Cet essai cosigné par deux journalistes belges vient de paraître chez un petit éditeur de Waterloo et raconte une histoire belge.
Françoise Baré est spécialiste des sujets scientifiques à la Radio Télévision Belge Francophone et
Guy Duplat dirige le service culturel du quotidien La Libre Belgique. On peut facilement comprendre pourquoi ces deux journalistes (belges) ont eu envie d'interroger
François Englert, connu pour sa découverte du boson de Higgs, pardon, du boson BEH.
François Englert est aujourd'hui le premier Belge qui est parvenu à décrocher le prix Nobel de physique. Celui-ci lui a été remis le 10 décembre 2013, soit près de 50 ans après la publication de son article officialisant la création du fameux boson en 1964 !
François Englert, aujourd'hui âgé de 81 ans, partage son Nobel avec Peter Higgs, âgé de 84 ans. Robert Brout, décédé en 2011, qui a cosigné l'article avec Englert le 26 juin 1964, n'aura pas eu cette chance.
Je ne reviendrai pas sur la polémique générée par la désignation courante du boson dit « de Higgs ». On sait maintenant que le britannique Peter Higgs n'était pas le premier à pronostiquer l'existence du boson dans sa théorie de l'interaction électrofaible. Bien entendu, la désignation « boson de Higgs » n'est jamais utilisée dans le présent essai.
L'annonce du CERN validant la théorie par l'expérience avait été faite en juillet 2012. Cette année-là, contre toute attente, le prix avait été décerné à
Serge Haroche et à David Wineland. L'année suivante, l'appel de Stockholm a pris une heure de retard, si bien que le physicien belge a cru être passé définitivement à côté du Nobel. Entouré de sa famille,
François Englert a décidé de « faire quand même la fête avec des toasts aux bananes » pour lesquels « ses petits enfants pensent [qu'il] mérite le prix du meilleur cuisinier ». Puis, le coup de fil tant attendu est arrivé.
L'essai s'appuie sur une série d'entretiens qu'a accordés le physicien aux deux journalistes. Il est organisé en trois parties : le récit de la carrière, le reportage sur l'annonce et la remise du prix Nobel, les annexes scientifiques.
La première partie donne un bref aperçu de l'enfance et de la carrière de
François Englert, qui fut un élève brillant et un chercheur doué, mais aussi un petit garçon juif réfugié dans une famille d'accueil au cours de la seconde guerre mondiale. On apprend qu'au cours des cinquante années passées entre la découverte du boson et la remise du prix Nobel,
François Englert a travaillé sur d'autres sujets, comme la gravité quantique, la théorie des cordes et l'inflation cosmique.
La seconde partie relate la « folle semaine » ou les tribulations d'un nobélisé à Stockholm.
La troisième et dernière partie synthétise les principales avancées théoriques actuelles pouvant « éclairer le travail de
François Englert ». Peut-être, mais avec un goût de trop peu. Si vous souhaitez en savoir plus sur la découverte du boson, le mécanisme de BEH et sa validation expérimentale au CERN en 2012, d'autres ouvrages feront mieux l'affaire, que je ne citerai pas à nouveau, vous pouvez les trouver, ainsi que les liens vers mes autres critiques sur le sujet, dans ma liste « le boson de Higgs » publiée sur Babelio.