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EAN : 9782070352807
192 pages
Gallimard (05/04/1973)
4/5   1 notes
Résumé :
Quand la plupart des Européens en sont encore à prétendre que Gutenberg inventa l'imprimerie, laquelle doit tout à la Chine, à la Corée, quand la machine à écrire, la diffusion des images, les vidéos-cassettes semblent menacer le manuscrit et l'écriture même, quand certains esprits qui se croient avancés salutent comme une victoire de l'esprit ce qui en serait le waterloo et le Trafalgar réunis : la fin du livre, celle de la lettre autographe, il ne m'a point paru i... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
A peine eut-il pris connaissance de l'écriture chinoise, Leibniz, d'un coup de génie, compris aussitôt qu'il tenait là une écriture par excellence universelle: "ex. gr. posset character Chinensis quem τα [sic, c'est à dire 大, ta] legunt, ab omnibus populis agnosci pro indicio magnitudinis, licet diversa in omnibus populis ejus foret lectio. Chinensis enim legeret τα, Graecus μεγάς, Romanus magnus, Germanus gross, etc. " (VI 2a, p. 135). En français; "C'est ainsi qu'on pourrait prendre pour signe de la grandeur la caractère que les chinois lisent ta ( 大) et cela dans toutes les nations, et cela si diverse qu'en serait la prononciation ici ou là. Ce que le Chinois lirait [prononcerait] ta ( 大), le Grec le prononcerait μεγάς, le Romain magnus, l'Allemand gross", le Français grand, etc. Nul ne saurait en effet contester ce caractère propre aux chinois, "espérento pour les yeux", selon la formule du sinologue suédois Karlgren. Georges Margouliès ne pense pas autrement, pour qui "la seule façon de rendre chaque langue sinon entièrement limpide, du moins parfaitement compréhensible dans ses éléments constitutifs formés par le vocabulaire, c'est d'employer une écriture qui rende le sens des mots au lieu du son, c'est-à-dire l'écriture idéographique"; Tel déjà l'avis du Jésuite Kircher, capable en son temps des pires folies (dériver les idéogrammes chinois des hiéroglyphes égyptiens, qu'il interprétait à tort et à travers), mais aussi les idées les plus audacieuses. Pour lui, l'écriture chinoise joue chez les Japonais, Coréens, Tonquinois et Cochinchinois un rôle équivalent à celui chez nous de l'algèbre et de l'arithmétique "laquelle est entendue par chascun, quoyque les paroles sont on se sert pour les expliquer soient différentes".
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A l'écriture égyptienne, qu'il juge "bestiale et surtout bête", lorsque Michaux, un peu bien vite, oppose une écriture chinoise qui, dès l'origine, "ne contenait déjà plus ni volupté dans la présentation du tracé, et à peine des singes", bref une graphie "toute cérébrale, maigre, et inenveloppante (envelopper: volupté)", s'il nous renseigne, de façon émouvante, sur quelque répugnance qu'il aurait pour la volupté, il se méprend du tout au tout sur la calligraphie. Quoique l'écriture égyptienne n'ait pas évolué vers le même genre d'abstraction que la chinoise, n'est elle pas, en plus d'un sens, infiniment plus abstraite puisque détachée de l'image signifiante, elle a conçu la notation phonétique, et préparé l'alphabet? La vérité, c'est que pour Michaux l'allure figurative des caractère hiéroglyphiques évoque un art dont il convient aujourd'hui de médire. Qualifier de bête et de bestiale une écriture pour cette seule raison que la canard pilet qui prend son essor, nous le reconnaissons sans hésiter dans tel signe hiéroglyphique, c'est ingénieux, mais ça ne tient pas. Tout ce que ça prouve, c'est que, selon l'analyse de Jean Capart dans ses propos sur l'art égyptien, "l'art de l'écriture n'est pas différent de l'art du dessin" à l'époque des Pharaons; "de temps en temps, sur un même tombeau, on trouve un animal représenté simultanément au naturel et comme signe d'écriture: les deux images sont identiques". Or, contrairement à l'idée de Michaux, il en va de même en Chine. Les peintre calligraphie, et le calligraphe peint: à telles enseignes que la langue courante associe la calligraphie (chou) et la peinture (houa) dans un complexe phonique et logique, chou-houa, aussi démonstratif en son ordre que l'expression par laquelle les chinois désignent les paysages; chan-chouei (montagnes-eaux).
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