AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 665 notes
Bien des gens oublient (ou ne le savent pas) que Holmes n'est pas qu'un détective, qu'un logicien implacable, qu'une machine à penser. Sherlock, c'est aussi un homme d'humour !

Je vous sens sceptique... Des faits ? Et bien, dans le Canon, il a sourit à 103 reprises, il a rit 65 fois, gloussé 31 fois, émit 58 plaisanteries et 59 mots d'esprit. Excusez du peu !

Durant ma lecture de ce livre, j'ai souri 336 fois, ri 126 fois, gloussé un nombre incalculable, à tel point que si j'avais voulu poster tout ce qui était drôle dans le livre, j'aurais 36000 citations à mon compte !

Ce roman trônait sur ma PAL depuis un certain temps mais je préférais attendre le bon moment pour l'ouvrir. du genre "antidote après la lecture d'un roman sombre".

Le jour de gloire de ce pastiche était donc arrivé.

Conseil, si vous êtes coincé des zygomatiques, réfractaire à l'humour "second degré", horrifié par l'humour noir et tétanisé par des bons jeux de mots, alors, ne le lisez pas.

Pour les autres, allez-y franchement et je vous assure qu'il ne faut pas connaître le détective de Baker Street pour apprécier l'essence du livre.

On pourrait le qualifier ce pastiche holmésien de "Dix petits nègres" en version humoristique. Si, si, je vous le jure : un huis-clos hilarant, désopilant mais qui arrive tout de même à vous faire frissonner à la fin.

La recette ? Vous prenez 9 amateurs de Sherlock Holmes, qui, comme beaucoup de passionnés, sont de gentils farfelus (ils sont de niveau 7 à 10 sur l'échelle Holmésienne, tout de même).

Affublez-les d'un diplôme universitaire pour qu'ils se la pètent et réunissez tout ces zozos à Meiringen, en Suisse, à deux pas des chutes de Reichenbach, pour un colloque sur le détective londonien.

Promettez leur que l'éminent professeur Bobo veut désigner l'un d'eux comme titulaire de la toute première chaire d'holmésologie de la Sorbonne (le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer) et laissez-les exposer leurs nouvelles théories révolutionnaire sur Holmes.

N'oubliez pas de les couper du monde durant trois jours à cause d'une avalanche.

Mélangez le tout, ajoutez-y de l'humour décapant, des jeux de mots, des bons mots, soignez vos personnages, soignez le suspense, laissez monter la suspicion, sortez nous des lapins de votre chapeau avec des théories loufoques sur Holmes et surtout, tuez les tous (Dieu reconnaîtra les siens, il paraît).

Au bout de trois jours de macération, faites dégager l'accès de l'hôtel Baker Street et récupérez les cadavres des universitaires dans la chambre froide.

J-M Erre, l'auteur, connaît bien son monde holmésien et son "Sherlock Holmes pour les nuls" dont il nous gratifie tout au long du roman ferait rêver tout passionné du détective du 221b.

Son écriture est des plus agréables à lire, me faisant penser (dans toutes les réflexions en aparté des personnages) à celle de Dard (Frédéric, le papa du commissaire San-Antonio) en moins vulgaire et sans les scènes de fesses.

Extrait : "Moriarty a un sex-appeal affligeant ("Il est glabre, livide, la mine ascétique"), des hobbies consternants ("Il a écrit un traité sur le binôme de Newton"), des gadgets rances (Il porta rapidement la main à sa poche et sortit un calepin"), une stratégie publicitaire d'une médiocrité sidérante ("Cet homme gangrène Londres et personne n'a entendu parler de lui"), voilà tout ce que peut s'offrir le vilain Moriarty (un prof de maths!). En résumé, c'est pas demain la veille qu'on trouvera sa figurine chez McDo."

Extrait : "Puisque tout ce passait derrière lui et que sa parano commençait à se réveiller, le lieutenant Poséidon fit ce que des années d'entraînement au sein des troupes d'élite des soldats du feu lui avaient appris en termes de prise d'initiative et de réactivité : il se retourna."

Le microcosme qui se déroule dans l'hôtel est sans temps mort, les personages sont tous plus arrangés les uns que les autres et la présentation du déroulement des trois jours, au moyen de fiches, de notes ou d'enregistrements à leur insu, est bien trouvée.

Ajoutez à cela un lieutenant des pompiers un peu "Rambo", un flic débile, un commissaire Lestrade qui ressemble curieusement à Holmes et vous aurez quelques heures de plaisir à lire ce livre.

Holmes a dit : "La vie est infiniment plus étrange que tout ce que le cerveau humain peut inventer. Nous n'oserions même pas concevoir des choses qui constituent les simples banalités de l'existence. Face à la vie, toute fiction, avec ses conventions et ses conclusions prévisibles, semblerait dépassée et stérile".

La fiction sera toujours moins sordide que le réel, mais où s'arrête la fiction, où commence le réel ? Ceux qui l'ont lu comprendront.

L'auteur m'a bluffée en plus de m'avoir fait rire.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
Commenter  J’apprécie          838
A Meiringen, en Suisse, se tient un très célèbre colloque, connu surtout par les fans inconditionnels de Sherlock. Un rendez-vous que certains d'entre eux ne manqueraient pour rien au monde et pour cause, à la fin de ce séjour, le Professeur Bobo devra désigner le titulaire de la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. C'est donc à l'hôtel Baker Street que se retrouvent 10 grands spécialistes de ce cher détective: Eva von Gruber, blonde plantureuse siliconée; son ennemie jurée Dolorès, enceinte jusqu'au cou; Jean-Patrick Perchois ou JPP3 pour les intimes qui semble toujours entendre des voix, un peu con(stipé) et con(sternant); le brillant professeur McGonaghan et son tout aussi brillant Bobby-Smile©; le professeur Rodriguez aussi séduisant qu'un mollusque mais d'une beauté intérieure époustouflante; l'altruiste professeur Durieux, professeur avant tout et rien d'autre; Benjamin Rufus, son doctorant qui le suit comme un toutou; le professeur Gluck toujours à fond dans ce qu'il fait, évidemment; le professeur Bobo le bien-nommé, le Jeanne Calment des amphis et ses post-it dont il ne se sépare jamais et qui sont sa mémoire; le jeune Oscar qui a pris la place de son papa victime d'un tragique accident qui lui-même remplaçait un autre professeur décédé tout aussi bizarrement et enfin Audrey, la blonde sans cervelle qui joue son rôle de boniche à la perfection mais qui se trouve être en fait une journaliste. Sans elle, rien n'aurait pu être dévoilé car c'est grâce à ses écrits retrouvés par la police que l'affaire sera résolue...

"Les dix petits nègres" à la sauce J.M. Erre: un cocktail savoureux où se mélangent ici et là femmes hystériques, hommes pédants ou peu sûrs d'eux-mêmes, des meurtres à la pelle, des cris et des soupçons, arrosé de sang (ne pas hésiter sur la quantité) et saupoudré de neige et givré d'humour... Dans ce huis clos, l'on retrouve 10 personnes bloquées dans un chalet en Suisse à cause de la neige, dans le noir le plus complet. L'une après l'autre trouvera la mort. La logique voudrait effectivement que le dernier survivant soit le meurtrier mais J.M. Erre a plus d'un tour dans son sac. Véritable Cludeo à taille humaine, ce roman policier (mais pas que), truffé d'aphorisme de Sherlock, est jubilatoire tant les jeux de mots sont bien amenés et l'ambiance dans ce chalet caustique. Les personnages qui héritent tous d'un caractère assez remarquable sont loufoques, déjantés et savoureux dans leurs comportements et leurs réflexions. Ce séjour est glauque, farfelu, endiablé et riche en rebondissements. Remarquable tant sur le fond que sur la forme...

Le mystère Sherlock... de quoi casser sa pipe...
Commenter  J’apprécie          705
Hommage à Conan Doyle comme à Agatha Christie, "Le mystère Sherlock Holmes" parque dans un hôtel suisse, le “Baker Street”, à proximité des célèbres chutes de Reichenbach un colloque de dix holmésiens (auxquels se joint une journaliste sous couverture) concurrents pour une nomination à une chaire de prestige.

Isolés de tout et de tous pendant quatre jours par une avalanche, entièrement livrés à eux-mêmes, théoriquement unis par l'amour inconditionnel qu'ils vouent au grand Sherlock mais en réalité déchirés par la rancune, la colère, la rivalité et la haine qu'ils se portent les uns aux autres, des dix universitaires prisonniers de l'hôtel il n'en restera… aucun à la réouverture des portes : dix morts, dix cadavres, plus celui de la journaliste, comme dans les “Dix petits nègres”, et aucun survivant - même pas l'assassin.

Il y a - forcément - une explication. Élémentaire ?

Avec "Le mystère Sherlock Holmes", J.M. Erre construit une intrigue joyeusement parodique et s'en donne à coeur joie, avec l'humour totalement potache et déjanté qu'on lui connaît, dans la caricature des travers de tout ce petit monde de spécialistes - les futures victimes - bouffi d'orgueil et rongé de frustrations dont il met en évidence le ridicule, les ambitions médiocres, les complexes et les fragilités. C'est drôle, c'est insolent, c'est décalé. Et c'est également, au-delà du clin d'oeil aux grands anciens, un vrai polar bien ficelé aux ressorts subtilement diaboliques ainsi qu'une rėflexion intelligente sur l'art de la fiction et les manipulations inhérentes à l'ėcriture d'un roman policier.

Bref, c'est du J.M. Erre, et donc un bon moment de franche rigolade et un excellent remède à la morosité, autant qu'une occasion de s'initier à quelques-uns des secrets de l'écriture romanesque...
Commenter  J’apprécie          520
Multipliant les situations cocasses et accentuant sans cesse le trait d'humour, ce roman original et joyeux est un hommage à Sherlock Holmes et à la reine du crime Agatha Christie et son célèbre roman Les dix petits nègres.

Ce roman jongle avec les codes de différents genres littéraires et ne peut nullement être catalogué dans une étagère bien précise.

J.M. Erre surprend par l'aisance de sa plume, toujours prête à dégainer des portraits saisissants d'humour noir, de joutes satiriques et d'élucubrations fantasques. Quelle imagination débordante !

L'écriture de J.M.Erre rayonne d'une jovialité inhabituelle dans la littérature contemporaine. Doté d'un humour doux-amer et burlesque il enchaîne les jeux de mots pleins d'esprit et d'érudition.
Parfois désopilant, le plaisir pétillant d'une écriture bien tournée, ainsi que de nombreux d'aphorisme de Sherlock Holmes, homme d'humour, soit dit en passant, garantissent un très bon moment de lecture.


Commenter  J’apprécie          509
On entre en Holmésie comme on entre dans les Ordres. La Foi n'est pas une affaire de logique, mais de croyance.
Les dix brillants universitaires décrits dans ce livre ont consacré leur existence entière à l'étude des oeuvres de Sherlock Holmes. Tous ont cette certitude chevillée au corps que l'illustre détective fut bel et bien un être de chair et d'os, et non de fiction. Qu'on se le dise ! Ceux qui doutent encore de cette évidence sont soit de pauvres ignorants, soit des âmes égarées chez ces dégénérés de Lupinophiles ou de Poirotistes…
Nos dix universitaires sont donc conviés en Suisse, dans un chalet, à participer à un colloque sur le Grand Homme. Chacun devra présenter une thèse originale sur un des aspects de sa vie. le meilleur des dix invités sera nommé titulaire de la toute première chaire d'holmésologie de la Sorbonne.
La consécration de toute une vie. L'enjeu est de taille.
Pour décrocher le gros lot, ils ne s'épargneront rien, ni coups bas, ni bassesses. Mais une avalanche et quelques morts plus tard, les choses ne se passeront pas comme prévu.
Au fil des pages, nous en apprenons un peu plus sur les dix protagonistes. Une vraie ménagerie de fous furieux, de malades mentaux, d'obsessionnels, d'handicapés de la vie… Les thèses, grotesques et hilarantes, sont à l'image des personnages.
Dans ce jeu de massacre, J.M. Erre a le mérite de poser la question intéressante sur ce qui contribue à créer un Mythe. Mais vous y réfléchirez en sourdine, en arrière-plan, car vous ne cesserez pas de rire des mille et une facéties de nos dix azimutés.
Au fait ? Dix victimes ! Un huit clos étouffant ! Cette histoire de meurtres à répétition ne vous fait-elle pas penser aux « dix petits nègres » ? Mais chut ! Surtout ne pas évoquer ce livre sacrilège, oeuvre de l'Ogresse Christie, auprès de nos dix grands prêtres de l'Holmésie triomphante sans risquer de vous faire condamner à la lapidation pour haute-trahison.

Commenter  J’apprécie          501
Il y avait de telles bonnes critiques sur ce bouquin que , inconditionnel du personnage, je n'ai pu que me le procurer et le lire.
Grand bien m'a fait et point je ne regrette, bien au contraire.
Il faut imaginer la Suisse, une ville Meiringen, près des chutes, célèbres, de Reichenbach, un hôtel le "Bakerstreet", des spécialistes holmésiens réunis pour être en compétition afin d'obtenir la chaire "holmésienne de la Sorbonne.
La compétition se déroule ou devait se dérouler sous l'égide du célébrissime professeur Bobo qui, pour se faire à réuni une dizaine de spécialiste de Sherlock Holmes.
Cependant cela ne s'est pas passé exactement comme tout un chacun s'y attendait. L'un après l'autre les protagonistes, y compris Bobo, ont été, plus ou moins sauvagement, assassinés.
Le meneur de l'enquête n'est autre que le commissaire Lestrade bien sûr, qui d'autre? Toujours réfléchissant et toujours dans le flou.
Voilà l'intrigue est énoncée.
Bien sûr il faut se référer, outre à Conan Doyle, à Agatha Christie et son ouvrage le plus connu "Ils étaient dix petits nègres" (selon la nouvelle appellation), les concurrents disparaissant les un(e)s après les autres.
Il s'agit, ici, bien entendu, d'une parodie, un pastiche, de ces auteurs cités ci-dessus.
C'est désopilant, à se tordre.
Attention à ne pas perdre ses appareils dentaires en se décrochant la mâchoire à force de rire.
J.M. Erre nous fait une présentation des concurrents d'une cocasserie exceptionnelle. Il paraît qu'il est habituel du fait. Je découvre et c'est encore mieux que je ne le pensais.
La rixe entre les deux femmes, le journal intime de l'une et ses rapports avec son confesseur, le professeur Bobo gâteux obligé de se coller des post-it partout pour se souvenir où se trouve la gauche (et la droite) et bien d'autres moments tout autant truculents font de cet ouvrage une pépite du genre. Mais attention l'intrigue est fameuse et bien constituée. Ce n'est pas du n'importe quoi et tout un chacun pourrait trouver la solution. Pour moi, c'est loupé mais je ne suis pas une référence.
Au plaisir de lecture amusante se joint le plaisir d'un excellent roman policier. D'une écriture formidable, des images drôles et bien vues, des comparaisons justes et bien mises dans le suspense, bref un coup de coeur.
Il faut lire J.M Erre. Je ne m'en priverais pas!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          470
"Eh ben dis donc, j'ai bien fait de ne jamais ouvrir un livre de ma vie ! Je savais bien que la lecture c'était dangereux !"

Cette déclaration de l'un des personnages secondaires du roman de J.M Erre devrait nous servir d'avertissement !

Voyez plutôt ces dix universitaires passionnés par la célèbre création de Conan Doyle au point de briguer une chaire en Holmésologie à la Sorbonne, leur dévorante passion ne leur a pas porté chance !
Réunis dans un hôtel suisse au nom prédestiné : Baker Street, bientôt bloqués par une avalanche, leurs rangs se clairsement à grande vitesse, aussi vite en fait que leur nature véritable se révèle.

Qui cherche donc à les éliminer et pourquoi ?

Conçu comme un roman policier s'inscrivant dans la tradition du "whodunnit", "Le mystère Sherlock" est un vrai régal où se mêle humour décalé et érudition (l'auteur ne serait t-il pas un peu holmésien lui-même sur les bords ?!)

Outre les personnages gratinés et les rebondissements de bon aloi dans un récit de ce genre, j'ai particulièrement apprécié la conclusion...à double détente !


"Le mystère Sherlock" est le premier roman de J.M Erre que je lis, mais sans doute pas le dernier !
Commenter  J’apprécie          434
J'ai découvert J.M Erre avec son ouvrage "Le grand n'importe quoi" que j'avais beaucoup aimé mais alors là, il m'épate d'autant plus. En tant que holmésienne moi-même (de niveau 1, voire 2, pas plus, je vous rassure), je ne pouvais que me fondre dans cette intrigue des plus déroutantes mêlée de nombreux clin d'oeil à d'autres auteurs de romans policiers telles Agatha Christie et tout cela, rempli d'humour noir (bref, j'adore !).

Voici le contexte : le professeur Bobo, titulaire du poste de la chaire d'holmésologie à la Sorbonne se faisant vieux et surtout gâteux invite dix de ses confrères à se rendre à un congrès à l'hôtel Baker Street à Méringen en Suisse. le but de ce week-end est l'occasion rêvée pour ces dix convives de montrer au professeur Bobo qu'il est le ou la seule personne digne de lui succéder. Chacun apportant des preuves de son intérêt pour leur regretté et véritable maître, j'ai nommé le grand Sherlock Holmes. Autant vous dire tout de suite qu'il sont tous un peu atteint du ciboulot car, en tant que holmésiens de niveau 10, inimaginable pour eux de penser que ce brillant détective soit sorti tout droit de l'imagination d'un auteur aussi brillant soit-il à savoir Sir Arthur Conan Doyle. non, pour eux, Holmes ft un être de chair et de sans qui a réellement existé et ils n'en démordront pas puisqu'ils apportent des preuves supplémentaires à la clé. J'oublias de dire que parmi tous ces chiffonnés du ciboulot se dissimulait une personne saine d'esprit : la journaliste Audrey qui s'est introduite incognito dans cet hôtel en se faisant employer comme serveuse. Son objectif à elle : non pas prendre la place du professeur Bobo à la Sorbonne mais enquêter et rédiger un livre intitulé "Sherlock Holmes pour les Nuls" (en vente prochainement dans vos librairies).
Bref, trêve d'humour à partir du moment où les dix prétendants meurent les uns après les autres. Un tueur se cacherait-il parmi nos dix prétendants au poste afin d'éliminer ses adversaires ? Et que dire lorsque le professeur meurt à son tour ? Il ne fait pas de doute qu'un tueur en série se cache dans l'hôtel mais qui ? S'installe alors une paranoïa à tout rompre lorsque, en plus de ces crimes crapuleux (enfin, cela reste encore à démontrer), l'hôtel se retrouve privé d'électricité et isolé du reste du monde car la neige étant tombé abondamment cet hiver-là, la porte reste inaccessible. Privés de tout, enfermés dans un hôtel pour un long week-end avec un probable tueur qui peut très bien être votre voisin, les réjouissances sont loin d'être au plus haut. Bref, une véritable ambiance d'un bon ouvrage de Sherlock Holmes grandeur nature.

Une fois arrivé sur les lieux, le commissaire Lestrade sera en charge de l'enquête et grâce aux précieux enregistrements d'Audrey, c'est à lui qu'incombe le rôle de résoudre cette affaire des plus sordides qui soit.

Une vraie merveille. Un roman rempli d'humour, plein de fraîcheur malgré les thèmes abordés et le lecteur, malgré la description de la mort des uns et des autres, ne peut s'empêcher de sourire tant cela advient parfois dans des situations les plus risibles qui soient. Je ne vous décrirai pas toutes ces circonstances tout comme je ne vous présenterai pas chacun des protagonistes car je suppose que cela à du être fait des dizaines de fois mais je ne vous dirai qu'une chose : à découvrir sans plus attendre. Un véritable coup de coeur en ce qui me concerne !
Commenter  J’apprécie          410
On s'était habitué aux parodies de Sherlock Holmes qui nous plongent dans une atmosphère glauque et victorienne à souhait, où l'Eventreur menace de surgir à chaque page des brouillards de Whitechapel, le poignard sanglant et levéééé, égorgeant nos fils et nos compaaaagnes, abreuvant d'un sang impur les caniveaux de Londres. Rares sont les parodies de Sherlock Holmes (sans parler des polars actuels) qui misent tout sur l'humour. Or, c'est clairement le parti-pris de ce livre de J.M. Erre, à contre-courant, donc. Pour faire mon érudit, je pourrais citer quelques pépites d'humour dans le mythe holmésien : certaines nouvelles (Sherlock Holmes et le caleçon de la Mort, L'aventure du clitoris en feu) extraites de Sherlock Holmes dans tous ses états, des films méconnus comme Elémentaire mon cher… Lock Holmes, avec Michael Caine et Ben Kingsley, qui tournent le mythe en dérision. Mais avouons qu'il ne s'agit là que de quelques broutilles face à ce livre événement, cet ovni littéraire, ce remède anti-déprime (mais non remboursé) que constitue l'hilarant livre hommage de J.M. Erre. Hommage à Conan Doyle, mais également à Agatha Christie.
Nous sommes à Meiringen, celles et ceux qui ont bien suivi savent que cet endroit est situé en Suisse, que l'on y trouve aujourd'hui un musée consacré à Sherlock Holmes ainsi que de nombreux hôtels qui accueillent les pèlerins de passage. Je dis bien pèlerins, et pas touristes, car tous les fondus du mythe holmésien viennent ici se recueillir sur les chutes du Reichenbach, qui engloutirent en 1891 le célèbre détective et son ennemi de toujours le Professeur James Moriarty (cette scène est raconté par Watson dans le dernier Problème, Holmes ressuscitera plus tard, en 1994 dans La Maison vide, à peine mouillé et en pleine forme). Il n'est donc pas étonnant qu'un groupe d'universitaires se rende à Meiringen pour participer à un colloque d'holmésologie organisé par le professeur Bobo. Maître de cérémonie, celui-ci doit juger la qualité des thèses et les contributions au mythe holmésien de chaque participant, et désigner son successeur à la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne ! le colloque se déroule à l'hôtel Baker Street, aussitôt coupé du reste du monde par la neige à peine les candidats enfin réunis (J.M. Erre n'hésite pas à utiliser des ficelles éculées). Un huis clos digne des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie peut alors commencer.
On l'aura compris, le propos de J.M. Erre n'est pas de bâtir une enquête de polar classique où le sinistre le dispute au tragique. Et pourtant, accumulation de cadavres, morts violentes et mystère sont bien au rendez-vous, puisqu'au fil des pages, le lecteur se demande qui est l'assassin et se surprend à échafauder ses propres théories sur les coupables possibles. de plus, comme dans tout bon polar, une surprise de taille arrive à la fin. Digne héritier de Conan Doyle, d'Agatha Christie, et de Groucho Marx, J.M. Erre ose tous les clichés du polar pour mieux les détourner, dans un scénario forgé par ses délires jouissifs et son érudition holmésienne de premier plan, distillée fort à propos pour les non-spécialistes dans les extraits du journal d'un des personnages intitulés « Sherlock Holmes pour les nuls ». Ajoutons à cela un sens de la formule et un humour dévastateur pratiquement dans chaque phrase, des personnages bien campés et désopilants, un comique de situation que n'auraient pas désavoué les Marx Brothers (l'entassement sous le lit des personnages venus commettre quelques exactions dans une chambre n'est pas sans rappeler une fameuse scène d'Une nuit à l'opéra) et vous admettrez qu'il y a de quoi être conquis. Marre des polars angoissants ? Vous voulez changer d'air ? Entrez vite dans le nouvel Erre !
Commenter  J’apprécie          370
Dix professeurs d'université spécialistes de Sherlock Holmes enfermés dans un hôtel suisse coupé du monde par une avalanche de neige, ça ne vous évoque rien ? Ces spécialistes du célèbre détective anglais dont l'existence réelle est pour eux une évidence, s'étaient rendus à ce colloque dans l'espoir d'obtenir la première chaire d'holmésologie… le ton est donné, les personnages farfelus, décalés et parfaitement insupportables, les cadavres s'entassent, sans que le lecteur ne cesse de sourire.

Car même les crimes ont leur note d'humour, et même si le décors est parfaitement sinistre, l'électricité coupée, la marmotte carnivore et l'aquarium propice à la noyade, cette histoire loufoque nous fait rire d'autant qu'elle n'est pas si loin de la réalité…d'un monde universitaire partagé entre des recherches parfois très ésotériques , des mesquineries inavouables et des coucheries improbables.

Pour en revenir à notre enquête, qui a bien pu mettre en oeuvre un pareil massacre ? A qui profite le crime ? Qui ne s'est jamais senti la proie d'une imagination trop nourrie de polars ? J.M. Erre nous offre un roman plein d'humour, se moquant gentiment des spécialistes obsessionnels pris au piège de leur érudition, et une intrigue tout à fait digne des romans d'Arthur Conan Doyle. Élémentaire mes chers lecteurs !
Commenter  J’apprécie          310




Lecteurs (1238) Voir plus



Quiz Voir plus

Et si on prenait un bol d'Erre ?

En 2006, J.M Erre publie son premier roman, Prenez soin du...

chat
chien
canari
koala

8 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : J. M. ErreCréer un quiz sur ce livre

{* *}