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Le Livre des Martyrs tome 10 sur 10
EAN : 978B004QPT3D0
Tor Books (01/03/2011)
4.57/5   35 notes
Résumé :
Ravagés par les K’Chains Nah’ruk, les Osseleurs marchent vers Kolanse. L’armée vacille, au bord de la mutinerie, mais l’Adjointe ne cède pas.

Tavore Paran, pourtant si quelconque, entend défier les dieux – si ses propres troupes ne la tuent pas d’abord. Elle et ses alliés sont attendus par les Forkruls Assail, prêts à rendre justice à leur manière : l’humanité doit être anéantie pour que ce monde puisse prendre un nouveau départ.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La fin d'une aventure se révèle toujours être pleine d'enseignements, mais aussi de regrets dont l'avenir doit se contenter, afin d'ouvrir une route nouvelle, inconnue, pavée d'espoir.

Refermer la dernière page d'un cycle tel que le livre des martyrs provoque un déchirement qui ne sera soulagé que par les nombreux souvenirs qu'a apporté une lecture chargée de péripéties et de personnages profondément marquants.


Ce dixième tome, suite directe du précédent, ne déçoit pas. Et si les attentes ne sont pas toutes comblées, le plaisir procuré par ces dernières pages n'en demeure pas moins très grand.
Car suivre à nouveau les pas exténués, au bord de la rupture, de l'adjointe Tavore, de ses Osseleurs et de leurs alliés dans le désert les menant vers la Flèche, l'ultime bataille, est toujours aussi prenant. Nous vivons avec eux la lutte pour la survie, pour trouver le but qui les pousse vers l'avant, en dépit des multiples difficultés déroulées telle une herse sur leur chemin.
L'ennemi est très puissant et surtout bien fourni en chair à canon. Lui n'a pas traversé un désert asséché de toute vie pour se rendre sur le lieu des affrontements et, perché sur son promontoire, se nourrissant du Coeur enchaîné, il se prépare avec une implacable confiance.

Une autre bataille, monstrueuse, prend part en un autre lieu, sur le rivage de la cité fantôme Kharkanas, ancien bastion des Tistes Andii. le peuple Tremble doit une nouvelle fois défendre le Rivage, là où la Cataracte empêche encore les enfants de Père Lumière, les Tistes Liosan, de pénétrer dans le royaume orphelin de Mère Ténèbre. L'affrontement sera terrible, d'un côté comme de l'autre.

Synonyme de l'apocalypse, la dragonne d'otataral fait son retour, ramenée à la vie. Et avec elle, se répand la désolation. Les Eleints déploient leurs ailes et font vibrer leurs écailles pour se mettre en travers de son vol.
Le sang, coulant à flots sur la terre assourdie du choc des armes, irrigue aussi les cieux d'une tempête sauvage.


C'est dans ce maëlstrom de violence qu'évoluent nos chers protagonistes Du Livre des martyrs. Les émotions sont fortes, encore une fois.
Que ce soit aux côtés de Yedan Derrig et de Yan Tovis sur le Rivage défendu avec abnégation ou avec l'armée de Tavore, composée de nombreux peuples, humains ou non. Les T'lan Imass auront marqué le cycle de leur triste destin, les Jaghuts seront restés aussi mystérieux que puissants. Les K'chains Che'malle, depuis le tome précédent, se découvrent sous un trait pas uniquement terrifiant.
Mais à côté de ces anciennes races, ce sont bien les humains qui surprennent le plus, qui mènent l'offensive grâce à leur volonté et leur inépuisable soif de vivre. Les Osseleurs, Khundryls, Bolkandos, Letheriis, Barghasts, Perishs, Trembles... Tant de vies aux motivations diverses, malmenées par les manigances des dieux et des puissants, mais résolues à démontrer l'étendue de leur force de caractère.

Ce tome est l'un des meilleurs du cycle, notamment grâce aux deux grandes batailles, si dures, si éreintantes, si épiques en de nombreux moments. Les combats sont longs, entrecoupés des pensées indécises, incrédules ou au contraire résolues, obstinées, de la multitude de personnages. La matière à réfléchir, au travers des sentiments avoués, est énorme ! Steven Erikson bouleverse également certains acquis et il est étonnant de se voir surpris par les agissements de personnages que l'on pensait pourtant bien assimilés. C'est un point que j'ai adoré dans l'écriture de l'auteur, cette complexité dans la personnalité de tous les êtres, cette fragilité qui touche n'importe qui et qui est capable de transformer l'élément le plus endurci.

Suivre les échanges croustillants entre les malazéens ou entre les autres soldats de l'armée de Tavore a de nouveau été un vrai délice ! quelle bande de frappadingues !
Un vrai délice aussi, de ressentir les profonds tourments de Sandalath ou d'Onos Out'ilan, mais cette fois-ci avec une mélancolie des plus accablantes...

Le point le plus négatif du cycle reste la faible présence de personnages pourtant très intéressants et grandement impliqués dans l'intrigue. Bien que voir déambuler des personnages totalement secondaires en suivant de si belle manière leurs histoires croisées ait été en général un véritable plaisir, le cycle aurait tout de même grandement gagné à développer ces protagonistes dont le traitement survolé n'a apporté qu'une immense frustration...


Cependant, avec ce dernier tome mené tambour battant, débordant d'actes de bravoure et de passages à fendre le coeur, le livre des martyrs s'impose à mes yeux comme une oeuvre grandiose. Une aventure sombre et inoubliable dont les chapitres, denses et intenses, m'ont imprégné de leur fascination.
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Quand j'ai découvert le Livre Malazéen des Glorieux Défunts, il y a une dizaine d'années, je ne m'attendais pas à rencontrer un cycle qui me marquerait autant, au point de me lancer finalement dans l'aventure en VO (merci aux éditions Leha d'avoir repris la traduction entre temps^^). J'avais trouvé le premier tome intriguant, et le deuxième m'avait serré à la gorge par son climax à la fois magnifique et tragique. Et le troisième avait d'ors et déjà imposé le cycle comme l'un des plus grands cycles de Fantasy à mes yeux.

Quand on arrive au dernier tome d'un cycle, quelle que soit la longueur, nos attentes sont d'autant plus grandes que l'on a aimé les tomes précédents, ce qui accentue conséquemment le risque d'une déception.

Mais ce ne sera certainement pas le cas pour ce cycle-ci.

J'avoue que je ne savais pas trop par quel bout prendre cette chronique. de quoi pourrais-je vous parler que je n'ai pas déjà dit ?

Ce tome 10 est un peu particulier, puisque c'est le seul à ne pas être un « one-shot » : c'est une suite directe au tome 9, presque une 2e partie, d'ailleurs c'est le seul à ne pas comporter de prologue.

Il poursuit donc ce que l'auteur avait démarré dans le 9 : à savoir la convergence des personnages et des sous-intrigues, la convergence vers ce Dieu Estropié dont on n'est plus si sûr du statut : antagoniste ? victime ? les deux ?. Et bien que le tome clôture effectivement le cycle, répondant aux principales questions, Erikson nous laisse avec quelques interrogations. Rien de frustrant, rien qui n'entrave la compréhension globale, et puis il nous offre quand même quelques os à mâchouiller pour nourrir notre réflexion. L'univers Malazéen n'a pas confié tous ses secrets, et donne envie d'en découvrir davantage (heureusement, il y a les autres cycles :3).

Ce tome poursuit également les thématiques explicitées dans le 9, mais qui en réalité sous-tendent tout le cycle, des thématiques qu'on ne s'attend pas vraiment à retrouver dans un univers aussi sombre : la compassion, l'empathie, la résilience, le pardon, le sacrifice. Combien de fois ai-je dû interrompre ma lecture au détour d'une phrase ou d'une scène, d'autant plus belles et marquantes dans cet univers en guerre ? Combien de fois ai-je eu la gorge serrée devant une démonstration d'humanité malgré toutes les horreurs qui se produisent autour ? On comprend aussi tout le sens de ce titre jusqu'à présent obscur (et heureusement que les traducteurs ont choisi de le changer. J'aime beaucoup la sonorité de l'ancien titre le Livre Malazéen des Glorieux Défunts, mais en terme de sens, il était à côté).

De la même façon, on poursuit les questions liées à la divinité et aux civilisations. Les dieux sont finalement plus faibles qu'il n'y paraît, incapables de s'adapter à un monde en constante évolution, et pleurnichant après une influence qui s'étiole au point de vouloir faire table rase. Quant aux civilisations, toutes puissantes soient-elles… elles aussi s'effondrent, passent la main, essaient de s'adapter pour survivre, quitte à forger des alliances avec des ennemis d'autrefois.

Le cycle n'est pas seulement complexe, sombre et spectaculaire… il est aussi très beau et chargé de réflexion sur notre monde et notre humanité.

Et puisqu'on parle de spectaculaire, Erikson nous a habitué aux climax dantesques, et ce tome ne fait pas exception. Pourtant, il reste relativement calme pendant la majorité de ses pages, ce qui ne signifie pas que c'est de tout repos ou ennuyant. le voyage de l'armée de Tavore soumise au désespoir, à la fin et à la soif est très dur à lire (heureusement qu'on a quelques traits d'humour de temps en temps). Quant au spectaculaire proprement dit, on est gâtés ! Entre la protection de Kharkanas et le climax en deux parties, pas le temps de s'ennuyer – d'ailleurs, j'ai lu les 300 dernières pages d'une traite tant il m'était impossible de lâcher avant la fin. Et la résolution n'est pas en reste, marquante et chargée d'émotions.

Et dès la dernière page tournée… j'ai eu envie de tout relire depuis le début pour essayer de continuer à assembler le puzzle en attendant la lecture des autres cycles.

Bilan
Rien de ce que je pourrais dire ne saurais porter honneur à cette oeuvre formidable de Fantasy Epique. C'est éminemment complexe, tant dans sa construction que dans les thématiques qu'elle aborde, et elle nous demande de lui faire confiance et d'accepter de ne pas tout comprendre. Je ne pourrais pas conseiller ce cycle à n'importe qui tant il est particulier, mais si les Brûleurs de Ponts, les Osseleurs et le Dieu Martyr on su vous captiver jusqu'à ce tome, alors vous non plus, vous ne les oublierez pas.

Une dernière page qui se tourne sur l'un des (le ?) meilleurs cycles de Fantasy que j'ai lus. Merci Monsieur Erikson, Merci Monsieur Esslemont, et merci à toutes les personnes qui ont su porter leur univers jusqu'à nous.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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Nous y voilà ,trois millions et demi de mots plus tard (c'est l'auteur qui le dit) je referme le cycle commencé avec « Les jardins de la lune » et mon avis est clair : je viens d'achever la meilleure saga de fantasy à ce jour (et j'en ai beaucoup lu mais ce n'est que mon avis) . Ce dernier volume ne vient en rien infirmer l'avis que j'avais déjà exprimé à propos des tomes précédents. La grande convergence des thèmes et des arcs narratifs que l'auteur a tissé se conclut dans un final impressionnant .A peu de choses près ils sont venus , ils sont tous là , peuples anciens , nouvelles races , dieux , demi-dieux , futurs dieux , fantômes et morts-vivants , guerriers , magiciens et dragons dans la conflagration finale …Un plaisir de lecture extrême et l'envie de recommencer (hé oui !) . En attendant la traduction d'autres oeuvres d'Erikson la saga « Les voies de l'ascendance » d'Esselmont permet de retrouver ce monde.
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critiques presse (3)
SciFiUniverse
31 janvier 2023
Si vous avez lu les tomes précédents, voici ce qui vous attend dans le Dieu Estropié : Ravagés par les K’Chains Nah’ruk, les Osseleurs marchent péniblement vers Kolanse. L’armée vacille, au bord de la mutinerie, mais l’Adjointe ne cède pas.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Elbakin.net
29 décembre 2022
Comment rendre un dernier hommage à un cycle aussi ambitieux ? Peut-être en rappelant que c’est une saga à nulle autre pareille et que nous ne sommes pas près d’en voir une semblable ? En soulignant le côté profondément humaniste de l’œuvre, son discours intelligent et l’invitation à l’ouverture d’esprit qu’elle représente ? En comptabilisant les éclats de rire et les larmes, les frissons provoqués par un sens de l’épique que peu d’auteurs de fantasy maîtrisent aussi bien ? Ou alors en saluant son scénario complexe et vertigineux qui tient ses promesses de bout en bout ?
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Elbakin.net
02 mai 2012
La convergence ultime est là, le feu d’artifice final aussi, et aucun des deux ne déçoit, mais la grande explosion ne survient « qu’à » 200 ou 300 pages de la fin.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- C'est tout ce que tu as à dire ? C'est une scène capitale, espèce de gros débile ! C'est là que tout commence vraiment, véritablement, enfin ! Alors, essore la bière qui imbibe ton cerveau, mortel, et dis quelque chose qui se montre digne de ton espèce. Tu te tiens devant un dieu ! Laisse exprimer ton éloquence pour la postérité. Fais preuve de profondeur !
- De profondeur..., hum.
Rageux garda le silence un long moment en détaillant les pavés à l'entrée de l'allée. Puis il leva sa tête casquée, fit face à Ombretrône et dit :
- Va te faire foutre.
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Et autant regarder les choses en face, l'humanité sans humilité est une force dangereuse. Je ne sais pas pourquoi je réfléchis comme si je voyais l'avenir, mais c'est l'impression que ça me donne. Un temps futur quand la sorcellerie en fera trop, quand elle résoudra tous nos problèmes... pour mieux en inventer de nouveaux. Si c'est ça notre véritable avenir, je n'en veux pas.

Shurq Elalle
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- L'œil peut être aussi dur qu'une armure. On peut le renforcer pour qu'il voie sans rien ressentir, si la volonté s'avère suffisamment forte.

Sechul Lath
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Imagine-toi rêver d'un paradis en tous points semblable au lieu dans lequel tu vis. Quelle morale pourrait se cacher là-dedans ?
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On ne peut pas demander à un soldat d'ouvrir son cœur. S'il le faisait, jamais plus il ne pourrait prendre la vie de quelqu'un.
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Videos de Steven Erikson (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Steven Erikson
Le livre des martyrs de Steven Erikson, trad. Emmanuel Chastellière, chez Editions Leha https://editions-leha.com/catalogue-details/martyrs-t1-les-jardins-de-la-lune/ plus d'informations : https://www.actualitte.com/article/livres/epique-ambitieux-eclatant-ainsi-s-ouvre-le-livre-des-martyrs/88929
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