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Critique de MarianneL


Un cauchemar halluciné dont on ne se réveille pas.

«Nuit après nuit, Kraus rêvait d'une femme qui avait une jambe normale et une jambe de bébé. Dans le rêve, elle se déplaçait bruyamment sur son genou adulte et sa jambe de bébé, en brandissant une hache, vacillante.»

Isolé dans une cabane dans la forêt et blessé, amputé d'une main, Kraus se cache, néanmoins certain d'être retrouvé et tué, sans savoir d'où il vient ni pourquoi il est là, sans connaître l'identité ni les motifs de ceux qui le traquent. Tout est brouillé, Kraus n'a plus ni mémoire ni certitudes, seulement le danger matérialisé par ses blessures et par ce cauchemar de cette femme à la jambe de bébé et qui porte une hache, image qui le poursuit dès qu'il ferme les yeux.

Tentant de fuir le danger et de s'éloigner de scènes de terreur, Kraus se heurte à un médecin sadique qui est à sa poursuite, à cette femme à la jambe de bébé, et retombe sans cesse dans les mêmes scènes de cauchemars, de poursuite et de crime, de mutilation et de chirurgie atroce, sans jamais savoir s'il est conscient ou pas, fou ou sain d'esprit, meurtrier ou victime, manipulé ou pas, et même vivant ou mort.

«Que se passe-t-il ? se demandait-il. Est-ce qu'ils jouaient avec lui ? Y avait-il une seule personne qui ne jouait pas avec lui ?
Que savait-il de quoi que ce soit ? de quiconque ?»

À l'instar de Kraus, on se retrouve en refermant ce court roman, déstabilisé, sans aucune certitude à notre tour, poursuivi par cette image terrifiante et grotesque de la femme à la jambe de bébé, prisonnier de ce récit en forme de cage circulaire.

C'est très fort. Il suffit d'accepter de rester dans le noir.
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