AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781091601260
Cent Mille Mill (24/06/2015)
4.12/5   8 notes
Résumé :
« Extrasystoles » est un recueil de nouvelles qui, au même rythme qu’un encéphalogramme retranscrivant les battements cardiaques humains, présente des histoires prodigues en émotions fortes.
Une extrasystole est une contraction anormale du cœur ; et c’est bien la volonté même de l’auteur et de l’éditeur que de provoquer chez le lecteur un véritable coup au cœur amené par le désespoir, le courage ou la peur, la volonté ou la lâcheté des personnages de ce recue... >Voir plus
Que lire après ExtrasystolesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bac Littéraire en poche, Carole-Anne Eschenazi entame des études audiovisuelles qui lui apprennent l'écriture et la réalisation cinématographiques. Son premier court-métrage remporte un prix de scénario à Cannes en 1998. Elle multiplie ensuite les expériences professionnelles, mais l'écriture a toujours formé le fil rouge du cheminement tant personnel que professionnel, de Carole-Anne Eschenazi : Scénarii, articles, outils de formation, romans, nouvelles, contes... C'est pourquoi en 2011 la jeune femme décide de se consacrer exclusivement à cette vocation. En 2012 et 2013, Carole-Anne publie deux premiers ouvrages fruits de son expérience, personnelle pour Ma Balance Et Moi, professionnelle pour l'autre, La Méthode du Héros. Son dernier ouvrage, Extrasystoles, vient de paraître.
Il s'agit d'un recueil de dix-sept nouvelles, regroupées dans un livre dont le titre dit bien ce qu'il veut dire. Pour rappel, une systole est une contraction cardiaque anormale survenant de manière prématurée au cours du cycle cardiaque. Sans allez jusque là - il ne faut pas charrier non plus - je reconnais que ce bouquin m'a scotché ! Je n'avais jamais entendu parler de Carole-Anne Eschenazi à ce jour, j'espère qu'on en reparlera longtemps dans le futur.
Tout m'a plu dans ce recueil car tout est bon. Toutes les histoires tiennent la route et s'achèvent sur une chute très réussie et souvent rude teintée d'humour noir. Leurs héros sont des personnages quelconques, de ceux que l'on croise dans la vie de chaque jour, à ce détail près que croiser les gens n'est pas les connaître, et les connaître un peu c'est entrer dans le jeu machiavélique de l'écrivain qui nous amènera à la chute brutale et stupéfiante. Il y a là Emma, amoureuse, hélas pour elle, de cet acteur anglais bien connu ; Benjamin, ce gamin précoce en amour et Julien, le lycéen trop balèze en maths, hélas pour sa prof ! On croise aussi une escargologue (« C'est quoi ça, comme métier ? »), un vieux soldat rêvant d'amour, un Grand Ecrivain n'ayant que l'écriture pour maîtresse, hélas pour celles qui ne l'auront pas compris… Carole-Anne Eschenazi ne se cantonne pas à écrire des histoires intemporelles, elle touche aussi au concret et au social, un petit commerçant braqué sept fois et qui ne veut plus se laisser intimider, le patron de bistro qui craint la montée du FN et ce chasseur qui s'en réjouit…
De bons scénarii ne suffisent pas pour faire de bonnes nouvelles, ils leur faut encore tout le reste, ce qui fait le réel écrivain et donc le talent. Rassurez-vous, il y en a aussi ! L'écriture est puissante et dense, sans remplissage aucun. J'y ai vu de nombreuses références discrètes au monde du cinéma, ou plus appuyées comme dans Joyeux Noël qui m'a vaguement rappelé le film de Bertrand Blier, Préparez vos mouchoirs (1978). La dernière nouvelle, Comme elle, m'a semblé un pastiche de Maurice G. Dantec, tout en restant dans l'optique de l'auteure, et je n'oublie pas Corps et bien, superbement écrite, dans une prose qui sonne comme des alexandrins à la lecture. Enfin, et c'est peut-être ce qui m'a le plus emballé dans ce recueil, outre le thème général, les névroses et les vies qui déraillent, ces textes ne sont pas aussi isolés qu'on pourrait le penser. Ils entrent en résonnance les uns avec les autres, souvent par paires, discrètement quand un personnage d'une nouvelle est cité dans une autre, mais c'est particulièrement évident avec Et tonnerre frappa, ce qui donne l'impression à lire cet ouvrage, d'un long travelling dans votre rue, avec des gros plans sur tel ou telle, silhouettes anonymes jusqu'alors.
Commenter  J’apprécie          30
Lorsque je lis un recueil de nouvelles, je pointe sur la table des matières celles qui me plaisent le plus, et là, comme parfois mais rarement, j'ai quasiment tout pointé. le livre débute avec des histoires pas gaies du tout, sombres avec parfois un humour noir ou désespéré pour ne pas dire une certaine cruauté, et puis d'autres histoires arrivent, légères pour certaines, seulement moins graves pour d'autres. Ce sont des histoires d'amour, de sexe -mais rien de porno ni même d'érotique-, de désir, de rapports entre les hommes et les femmes faussés par la mâle dominance. Car les hommes de Carole-Anne Eschenazi sont parfois de gros machos, de gros beaufs fachos qui ne supportent pas les noirs, les Arabes, la racaille, les femmes, les homos, ... ils peuvent être de différents milieux sociaux, l'aisance financière ne faisant pas l'intelligence, la découverte et la compréhension de la différence. Mais heureusement l'auteure ne s'arrête pas à ce stéréotype, elle parle d'autres hommes, amoureux, sensibles et curieux et des femmes qui subissent souvent la loi machiste, le désir masculin, qui se vengent parfois, se battent ou partent.

J'ai passé d'excellents moments avec les personnages de CA Eschenazi, j'ai aimé détester certains d'entre eux, en plaindre d'autres et en aimer beaucoup. Ce que j'ai apprécié également, ce sont les divers niveaux d'écriture, parfois directe, crue lorsqu'elle parle de sexe notamment : "Anthony est partageur. Quand il baise une nana, il aime bien la refiler ensuite à son meilleur pote. [...] L'odeur du pognon les [les filles] enivre. Elle leur monte d'un coup aux narines tout en leur descendant le string en même temps." (p.25, Bourre et bourre et ratatam), elle a le sens de la formule, des phrases courtes, rapides qui ne laissent pas le temps de s'épancher, elles collent en cela aux pauvres -mais riches- héros de cette nouvelle qui enchaînent les conquêtes. Mais CA Eschenazi sait aussi faire des phrases plus longues, plus douces lorsqu'elle parle de l'amour mais aussi de la bonté d'un personnage, de sa curiosité pour autrui : "Quand Jeff a commencé à désaltérer la gent humaine, ceux qui venaient s'affaler à son bar pour y chercher l'apaisement capiteux, c'était essentiellement des cocus ou des travailleurs ordinaires. Les uns chialaient sur la chiennerie de la nature féminine, les autres sur les difficultés rencontrées avec tel patron, tel collègue, tel client, tel contrôle fiscal."(p.146, La vie couleur bourbon).

J'ai aimé retrouver un personnage principal d'une des nouvelles faisant une silhouette dans une autre histoire, un lien entre toutes. J'ai aimé aussi les références littéraires franchement dites à Victor Hugo, Gustave Flaubert notamment et d'autres qu'on devine par les prénoms : Léopoldine, Doriane, Emma, Milo, Jean-Jacques, … J'ai aimé le thème principal du recueil qui court tout au long d'icelui : les rapports humains, bien vus, bien décrits en des histoires courtes.

CA Eschenazi écrit sur des thèmes récurrents : l'amour, le désir, la vie de couple, le désamour, la peur et de la haine de l'autre, la montée des extrémismes, la place de la femme –je mets ce thème en dernier, mais je pourrais dire que c'est un recueil féministe.

Une très heureuse surprise que ce livre des jeunes éditions Cent Mille Milliards (1014), disponible en version papier ou en numérique, tout est très clairement expliqué sur le site de l'éditeur, très bien fait, pratique et simple. En plus, j'aime bien la couverture, aérée, blanche avec écriture violette.
Lien : http://lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          30

Ensemble de nouvelles dont le thème est l'événement qui fait tout basculer.

« Les extrasystoles sont des battements anormaux du coeur car survenant trop tôt par rapport au battement normal. Ils donnent fréquemment la sensation d'un arrêt ou d'un « raté » qui peut être très désagréable. C'est le battement normal qui suit le battement anormal qui est perçu et qui provoque l'inconfort. » (lefigaro.fr)

Un événement ou bien un mot, un détail quelconque entraîne les personnages vers des actes irrémédiables : rupture, meurtre, auto-mutilation,…amour aussi… car ce petit rien devient le révélateur d'une situation exaspérante, d'une vie insupportable, qui ne peut durer.

Les nouvelles sont courtes, le style est grinçant voire cynique. J'ai parfois bien ri, j'ai aussi ressenti du dégoût et de la tristesse. Bref, l'auteur sait trouver le mot juste pour nous immerger d'emblée dans l'atmosphère de son récit.

Je les ai enchaînées avec beaucoup de plaisir, retrouvant les personnages au gré de leur parentèle, intéressant de constater qu'au sein d'une même famille chacun a ses propres névroses, finalement pas si éloignées que ça dans ses origines même si aux antipodes dans leur expression.

Merci aux éditions cent mille mill et à Babelio qui m'ont permis de découvrir avec délice cet ouvrage via une opération Masse critique.

A noter qu'une très gentille note manuscrite de l'éditeur accompagnait le livre.

Commenter  J’apprécie          50
Toujours un plaisir de recevoir un livre dans le cadre de Masse Critique, d'autant plus quand le livre est accompagné d'un petit mot personnalisé de l'éditeur Cent Mille Milliards que je découvre avec cet ouvrage.

Il s'agit du premier recueil de nouvelles de Carole-Anne Eschenazi, auteur à suivre à mon humble avis.

La note de l'auteur dédicace ce livre à ses détracteurs dans la vie, original et qui nous met dans le bain de ce qu'on va trouver en tournant les pages : des histoires teintées d'humour noir, de névroses et d'un oeil acerbe sur notre société.

Contrairement à d'autres lecteurs, j'ai plus ou moins apprécié les nouvelles, non pour leur qualité mais plutôt en fonction de mes penchants pour tel ou tel sujet.
Je dois admettre par contre que je ne me suis jamais ennuyée car les angles d'attaque sont totalement originaux par rapport à ce qu'on trouve habituellement.

Je ne ferai pas le détail de chaque nouvelle, la découverte étant un des plaisir quand on ouvre un nouveau livre. Mais croyez moi, les jeux de mots et les chutes surprenantes sont au rendez vous !
Comment croire aux relations saines entre homme et femme après ça ? de quoi garder dans un coin de la tête ce petit côté pessimiste, même quand le bonheur est là...
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord, je souhaite remercier les éditons "Cent Mille Milliards" et Carole-Anne ESCHENAZI pour m'avoir donné la chance de pouvoir lire "Extrasystoles".
Ce n'est pas une histoire complète mais de courtes nouvelles avec des thèmes variés. on y retrouve une psychorigide tombant amoureuse, un petit garçon plein d'audace et d'autres personnages hyper attachants.
les protagonistes de chaque nouvelle nous livre un passage de vie, et parfois à la fin j'ai ce petit "whouaw" parce que la chute était inattendue.
je n'ai pas choisi comme d'autres de lire telle histoire en 1ère ou une autre en 2nde. j'ai lu à la file toutes ces petites perles et si vous arrivez vers la fin du livre un passage en devient même surprenant.
ceux qui le liront ou qui l'ont lu me comprendront... je n'en dis pas plus :)
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« En soi, Jeff n’est pas spécialement pour la clope, ou pour la biture, mais c’est vrai qu’il est un peu nostalgique de ces soirées où le monde pouvait être refait, arrondi, adouci, dans les volutes des gitanes et la chaude couleur du whisky. Cela avait un côté feu de camp originel, quelque chose d’un peu archaïque et de fondamentalement viril. Comme si l’absorption de ces substances, et même si elles n’étaient pas bonnes pour la santé, procédait d’une envie de partage, d’une solidarité masculine avérée, d’une fraternité inaliénable. Aujourd’hui, tout est à la fois plus cruel et plus aseptisé. On baigne dans le politiquement correct et dans le socialement insupportable.
Commenter  J’apprécie          50
Quand Jeff a commencé à désaltérer la gent humaine, ceux qui venaient s’affaler à son bar pour y chercher l’apaisement capiteux, c’était essentiellement des cocus ou des travailleurs ordinaires. Les uns chialaient sur la chiennerie de la nature féminine, les autres sur les difficultés rencontrées avec tel patron, tel collègue, tel client, tel contrôle fiscal.
Commenter  J’apprécie          50
Anthony est partageur. Quand il baise une nana, il aime bien la refiler ensuite à son meilleur pote. [...] L'odeur du pognon les [les filles] enivre. Elle leur monte d'un coup aux narines tout en leur descendant le string en même temps.
Commenter  J’apprécie          50
Il a si peu l'habitude de se frotter plusieurs fois de suite à un même épiderme. Ca lui fait bizarre. Mais le sexe est trop bon avec Manuela. Il se prend pour Colomb découvrant l'Amérique. Il laboure le nouveau continent avec la faim de l'ogre et la soif du conquérant.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Carole-Anne Eschenazi (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carole-Anne Eschenazi
Entretien avec Carole-Anne Eschenazi à l'occasion de la rencontre entre l'auteur et les lecteurs de Babelio.com le 22 juin 2018. Découvrez les 5 mots choisis par l'auteur pour évoquer son roman "Et si tu redistribuais les cartes de ta vie ?".
La page du livre : https://www.babelio.com/livres/Eschenazi-et-si-tu-redistribuais-les-cartes-de-ta-vie-/1045833
Retrouvez-nous sur : F A C E B O O K : Babelio T W I T T E R : @Babelio I N S T A G R A M : @babelio_ P I N T E R E S T : Babelio S N A P C H A T : babelio_off
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
354 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}