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Critique de chartel


Je pensais, avec naïveté, plonger dans une oeuvre surréaliste en lisant "Capitale de la douleur". Si c'est un peu le cas dans sa première partie, Répétitions, d'inspiration dada, et si bien des rapprochements audacieux et étranges évoquent l'écriture automatique, on sent très vite que rien n'est dû au hasard, tant aux niveaux des vers et des poèmes qu'au niveau de l'ensemble du recueil. Paul Eluard n'est pas iconoclaste. S'il cherche à renouveler la poésie et à poursuivre l'oeuvre réformatrice de ses illustres prédécesseurs (Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire), il ne fait pas table rase du passé. de la poésie mystique au romantisme hugolien, du baroque flamboyant à la simplicité proverbiale et populaire, du vers à la prose, Paul Eluard puise avec force et fracas dans notre patrimoine littéraire. Mais cet ancrage dans la tradition est loin de rassurer le lecteur, car les repères, ballotés au gré des souffles et des éclairs éluardiens, sont mouvants et trompeurs. La réalité s'épaissit d'une surimpression de l'intangible au tangible. Ce que l'on croyait immuable devient incertain. Lire "Capitale de la douleur", c'est voir pleinement l'homme et le monde.
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