre de l'horreur: servez la garnie d'hyperboles fleuries, et la distance s'installe même si la terreur est présente, puis branchez tous les feux du cliché littéral ou figuratif, et vous ferez naître un sentiment de gratitude parce que le cauchemar prendra fin, un cauchemar au premier abord trop horrible pour être vrai. Je n'obéirai pas à cette dynamique. Je ne vous laisserai pas me prendre en pitié. Charles Manson, qui déb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
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Quand on est un fan d'Ellroy, on a pris l'habitude de découvrir l'essentiel de l'histoire par le biais des policiers, d'enquêteurs, d'agents du FBI. Ceux-ci sont parfois véreux, parfois bourrés d'incertitudes et de démons mais c'est leur yeux qui nous permettent de découvrir les affres des enquêtes sordides qui sont le plaisir du Dog Ellroy.

C'est ici au coeur d'un esprit dérangé qu'Ellroy s'invite. Lui qui n'a jamais épargné la noirceur dans ses récits plonge ici aux racines du mal. Il est tellement réaliste qu'on en viendrait presque à craindre que le livre soit utilisé comme guide pratique par des criminels en puissance, tant les tactiques utilisées pour ne pas se faire prendre sont parfaitement décrites. La montée de la folie est également particulièrement bien rendue, et la manière dont le personnage principal s'arrange pour composer avec elle.

La construction à partir de la fin et autour d'un récit par le criminel lui-même de son parcours n'est pas diablement originale mais elle permet de répondre au projet de la compréhension intime de ce qui fabrique le monstre: son enfance, ses rencontres, les choix qu'il fait pour nourrir ses démons. Rassurez-vous, fan d'Ellroy, il ne peut pas totalement oublier ses marottes habituelles: il y aura bien des coupures de presse, des comptes-rendus d'enquêtes qui répondent aux confessions du criminel. le final introduit également un personnage d'enquêteur qui ressemble bien plus aux protagonistes habituels du Maître.

Un roman original donc dans la bibliographie d'Ellroy, assez éloigné également du contexte politique alors qu'il a d'habitude la volonté d'inscrire ses histoires dans leur époque. La plume et le style restent brillants, mais il est plaisant de voir que ce grand auteur sait aussi sortir de sa zone de confort et se mettre ainsi en danger. C'est d'ailleurs un des rares romans qui soit hors d'une trilogie ou d'une tétralogie, preuve encore s'il en fallait de la particularité de cet opus.
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Ma première et unique lecture d' Ellroy (James) remonte à la première moitié des années 90 pour Un tueur sur la route.
Comme ces espaces infinis de l' Amérique du nord et ses routes qui la traversent, ce tueur itinérant est dans la démesure. Son terrain de jeux est si vaste! Un immense fast-food pour tueur en série.
La démence criminelle est à l'image de celle d'un pays né et bâti dans la violence et la démesure. Plumkett, c'est ce fils d'un pays nourri aux comics des super héros vêtus de combinaisons moulantes... Rêve impossible d'une puissance fantasmée.
Plumkett, c'est le super-héros (Super Saigneur) en noir, des sérial-killers, et il se pose en tueur dominant d'une meute sinistre.
Le livre m'avait captivé, emmené dans ce voyage au bout du meurtre.
Je ne ferai certes pas l'économie de n'en pas relire quelques passages.

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J'avais déjà partagé les pensées de tueurs froids et insensibles dans les romans de Jim Thompson "1275 âmes" et "L'assassin qui est en moi", sans compter celui de "American Psycho" de Bret Easton Ellis (que j'ai abandonné), "Un employé modèle" de Paul Cleave et "Au-delà du mal" de Shane Stevens; mais ces tueurs sont des agneaux, comparé au Martin Plunkett d'Ellroy !

Déjà du point de vue "score", Martin est hors catégorie car on parle de au moins 40 à 50 morts...

Niveau froideur, il dépasse aussi le Lou Ford de "L'assassin qui est en moi" (Thompson).

Avantage de notre sérial-killer ? Contrairement aux assassins de Jim Thompson, il tue des gens auxquels ont ne peut pas le rattacher : des autostoppeurs, un couple dans la montagne, un automobiliste, un couple de culturistes... bref, il laisse ses envies le guider et il voyage beaucoup à travers les États-Unis, ce qui le rend insaisissable.

Ce qui m'a plu, dans ce roman, c'est que nous sommes dans la tête de Plunkett : depuis son enfance et son premier meurtre jusqu'à son arrestation finale, le tout entrecoupé d'articles de journaux, de rapport de police et des notes d'un des enquêteurs.

Cette manière de nous narrer l'histoire lui donne un aspect véridique, sans compter que Plunkett croisera même la route d'un certain Charles Manson...

Non, je n'ai pas spolié en vous disant qu'il se faisait arrêter ! le début du roman commence par des articles de journaux qui relatent son arrestation pour 4 meurtres tout frais. Ses 4 derniers.

Plunkett s'emmure dans le silence et décide qu'il racontera son histoire sous forme de livre, mais en faisant en sorte qu'on ne le prenne pas en pitié, qu'on ne lui trouve aucune circonstances atténuantes.

Plunkett est froid, méthodique, calculateur, schizophrène, intelligent (frôlant le génie), il ne possède aucun sentiment de pitié ou d'empathie, aucune once de gentillesse. Pire, il ne ressent aucun regrets de ces actes. C'est une machine à tuer.

Son écriture est tranchante comme un scalpel et en effet, il ne se cherche pas des excuses. le récit n'en est que plus glaçant à la première personne que conté par un narrateur ou bien les flics chargés des enquêtes. C'est vraiment un portrait de l'intérieur qu'Ellroy nous livre !

Mais pourquoi donc ce gamin est-il devenu un tueur en série ?

Martin, lorsqu'il était jeune, plutôt que de jouer dans l'équipe de football ou avec des gamins de son âge, il se crée un cinéma mental et il s'identifie à Super Saigneur, le méchant d'un comics de son enfance... Un super méchant qui aime le sang et le sexe…

C'est lui qui permettra à Martin d'échapper à sa folie intérieure, celle qui le rend malade et le tourmente. Il veut se faire connaitre à la face du monde en tant que "Super Saigneur" dont il utilise les initiales "SS" pour signer ses crimes.

Martin croit qu'il va se sentir mieux et oublier ses traumas d'enfance dont il a refoulé un acte important. Nous l'apprendrons sur la fin.

Pourtant, comme je vous le disais, Martin n'a aucune excuse, le Mal existe, c'est tout.

La preuve en est qu'un jour, au hasard des tueries, il tue un homme dans le Wisconsin et se retrouve accusé du viol et du démembrement post-mortem de deux adolescentes.

La tournure dramatique de l'histoire est là : accusé d'un crime qu'il n'a pas commis.

Toute l'horreur arrivera avec la rencontre qu'il fera dans sa cellule : le véritable tueur se tient devant lui, il sait que Martin a tué un homme et en a tiré une photo. Cet homme exerce un boulot dans les forces de l'ordre et lui n'a pas eu de traumas dans son enfance. Mais le Mal existe, c'est ainsi...

Leur rencontre au sommet vous fera dresser les cheveux sur la tête tant ils sont froids et parce que le violeur admire le tueur qui en compte déjà 40 à son actif.

Il fera en sorte que Martin soit relâché. "Lis les nouvelles, on va parler de moi", lui déclare-t-il. Puis, par une suite d'articles de journaux et de rapports de police, nous suivrons leurs cheminements sanglants et meurtriers.

Âmes sensibles, abstenez-vous de lire ce roman, non pas à cause du sang et des descriptions des meurtres - l'auteur ayant eu l'intelligence de ne pas abuser de l'hémoglobine en sauce et des détails trop scabreux - mais en raison du voyage cauchemardesque où Plunkett sema la mort sur son passage, durant 10 ans (entre 1974 et 1984).

Je pensais sortir de ma lecture dégoûtée, mais au final, je m'en sors bien, ayant réussi à garder mes distances avec l'âme tourmentée de Plunkett et sa logique froide qui n'est logique que pour lui. Mon blindage était solide !

Sans problème, je pourrais me plonger dans un récit de Jack l'Éventreur... Mais je ne vais pas tenter le Diable tout le temps !

Un livre fort qui, bien que fiction, vous donnera l'apparence d'un récit véridique ou "comment accompagner un tueur en série pas à pas"...

Du tout grand art...

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Tout est dit dans le titre. Il manquerait simplement le « je » vengeur et malade -venant de la schizophrénie du personnage- pour couronner le tout.

Martin Plunkett n'est pas né au bon endroit. C'est ce qu'Ellroy suggère, en développant quelques chapitres sur l'enfance de ce tueur. Au lecteur d'interpréter les faits, Ellroy ne cherche pas à excuser ou condamner son personnage principal : la narration est attribué à son personnage. Ellroy est dans son personnage comme il nous invite à y être aussi !

D'où l'audace : imposer les souffrances du tueur au delà de celle de ses victimes. Un tour de force littéraire perfide mais génial.

Car oui, son héros souffre! Et il souffre tellement qu'il ne peut freiner ses pulsions meurtrières. Mais, paradoxalement, elles sont souvent différées par une préparation minutieuse de ces crimes pour éviter de laisser des indices à la police !

Ce jeu funeste a tout de même l'avantage de s'imprégner des Etats Unis des années 70 et des changements en cours dans cette société.

Bizarrement, le livre ne laisse pas de malaise insurmontable tant on est prit par la montée en puissance physique du « héros » et par son intelligence à moins que cela ne soit par celle de son double de bande-dessinée nommé fort justement : "Super Saigneur".

Un Martin Plunkett serait à éviter -il en irait de votre vie- mais pas un tel polar!
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James ellroy nous fait entrer dans l'intimité d'un tueur en série,
un thème qui le hante depuis son enfance.
L'auteur semble avoir réalisé des recherches sérieuses sur le
sujet.J'ai trouvé un James Ellroy consciencieux, appliqué à la véracité
de son récit,s'essayant à découvrir la psychologie d'un tueur, ses motivations.
Tentant également de décrypter les avis des inspecteurs chargés des enquêtes,ainsi que ceux des psychiatres .Emettant quelques avis sur le système judiciaire américain.Enfin , un James Ellroy que je ne connaissais pas,laissant plus ou moins sa vulgarité coutumière de côté. Un livre bien évidemment difficile à lire, au vu du sujet traité, mais un livre impressionnant, plus qu'un simple polar,presque une ébauche d'étude sur les "serials-killers"et sur les hommes de loi chargés de les combattre.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Je dégrafai ma hache - auto-affûtable, acier brossé et revêtement en Téflon - et la balançai en direction de son cou. La tête fut sectionnée d'un coup net, le sang jaillit, les bras et les jambes s'agitèrent en soubresauts spasmodiques; puis tout son corps tout entier s'effondra en tas sur le sol.

La force du coup que j'avais donné me fit tournoyer, et pendant une seconde j'englobai dans ma vision la scène dans son entier : les murs éclaboussés de sang; le reste du cou d'où jaillissait un geyser artériel, le cœur continuant à pomper par réflexe.
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''Découverte sinistre grâce au chien des campeurs. On recherche l'assassin sexuel !''.
Sans la finesse du nez de Buford, le chien basset de trois ans, les corps de Karen Roget et de Todd Millard, disparus depuis le jour de Thanksgiving, n'auraient peut-être jamais été retrouvés. (...
''Il a commencé à japper comme un fou et s'est mis à creuser la terre. Lorsqu'il en a sorti un premier os, j'ai failli en faire tomber mes gâteaux par terre !'' (...
Les corps étaient disposés de manière à... euh... suggérer l'acte sexuel'' a déclaré l'adjoint McClain au correspondant de Boss Detective. Robert Brice. ''Bien que la décomposition fût complète, il était possible de voir ce que le tueur avait fait.''
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- Tu as essayé avec Patty, à l'étage en-dessous ? Elle a écarté les jambes si souvent qu'y va falloir l'enterrer dans un cercueil en Y.
- Elle est laide et elle a des boutons.
- Alors mets-lui un sac sur la tête et achète-lui un tube de Clearasil.

En me forçant, je réussis à faire couler quelques larmes de crocodile, et oncle Walt dit :
- Ah merde, môme, je suis désolé. T'es puceau, pas vrai ? Tu démarres un peu tard, et tu veux une conasse mignonne pour ta grande première de baise ?
- Oui, dis-je en m'essuyant le nez.
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Et si j'ai conquis le droit à la crédibilité en me décrivant avec honnêteté, jusque dans mes faiblesses, alors, croyez-moi lorsque je vous dis ceci : j'ai atteint des sommets de puissance et de lucidité que nul terme ne pourra jamais mesurer, fût-il logique, mystique, ou humain. Telle a été l'inviolabilité sanctifiée de ma folie.

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Tu veux une définition de la famille, je vais t'en donner une. La famille, en quelque sorte, c'est te sentir proches de gens parce que tu sais qu'ils sont du même sang, et il faut que tu les supportes, sans tenir compte de ce que tu penses d'eux. Alors au fil des années, ils te deviennent insupportables, d'une manière ou d'une autre. Il est intéressant de les observer et de savoir que tu es plus intelligent qu'eux. En plus, ils te sont redevables et ils peuvent te rendre service.
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