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Citations sur Les cruelles étoiles de la nuit (47)

Ouais. femme hystérique.
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Le berger brandissait son bâton à la manière d’une arme, ou plutôt d’un signe. Il parlait d’une voix forte, bien que nul ne pût distinguer ses paroles, le regard braqué vers un point situé au-dessus de la file des voitures qui patientaient. Le flot de ses moutons paraissait intarissable et quelqu’un se mit à klaxonner. Le berger leva alors son bâton de quelques centimètres de plus, sans cesser de jacasser. Haver, qui était le premier dans la queue, descendit de voiture pour observer cette scène très quotidienne.
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Ola Haver fit encore un pas, avant de se figer. Il crut un instant avoir devant les yeux un berger grec que Rebecca et lui avaient récemment croisé, sur une route de montagne très sinueuse, dans le nord du pays. Cet homme était en train de mener ses moutons le long de la route et ils avançaient lentement en zigzaguant, tel un collier de perles de laine. Ils formaient un groupe compact et les agneaux suivaient les brebis en bêlant d’inquiétude.
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Allan Fredriksson vint rejoindre le groupe.
– Comme c’est beau, dit-il. Vous avez vu l’équilibre de ce biotope ? Il y a tout : forêts de conifères et de feuillus, champs et prairies, et même alternance de milieux humide et sec.
Lindell sourit sous cape.
Fredriksson montrait du doigt un endroit, de l’autre côté de la route, où un grand fossé débouchait sur un étang. Le vert de la mousse était éclatant, sous le soleil du matin. Les touffes de laîches ressemblaient à de petits gâteaux ronds et des roseaux oscillaient dans le vent, au loin.
– Je me demande si Blomgren s’intéressait aux oiseaux.
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– Oui, dit Sammy Nilsson avec une conviction inattendue, c’est une scène de crime, maintenant. On parlera longtemps de la maison dans laquelle Blomgren a été assassiné. Les gens la montreront du doigt, au passage, et s’arrêteront peut-être même.
– Oh, il ne passe pas beaucoup de monde, ici, tu sais, fit observer Beatrice.
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– Vous parlez du père d’Arne, c’est ça ?
– Il s’appelait Nils. Celui de Petrus, c’était Karl-Erik, mais on l’appelait Svarten, le Noiraud. Des inséparables. Il posait toujours les planches de chant, lui. Alors que Nils les empilait. Petrus a travaillé à la scierie, aussi, quand il était jeune. Et puis Arne, bien sûr. Mais il a disparu, lui.
– Quand cela ?
– Au milieu des années cinquante, je crois.
– Mais il est revenu ?
– Oui, il y a une dizaine d’années de ça. Il a acheté la vieille maison de Lindvall, il l’a réparée et a installé du neuf.
– Arne et Petrus se fréquentaient ?
– Oui. Mais ils sont bien différents. Petrus était calme, Arne emporté.
– Il vit toujours là-bas ?
– Oui.
– Qui aurait pu vouloir tuer Petrus, selon vous ?
– Personne. Il n’aurait pas fait de mal à une mouche. Il n’avait maille à partir avec personne.
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– Non, il n’en recevait pas beaucoup. Y a plus guère que la poste qui vient encore par ici de temps en temps. Et puis Arne, mais il a cessé.
– Qui est Arne ?
– Arne Wickman, un vieil ami de Petrus. Leurs pères travaillaient ensemble à la scierie, jadis. Et puis, un beau jour, Arne a disparu.
– Ah bon, quand ça ?
– Oh, c’est toute une histoire. Il avait hérité de l’humeur de son père. Un querelleur qui n’arrêtait pas d’engueuler tout le monde.
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Pour comprendre comment Petrus Blomgren était mort, elle devait d’abord savoir comment il avait vécu. Sa lettre d’adieu était le salut automnal d’un homme qui avait cessé d’espérer. Seule l’ironie du sort l’avait empêché de mettre lui-même fin à ses jours.
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Qui était Petrus Blomgren ? Comment vivait-il ? Elle contourna l’angle suivant de la maison et constata que l’endroit respirait le calme, mais plus encore la solitude, surtout à cette époque de l’année. Au mois de mai, c’était sans doute différent et inspirait plus à l’optimisme. Pour l’heure, la nature se dépouillait, se mettait en veilleuse, se refermait autour de ses amas de pierres et ses fourrés. Elle s’arrêta pour tenter de percer des yeux la végétation qui entourait la maison, immobile, car le vent s’était calmé. Ce spectacle lui rappela les couronnes mortuaires et les branches de sapin qu’on étale sur le parcours du cortège, et elle crut entendre sonner le glas du Jugement dernier, un jour d’automne, sur des paroissiens recroquevillés et économes de leurs mouvements.
Ne déprime pas, pensa-t-elle. On n’a pas le temps de se laisser aller.
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Au cours de l’été, elle avait lu un roman policier, le premier depuis de nombreuses années, dans lequel le personnage principal possédait un carnet sur lequel il consignait tout ce qui pouvait présenter un intérêt quelconque. Au début, elle avait trouvé cela un peu stupide mais, une fois sa lecture achevée, l’idée de faire de même lui avait traversé l’esprit à diverses reprises. Un jour, passant par hasard devant une librairie, elle y était entrée hâtivement et avait fait l’emplette d’un de ces blocs pour la modeste somme de trente-deux couronnes. Elle le transportait partout où elle allait, maintenant, et avait le sentiment de s’être ennoblie dans ses fonctions policières et d’être plus efficace. Peut-être n’était-ce qu’une illusion, mais ce n’était pas la pire de sa profession. De toute façon, ce n’était pas un carnet qui allait changer grand-chose.
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