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Petit précis de mondialisation tome 2 sur 6
EAN : 9782213634654
411 pages
Fayard (22/10/2008)
4.03/5   159 notes
Résumé :
Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d'eau ? Assez d'eau pour boire ? Assez d'eau pour faire pousser les plantes ? Assez d'eau pour éviter qu'à toutes les raisons de faire la guerre s'ajoute celle du manque d'eau ?

Dans l'espoir de répondre à ces questions, je me suis promené. Longuement. Du Nil au Huang He (Fleuve Jaune). De l'Amazone à la toute petite rivière Neste, affluent de la Garonne. De l'Australie qui meurt de soif aux îles du Bra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Erik Orsenna en grand passeur poursuit son travail de vulgarisation sur des problématiques universelles, aussi bien pour les initiés que pour les profanes. Ici, il est question de l'eau, de l'avenir de l'eau, de son impact sur notre quotidien et ailleurs, aux quatre coins du monde.

Cependant les situations diffèrent selon les contrées et l'auteur nous amène à prendre de la hauteur pour mieux appréhender les enjeux de l'abondance ou de la rareté de ce liquide vital.

On savait l'eau à l'origine de mythes ou de civilisations, on la découvre à l'origine de conflits : répartition inéquitable entre états ou régions, alternance entre inondations et sécheresses qui génère migrations et tensions ; politiques d'assainissement et/ou de distribution chaotiques ...

Les raisons d'espérer ou de s'inquiéter ne manquent pas. Alors, quelles solutions pérennes pour l'accès équitable à l'eau pour tous et partout demain ?
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Eric Orsenna a deux facettes dans ce livre. Il est écrivain voyageur, parcourant le monde au gré de sa fantaisie, mais très bien introduit auprès de personnages clé : chercheurs et dirigeants. Il est aussi écologiste moralisant pour nous expliquer comment selon lui chacun doit participer à la gestion de cette ressource vitale : l'eau. Et il ne m'a enthousiasmé dans aucun de ces rôles.
Lisant ce livre en 2022, que puis-je vous conseiller ? Si vous ignorez tout du manque scandaleux d'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour des millions de personnes, si vous n'avez pas entendu parler de conflits potentiels entre pays dépendant d'un même fleuve pour leur subsistance essentielle, empruntez-le ou achetez-le vite. Mais si, depuis sa publication en 2008, vous avez lu quelques articles ou entendu quelques émissions de radio, j'hésite.
Normalement j'aime assez Erik Orsenna, mais si ce livre a pu être utile et éclairant naguère, j'ai surtout vu ses défauts. Je n'ai pas senti de construction, juste les balades à travers le monde sans circuit préconçu d'un homme sans doute doué pour se faire présenter les bonnes personnes*. Seule la conclusion, sous forme de sept convictions intéressantes et utiles, semble organiser a posteriori cette tournée de l'eau. Peu des problématiques abordées m'ont pas parues neuves ou passionnantes, et j'ai souvent trouvé le point de vue de l'auteur moralisateur, sans sentir dans le livre un projet de mobilisation des consciences pour l'action.
Il est vrai qu'Orsenna insiste sur l'impossibilité d'appliquer des solutions globales, c'est probablement le message qui m'a le plus intéressé : les plans technocratiques ne suffisent pas, il faut tenir compte de la réalité locale, à une échelle assez fine.
J'ai également bien apprécié la confrontation des points de vue dans une zone où l'accès à l'eau est notoirement conflictuel** : Israël, la Jordanie et la Palestine. L'enquête sur les recherches en Israël sur une agriculture peu gourmande en eau est un temps fort de cet ouvrage.
J'ai lu ce livre facilement et avec intérêt, mais il m'en est surtout resté le regret de son manque de construction, et surtout de mon retard : il m'aurait peut-être éclairé et passionné en 2009.

*Est-ce par modestie ? Orsenna n'explique guère quelles compétences personnelles, à part sa réputation d'écrivain et une activité économique antérieure (mon souvenir est confus) lui ont obtenu ces rendez-vous
**Voyez par exemple cet article : https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_environnement/a53604
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Ce petit précis de la mondialisation se lit comme un roman : point d'exposé indigeste, mais une série d'histoires exemplaires, et l'on reconnaît ici la patte de l'écrivain. Erik Orsenna est un formidable conteur, un popularisateur, comme il aime se définir.
Les chiffres affolent, bien sûr : 2,6 milliards d'être humains vivent sans système d'évacuation des eaux usées, 25 000 êtres humains meurent chaque jour faute d'eau,dont la moitié sont des enfants. Mais au-delà de ces chiffres alarmants, Erik Orsenna nous parle de l'eau dans tous ses états et du quotidien des différentes populations. L'avenir de l'eau n'est pas un essai théorique, coupé de la réalité. Bien au contraire. C'est en exposant des situations concrètes qu'Erik Orsenna veut nous faire passer son message ; à travers ses mots et ses exemples nombreux, nous comprenons les problèmes complexes qui se nouent autour de l'eau.
Il y a bien sûr les maladies qu'elle véhicule : le choléra fait encore des ravages à Calcutta alors que les solutions existent et sont d'une simplicité désarmante.
L'eau est à l'origine d'inégalités criantes : géographiques et climatiques - quelle chance nous avons de vivre dans un pays au climat tempéré, au relief diversifié, nous qui n'avons jamais eu jusque-là à lutter pour préserver cette ressource ! Mais au-delà ce ces inégalités "naturelles", il y a aussi des contrastes choquants : un habitant de Las Vegas consomme 1000 litres par jour quand aux portes du désert de Namibie la population tente de récupérer l'eau contenue dans l'atmosphère puisqu'il ne tombe que 20 millimètres par an.
Mais l'eau est une arme cruelle aux mains des politiques : partout dans le monde, des fleuves sont détournés pour irriguer les plantations, sans se soucier qu'ils soient taris en arrivant en bout de course et assoiffent les habitants des pays voisins ; pendant les guerres, certains généraux prirent la décision d'inonder des plaines entières et les populations qui vivaient là ; entre Israël et la Palestine, l'eau est devenue l'objet de toutes les tensions.
Et pourtant, l'eau est aussi capable de réunir autour d'elle le meilleur.
Conclusion, cet Avenir de l'eau est passionnant et nous permet de mieux comprendre l'état de notre planète.
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Seconde étape de l' "enquêteur-voyageur" Erik Orsenna.
A chaque fois l'application du même principe, se déjouer des idées reçues, des idéologies, des concepts, des "y-a qu'a" "faut qu'on", aller voir sur place, rendre compte de la complexité des situations, constater, comprendre, pointer les injustices, les inégalités, et mettre en avant les hommes et femmes de bonne volonté, les idées nouvelles, les tentatives de solutionner localement des problèmes devenus mondiaux.
Dans ce tome, Erik Orsenna aborde le problème de l'eau.
Sa trop grande abondance dans certains endroits de la terre (Bangladesh par exemple) et sa rareté ailleurs. L'eau source de vie, bien commun universel, mais nécessitant des moyens énormes industriels, économiques, politiques et financiers pour irriguer, canaliser, traiter l'eau, dépolluer, modifier nos comportements de consommation.
Une nouvelle fois, comme pour le tome 1 sur le coton, Erik Orsenna montre l'ambiguïté dans laquelle se trouve nos sociétés, et tout particulièrement l'égoïsme des sociétés occidentales et libérales où notre "bonne vie" dépend du malheur de centaines de millions d'autres êtres humains et de la destruction d'immense région du globe.
Il pointe également les conséquences de la raréfaction de l'eau et des luttes vitales pour la maîtrise et le contrôle des sources, des fleuves, qui en découlent de nombreux régions du monde. L'eau arme politique, diplomatique.
Le recueil, construit par très courts chapitres, semble n'être que la mise en forme littéraire des notes prises par l'auteur. il manque de mon point de vue comme d'ailleurs pour le tome 1 un fil conducteur, un propos clair. Certes, Erik Orsenna donne quelques lignes de conclusion assez générale, constatant sans vraiment se révolter, alertant, c'est déjà un premier mérite, s'en s'engager réellement.
Ouvrage intéressant, pédagogique, à nous d'en tirer les conclusions et d'agir...
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Quand j'ai vu ce titre proposé par l'opération masse critique, j'ai été tentée...
Je trouve que le projet de ce livre est en lui même extrêmement exaltant : partir en voyage pendant deux ans autour du monde pour rencontrer H2O dans tous ses états et tenter de nous en donner un portrait vivant et conforme à la réalité du monde tel qu'il est aujourd'hui est un beau challenge...
J'ai été tout à fait conquise par la forme donnée à cet ouvrage, qui veut être un livre de vulgarisation en géopolitique attrayant, et qui y réussit à merveille, puisque j'ai lu avec grand plaisir et sans jamais m'ennuyer ces 400 pages au sujet très sérieux dont je ne suis pas du tout spécialiste...
Je suis entrée dans ce livre comme on lit un récit de voyage, et je ne l'ai pas lâché, tellement les paysages, les rencontres et les situations parfois cocasses ont attisé ma curiosité et l'ont maintenue jusqu'au bout... C'est à dire vers la poursuite de cette lecture sur le blog qui la prolonge.
Il faut dire que la plume d'Erik Orsenna y est pour beaucoup. Claire et limpide, comme on rêve souvent son sujet, elle est aussi précise, malicieuse, et... brillante!
Pourtant, quelques fois, j'ai été un peu gênée, agacée, par certains propos...
Comme Laurence, qui a beaucoup aimé, mais qui regrette que les positions de l'auteur ne soient pas assez tranchées, j'ai été remuée dans certaines de mes convictions devant l'insistance avec laquelle l'auteur ne prend jamais parti pour une solution politique ou une autre.
A cet égard, il semble être d'un pragmatisme tellement exemplaire, qu'il en devient un peu gênant...
Ma lecture de l'étude critique de Thierry Ruff sur ce livre m'a confortée dans ce sentiment : pour moi, sans y connaître grand chose, l'eau, élément vital par excellence, est un bien commun qui ne devrait pas être géré par des sociétés privées dont le but est le profit mercantile.
Comme Monsieur Ruff, je n'ai pas aimé non plus la manière quasi irrévérencieuse de traiter la Fondation France Liberté de Danielle Mittérand dont l'un des combats est de défendre
le droit pour tous à disposer d'une eau potable, libre et gratuite....
Bref, j'ai aimé lire ce livre très bien construit et admirablement écrit, il m'a remuée et m'a fait réfléchir...
Au bout du compte, il m'a aussi aidée à conforter mes convictions même si ça n'est pas toujours dans le sens de Monsieur Orsena...
des liens et des vidéos sur le blog
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Réchauffement global ou crises régionales

Première erreur, généralement commise: l'eau n'est pas le pétrole. L'eau est une ressource renouvelable. Pour comprendre l'eau, il ne faut pas comprendre gisement, mais cycle. Le risque n'est donc pas que s'épuisent des gisements, mais que se dérègle des cycles. La déforestation, par exemple, dérègle un cycle et réduit les pluies.
Deuxième erreur, elle aussi généralement commise: le réchauffement global ne va pas diminuer la quantité d'eau disponible, mais l'accroître. L'intensification de l'effet de serre va augmenter la rayonnement solaire à la surface du globe. En conséquence, l'évaporation aura tendance à s'amplifier. Plus d'humidité dans l'air se traduit par davantage de précipitations.
Troisième et quatrième erreurs: croire à la régularité, croire à l'égalité. Par sens moral tout autant que par paresse intellectuelle, on voudrait penser que ce surcroît de précipitations se répartira régulièrement sur toute la planète.
Des mécanismes complexes, qui impliquent le jeu des courants d'air dans l'atmosphère, font qu'il n'en sera rien. La violence et l'injustice triompheront. Des canicules alterneront avec des déluges. Les régions déjà bien arrosées seront inondées. Les zones arides recevront moins encore.
Un point de vue global ne raconte rien d'utile. Pour servir à quelque chose, toute analyse doit se référer à des réalités locales. D'un bout à l'autre de la planète, les saisons, par exemple, ne se ressemblent pas;
Les seules généralités qui pourraient être avancées sont celles-ci: une augmentation globale du nombre de jours secs et, dans les deux hémisphères, une dérive vers les pôles des zones arides.
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Peu à peu, j’ai fait plus ample connaissance avec notre planète. J’ai vu s’aggraver partout les inégalités, notamment climatiques. Mais j’ai vu aussi la réussite du pragmatisme, de belles coopérations entre administrations et entreprises privées. J’ai vu des illusions et des férocités à l’oeuvre. De retour de voyage, voici maintenant venu le moment de raconter.
Un habitant de la planète sur six continue de n’avoir pas accès à l’eau. Un sur deux vit sans système d’évacuation.
Pourquoi ?
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Le compteur d'eau est -que le cheval n'en prenne pas ombrage- le meilleur ami de l'homme.
1° Il lui indique que l'eau arrive jusqu'à son domicile. Ceux qui, depuis leur naissance, pour boire ou se laver, n'ont eu qu'à ouvrir un robinet ne peuvent comprendre la joie engendrée par cette information;
2° Que l'homme habite la ville ou les champs, ce compteur lui rappelle la rareté du bien eau, et combien il mérite le respect;
3° Tenant registre de tous les mouvements, il peur tout raconter à qui le lui demande. Le compteur est le témoin idéal, celui que le tribunal peut convoquer à tout moment pour s'informer des mauvaises pratiques en cours.
N.B. Le compteur n'est pas responsable de la tarification. Il se contente d'afficher un volume, dont le prix sera déterminé par des autorités bien plus hautes que lui. Que ces autorités décident d'établir la gratuité ou d'accabler le consommateur, le pauvre compteur n'y peut rien. Ou alors le thermomètre devrait être condamné pour publicité active avec la fièvre.
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L'eau est-elle une marchandise comme les autres ? Non, à l'évidence. Mais l'idée ici sous-jacente est que l'eau serait un cadeau de Dame Nature aux espèces vivantes, un cadeau que nul n'aurait le droit de s'approprier, de quelque manière que ce soit. Or l'eau n'est pas un cadeau, mais, le plus souvent, un produit, un produit manufacturé (à de rares exceptions près, l'eau, avant d'être utilisée, doit être traitée) et distribué (Dieu a peut-être fourni l'eau, mais pas les tuyaux). Parler de la gratuité de l'eau n'est pas lui rendre service.
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Nous voici maintenant en au cœur de l'Asie. Le Laos, proche de l'Himalaya et traversé par des cours d'eau puissants, dispose d'un grand potentiel hydroélectrique, largement supérieur à ses besoins de pays encore rural et guère peuplé. Sa voisine la Thaïlande est, au contraire, avide d'énergie. Installé sur la rivière Nam Theun, un grand barrage permettra de fournir 1070 mégawatts, dont 1000 seront exportés. Les royalties et les taxes diverses engendrées par ce commerce approcheront les 30 millions de dollars chaque année durant vingt-cinq ans. Une manne pour le si pauvre Laos! L'espace occupé par les eaux sera vaste: 450 kilomètres carrés. Mais d'importantes mesures de compensations et d'accompagnement ont été décidées. Elles permettront aux populations déménagées de sortir de leur dénuement.
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Au programme :
• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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