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Philippe Paringaux (Traducteur)
EAN : 9782915378993
486 pages
Le Mot et le reste (26/11/2009)
4.52/5   46 notes
Résumé :
En 1962, à l’âge de quinze ans, Geoff Emerick décrocha le job de ses rêves en devenant assistant ingénieur du son aux Studios d’Abbey Road. L’endroit était à l’époque mondialement renommé pour ses enregistrements classiques, mais il hébergeait également un obscur label nommé Parlophone, dirigé par George Martin.
Dès sa deuxième journée de travail, Emerick était présent quand un quatuor dépenaillé venu de Liverpool, Les Beatles, vint effectuer sa toute premièr... >Voir plus
Que lire après En studio avec les Beatles : Les mémoires de leur ingénieur du sonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Mémoire de Geoff Emerick, dont la première journée de travail, adolescent, a été d'être stagiaire pour EMI lors de l'enregistrement de Love Me Do, le premier single des Beatles.

Puis il a été leur technicien de son pour les premiers albums. Il se décrit à l'époque comme un jeune sans connaissances théoriques, ce qui le poussait à accepter les idées folles du band en studio, même quand cela allait à l'encontre des réglements d'EMI.

Il est nommé ingénieur de son dès Revolver, puis continue à travailler pour Paul lors de la séparation du band.

Il est donc l'un des investigateurs de la période instrumentale des Beatles. Ce livre a pour principal atout d'être une compilation d'anecdotes de studio. Il explique, chanson après chanson, les expérimentations qu'ils font en plus des dramas quotidiens.

Les anecdotes vont de : George Martin est trop niais pour comprendre quand les Fab 4 sont drogués, et laisse donc Lennon sous acide seul sur le toit d'EMI.
À : Lors de Yellow Submarine, ils ont couché Lennon dans un aquarium d'eau, ont mis un micro dans un condom, et ont mis le condom dans l'eau pour l'entendre chanter sous l'eau. Emerick a plus tard réalisé que c'était un micro Phantom Powered : avec un important courant électrique, donc. Si le condom avait été troué, on aurait perdu Lennon ce soir-là.

On y découvre aussi d'autres facettes des Beatles. Harrison, spécialement n'y est pas présenté sous son meilleur jour.

(Note importante : Dans les forums anglos, cette autobiographie est souvent mentionnée comme peu digne de foi. Relevant plus de la création de mythe que de la vérité. Les dates et personnes présentes à divers événements sont apparemment souvent fausses.)
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Re-re, Saint Paul et l'autre grosse brêle D Harrison.

Tel est le résumé lapidaire que l'on pourrait proposer de ce fantastique livre de Geoff Emerick, ingénieur son des Beatles qui nous partage sa vision privilégiée du plus grand groupe des années 60.

Ce "En studio..." est un témoignage unique bien plus prenant que le trop long - mais néanmoins fascinant - documentaire Get back de Peter Jackson qui bien qu'ultra généreux prend soin de pas trop exposer l'acrimonie bien réelle qui existait entre les 4 musiciens durant les séances d'enregistrement.

Emerick nous plonge au coeur des bandes qui ont fait la légende du duo Lennon-McCartney. Alors tout jeune apprentis, il se retrouve lors de son premier jour de boulot à bosser avec le groupe de Liverpool qui en est à ses tout premiers succès. Encore loin de bouleverser la planète et l'histoire de la pop musique, il ne s'agit pour l'heure que de 4 types de son âge, déconnants mais excessivement bosseurs. Des lads qui s'amusent de codes de l'institution EMI, des ingés guindés en blouses blanches et des vieux messieurs à leur tête, plus calés en sonates qu'en rythme and blues.


Il détaille en quelques pages son parcours, de la naissance de sa passion pour la technique d'enregistrement, de sa chance d'avoir été engagé par George Martin et de sa première rencontre avec les légendes d'Abbey Road. Ce livre se différencie des autres biographies laudatives et du documentaire de Jackson en ce sens qu'il rend justement hommage au génie des Beatles - et au sien également - mais il ne les considère pas pour autant comme des Dieux vivants. Il les a trop fréquenté pour ne pas se rappeler de leur petitesse inouïe à certains moments.

Ainsi la première rencontre nous dépeint Paul comme cordial et même amical, Lennon indifférent, Harrison hautain, et Ringo en retrait. Mais 10 ans plus tard, Emerick pourrait dresser le même portrait des 4, Lennon étant juste plus antipathique qu'autre chose (ou bipolaire), Paul toujours amical mais plus soucieux, Harrison encore plus sûr de lui et... Ringo toujours en retrait.

"Faites moi sonner comme le dalai lama psalmodiant depuis le sommet d'une montagne lointaine"

Avant d'être accepté par ces mecs aussi exigeants envers eux mêmes qu'envers les autres, Emerick a du faire ses preuves, et répondre aux attentes et à des directives surprenantes : "Faites moi sonner comme le dalai lama psalmodiant depuis le sommet d'une montagne lointaine", voilà le type de consigne déconcertante soumise par Lennon avant d'enregistrer Tomorrow never knows, le titre le plus psyché des Beatles.

Avec un certain courage, il va souvent s'affranchir des protocoles internes du studio, créer des installations et contribuer au son qui sera la marque de fabrique du groupe. de Revolver à Abbey Road, les Beatles ont l'image d'un groupe qui a toujours repoussé les limites techniques d'enregistrement, tout en enrichissant leur musique d'instruments rarement employés dans la pop musique, de partitions orchestrales ambitieuses avec l'aide G. Martin et de ces fameux Re-re, dont Emerick nous parle tout au long du livre.

Et si les enregistrements de Revolver, et de Sergent Pepper sont des rêves éveillés malgré la pression et la charge de travail, c'est grâce à l'osmose qui régnait au sein du groupe. Chaucun étant tourné vers le but commun de faire le meilleur disque possible, chacun étant libre de s'essayer les idées des autres sans désir de tirer la couverture sur lui. Les choses vont s'envenimer comme chacun sait à cause des drogues (période Magical Mystery Tour) et de ce foutu voyage en Inde au près d'un gourou foireux.

Avant ça, les Beatles s'aimaient et se respectaient. Les pages décrivant les sessions de "A day in the life" ou de "strawberry fields for ever" sont vraiment magnifiques, et on a presque le sentiment d'avoir assisté à ces très longues répétitions ou chacun apporte sa pierre à l'édifice dans une excitation générale.

Et les portraits de ces musiciens de génie se font plus précis à mesure que les mois passent, et il ne fait guère de doute qu'Emerick est un homme de Paul, même s'il s'en défend un peu par moment. Il loue le talent musical de McCartney et son travail, qui est certain, et salue le génie exceptionnel de Lennon, moins bosseur, moins intéressé par la technique, mais qui est capable d'écrire une mélodie éternelle en 5 minutes. le leader des Beatles à l'humeur changeante, il peut se montrer farceur et altruiste, et en quelques minutes son visage va s'obscurcir avant de laisser place à un musicien angoissé et agressif.

Emerick est en revanche bien moins élogieux envers Harrison... Et c'est presque un running gag tout au long du livre, à chaque fois qu'il s'attarde sur le travail ou l'attitude de Georges Harrison, c'est pour le plomber dans les grandes largeurs. Il n'oublie jamais de préciser que George rate son solo, qu'il apporte une chanson de merde dont les autres ne savent pas quoi faire, ou qu'il met 5 h pour enregistrer un solo que Paul fera en 5 minutes et en mieux.

C'est presque systématique et ultra comique. Je n'ai jamais vu un témoignage aussi à charge sur un Beatles. Emerick sera tout de même plus admiratif du travail D Harrison au moment de parler d'Abbey road, mais pendant 300 pages, le pauvre Georgie en prend plein la gueule et on a un peu l'impression qu'on est devant un pur escroc. A sa décharge, il ne doit pas être évident de s'imposer devant un tel tandem de compositeurs-interprètes. N'importe qui nourrirait de sérieux complexes...

The end.

Les choses se gâtent donc sur l'album blanc, au point qu'Emerick, va quitter les séances à mi-parcours tant l'ambiance est pourrie ... et tant Lennon est infect. Il a imposé durant les séances l'artiste japonaise Yoko Ono, qui ne dit rien mais dont la présence met mal à l'aise tout le monde.

Chacun bosse dans son coin, et les rares fois où ils jouent ensemble c'est pour accoucher de jams interminables. Assez fou que cette ambiance délétère débouche sur un album aussi fantastique. Il en sera de même pour Let it be, bien qu'Emerick ne soit pas présent en studio, il a des échos épouvantables des séances - ce qui entre un peu en contradiction avec le documentaire Get back, puisque la relation Lennon-McCartney n'y semble pas si ébréchée que cela. Harrison en revanche a bien quitté le groupe brièvement comme nous l'avons tous vu.

Si le livre d'Emerick donne une meilleure immersion que le documentaire de Jackson, c'est en raison des petitesses étalées ici et là qui rendent plus vivantes et moins parfaites l'image du groupe. Quand les Beatles tombent le masque et ne se sentent pas observés par une caméra en somme. Ainsi le passage dans lequel Harrison observe Yoko Ono de loin, alitée, qui rampe pour aller taper un biscuit dans la boite personnelle du guitariste et qu'il s'écrie "LA SALOPE" est hilarant. Un musicien millionnaire qui s'émeut d'un geste aussi anecdotique a sa place dans un épisode de Curb your enthusiasm.

Car la bouffe est un sujet très sensible chez les Beatles, il en ressort quelque chose de profond. Ils ne partagent jamais leur repas ensemble, ni avec les techniciens, mais se permettent d'aller piocher dans leur assiette sans la moindre vergogne.

George Martin étant obligé de cacher à la hâte une tablette de chocolat quand Lennon débarquait dans la cabine de mixage, car ils savaient qu'il va l'embarquer avec lui. Et ce mépris constant envers le petit personnel de Lennon est assez stupéfiant, à une époque où lui, l'humaniste qui incarnait la coolitude et le non respect des conventions, lui l'auteur du manifeste pacifiste ultime, qui chantait l'amour, la paix et l'égalité en les hommes, n'hésitait pas à rabrouer méchamment un type qu'il connait depuis des années parce qu'il ne se plie pas à des exigences stupides ou se permettait de lui piquer son flan à midi. C'est un véritable mystère, cette différence entre les discours et les actes.

Emerick n'élude pas le froid qu'il a eut avec les Fab four à cette période, mais son talent d'ingénieur était tel que ces musiciens sur le toit du monde n'ont pas trouvé meilleur collaborateur dans les autres studios londoniens qu'ils aimaient fréquenter, et c'est naturellement vers lui qu'ils se sont tournés au moment de la construction de leur célèbre studio Apple (qui a viré en eau de boudin). le passage sur un parasite du nom de Magic Alex pote de Lennon est assez amusant. Lennon était un génie sur bien des aspects, pouvait être d'une naïveté confondante concernant les relations humaines, et ce Alex a su en tirer profit.

Après la séparation des Beatles, l'expérience n'est pas terminée pour autant car Emerick raconte l'incroyable enregistrement de l'album "Band on the run" de McCartney à Lagos Nigeria. Je préfère ne rien divulguer concernant cet épisode mais il y a matière pour faire un film. Un grand moment du livre.

En studio avec les Beatles est un livre indispensable pour tout fan du groupe.
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Après la sortie il y a quelques mois du coffret de l'intégrale des disques des Beatles je m'étais replongé avec délices dans ce nirvana musical, alors quand ce livre est apparu chez les libraires il m'est devenu indispensable, complément parfait d'une étude studieuse de l'oeuvre enfin remasterisée.
Geoff Emerick a débuté dans la carrière, de simple grouillot jusqu'à ingénieur du son aux studios EMI en même temps que les Beatles leur carrière que tout le monde connaît. Qui mieux que lui pouvait nous détailler la vie et le travail en studio des Quatre Fabuleux sachant qu'il a participé à la création des albums Revolver, Sgt. Peppers's Lonely Hearts Club Band, le White Album et Abbey Road ! Une plongée au coeur de la création musicale et des techniques d'enregistrement de l'époque.
Ce qui est merveilleux quand on lit ce livre c'est de se remémorer qu'en ce temps là, le milieu des années 60, tout était à construire, l'époque était favorable à la révolution et elle eut bien lieu. Musicalement parlant, au moins. Nous savons tous que George Martin avait tenu une place importante dans la vie des Beatles, il était producteur c'est-à-dire qu'il tentait de canaliser la création des artistes, proposait des pistes, tâchait d'avoir une oreille objective pour conseiller la bande des quatre. Geoff Emerick, lui, met les mains dans le cambouis, c'est lui qui gère les magnétos, la console d'enregistrement, qui doit accéder aux désirs des musiciens et trouver une solution technique. Quand par exemple John Lennon veut que sa voix dans Tomorrow Never Knows « sonne comme Le Dalaï Lama psalmodiant depuis le sommet d'une montagne magique » Geoff Emerick doit trouver une astuce, nous sommes en 1966, les enregistrements sont faits sur du matériel quatre pistes seulement, l'électronique et les logiciels informatiques n'existent pas, tout est bricolage et combines lorsque que l'on veut comme les Beatles inventer de nouveaux sons, pousser plus loin la création musicale. Geoff Emerick se régale, car mine de rien, si les musiciens créent de magnifiques mélodies, c'est lui qui permet qu'elles se concrétisent sur le vinyle, ne l'oublions pas. Les studios EMI sont gérés comme une administration rétrograde, avec des règlements lourdingues, il faut des autorisations signées en cinquante exemplaires pour déplacer un micro ! Geoff Emerick violera ces lois (et on se délecte à la lecture de tous ces interdits qui tombent les uns après les autres), car sa jeunesse le met en phase avec l'air du temps et la pensée artistique de Paul McCartney et John Lennon.
Au-delà de l'aspect technique des enregistrements, nous en apprenons beaucoup aussi sur les caractères des principaux héros de la légende. John et Paul écrivaient rarement leurs chansons ensemble, sauf à leurs tout débuts peut-être. L'auteur principal de la chanson est toujours celui qui la chante à de rares exceptions. « Ringo avait un réel talent mais guère d'imagination » ; « George Martin a toujours voulu que les projecteurs brillent sur lui seul » ; George Harrison en prend pour son grade quand il peine bien souvent à sortir une partie de guitare, Lennon et Macca aussi n'échappent pas aux critiques, c'est aussi là un aspect intéressant de ce livre, l'auteur n'est pas un servile témoin de l'Histoire. D'ailleurs quand la fin approchera, l'arrivée de Yoko Ono, les dissensions en studio, il préfèrera quitter les Beatles en plein milieu des sessions du White Album. le livre se poursuit aussi avec l'enregistrement de Band On The Run au Nigéria avec Paul et les Wings.
Je voudrai citer tel ou tel passage, tant chaque page est réjouissante, mais il faudrait reproduire le livre in extenso. Tout le bouquin est un régal pour les amateurs de musique et les fans des Beatles en particulier, qui le liront avec un CD des Fab Four en bande son. Absolument indispensable évidemment.
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Quand le docte Emerick causa

Bien sûr, pratiquement toutes les anecdotes de ce livre se retrouvent aujourd'hui un peu partout, mais il n'en reste pas moins que cet ouvrage est indispensable.

Précisons d'abord qu'il n'est nul besoin de s'intéresser démesurément à la technique pour l'apprécier.
Emerick y dévoile certes, certains de ses trucs utilisés lors de "ses" enregistrements pour les Fab Four (Revolver, SPLHCB, une partie du White Album, Magical mystery tour et Abbey Road), mais compte tenu des limites techniques du studio EMI de l'époque, l'ensemble relève principalement de l'atelier de Geo Trouvetou : comment faire sonner la voix de Lennon comme si elle venait de la lune ou comme celle du Dalaï Lama (et non pas Serge Lama comme on le dit abusivement en raison d'une similitude capillaire momentanée -cf pochette de "Double Fantasy"), comment modifier le son de la batterie de Ringo avec des serviettes, la basse de Macca avec une enceinte...

Mais l'essentiel n'est pas (que là).

L'intérêt principal réside dans le regard incroyablement acéré que porte l'ingénieur du son sur le monde des studios et sur la planète Beatles.

La description du fonctionnement des studios d'Abbey Road avec ses castes reconnaissables à la couleur des blouses, ses protocoles figés, ses multiples rigidités…est une belle illustration du décalage d'une partie de la société de l'époque avec les aspirations qui se faisaient jour.

Quand aux Beatles…

Tout au long de l'ouvrage on découvre la molécule Beatles et ses atomes. Jusqu'à Revolver, le groupe est un pur diamant, compact, inaltérable, reposant sur la somme de ses individualités.

Le tournant se produit lors de l'enregistrement de SPLHCB : les individualités émergent, Lennon laisse la conduite des opérations à son vieux (encore) complice, mais chacun veut obtenir le meilleur...et le résultat va changer à jamais l'histoire de la pop music.

Le récit des enregistrements suivants est pathétique et révèle une réalité peu reluisante.

Dès le White Album, on découvre les vers dans l'Apple et si les choses s'améliorent légèrement pour "Abbey road" (Emerick n'a pas participé à Let It Be saccagé par le paranoïaque Spector), l'explosion est proche et la haine est palpable. L'aventure touche à sa fin.

Ce qui rend ce livre aussi passionnant, c'est en grande partie, l'incroyable franchise (ou manque de diplomatie ou de modestie -au choix) d'Emerick. S'il se donne sans doute un peu trop souvent le beau rôle (tout en faisant état d'un certain penchant pour la bouteille), on reste quand même stupéfait des portraits -souvent au vitriol- qu'il dessine :
- George Martin apparaît aussi souvent décisif (en particulier lors des 1ères années) quant à l'ouverture du groupe au delà du triptyque basse-guitare-batterie, que largué devant l'attitude frondeuse qui se développe. Emerick le décrit soucieux d'attirer à lui la lumière, tout en reconnaissant ses incontestables mérites.
- Lennon est cet écorché toujours capable de fulgurances. Il est souvent décrit comme un être infect, instable, mais talentueux, phagocyté sur le tard par son égérie avant gardiste et qui manifestement veut casser le jouet.
McCartney oscille entre autoritarisme et désabusement, mais Emerick -qui enregistrera d'autres disques de PMcC en solo- le décrit sans détours comme un véritable génie et de loin, le moins antipathique de la bande.
- Harrison est présenté comme renfrogné et cynique, peu sympathique et surtout, très limité techniquement, en tous cas, jusqu'à Abbey road où il voudra devenir aussi gros que le boeuf .
- Ringo Starr, ne semble guère plus doué et aussi peu amène, bien loin de son image de clown. L'épisode de la destruction du studio de la Compagnie Apple pour satisfaire un de ses ahurissants caprices, est édifiant.
- Yoko Ono ressort tout bonnement ridicule tandis que Linda McCartney est le seul être toujours attentionné et discret qui traverse ces pages.

Quelques pages en fin d'ouvrage relatent l'aventure Apple telle que l'a vécue Emerick, sa virée cauchemardesque au Nigeria pour enregistrer "Band On The Run" et quelques lignes sur la carrière de cet incroyable ingénieur du son.

Seul reproche : on aurait apprécié quelques photos et on est un peu frustré de ne pas tout savoir sur certaines chansons du White album (mais ce n'est pas anormal puisque d'autres techniciens les ont enregistrées).
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Histoire vraie et histoire folle. Gamin de quinze ans, fou de musique, rêvant de devenir ingénieur du son, ou du moins d'être en lien avec la création musicale, le terme d'ingénieur du son lui étant alors inconnu. Geoff Emerick décroche un boulot chez EMI, studio d'enregistrement monstre : Abbey Road.

Les Beatles et Geoff débutent en même temps. Les quatres musiciens cherchent à développer leur originalité, lorsque Geoff les rencontre pour la première fois. A partir de Revolver, Geoff est en charge. Sa maîtrise et sa technique lui permettront de trouver et de donner à la musique des Beatles le son de leur créativité.

La relation qui s'installe entre Geoff et les Beatles est professionnelle, ceux ci ne lui adressant parfois la parole que pour des demandes techniques. Petit à petit, des amitiés discrètes naissent, notamment avec Paul. L'humilité d' Emerick se ressent dans ses écrits: Emerick reste très modeste face aux inventions techniques qu'il a mis en place, même lorsque celles ci ont révolutionnés la façon d'enregistrer un instrument. de la même façon, tout ce qui est personnel est certes abordé lorsque cela est nécessaire, mais à aucun moment, le lecteur n'est amené à lire les mémoires de vies de Goeff, uniquement les mémoires de son travail avec les Beatles.

Le livre se lit très facilement. J'ai craint de devoir lire les mémoires d'un homme s'extasiant sur des effets et des techniques incompréhensibles pour le lecteur non musicien que je suis. Au contraire, Geoff Emerick nous livre des anecdotes fantastiques, que ce soit sur la conception des chansons ou sur l'évolution des techniques d'enregistrement. Plus que tout, Emerick nous parle des Beatles. de Revolver au White Album, de la fraternité à la haine. Les séances en studio sont riches en émotion et bien souvent épuisantes à vivre.

Si vous aimez les Beatles, il vous faut lire ce fabuleux témoignage permettant d'en apprendre plus sur le phénomène Beatles vu de l'intérieur : la réaction face à la Beatle Mania, le voyage en Inde, la consommation de drogue, le cas de Yoko Ono (plus étrange, je pense que c'est impossible). L'un des plaisirs de ce livre fut de ré-écouter certains morceaux et de comprendre la genèse du son présent, ou encore entendre les sons cachés, comme le "Fucking Hell !" que Paul ne peut retenir lors d'une fausse note sur Hey Jude.


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critiques presse (1)
NonFiction
10 décembre 2014
En définitive, ces mémoires d'un modeste (mais indispensable) ingénieur du son des Beatles s'avèrent être un ouvrage aussi passionnant qu'édifiant.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au beau milieu de tout cela,John avait assidûment écouté son acétate de Strawberry fields et décidé qu il ne l aimait pas.Venant de quelqu’un qui était en temps normal aussi articulé,j était toujours effaré par la façon qu il avait de débattre avec les mots quand il essayait d expliquer à Georges Martin comment il voulait que soit arrangée une chanson.Cette fois ci,il se contenta de grommeler :je ne sais pas,je trouve seulement que ça devrait être plus dense.Dense comment John?demanda George.Chais pas,du genre,vous savez...plus dense.
Paul fit de son mieux pour traduire la notion abstraite de John en une forme musicale concrète.Soulignant que le son de flûte du Mellotron avait parfaitement fonctionné,il suggera que l on fasse peut-être appel à des musiciens extérieurs,que la chanson soit enrichie d une orchestration musicale quelconque.John adora l idée et demanda tout particulièrement des violoncelles et des trompettes.Faites du bon boulot,George,dit il au producteur toujours quelque peu sceptique en quittant la régie .Faites en sorte que ce soit dense.
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Je ne sais pas exactement quand ils ont commencé à voir les choses en ces termes de « eux et nous ». Peut-être avec le protocole vestimentaire d’EMI, ou avec l’horripilante habitude de George Martin de se référer à nous non pas par nos noms, mais en disant « le personnel » quand il parlait aux Beatles. Ou peut-être était-ce un problème de communication : c’était un peu étrange, quand ils étaient dans le Studio Two, de les voir travailler en bas dans le studio alors que la régie était au sommet d’un escalier ; ces vingt marches donnaient l’impression qu’ils étaient très éloignés . Et pourtant ils s’isolaient plus encore, en installant des écrans et en transformant un coin de la pièce en espace privé. La plupart du temps nous ignorions totalement ce qui se passait là-bas ; on voyait la tête d’un Beatle émerger de l’écran, on sentait l’odeur de l’encens et on se disait : « Ils fument encore de la dope ». Je suis persuadé qu’ils n’ont jamais soupçonné que nous le savions, ce qui était parfaitement idiot : nous étions tous au courant de leurs rapports avec la drogue, même si George Martin était un peu candide à ce sujet.
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Vidéo de Geoff Emerick
Interview de Geoff Emerick (en anglais)
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