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EAN : 9782844453501
290 pages
Guy Trédaniel éditeur (15/07/2002)
4.22/5   29 notes
Résumé :
Dernier écrit important d'un iconoclaste sans passion, Chevaucher le tigre dresse une critique implacable des idoles, des structures, des théories et des illusions de notre époque de dissolution.
Le marxisme et la démocratie bourgeoise, l'existentialisme et la connaissance scientifique, le " retour à la nature " et le phénomène de la drogue, le roman et le mythe de la patrie, le jazz et la " pop music ", le mariage, la famille et l'émancipation de la femme so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chevaucher le tigre devrait représenter une lecture capitale pour les jeunes gens les plus intelligents parmi nos contemporains. Mais c'est une lecture injonctive. Or nous vivons une époque de trous du cul. Par là, je veux dire quelque chose de très précis. Chacun, en Occident, se croit autorisé par le climat libéral-libertaire à s'autoproclamer "communiste", "catholique", "évolien", etc. suivant l'humeur du jour - mais à la carte, s'il vous plaît! C'est une chose, par exemple, que les Musulmans ne comprennent pas et qui nous fait passer, à leurs yeux, pour de méprisables dégénérés. Quand on est musulman, on l'est complètement, sinon on est mauvais musulman, point final. "Je suis musulman, mais je picole"? Non, ça, c'est impossible. C'est une rupture du principe de non-contradiction. Ca n'entre pas dans l'implacable logique de la loi. Aussi quand des Musulmans entendent quelqu'un leur dire, par exemple, qu'il est catholique... mais "modéré", le sarcasme - et le dégoût - leur monte instantanément aux lèvres. Et ils ont raison. On est catholique ou on ne l'est pas. De même qu'on est communiste ou on ne l'est pas. De même qu'on est évolien ou on ne l'est pas.

Humainement, l'attitude occidentale post-soixante-huitarde des vieux gamins gâtés qui font des caprices pour harmoniser leur mesquin univers moral au meilleur marché - humainement, cette attitude est désastreuse. Parce qu'elle arrache la racine même de l'humanité: sa possibilité historique. En effet, se vouloir catholique, communiste, évolien (ou n'importe quoi, peu importe!), c'est vouloir essayer de TOUT embrasser en bloc, sans faire le mariole avec un minable "esprit critique" dont les termes sont dictés par la pensée dominante, sans chercher à l'accommoder à ses petits conforts, sans rejeter les points qui dérangent, sans sélectionner les aspects les plus compatibles avec nos vices, notre paresse, notre lâcheté... Il faut commencer par dire absolument "OUI!" à tout. C'est à la vie ensuite de se charger de démolir ce qui ne résiste pas à l'épreuve.

Si on essaye sincèrement d'être catholique, communiste, évolien, c'est une ascèse. C'est un immense effort. C'est un apprentissage du monde et de nous-mêmes à travers l'épreuve de la résistance. L'initiation et la genèse d'une aventure personnelle. Peut-on encore être catholique? En l'absence de pape, ça semble difficile. Peut-on encore être communiste? Sans Parti, c'est pédaler dans la semoule. Mais on pourra toujours être évolien. Et je sais que celui qui essaiera de "chevaucher le tigre", sincèrement, en s'oubliant, en acceptant tous les principes, comprendra à terme que l'évolisme est impossible. Mais dans l'intervalle, il aura vécu. Intensément. Et il lui restera à vie une parcelle du génie d'Evola. Un génie non frelaté. Et ceci, c'est tout ce qui compte.
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Ce livre, bien que sujet à débats, fait partie à mon sens des inclassables de part la singularité des positions prises et des critiques faites par l'auteur.
En tout état de cause, il reflète la puissance intellectuelle phénoménale de Julius Evola compte tenu des concepts philosophiques maîtrisés et de ses connaissances tant sur la société contemporaine qu'il attaque frontalement que sur les sociétés traditionnelles dont il tire le contenu métaphysique.
Julius Evola dépeint ici le portrait d'un aristocrate cherchant un chemin absolu à donner à sa vie et dont les doctrines, purement internes et indestructibles tirées de la Tradition, l'amèneront à son accomplissement en tant qu'homme différencié.
Il porte donc une critique très dure et poussée mais néanmoins extrêmement cohérente du monde moderne sur différents domaines fondamentaux : la musique, la science, l'existence, la religiosité, l'individu... de part ces constats, il dresse la posture que doit adopter l'homme « qu'il a en vue » afin qu'il puisse, par une inversion de polarité, transformer l'aspect négatif que lui offre le monde contemporain en un aspect positif à travers une ascèse particulière.
Je conseille donc cet ouvrage de métaphysique à toute personne qui souhaite être portée par un point de vue omniscient, suprarationnel, en dehors du temps et dont la lecture l'amènera à se questionner très sérieusement sur la marche du monde et le sens de sa vie. Attention toute fois si vous mettez en pratique la philosophie d'Evola car je pense, à mon humble avis, que cela modifie à tel point l'être à travers un néantissement ontologique que des crises existentielles apparaîtront et que les résultats de ces processus ne seront pas forcément de meilleure augure.
À lire sans retenue, à appliquer avec grande prudence.
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L'Occident est à l'avant-garde de ce que plusieurs traditions considèrent comme la fin d'un Age de fer (ou Kali-yuga), c'est à dire d'un déclin continu et accéléré qui touche toute d'humanité historique.Privé de tradition constituée, l'homme occidental soucieux de réveil spirituel doit rechercher ici et maintenant le transcendant à la racine de son être et peut pour se faire positiver en les transmutant sur certaines tendances dissolutrices et dépersonnalisantes de la société moderne qui l'entoure et qui en sont des contre-façons parodiques (fonctionnalisme en architecture, rationalisme en économie, algébrisation de la nature dans les sciences physiques, primitivisme en matière d'art musicale, de sexualité...).Critique intéressante de Nietzsche, de l'existencialisme, de la phénoménologie, de la science et de l'art modernes ainsi que des moeurs.
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chef d'oeuvre
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Au lieu des unités traditionnelles — des corps particuliers, des ordres, des castes ou classes fonctionnelles, des corporations — articulations auxquelles chacun se sentait lié en fonction d’un principe supra-individuel qui informait sa vie entière en lui donnant un sens et une orientation spécifique, on a aujourd’hui des associations exclusivement dominées par les intérêts matériels des individus qui ne s’unissent que sur cette base : syndicats, organisations professionnelles, partis. L’état informe des peuples, devenus de simples masses, est tel qu’il n’y a pas d’ordre possible qui n’ait un caractère nécessairement centralisateur et coercitif. Et les inévitables structures centralisatrices hypertrophiques des États modernes, multipliant les interventions et les restrictions, alors même que l’on proclame les libertés démocratiques, si elles empêchent un désordre complet, tendent, en revanche, à détruire ce qui peut subsister de liens et d’unité organiques; la limite de ce nivellement social est atteinte avec les formes ouvertement totalitaires.

D’autre part, l’absurdité propre au système de la vie moderne est crûment mise en évidence dans les aspects économiques, qui la déterminent désormais d’une manière absolue et régressive. D’un côté, on est décidément passé d’une économie du nécessaire à une économie du superflu, dont une des causes est la surproduction et le progrès de la technique industrielle. Mais, pour que les produits fabriqués puissent s’écouler, la sur­production exige que l’on alimente ou suscite dans les masses un maximum de besoins : besoins auxquels correspond, à mesure qu’ils deviennent habituels et « normaux », un conditionnement croissant de l’individu. Le premier facteur, ici, c’est donc la nature même du processus productif qui, dissocié, s’est emballé et a presque débordé l’homme moderne comme un « géant déchaîné » incapable de s’arrêter, et justifiant la formule : Fiat productif, pereat homo! (Werner Sombart). Et si, dans le régime capitaliste, les facteurs qui agissent dans ce sens sont non seulement la recherche cupide des profits et des dividendes, mais aussi la nécessité objective de réinvestir les capitaux pour empêcher qu’un engorgement ne paralyse tout le système, une autre cause, plus générale, de l’augmentation insensée de la production dans le sens d’une économie du superflu, réside dans la nécessité d’employer la main-d’œuvre pour lutter contre le chômage : si bien que le principe de la surproduction et de l’industrialisation à outrance, de nécessité interne du capitalisme privé, est devenu, dans beaucoup d’États, une directive précise de la politique sociale planifiée. Ainsi se referme un cercle vicieux, dans un sens opposé à celui d’un système équilibré, de processus bien contenus entre des limites rationnelles. (pp. 219-221)
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Là où le sexe est mis en relief, il est naturel que la femme, sa dispensatrice et son objet, prenne le pas, et c'est ce que l'on constate, à bien des égards, aujourd'hui : à cette sorte de "démonie", d'intoxication sexuelle chtonique qui est le propre de l'époque actuelle et se manifeste de mille façons dans la vie publique et dans les moeurs, répond une gynocratie virtuelle, une tendance, sexuellement orientée, à la prééminence de la femme, prééminence qui, à son tour, est en relation directe avec l'involution matérialiste et utilitaire du sexe masculin ; il en résulte que le phénomène est surtout manifeste dans les pays où, comme aux Etats-Unis, cette involution est particulièrement poussée, grâce au "progrès". Ayant, à maintes reprises, traité de cette question, nous ne nous y arrêterons pas ici et nous bornerons à signaler le caractère collectif et, en un certain sens, abstrait, de l'érotisme et du genre de fascination qui se concentre aujourd'hui sur les idoles féminines les plus récentes, dans une atmosphère alimentée par mille moyens : cinéma, revues illustrées, télévision, spectacles, concours de beauté et ainsi de suite. Ici la personne réelle de la femme est souvent une sorte de support presque entièrement dépourvu d'âme, un centre de cristallisation de cette atmosphère de sexualité diffuse, si bien que la plupart des étoiles aux traits fascinants, "vamps" et femmes "fatales", ont, en pratique, en tant que personnes, des qualités sexuelles fort quelconques, leur fond existentiel étant plus ou moins celui de filles ordinaires et de mères de famille dévoyées. Quelqu'un s'est fort justement servi, à ce propos, de l'image des méduses, aux magnifiques couleurs irrisées, qui se réduisent à une masse gélatineuse et s'évaporent, si on les met au soleil, hors de l'eau. L'eau correspondrait ici à l'atmosphère de sexualité difuse et collective. [ C'est la contrepartie, chez la femme, de la virilité très primitive des nombreux hommes qui se distinguent aujourd'hui par leur force et leur masculinité purement athlétique ou sportive, comme des "durs", des "mecs", etc...]
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La science moderne tout entière n’a pas la moindre valeur de connaissance; elle se fonde même sur une renonciation formelle à la connaissance au sens vrai du terme. La force motrice et organisatrice de la science moderne ne découle pas, en effet, de l’idéal de la connaissance, mais exclusivement de l’exigence pratique, on pourrait même dire de la volonté de puissance appliquée aux choses, à la nature. Qu’on nous comprenne bien : nous ne parlons pas ici des applications techniques et industrielles, bien qu’il soit évident que la science leur doive principalement son prestige aux yeux des masses, parce que l’on y voit une sorte de preuve péremptoire de sa validité. Il s’agit, au contraire, de la nature même des procédés scientifiques dans la phase qui précède les applications techniques, la phase dite de « recherche pure ». En effet, la notion même de « vérité » au sens traditionnel est étrangère à la science moderne; celle-ci s’intéresse uniquement à des hypothèses et à des formules permettant de prévoir avec le plus d’exactitude possible les cours des phénomènes, et de les ramener à une certaine unité. Et comme il n’est pas question de « vérité », comme il s’agit moins de voir que de « toucher », la notion de certitude dans la science moderne se réduit à celle de la « plus grande probabilité » : que toutes les certitudes scientifiques aient un caractère exclusivement « statistique », les hommes de science le reconnaissent ouvertement, et dans la toute dernière physique des particules, plus catégoriquement que jamais, le système de la science n’est qu’un filet qui se resserre toujours plus autour d’un quid qui, en soi, reste incompréhensible, à seule fin de pouvoir le maîtriser en vue de buts pratiques.

Ces buts pratiques — répétons-le — ne concernent que dans un second temps les applications techniques; ils servent de critère dans le domaine même qui devrait être celui de la connaissance pure, en ce sens que, même ici, la tendance fondamentale est de schématiser, d’ordonner la matière des phénomènes de la façon la plus simple et la plus maniable. Comme on l’a justement remarqué, une méthode s’est formée à partir de la formule simplex sigillum veri, qui confond la vérité (ou la connaissance) avec ce qui ne satisfait qu’un besoin pratique, exclusivement humain, de l’intellect. En dernière analyse, l’impulsion de connaître s’est transformée en une impulsion de dominer, et c’est un savant, B. Russell, qui a reconnu que la science, de moyen de connaître le monde, est devenue un simple moyen de changer le monde. (pp. 161-162)
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Dans la femme vraie — typique, absolue — on reconnaissait en effet la présence de quelque chose de spirituellement dangereux, d’une force fascinante, en même temps que dissolvante; ceci explique l’attitude et les préceptes de cette ascèse particulière qui repoussait le sexe et la femme comme pour couper court au danger. L’homme qui n’a choisi ni la voie du renoncement au monde, ni celle d’un détachement impassible dans le monde, peut affronter le danger et, ici encore, extraire du toxique un aliment de vie, s’il use du sexe sans en devenir l’esclave et s’il sait en activer les dimensions profondes élémentaires et en un certain sens trans-biologiques.

Comme nous l’avons dit, ces possibilités sont exceptionnelles dans le monde actuel et ne peuvent se présenter que par suite d’un heureux hasard, en raison de ce quelles présupposent, et en raison aussi des circonstances absolument défavorables résultant de l’« émoussement » qui caractérise souvent la femme telle que l’a façonnée, en général, la civilisation actuelle. Il n’est pas facile, en effet, de s’imaginer une « femme absolue » sous les traits d’une fille « évoluée », plus ou moins américanisée. D’une manière plus générale, il n’est pas très facile non plus d’imaginer la coexistence des qualités requises, chez la femme, telles que nous les avons indiquées plus haut, avec celles qu’exigent des rapports qui, comme nous le disions, devraient aussi être « modernes », c’est-à-dire libres, clairs et indépendants. Il faudrait pour cela une formation toute spéciale de la femme, formation paradoxale, car en un certain sens elle devrait reproduire la structure « duelle » du type masculin différencié : ce qui, malgré certaines apparences, est bien loin de correspondre à l’orientation que prend généralement la vie de la femme moderne.

En réalité, l’entrée de la femme à égalité de droits, dans la vie pratique moderne, sa liberté nouvelle, le fait qu’elle côtoie les hommes dans les rues, dans les bureaux, dans la vie professionnelle, dans les usines, sur les terrains de sport et jusque dans la vie politique et dans l’armée, font partie de ces phénomènes de dissolution de l’époque dont il est difficile, dans la plupart des cas, de voir la contrepartie positive. Essentiellement, ce qui se manifeste dans tout ceci, c’est le renoncement de la femme à son droit d’être femme. La promiscuité des sexes dans la vie moderne ne peut que « décharger », dans une plus ou moins grande mesure, la femme de la force dont elle était porteuse, ne peut que conduire à des rapports, plus libres certes, mais primitifs, entravés par tous les facteurs et les intérêts pratiques qui dominent la vie moderne. Ainsi, les processus en cours dans la société actuelle, avec la nouvelle situation de la femme, s’ils peuvent être favorables à l’une des deux exigences que nous avons relevées — celle qui a trait à des rapports plus clairs, libres et essentiels, au-delà du moralisme comme des déliquescences du sentimentalisme et de l’« idéalisme » bourgeois — ne sauraient qu’être contraires à la seconde exigence, relative à l’activation des forces plus profondes qui définissent la femme absolue. (pp. 252-253)
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Il y a pourtant quelques hommes qui restent, pour ainsi dire, debout parmi les ruines, au milieu de cette dissolution, et qui, plus ou moins consciemment, appartiennent à cet autre monde. Une petite troupe semble disposée à se battre encore sur des positions perdues. Quand elle ne fléchit pas, quand elle ne s’abaisse pas à des compromis en se laissant séduire par ce qui pourrait lui assurer quelques succès, son témoignage est valable. D’autres, au contraire, s’isolent complètement, ce qui exige toutefois des dispositions intérieures et aussi des conditions matérielles privilégiées qui se font chaque jour plus rares. C’est, en tout cas, la seconde des solutions possibles. Il faut mentionner enfin les très rares esprits qui, dans le domaine intellectuel, peuvent encore affirmer les valeurs « traditionnelles » indépendamment de tout but immédiat, afin de développer une « action de présence », action certainement utile pour empêcher que la conjoncture actuelle n’entraîne une fermeture complète de l’horizon, non seulement sur le plan matériel, mais aussi sur le plan des idées, et ne permette plus de distinguer d’autre échelle de valeurs que celle qui lui est propre. Grâce à ces hommes, des distances peuvent être maintenues : d’autres dimensions possibles, d’autres significations de la vie peuvent être indiquées à celui qui est capable de se détourner, de ne pas fixer seulement son regard sur les choses présentes et proches.
Mais ceci ne résout pas le problème d’ordre personnel et pratique qui se pose, non à ceux qui ont la possibilité de s’isoler matériellement, mais à ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas couper les ponts avec la vie actuelle et qui ont de ce fait à résoudre le problème du comportement à adopter dans l’existence, ne serait-ce que sur le plan des réactions et des relations humaines les plus élémentaires.
C’est précisément ce type d’hommes que l’on a en vue dans cet ouvrage.
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Vidéo de Julius Evola
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
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Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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