Comment croire à ces fausses promesses alors que tout n’est que frénésie au palais ? La perversion, la fureur, la folie, voilà tout ce que vous connaissez et croyez-moi, il est bien rare que j’ose les pointer du doigt chez autrui tant je m’en délecte moi-même ! Mais c’est assez, cette fois ! Rien ne nous prouve que vous nous laisserez partir en vie, alors que nous sommes piégés ici au fin fond de ces grottes !
Les premières bourses pleines de pièces d’or les avaient confortés dans cette idée et le succès leur avait un peu fait tourner la tête. Ce n’était évidemment qu’un moyen d’endormir leur méfiance et quelques mois plus tard, aucun d’entre eux n’était plus capable de quitter le palais. Certains avaient tout bonnement disparu et on parlait, dans le secret des alcôves, de tentatives d’évasion ratées ou d’assassinats manigancés pour d’obscures raisons.
J’ai l’âge d’en avoir marre de vos simagrées, de ces discours ambigus et de ces sous-entendus ! Il faut toujours deviner ce que vous avez derrière la tête, ça me fatigue ! J’aimerais bien avoir au moins une fois dans ma vie une discussion franche avec vous, sans devoir toujours tenter de lire entre les lignes ! Je ne suis pas devin, vous savez !
Votre regard évoque les fleurs au printemps. Votre nuque gracieuse est d’un blanc aux accents de sucre. Vos boucles incandescentes ne sont pas sans rappeler les fruits d’été ou les épices d’un lointain pays. Mon cher Valentin, votre personne ferait le plaisir d’un peintre. Il ferait son orgasme.
Son expérience des choses charnelles était incroyablement limitée. Certes, il avait parcouru nombre de romans traitant d’histoires plus romantiques les unes que les autres, mais son passage à la pratique s’était avéré bien plus délicat. À vrai dire, il n’y était jamais passé.