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EAN : 9782370210371
71 pages
Raconter la vie (27/03/2014)
3.4/5   769 notes
Résumé :
Pendant un an, Annie Ernaux a tenu le journal de ses visites à l’hypermarché Auchan du centre commercial des Trois-Fontaines situé en région parisienne. « Voir pour écrire, c’est voir autrement », écrit-elle. On redécouvre en effet à ses côtés le monde de la grande surface. Loin de se résumer à la corvée des courses, celle-ci prend dans ce livre un autre visage : elle devient un grand rendez-vous humain, un véritable spectacle. Avec ce relevé libre de sensations et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (155) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 769 notes
Salariée d'hyper depuis 20 ans, derrière ma caisse depuis 7 ans,je lis, regarde et écoute à peu près tout ce qui s'y rapporte.
Ayant soupé des reportages économiques sur la grande méchante grande distribution qui malmène nos producteurs et exploite ses salariés, j'étais bien impatiente de lire ce regard sociologique d'Annie Ernaux, de sortir des marges, du marketting, de politique commerciale et autre business.
Pas trouvé " Regarde les lumières mon amour " dans "mon" Carrefour. Pas de panique, y'a la Fnac en face.
Après lecture, je me dis que l'auteure sera rassurée de ne pas se retrouver cloitrée entre un Musso et un Lévy, lectures de prolos, trouvables dans les commerces de prolos...

" Ce qu'on peut désigner par le terme de littérature n'occupe qu'une portion congrue de cet espace "

Oui nous ne vendons que des classiques et des best sellers, parce que nous sommes des généralistes, que les murs ne sont pas extensibles, et que notre but est de faire du chiffre.
Comme un fin bricoleur se rendrait à Casto plutôt qu'à carrefour, un lecteur cherchant un titre précis ira chez le libraire.
Cela ne fait pas de nos clients des débiles notoires. NOS clients, effectivement, c'est bien le terme que nous employons pour parler de vous.

" Par respect pour nos clients, il est interdit de lire les revues et les magazines dans le magasin (...) ce nos est typiquement faux jeton"

Ce "nos" irrite l'auteure qui estime ne pas être la propriété d'Auchan.
Est ce tout aussi choquant et faux jeton qu'un médecin dise "mon patient", un avocat "mon client", mon patron "mes collaborateurs" ?
Qu'on le veuille où non, dès lors que l'on pose les pieds dans un commerce, nous faisons partie de sa clientèle. Je ne trouve pas cela péjoratif, ni faux jeton.

" A la question posée rituellement à la caisse, est ce que vous avez la carte de fidelité ?, je répondrais tout aussi rituellement : je ne suis fidèle à personne "

Alors la j'explose ! Si vous saviez Madame Ernaux le nombre de clients qui donnent cette réponse, croyant sortir du lot. Avez vous une vague idée de la raison pour laquelle ce rituel est immuable ? Parce que nous y sommes obligées, parce que nous n'avons pas le choix, parce qu'il suffit d'un oubli pour qu'un client mécontent aille se plaindre à l'accueil de l'incompétence de la caissière. Croyez vous vraiment que cela nous amuse de prononcer 300 fois par jour "avez vous notre carte de fidélité" ?
Ceci dit, devant l'affluence des "je ne suis pas fidèle", j'utilise depuis quelques temps une petite variante, du genre, "avez vous la carte Carrefour", ainsi le jeu de mots n'a plus lieu d'être. Mais pas facile de changer ses automatismes, il m'arrive encore par mégarde, surement en auto hypnose après 250 scans, de lâcher un "Vous avez la carte de fidelité ?". Et là, bien souvent, je m'en mords les doigts !

A vous qui répondez simplement "oui" ou "non", MERCI !

" Cet art des hyper de faire croire à leur bienfaisance".

Oui, tous les commerces tentent de nous persuader qu'ils sont les plus performants. Cela s'appelle de la stratègie marketting. Tout le monde sait que dans une grande surface, on n'est pas au secours catholique. Il appartient à chacun de ne pas faire d'amalgame entre publicité et information. C'est notre devoir de consommateur averti. La grande distribution n'est pas responsable de tous les maux.

"Je voudrais lui poser la question de son salaire. Je n'ose pas"

Allez, moi j'ose : 15 746 € pour 2013. Temps partiel. Choisi, précision importante.
Moi elle me fait vivre depuis toujours, cette grosse usine à gaz. Pas grassement, certes, mais comme n'importe quelle autre salarié du privé de n'importe quel autre secteur. La vendeuse de lingerie haut de gamme qui bosse dans la galerie commerciale ne vit pas mieux que moi. C'est l'image de l'employé de grande surface, et en particulier la mienne, celle de caissière, qui est dégradante et mal perçue.

Je le vois quand je côtoie des non Carrefouriens ( oui cela m'arrive, je ne suis pas que caissière ) et quand le sujet du métier arrive sur le tapis : "je suis caissière" ... Je perçois dans leur regard un "oh ma pauvre c'est pas marrant comme job ".
Et bien moi je le vis très bien. J'aime mon travail et n'ai aucune intention d'en changer. j'aime MES clients, mes habituels, ceux qui m'engueulent quand je pars en vacances.

Je suis bien loin des "Trois Fontaines", en Bretagne Sud, où la clientèle est beaucoup moins cosmopolite, plus monochrome, plus locale, plus rurale, où il y a peu de délinquance. Plus tranquille, en somme.
J'ai bien conscience que moi et mes congénères de région parisienne, on ne fait pas le même métier et on n'a pas le même niveau de vie avec le même salaire.

Je dirais qu'Annie Ernaux a le mérite de s'être intéressée à mon milieu. Bien que je ne sois en osmose totale avec son ressenti, j'ai lu son récit avec intérêt. J'ai trop perçu le clivage entre elle et le reste de ce monde là, clients et employés. ce qui lui donne un air supérieur un peu agaçant.

Le problème c'est qu'elle est resté à côté de ce monde là, alors que pour le comprendre il faut être dedans.

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En direct des "3 Fontaines"
Ecrire sur la grande distribution est un exercice rare, comme oublié. de son expérience de cliente dans un hypermarché Auchan, Annie Ernaux nous présente, d'une écriture subtile, le journal de ses émotions et des scènes littéraires qu'elle a pu observer. Une analyse fine de la société. D'une intelligence rare !

Lu en 2014, relu en mai 2018.

Mon nouvel article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Annie-E..
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Je viens de terminer ce court texte d'Annie Ernaux, auteure que je suis depuis ses tout premiers textes: la Place, La honte, etc. Femme de plume, que j'apprécie tout particulièrement....

Déjà de fort nombreuses critiques excellentes....Je vais tenter d'ajouter au plus près mon ressenti. Ne vous fiez surtout au titre qui ferait songer à une "bluette"…

Même si je ne partage en rien l'attirance de Annie Ernaux… pour les hypermarchés et « grandes surfaces »… je trouve son regard et ses observations passionnantes, sur notre société de consommation et nos comportements dans ces lieux.

Même si elle apprécie ces lieux de « l'Hypermodernité », elle n'en conserve pas moins une lucidité et un esprit critique salutaires… …Une de ses phrases retenues dans ce court texte est la nécessité de VOIR… et d' ECRIRE ce qu'on a observé, pour lui donner une véritable existence : « Parce que voir pour écrire, c'est voir autrement. C'est distinguer des objets, des individus, des mécanismes et leur conférer valeur d'existence » (p.71)

Elle exprime très finement l'ambivalence des ressentis face à ces « temples de la consommation » :

« Au fil des mois, j'ai mesuré de plus en plus la force du contrôle que la grande distribution exerce dans ses espaces de façon réelle et imaginaire (..)- sa violence (…) Son rôle de l'accommodation des individus à la faiblesse des revenus, dans le maintien de la résignation sociale. (…)
Souvent, j'ai été accablée par un sentiment d'impuissance et d'injustice en sortant de l'hypermarché. Pour autant, je n'ai cessé de ressentir l'attractivité de ce lieu et de la vie collective, subtile, spécifique, qui s'y déroule. Il se peut que cette vie disparaisse bientôt avec la prolifération des systèmes commerciaux individualistes, tels que la commande sur Internet et le « drive » qui, paraît-il, gagne de jour en jour du terrain dans les classes moyennes et supérieures.
Alors les enfants d'aujourd'hui devenus adultes se souviendront peut-être avec mélancolie des courses du samedi à l'Hyper U, comme les plus de cinquante ans gardent en mémoire les épiceries odorantes d'hier où ils allaient « au lait » avec un broc en métal » (p.71-72)

Ce texte est court mais très dense par les observations, notes sociologiques, anecdotes diverses… Annie Ernaux a tenu ce journal pendant une année, lors de ses visites à l'hypermarché Auchan…de Cergy-Pontoise. Grand rendez-vous humain… où on vient faire ses courses, mais aussi retrouver « des groupes humains » de tous les horizons et « presque » tous les milieux sociaux, casser la solitude, un certain isolement…

L'extrait que Annie Ernaux a choisi de mettre en exergue donne très justement , l'ambiance, le ressenti, que nous retrouverons au fil des notes, observations contrastées du journal de son auteur.

Je vous retranscris la citation de Rachel Cusk « Contrecoup » (éditions de l'Olivier, 2013), choisie en début de ce texte : « L' hypermarché au bout de la route est toujours ouvert : toute la journée, ses portes automatiques coulissent dans un sens ou dans un autre, accueillent et relâchent tout un flot humain. Ses espaces éclairés au néon sont si impersonnels et si éternels qu'il en émane du bien-être autant que de l'aliénation. A l'intérieur, vous pouvez oublier que vous n'êtes pas seul ou que vous l'êtes »
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Depuis un certain temps, je tourne autour de cette auteure sans me décider à acheter un de ces livres. J'ai été attiré par la photo de couverture du livre de la collection Quatro édité par Gallimard montrant une jeune fille, très jolie, aux longs cheveux libres, qui regarde un lointain. Et puis en librairie, j'ai feuilleté ses oeuvres, lu des pages au hasard.
Non pas encore !
Cette semaine de voir partout la promo pour ce opuscule, et convaincu par une femme dont j'aime l'enthousiasme à s'emparer d'une oeuvre, je me suis décidé. Bien mal m'en a pris ! Quelle désillusion ! Livre aux propos grotesques écrit avec l'encre du mépris. Une suffisance et une malhonnêteté intellectuelle rare ! Annie Ernaux n'a fait ni oeuvre sociologique (on lui attribue cette compétence) ni oeuvre littéraire.
Mais, entrons dans le sujet. Elle fréquente l'hypermarché Auchan de Gercy, qui fait partie d'une très vaste zone d'activité. AE comprend que dans ces zones vont les classes moyennes et populaires (c'est-à-dire 90% des français).

Voilà ce qu'il y a dans ce livre:

Mépris
"Les femmes et les hommes politiques, les journalistes, les "experts", tous ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans un hyper-marché ne connaissent pas la réalité de la France d'aujourd'hui". Allons donc, ne vont-ils que chez Hediard ou envoient-ils un chauffeur chez Auchan ?
Quand on veut parler d'une femme ronde, on n'écrit pas « grassouillette », si on veut faire oeuvre sociologique.
Ensuite à la question "avez-vous la carte de fidélité Auchan ?" posée par une hôtesse de caisse généralement souriante malgré le travail abrutissant et mal payé qu'elle exerce, A. Ernaux avait l'habitude de répondre "Je ne suis fidèle à personne" ! Voyez vous ça, baronne hautaine en plus ! C'est qu'elle a oublié que la demoiselle ou la dame de la caisse fait son boulot, et bien en plus !
Puis dans le rayon Légumes à un employé qui range des fruits sur l'étal, elle demande des pommes pour une tarte, et elle a soudain envie de lui demander son salaire. Et tiens pourquoi pas ? Dites-donc, mon brave, combien gagnez-vous ... ? de la baronne encore !

Sexisme
La séparation des jouets entre garçons et filles. Elle n'aime pas ! Soit ! Son avis va-t'il peser dans l'agencement du rayon ? Non, bien sûr, ! L'objectif du magasin est de vendre, non de suivre les métastases intellectuelles d'A. Ernaux, mais d'appliquer une étude marketing précise concluant que cette séparation convient aux acheteurs. Auchan n'applique pas encore la théorie du genre si chère à notre Education Nationale !
En plus elle en appelle aux Femen pour tout détruire ! Les Femen ont d'autres objectifs plus élevés et plus risqués que de foutre en l'air le linéaire Jouets d'Auchan. Et je préfère quand on parle des Femen, que ce soit Caroline Fourest qui traite du sujet dans son livre " Inna" (Inna Shevchenko). C'est plus crédible.
Le secteur Informatique. Que des vendeurs ! Virilité ?Non addiction. Temple du geek. C'est masculin. C'est comme ça. Méprisant avec la clientèle ? Pas du tout. On apprend à ces vendeurs que plus ils sont techniques et incompréhensibles, plus ils vendront. Encore du marketing !
Le supermarché domaine de la femme ? Encore un raccourci, qui me fait penser qu'elle a sans doute vécu avec un homme qui ne foutait rien à la maison. Nous présenter comme des niais, des "nourrissons" devant un rayon, le mobile collé à l'oreille appelant notre épouse au secours est d'un autre âge.

Vanité
Ensuite, le rayon Livres ! Il n'y a que des Best Sellers. Quoi d'anormal ? Que ce soit chez Auchan ou Carrefour, ou d'autres, il n'y a que ces bouquins qui se vendent. Alors pourquoi mettre en rayons ceux qui ne ce vendent pas ? Auchan, c'est pas Mollat ! C'est un supermarché ! Bon, elle a trouvé quelqu'uns de ses bouquins à elle ! Elle peut être rassurée car elle est populaire (Merci Auchan !), ou attristée d'être devenue un produit de supermarché (saleté de capitalisme !) Et puis les clients ne viennent pas pour les livres, mais pour la bouf et les vêtements et les produits de ménage. Regardez le rayon Livres, on ne peut pas dire qu'il y a foule !
Mais où est donc le dernier livre de Jean-Marc Roberts ? C'est agaçant à la fin de ne trouver que Marc Levy et Régine Desforges.
Une dame la reconnait ô bonheur ! Elle aurait pu se passer de l'écrire.
Mais une petite vanité fait toujours du bien !
Et le "nos" clients qui l'indigne ! Que dit-elle, elle ? Mes lecteurs ou bien les lecteurs des livres que j'écris ? Là ça chipote dur et ça se noie dans le ridicule !
Elle veut acheter "Le Monde ». Mais comment ne le trouve-t'on pas le soir chez Auchan ? C'est incroyable !

Colonialisme
Ensuite elle croise une femme "noire". Doit-elle écrire africaine, ou simplement femme ? Quel dilemme atroce dont elle aurait pu nous faire grâce. Tout le monde sait que dans un hyper il y a toutes les communautés du monde. Et tout le monde d'ailleurs s'en fout. Mais bon, après, elle assume. Elle écrira plus loin "femme eurasienne" sans trembler. Et elle a trouvé "un vigile noir" pour l'aider à sortir un caddie. L'enfant noir qu'elle veut photographier: elle se ravise car ce serait peut-être du "pittoresque colonial" Ou va-t'elle chercher tout ça ?

Religion
Quant à la tradition catholique de manger du poisson le vendredi, il y a belle lurette que ça n'existe plus, ma pauvre dame ! Elle n'a donc pas compris que si on mange du poisson, c'est bon pour la ligne, les neurones et la santé des vieux ?
Les femmes voilées lui rappelle les religieuses à cornette de sa jeunesse… qui ont fait voeux de chasteté ! Vous vous rendez-compte: ne pas connaitre le plaisir avec un homme une seule fois dans sa vie ! Qu'en sait-elle de la vie sexuelle de ces bonnes-soeurs. le célèbre Casanova en a rendu une très heureuse. Et elle devrait lire Sainte Thérèse d'Avila, elle apprendrait ainsi ce qu'est un orgasme divin !

Un seul bon point ! Elle trouve la zone "hard discount" hideuse. C'est vrai Auchan pourrait faire un effort !

Conclusion
Une belle arnaque intellectuelle servie par une plume tatillonne et inquisitoriale. L'esprit misérabiliste d'une femme habitée par un complexe de supériorité gigantesque.

A la fin du bouquin, j'ai pensé le titre, illustré par Reiser le jour de Noël dans un Hyper: un bonhomme aux dents cassés en train de montrer de son gros doigt les illuminations à son gamin morveux ! Sordide !


Je ne sais pas si un jour je lirai un autre bouquin d'A. Ernaux.
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Annie Ernaux nous livre le compte rendu d'un journal relatant ses expériences avec les supermarchés ou autre centres commerciaux.
Pour être un habitué des susdits commerces, je me suis clairement retrouvé dans les textes de la "nobélisée ".

On apprend beaucoup sur les gens dans les supermarchés , devenus un lieu , le lieu ?, où l'on peut se rencontrer. Qui regarde les prix, qu'a t on dans le Caddy , à quelle heure y est on ?
Ces lieux sont aussi le reflet d'une société mouvante , consumériste. Les librairies disparaissent ou n'exposent que les stars tandis que les rayons bio envahissent l'espace .
L'auteur s'attarde sur les différences hommes femmes et leur exposition au quotidien dans les supermarchés. le clivage des jouets , les vendeurs masculins dans le rayon téléphonie, les caissières.
On notera une belle réflexion sur les produits du moment, ceux qui perdent 50 % de leur valeur une fois le moment passé : Après avoir été surexposés, ces marchandises se retrouvent pèle mêle dans des bacs , accoutrés avec une belle étiquette fluo qui pousse l'opportuniste à faire un achat et montre surtout que le prix précédent contenait 50 % de subconscient.
C'est un métier commercial , les plus brillants font cinq ans dans des écoles hors de prix , on doit en sortir avec certaines compétences de maniement des foules.

Bon , voilà, c'est court, pas mal foutu mais on en ressort avec l'impression que l'on aurait pu l'écrire .L'étude sociale n'est qu'esquissée , ce qui est dommage mais sans doute le but était ailleurs . Mais , on reconnaitra l'élégance du sujet, qui s'adresse à tous, avec un regard neutre mais développé.
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critiques presse (8)
NonFiction
17 avril 2015
Quand la littérature fait du quotidien une expérience, et érige un non-lieu en lieu de mémoire des sociétés périphériques.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeFigaro
17 avril 2014
Dans la collection «Raconter la vie», aux éditions du Seuil, Annie Ernaux publie Regarde les lumières mon amour, journal de ses visites pendant un an à l'hypermarché du centre commercial les Trois Fontaines, dans la ville nouvelle que filma Eric Rohmer, Cergy-Pontoise.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Actualitte
14 avril 2014
Ceux qui n'apprécient guère la langue dépouillée d'Annie Ernaux peuvent passer leur chemin. Cela dit, ils auront tort. En soixante pages à peine l'auteur fait une remarquable démonstration des mérites de la simplicité en littérature.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Bibliobs
10 avril 2014
Décidément, Annie Ernaux excelle dans la littérature de supermarché.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
01 avril 2014
Durant une année, la romancière a consigné ses visites au centre commercial de Cergy-Pontoise. « Un grand rendez-vous humain, un spectacle »,
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
31 mars 2014
Lieu unique où se côtoient toutes les catégories sociales, l'hyper est un extraordinaire terrain d'observation du monde dans toutes ses dimensions : le travail, la place de la femme dans la société, l'économie libérale, l'immigration, la religion, les loisirs, la mondialisation…
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
31 mars 2014
Emue par l’attitude d’adolescents ou celle d’un vieux monsieur, attentive aux marqueurs de la condition féminine, au voile notamment, Annie Ernaux s’attache à lire le niveau de solitude et le niveau de vie dans les achats exposés sur le tapis roulant.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
27 mars 2014
Cinquième titre de la collection « Raconter la vie », créée au Seuil en janvier par Pierre Rosanvallon, Regarde les lumières mon amour est donc un cahier d'observations, un relevé empathique et politique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (143) Voir plus Ajouter une citation
Les super et hypermarchés demeurent une extension du domaine féminin, le prolongement de l’univers domestique dont elles assurent la bonne marche régulière, parcourant les rayons avec, en tête, tout ce qui manque dans les placards et le frigo, tout ce q’elles doivent acheter pour répondre à la question réitérée, qu’est-ce-qu’on va manger ce soir, demain, la semaine entière. Elles, toujours plus détentrices que les hommes d’une compétence culinaire qui leur fait choisir sans hésiter les produits selon le plat à préparer, tandis qu’eux, plantés, perdus devant un rayon, appellent au secours, portable à l’oreille « Dis, qu’est-que je dois prendre comme farine ? »

Page 65, Folio, 2016.
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Moins on a d’argent et plus les courses réclament un calcul minutieux, sans faille. Plus de temps. Faire la liste du nécessaire. Cocher sur le catalogue des promos les meilleures affaires. C’est un travail économique incompté, obsédant, qui occupe entièrement des milliers de femmes et d’hommes. Le début de la richesse – la légèreté de la richesse – peut se mesurer à ceci : se servir dans un rayon de produits alimentaires sans regarder le prix avant.

Page 39, Folio, 2016.
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L’hypermarché au bout de la route est toujours ouvert : toute la journée, ses portes automatiques coulissent dans un sens ou dans un autre, accueillent et relâchent tout un flot humain. Ses espaces éclairés au néon sont si impersonnels et si éternels qu’il en émane du bien-être autant que de l’aliénation. À l’intérieur, vous pouvez oublier que vous n’êtes pas seuls ou que vous l’êtes.

Rachel Cusk, Contrecoup, Éditions de l’Olivier, 2013.

Incipit de « Regarde les lumières mon amour », d’Annie Ernaux, Seuil/Raconter la vie, 2014.
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Œufs de Pâques à gogo. Déjà. J’avais oublié. Les grandes surfaces n’oublient rien. Les maillots de bain sont sans doute dans des caisses, prêts à être déballés, comme les cadeaux pour la fête des Mères. Les instances commerciales raccourcissent l’avenir et font tomber le passé de la semaine dernière aux oubliettes.

Page 70, Folio, 2016.
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À la « sortie sans achat », le regard du vigile sur les mains, les poches. Comme si repartir sans aucune marchandise était une anomalie suspecte. Coupable de facto de ne rien avoir acheté.

Page 84, Folio, 2016.
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En 2011, Annie Ernaux a fait don au département des Manuscrits de la BnF de tous les brouillons, notes préparatoires et copies corrigées de ses livres publiés depuis "Une femme" (1988). Une décennie et un prix Nobel de littérature plus tard, elle évoque pour "Chroniques", le magazine de la BnF, la relation qu'elle entretient avec les traces de son travail.
Retrouvez le dernier numéro de "Chroniques" en ligne : https://www.bnf.fr/fr/chroniques-le-magazine-de-la-bnf
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