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Critique de Henri-l-oiseleur


"Axion esti" sont les premiers mots du plus célèbre chant à la Vierge de la liturgie orthodoxe : "Il est digne (axion esti) en vérité (os alithos) de te célébrer, Mère de Dieu (makarizin se tin theotokon)". Ce si vieil hymne, remontant au V°s, est en quelque sorte le cadre et la structure d'ensemble de tout le grand poème d'Elytis, qui récapitule toute l'histoire martyrisée de la Grèce moderne (d'ailleurs l'une des parties de l'oeuvre s'intitule "Ta pathi", les souffrances, du nom de l'office orthodoxe de la Crucifixion, le Vendredi Saint). de la sorte, Elytis, comme Seferis à sa manière, dépasse le niveau lyrique individuel pour devenir la voix de tout son peuple à travers le temps. Il acquiert cette impersonnalité qui n'exclut ni l'émotion, ni l'engagement, ni l'enracinement dans une terre, dans une histoire et dans une langue prise à ses origines et continuée jusqu'à nos jours. Enfin, il faut rappeler que "Axion esti" est un chant de louange : "il est digne en vérité de te célébrer, de te déclarer bienheureuse". le poète n'est pas seulement le porteur de mémoire de la souffrance, il est aussi celui qui fait les éloges et montre comment le martyre devient une gloire.
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