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Thierry Gillyboeuf (Éditeur scientifique)
EAN : 9782743621520
320 pages
Payot et Rivages (13/10/2010)
4.26/5   21 notes
Résumé :
Paru en 1870, ce recueil du grand philosophe américain Ralph Waldo Emerson, père du transcendantalisme, aborde d'une plume égale et inspirée des sujets aussi variés que l'éloquence, les livres, la vie domestique ou la vieillesse. Dix ans après son autre célèbre recueil d'essais, La Conduite de la vie, on découvre ici un Emerson dans toute la force de sa sagesse pleinement épanouie.Conçu initialement comme des conférences qu'il donna à plusieurs reprises (il était au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le titre peut induire en erreur. Passé le premier texte homonyme et la constatation que « la solitude est impraticable et la société fatale », il n'est plus question de solitude. Il est d'ailleurs difficile de donner un fil directeur à l'ensemble de ces douze petits essais aux sujets variés. Emerson n'est pas un philosophe systématique, mais plutôt un ami de la sagesse. Ses sources proviennent des multiples traités antiques, surtout grecs, mais également de l'humanisme de la renaissance, des moralistes français, des Lumières, ainsi que du puritanisme protestant.
Trois concepts, liés, dominent sa philosophie : la Nature, la Raison et l'Homme. Pour résumer, on pourrait dire qu'il considère que l'homme doit vivre en harmonie avec les lois de la nature. Ces lois, c'est la science qui permet de les connaître, aussi Emerson montre beaucoup d'enthousiasme vis-à-vis du progrès scientifique qui permet à l'homme non pas de soumettre la nature mais de l'utiliser à bon escient. Il ne cesse de mettre en garde contre une science qui combattrait la nature, cependant il n'y voit pas spécialement un danger, plutôt des égarements vaniteux, car au bout du compte la Nature est toute-puissante. de même, en ce qui concerne l'homme, il doit faire attention de ne pas se soumettre à la machine, ne pas se « mécaniser » mais rester maître de ses outils. Ainsi, la morale est-elle au- dessus de tout. C'est elle qui doit guider les actions humaines.
Emerson est un véritable Yankee, avec tout ce que cela implique. Il n'est pas vraiment méprisant vis-à-vis de la civilisation indienne mais son enthousiasme de civilisateur occidental l'oblige à une certaine condescendance. Il porte tout l'idéal d'austérité des puritains, mais ne prend pas en compte que tout progrès s'accompagne inévitablement d'enrichissement et puisque Emerson n'aime pas la charité pécuniaire je ne vois pas où cet enrichissement pourrait déboucher sinon dans la cupidité et l'égoïsme qu'il déteste encore plus. D'une manière générale il se montre beaucoup trop confiant. Confiant dans le progrès et dans l'homme. Je crois qu'il n'a pas remarqué que le pessimisme et le scepticisme, pour lesquels il a peu de considération, peuvent également servir de garde-fous.
Cependant, inutile d'ergoter, j'ai trouvé la pensée d'Emerson très stimulante. Ses phrases prennent souvent la forme d'aphorismes pleins d'intelligence et qui poussent à la réflexion. J'aurais aimé citer entièrement le texte consacré aux clubs et à la conversation, tout y est bon du début à la fin, mais les autres textes regorgent également de préceptes lumineux et pleins de bon sens.
Par contre, je me demande pourquoi ce genre de livre ne s'écrit plus actuellement ; à défaut on pourrait republier celui-là et virer toutes les cochonneries qui embarrassent les étagères des librairies sur le prétendu bien-être et développement personnel pour les remplacer par ce véritable traité de sagesse.
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Agréable découverte que ce recueil de conférences du philosophe américain Emerson.
Il y a dans ces pages une fraicheur, un intérêt pour la vie tout à fait typique de l'esprit pionnier américain du XIX° siècle. Avec un art du pédagogue étonnant, Emerson démontre par l'exemple le rôle irremplaçable de la nature dans l'activité humaine, agricole bien sûr mais aussi industrielle, ce qui est plus original. Sans rejeter la technique, qui est une des manifestions les plus typiques de l'esprit humain, il montre que l'amour de la vie, du monde, des autres est le condition nécessaire du bonheur et de la dignité. Avec un vocabulaire un peu désuet aujourd'hui il (re)donne toute sa place aux valeurs morales comme fondement du bonheur individuel et de l'équilibre de la société. (voir la citation p. 269).

Présenté dans la préface du livre comme un "Montaigne américain" Emerson garde tout son intérêt et sa pertinence dans la présente période gagnée par la rapacité des amateurs de rendements maximum.
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Emerson était curieux de tout . Il â construit sa pensée en étudiant l'humain , en voyant ce que celui - ci était dans diverses situations . Cet opus qui regroupe des conférences qu'il a donné est importnt car l'on y trouve les fondements méme de sa perception de l'ame humaine . Son étude est acérée et pointue , pour rendre compte avec la plus grande justesse des différents visages de l'homme . On ressort différent , grandit , épanoui de la lecture de cet opus qui s'impose pour qui veut avoir une vraie vision du monde .
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Sensiblement refroidi et déçu de la lecture de "Nature" j'ai quand même voulu poursuivre la suite de l'édition louée composée de cette série d'essais parus 34 ans plus tard en 1870. Il s'agit ici de réflexions philosophiques sur différents thème qui ont finalement fort peu à voir avec le titre du recueil. Civilisation, art, éloquence, ... les livres, le courage, le succès et la vieillesse sont les sujets développés. Certains m'ont ennuyé, d'autres amené à des réflexions intéressantes. Particulièrement sur la vieillesse. Mais je reste quand même hostile à l'idée d'une destinée humaine utile à la nature et un certain positivisme. Une fois encore il faut remettre ça dans son contexte historique. J'ai vu quelques similitudes un de ses contemporains Walt Whitman que je n'avais pas apprécié une fois encore à cause de ses références sans cesse à cette "bien bonne providence".
Pas sur du tout de retenter un autre ouvrage.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J'abhorre cet américanisme creux qui espère s'enrichir à crédit, être informé en tapant sur les tables à minuit, apprendre les lois de l'intelligence par la phrénologie, le talent sans étude, la maîtrise sans apprentissage, la vente des marchandises en prétendant que tout se vend, le pouvoir en faisant croire qu'on est puissant ou en s'appuyant sur un jury ou une convention politique dont la composition vous est favorable, la corruption et des votes « répétés », ou parvenir à la richesse par la fraude. On pense y être parvenu, mais on a obtenu quelque chose d'autre, un crime qui en appelle un autre, et un autre démon derrière celui-ci : ce sont des étapes vers le suicide, l'infamie et les affres du genre. Nous nous encourageons mutuellement dans cette vie de parade, de boniment, de réclame et de fabrique de l'opinion publique, et dans cette faim de résultats et de louanges rapides, on perd de vue l'excellence.
p. 268
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Il est des gens qu’on ne peut cultiver, qu’il faut contenir et faire taire si on le peut. Il en est qui ont un instinct de chauve-souris pour voler contre tout flambeau allumé et l’éteindre – gens importuns et contredisants. Il en est qui ne viennent que pour parler, et d’autres que pour écouter : les deux espèces ne valent rien. Une règle excellente pour un club serait la suivante : N’admettre aucun individu dont la présence exclut un sujet quelconque. Il faut des gens qui ne s’étonnent ni ne se choquent à tout propos, qui agissent, laissent agir, et laissent être, laissent tomber les vétilles, savent ce qui a une réelle valeur, et prennent beaucoup de choses pour accordées.
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Les opinions des gens sont fortuites – ont un air de pauvreté. Un homme qui se regarde comme l’organe de ce dogme-ci ou de ce dogme-là est un assez triste compagnon ; mais une opinion propre à l’interlocuteur est chose aimable, réconfortante, et inséparable de son image. Et ce n’est pas non plus toujours pour causer que nous allons trouver les gens. Combien de fois nous ne disons rien ! Et cependant, il nous faut aller les trouver : tel un enfant qui soupire après ses compagnons, et une fois au milieu d’eux joue tout seul. C’est uniquement de la présence que nous avons besoin.
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Les gens doivent être pris à très petite dose. Si la solitude est orgueilleuse, la société est vulgaire. Dans le monde, les capacités supérieures de l’individu sont considérées comme choses qui disqualifient. La sympathie nous abaisse aussi facilement qu’elle nous élève. Les hommes n’arrivent pas à s’unir par leur mérite, mais s’ajustent les uns aux autres par leurs infériorités. Ils troublent et font fuir l'être qui a de hautes aspirations.
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Les trois règles pratiques que j'ai à offrir sont: - 1. Ne jamais lire un livre qui date de moins d'un an. - 2. Ne lire que des livres réputés. - 3. Ne lire que des livres que vous aimez.
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