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EAN : 9782354170998
204 pages
Editions du Moment (12/01/2012)
5/5   4 notes
Résumé :
Quand Arthur Conan Doyle voulut faire disparaître son héros, Sherlock Holmes, toute l'Angleterre victorienne s'est dressée pour protester. En fait, nombre de ses lecteurs pensaient que le plus célèbre détective du monde existait vraiment. Il était censé avoir résolu un bon millier d'affaires criminelles, maîtriser la boxe anglaise, la canne, l'escrime, les arts martiaux, être chimiste et toxicologue, bibliophile, bon connaisseur du bouddhisme, violoniste talentueux,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une des bibliothèques de la maison de ma grand-mère contenait les oeuvres complètes de Conan Doyle (celle des Éditions Robert Laffont, 1958). Collégien, j'ai passé des vacances à lire avidement toutes les nouvelles de Sherlock Holmes. J'ai même tenté le Monde perdu, avant de l'abandonner (je suis décidément pas la clientèle pour le fantastique ou la SF).
Autant dire que l'univers de Sherlock Holmes constitue une référence pour moi. Cette biographie vient utilement en expliquer la genèse.
Arthur Conan Doyle est originaire d'une famille d'ascendance irlandaise installée en Écosse à Édimbourg. Son père, un peu artiste peintre, finira sa vie en psychiatrie pour des problèmes d'alcool. Sa mère, elle, demeurera constamment une référence. de manière générale, si Doyle a pu faire des études, notamment chez les Jésuites, et les pousser jusqu'à devenir médecin, c'est grâce au soutien des autres branches de sa famille.
Pas d'enthousiasme dans ce choix pour la médecine, mais la nécessité de trouver une situation. Pour financer ses études, Doyle va devenir médecin du bord dans une baleinière navigant dans le grand Nord, puis sur un navire partant vers les Indes. Autant d'aventures, qui alliées à un goût du sport, vont ouvrir son imaginaire. C'est durant son cursus universitaire à Édimbourg qu'il rencontrera un professeur en médecine, grand, sec, adepte de l'observation pour en tirer une analyse sur ses patients : le docteur Joseph Bell, assurément une inspiration du Sherlock Holmes à venir.
Le goût de Doyle pour l'écriture se manifeste peu à peu à la fin de ses études. Il est profondément marqué par les romans de Walter Scott et l'idéal chevaleresque qui s'en dégage. Il s'essaye à des nouvelles dans ce style. Mais son premier roman paru est Une étude en rouge, première apparition de Sherlock Holmes.
Le Bret resitue bien la difficulté pour un jeune d'origine assez modeste à percer dans la société victorienne du dix neuvième siècle et plus encore à se faire un nom par sa plume. le livre regorge d'informations qui m'avaient échappé :
- les personnages de Holmes et de Watson ont d'abord existé dans deux romans avant de connaître le succès sous forme de nouvelles publiées dans le Strand magazine.
- non, la mort de Sherlock Holmes aux chutes du Reichenbach en Suisse en 1893 ne constitue pas l'arrêt définitif des relations entre le héros et son créateur. Juste une très longue pause qui permettra à Doyle de s'essayer à sa passion, le roman historique, avec une prédilection pour le moyen-âge et la période napoléonienne.
- le retour de Holmes en 1903 s'est opéré alors que le personnage a pris une immense dimension dans le public. Les romans et nouvelles ont conquis l'Amérique, le détective de Baker street est devenu un personnage à succès au théâtre. Doyle se réconcilie avec son personnage et devient un auteurs les mieux payés de son temps.
- l'imagerie du Sherlock Holmes que l'on connaît aujourd'hui, sa casquette Deerstalker, son manteau ample à pèlerine, sa pipe coudée, ne sont pas dans les écrits de Doyle, mais proviennent de son premier interprète sur scène, William Gillette, à qui le rôle collera à la peau.
- Holmes est donc un personnage qui a eu un immense succès du vivant de son auteur, et qui a indirectement accompagné, voire précédé, les progrès de la criminologie.
- Doyle a continué jusqu'à sa mort à produire des nouvelles et romans (quatre en tout) de Holmes, tout en s'essayant à tous les genres, notamment à la SF façon Verne avec le professeur Challenger
- Il a été très sollicité par ses lecteurs et a participé activement à la résolution d'erreurs judiciaires
- de catholique à l'origine, il est devenu agnostique, maçon, puis passionné par le paranormal et le spiritisme. Cela explique le climat fantastique qui règne dans certaines nouvelles de Holmes.
Bref, si Sherlock Holmes vous intéresse un tant soit peu, ou si vous croyez encore – comme l'a fait une bonne part de l'opinion publique à l'époque – qu'il a réellement existé, plongez vous dans cette passionnante biographie.
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Emmanuel le Bret, avec Conan Doyle contre Sherlock Holmes (éditions du Moment, 2012), nous donne un excellent aperçu de la vie de Conan Doyle, véritable roman en elle-même. Né en 1859 d'une famille modeste à Édimbourg, il connaitra une enfance de « pauvreté épanouie ». Il fera ses classes chez les jésuites, avant de rejeter la religion chrétienne et se réclamer de l'agnosticisme. Et sa personnalité va se développer en un certain nombre de sous-ensembles qui se recoupent souvent mais gardent toujours une couleur d'autonomie. On trouve le Doyle médecin, un peu malgré lui, mais dont la pratique lui permettra de faire deux expéditions lointaines, au Groenland puis en Afrique comme médecin naval. On croise le Conan Doyle patriote, défendant la guerre des Boers, dénonçant les atrocités commises au Congo et s'engageant dans la première Guerre Mondiale comme « Chroniqueur Officiel de la Grande Bretagne ». On sourit à l'évocation de l'écrivain amoureux d'une jeune fille alors qu'il était marié ; ses relations avec l'élue de son coeur resteront platoniques jusqu'au décès de son épouse légitime. On apprécie encore le Conan Doyle redresseurs de torts, s'impliquant directement dans plusieurs « erreurs judiciaires » pour sauver les victimes d'une justice aveugle, comme dans les affaires Eladji (chantage à « l'abattage de bétail ») ou Slater (agression d'une personne âgée).
Mais c'est surtout le passionné d'écriture qui donne son unicité au personnage. On pense immédiatement à Sherlock Holmes avec 4 romans et 56 nouvelles publiées entre 1887 et 1930. Cette oeuvre lui apportera la gloire, même s'il la considérait comme secondaire, voire alimentaire. Il tentera de se défaire de son héros devenu trop envahissant en le faisant mourir dans les chutes de Reichenbach, mais devra le ressusciter suite au tollé de protestations de toute l'Angleterre ; une affaire qui remontera du reste au Parlement ! Car Conan Doyle avait beaucoup d'autres cordes à son arc. Ses romans d'aventures passeront également le cercle de la postérité, comme les exploits du Professeur Challenger dans le cycle du Monde Perdu. Une sorte d'Indiana Jones au background scientifique qui sera porté à l'écran du vivant de l'auteur. Citons également le Gouffre Maracot, récit d'un autre savant sur les traces de l'Atlantide. Mais c'est le roman historique qui avait la faveur de Conan Doyle. On lui doit de nombreux récits aujourd'hui oubliés comme un cycle « napoléonien » en quatre romans.
On ne serait pas complet sans évoquer l'implication de Conan Dolyle dans le spiritualisme. Malgré son agnosticisme et son grand scepticisme, l'écrivain était torturé par les choses de l'esprit, au point de s'adonner au spiritisme de Léon Denis. Peut-être parce qu'il avait été profondément affecté par de nombreux décès familiaux (épouse, enfants, jeune frère, tous foudroyé par la pneumonie). Il écrira beaucoup sur le sujet et fera du Pr Challenger un adepte du monde des esprits. On lui doit également une contribution sur les « fées de Cottingley » et plus généralement sur l'existence du « Petit Peuple ».
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Je ne connaissais pas trop tous ces personnages et cet ouvrage m'a passionné. Je le relis sans fin
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critiques presse (1)
NonFiction
05 décembre 2012
Ce n’est pas le moindre mérite d’Emmanuel Le Bret que de restituer ce visage complexe d’un homme engagé, en enquêtant minutieusement sur cet ogre de la vie, en moins de deux cents pages, dans un style élégant et alerte, précis et littéraire.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le comble de cette histoire, c'est que, alors qu'il s'est fait un prénom chez les Doyle, un nom d'auteur, et maintenant un titre honorifique (qui fait surtout plaisir à la ma'am), dans toutes les classes de la société, jusque dans ses bas-fonds, on lui donne un... surnom : Sherlock Holmes. Il y a de quoi devenir fou. Comme s'il avait signé un pacte avec le diable.
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