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Red Team tome 1 sur 2
EAN : 9782809440881
160 pages
Panini France (16/07/2014)
4.29/5   12 notes
Résumé :
Découvrez la nouvelle série de Garth Ennis ! La Red Team est une unité d'élite anti-drogue basée à New York. Eddie Mellinger, Trudy Giroux, Duke Wylie et George Winburn ont arrêté tous les grands parrains de la ville... à l'exception d'un seul. Ne pouvant accepter que celui-ci s'en tire à si bon compte, nos quatre policiers vont alors prendre des mesures extrêmes !
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il s'agit d'un récit complet et terminé, indépendant de tout autre, initialement parus sous la forme de 7 épisodes en 2013/2014 (publié par l'éditeur Dynamite). le scénario est de Garth Ennis, les dessins et l'encrage de Craig Cermak, avec une mise en couleurs d'Adriano Lucas.

L'histoire s'ouvre dans une salle d'interrogatoire d'un commissariat où Eddie Mellinger (un policier d'une unité de grand banditisme) répond aux questions d'un interlocuteur invisible. Il explique que tout à commencé fin juin 2012. Mellinger et ses 3 collègues (Trudy Giroux, Duke Wylie et George Winburn) formant l'unité Red Team se sont mis d'accord pour assassiner (ou exécuter) Clinton Days, un criminel de grand envergure, ayant échappé à la prison grâce à une erreur de procédure. le pire qui puisse arriver s'est produit : les 4 équipiers ont réussi leur coup, sans laisser aucune trace. Il ne reste qu'un meurtre non élucidé et un être malfaisant, toxique pour la société (entre autres responsable d'un réseau de distribution de drogue dure) qui ne nuira plus.

Après la fin de la série "The Boys" (en 2012, avec On ne prend plus de gants), Garth Ennis a décidé de réaliser des histoires plus courtes et complètes. Pour "Red Team", il donne sa version du groupe de flics ayant décidé de faire justice eux-mêmes. La scène d'ouverture ne donne pas entièrement confiance. Les dessins de Craig Cermax sont dans une veine réaliste, mais avec un manque de densité et de personnalité. L'arrière plan de la salle d'interrogatoire est particulièrement dépouillé, les expressions du visage de Mellinger sont quelconques, la mise en scène est banale et dépouillée. La scène suivante se déroule dans le jardin derrière une petite maison. le décor est réaliste et plausible, sans rien de remarquable. Cermak dessine plus que le minimum syndical, mais ses dessins sont fonctionnels sans éclat. Il faut un peu de temps pour accepter cette approche très prosaïque.

Cernak est un bon artisan, réalisant des planches un peu ternes. La mise en couleurs d'Adriano Lucas est au diapason de cette approche graphique, compétente, sans éclat. Lucas utilise une palette maîtrisée qui installe une ambiance pour chaque séquence, qui étoffe le volume de chaque surface de manière intelligente, mais un peu mécanique, sans sophistication. le lecteur est donc invité dans un monde visuel concret et plausible, appliqué et sans panache, sans superflu, pas séduisant, un peu fade.

Dès la première page, Garth Ennis cède à sa propension de porter la majeure partie de la narration au travers des dialogues : dialogue dans la pièce des interrogatoires (à plusieurs reprises au fil des 7 épisodes), dialogues entre les 4 membres de la Red Team pour se mettre d'accord sur les principes, puis sur les cibles, puis sur les modalités d'exécution, dialogues au commissariat avec le capitaine Delaney qui encadre l'équipe dans ses activités officielles. Il n'y a qu'un seul moment Ennis dans tout le tome (énorme comme il se doit : un individu abattu en plein pendant une petite gâterie), pour le reste Ennis adopte un ton plutôt sobre et factuel. Ce mode narratif permet de mieux appréhender l'approche graphique de Cermak : il se contente de montrer les personnages en train de papoter, et les environnements. Il n'y a pas de redondance entre les dialogues et ce que montrent les images. C'est juste que la majeure partie du temps les images n'apportent pas beaucoup d'informations visuelles supplémentaires.

Pourtant dès la première séquence, le récit échappe à la fadeur. En scénariste aguerri, Ennis installe un suspense basique en montrant Mellinger qui s'exprime après les faits en donnant son jugement de valeur, alors que le lecteur ne connaît pas encore lesdits faits. Dès le départ, le lecteur constate qu'Ennis donne une personnalité à chaque personnage, à chaque membre de la Red Team. Il ne se sert pas de principes psychologiques grossiers, simplement au fil de chaque conversation le lecteur récolte des informations, mais aussi note les préoccupations des personnages, ce qui lui permet de se faire une idée sur ce qui retient son attention, et sur les jugements de valeur qu'il peut exprimer. le lecteur découvre ces personnages comme il pourrait le faire d'individus dans la vie réelle au cours d'échanges ordinaires.

Le point de départ du récit n'a rien d'original : des fonctionnaires de police fatigués de voir des criminels s'en tirer pour vice de forme décident de jouer les bourreaux, ou au moins les exécuteurs. Ennis applique une couche de plausibilité réaliste, sans dramatisation. Il raconte leur décision prise autour d'une bière, il montre quelles règles ils se fixent, comment ils s'organisent. Les criminels choisis pour ces exécutions sommaires sont des ordures s'enrichissant sur le malheur des autres (trafic de drogues) ou abusant de leur position (pédophilie). Il n'y a pas de doute sur leur culpabilité ou sur leur dépravation, le fait qu'ils constituent des éléments nuisibles et même toxiques pour la société.

En face, les membres de la Red Team sont des flics compétents, toujours motivés, malgré les obstacles bureaucratiques dont ils font les frais. L'intelligence et la subtilité d'Ennis résident dans le fait qu'il n'en fait pas des revanchards ou des assoiffés de violence. Il s'agit d'individus normaux, dotés de capacités normales (pas d'exploit physique impossible), avec un bon sens et une intelligence pratique nés d'une grande expérience. Lorsqu'ils décident d'exécuter leur premier criminel, il s'agit d'une décision mûrement réfléchie. Ils savent déjà qu'ils seront tentés d'en abattre d'autres et qu'ils doivent choisir leurs cibles avec soin : de préférence non liées aux cas qu'ils traitent au sein du commissariat, dans un rayon géographique assez étendu, avec une faible fréquence et des modes opératoires variés, etc.

"Red Team" ne se limite pas à une histoire de palliatif sommaire pour un système judiciaire tellement imparfait qu'il engendre un niveau de frustration insupportable chez les fonctionnaires de police. En filigrane, Ennis fait ressortir la dynamique de l'équipe, qui décide, qui obéit, qui souhaite prouver son implication, toujours de manière nuancée et normale. Ces personnages ont une vie privée qui influe sur leur comportement de tous les jours, comme de vrais êtres humains. Ennis questionne la justification de ces exécutions. S'agit-il de punir des coupables abjects, ou de les empêcher de nuire à nouveau ?

Au final, les exécutions ne sont pas les moments les plus intenses. Ils fournissent des séquences d'action et de tension appréciables, sans transformer le récit en blockbuster d'action d'été. Avec ces 4 individus normaux, Ennis sonde les limites des règles qui structurent une société. À l'évidence les criminels transgressent ces règles, les détournent, imposent leur volonté par la force, mettent en péril la sécurité des citoyens, font montre d'un comportement immoral, nocif pour les autres, dangereux pour l'ordre de la société. de manière plus subversive, les membres de la Red Team font l'expérience de la facilité avec laquelle il est possible de passer outre les lois de la société. Ennis ne le montre pas de manière naïve. Il a pris soin d'établir que ces 4 individus savent s'arranger des règles de procédure policière au quotidien, pour faire aboutir leurs dossiers. Ainsi quand ils prennent conscience de leur transgression, quand ils prennent toute la mesure de leurs actes illégaux, Ennis met en lumière bien plus qu'un questionnement moral. Il s'agit d'un mensonge vis-à-vis du reste des individus qui constituent leur entourage, vis-à-vis des institutions policières dont ils font partie. Il s'agit d'une possibilité d'échapper à toute forme de contrôle, à toute autorité, sans grande difficulté.

D'apparence fade et bavarde, ce récit débute sur un postulat usé de policiers décidant de pallier ce qu'ils constatent comme étant des insuffisances d'un système judiciaire inefficace, d'une justice inéquitable. Derrière ces apparences presqu'insipides, Ennis s'appuie sur des dessins professionnels et fonctionnels pour développer une réflexion profonde sur la nature des lois qui régissent une société, leur nécessité et la place des individus qui s'en affranchissent. le dénouement peut sembler retourner dans un récit policier plus traditionnel, mais la conclusion relève bien de cette réflexion pas si facile, renvoyant 2 membres face à leurs convictions, leur nature. À nouveau Ennis a réussi son pari de s'emparer d'un récit de genre pour s'interroger honnêtement sur une dimension de la nature d'une société humaine.
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Lorsque j'aborde le comics dans le genre polar, c'est toujours avec un peu d'appréhension. Je sais en lisant les quelques premières pages si cela va me plaire ou pas. Lorsque je m'ennuie, je perds mon intérêt pour l'oeuvre. Quelques fois, l'auteur nous assène beaucoup trop d'informations d'un coup ce qui est lourd à digérer pour la suite. J'ai appris à me méfier des scénarios à la Garth Ennis.

En l'occurrence, on entre tout de suite dans le vif du sujet. Il faut un peu s'accrocher au début pour ne pas perdre le fil. Cependant, par la suite, c'est un peu l'apothéose progressive. Bref, je suis passé de l'interrogation et des doutes à une certaine admiration pour la qualité d'écriture de ce scénario. Que dire également de ces magnifiques planches. Les personnages sont très bien dessinés. Ils sont réalistes avec un trait impeccable. On pourrait les rencontrer au bureau.

J'avoue avoir été séduit par l'intelligence du propos. Nous avons quatre personnes faisant partie des forces de l'ordre et qui appliquent une justice expéditive en justifiant leurs actes. Après la dream team, nous avons la red team mais dans un autre genre. Visiblement, ils vont se faire doubler et cela se terminera assez mal. Je ne suis pas arrivé à comprendre parfaitement leurs motivations.

En conclusion, un excellent polar très efficace avec un dessinateur hors-pair à suivre.
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Eddie Mellinger, Trudy Giroux, Duke Wylie et George Winburn font partie de la « Red Team », une unité d'élite indépendante de la police de New York. Habitués à coffrer les gros bonnets de la drogue, ils ne digèrent pas le fait qu'un malfrat soit parvenu à passer à travers les mailles du filet et décident de l'éliminer. Si le cas était censé être unique, l'aisance avec laquelle ils ont accompli cette mission punitive les incite néanmoins à continuer. Franchir le point de non-retour n'était finalement pas si difficile et l'appétit vient souvent en mangeant…

Initialement publiés chez Dynamite, les sept épisodes de cette série écrite par Garth Ennis et dessinée par Craig Cermak forment un récit complet. À l'instar du film Righteous Kill (La Loi et l'Ordre) avec Robert de Niro et Al Pacino, cet album met en scène des policiers qui décident de pallier les insuffisances du système en faisant justice eux-mêmes. L'auteur de The Boys, Crossed et Punisher opte cependant pour une narration très bavarde, sous forme d'interrogatoires entrecoupés de flash-backs. de leur décision de passer à l'acte aux exécutions sommaires, en passant par les règles qu'ils se fixent, cette approche axée sur les dialogues, qui montre des personnages s'exprimant après les faits, permet à Garth Ennis de distiller les informations au compte-gouttes, tout en faisant monter la tension jusqu'au final plus explosif.

Visuellement, Craig Cermak se voit confier la tâche assez ingrate de mettre en scène de longues conversations entre les membres de l'équipe ou lors des interrogatoires. Alliant sobriété et réalisme, le nouveau venu s'en sort plutôt bien en proposant un dessin fonctionnel qui sert parfaitement l'histoire.

Un polar sombre et lent, qui devrait ravir les amateurs du genre.
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Read Team est une équipe de quatre policiers – trois hommes et une femme – c'est bon petit monde, ne recule devant rien pour arrêter les méchants, mais il y a une ligne à ne pas franchir en étant policier… Pourtant eux c'est des justiciers pur et dur ! le livre est rouge, la violence est présente, mais jamais gratuite (comme le dit l'introduction) les giclés de sang nous n'est pas épargnée, j'ai le lu sur une semaine, mes pauvres rétines… Pourtant l'histoire était entrainante. Avec une fin remplie de suspense.

Lien : http://read-a-passion.blogsp..
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critiques presse (1)
BDGest
19 septembre 2014
Visuellement, Craig Cermak se voit confier la tâche assez ingrate de mettre en scène de longues conversations entre les membres de l’équipe ou lors des interrogatoires. Alliant sobriété et réalisme, le nouveau venu s’en sort plutôt bien en proposant un dessin fonctionnel qui sert parfaitement l’histoire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses.
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