Ce volume de la Pléiade commence à dater un peu, il a 60 ans. Je ne sais donc pas si l'on peut le lire encore comme une référence sachant qu'il y a peut-être des découvertes importantes entre-temps qu
i ont pu modifier les connaissances sur l'oeuvre d'
Euripide.
N'étant pas helléniste, je ne peux rien dire de la traduction de
Marie Delcourt-Curvers, mais j'ai apprécié son souci d'exactitude et de fidélité aux documents et manuscrits conservés. Elle fait le choix de ne pas combler les manques et de ne pas interpréter de manière conjecturale les passages très altérés ou obscurs. Lire dans son intégralité les
tragédies euripidiennes (à la suite de celles d'
Eschyle et
Sophocle) permet de s'accoutumer à l'organisation de ses
oeuvres majeures de notre culture, à leur rythme et leurs thèmes. Et si
Euripide ne fut pas comme les deux autres tragiques grecs un citoyen athénien activement engagé dans sa cité, son oeuvre laisse pourtant la marque d'un poète s'interrogeant sur les problèmes de son temps: les entreprises guerrières ou le statut social des femmes notamment.