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EAN : 9783775735902
303 pages
Hatje Cantz Verlag (25/02/2013)
4.6/5   10 notes
Résumé :
"Le romantisme est une grâce, céleste ou infernale, à qui nous devons des stigmates éternels." Charles Baudelaire, Salon de 1859.

"Croyez-vous aux fantômes ? – Non, mais j'en ai peur." Ainsi répondait Madame Du Deffand à son ami Horace Walpole, auteur du premier roman noir, Le Château d'Otrante. Ce mot d'esprit si "libertin", où l'incroyance se mêle à la superstition, l'effroi au plaisir, la distance ironique à la libération des sens, peut être le sés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Le cauchemar » de Heinrich Füssli, oeuvre picturale emblématique du courant « romantisme noir » eu une reconnaissance inédite et sulfureuse dans l'Angleterre des années 1780. Quoi de plus troublant, un tantinet malsain, teinté d'une sexualité sourde que la représentation de cette jeune femme alanguie, pâmée – morte ? - sur son lit. Un gnome-démon assis sur elle comme sur un vulgaire objet nous regarde; une tête de cheval un peu folle aux yeux révulsés, figure un peu grotesque et un peu bizarre jaillit d'une tenture. Freud en possédait une reproduction dans son cabinet de travail, on se demande bien pourquoi... Oui, nous sommes bien dans l'exposition sur le romantisme noir, « l'ange du bizarre » titre d'une nouvelle de ce cher Edgar Allan Poe. L'étrange, l'absurde, le fantastique, le sexe, la mort, la violence, l'explosion des barrières mentales, l'exploitation des mythes et superstitions de tous genres. L'imaginaire s'enflamme. Heinrich Füssli, peintre suisse immigré en Angleterre et Goya à la même époque font naître sous leurs pinceaux des oeuvres sombres et oniriques. Des fantasmagories de l'âme. Ce sont les précurseurs.
Ces trois femmes de profil qui pointent leurs doigts vers un hors champs invisible, que voient-elles ? Qui maudissent-elles ? Ce sont « les trois sorcières « de Füssli inspirées de Macbeth.
Et chez Goya, cette eau-forte connue « Le songe de la raison engendre des monstres » résume bien l'état d'esprit de l'artiste. Pour lui les sorcières, monstres et autres sont des illustrations, ce qui le taraude, lui fait peur, le questionne, c'est l'esprit humain. 
Mario Praz publie en 1930 « La Chair, la Mort et le Diable dans la littérature romantique » en sous-titre « le romantisme noir ». Ce n'est pas une école, plutôt un état d'esprit. L'inconscient, les pulsions, l'imaginaire sans censure, la réaction a une pensée trop bien ordonnée, l'interrogation de l'homme face à lui-même, à la nature, la perception mortifère de la vie. Aussi bien en littérature qu'en peinture il regroupe des artistes d'époques, de pays et de mouvances différentes (romantisme, symbolisme, surréalisme) mais on peut constater que tous les arts ont "leur romantisme noir" ; Shakespeare, Milton, Dante, Goethe, Poe, Huysmans (inspirateurs et inspirés) ont leur soleil noir. « affreux soleil noir d'où rayonne la nuit » comme l'écrivait Victor Hugo. Celui-ci est présent à l'exposition par une série de dessins à l'encre appelés « les encres mystiques » de Victor Hugo.
Je dois avouer que je tenais à voir tout particulièrement un tableau «  le Grand Dragon rouge et la Femme vêtue de soleil » de William Blake, aquarelle et mine de petit format faisant partie d'une tétralogie s'inspirant d'un épisode de « l'Apocalypse ». Blake que ses contemporains qualifiaient de « fou » était aussi poète. Ce tableau étrange et halluciné a un aspect intemporel.
Allant de Fussli, en passant par Gustave Moreau, Delacroix, Géricault et cheminant par Dali, Magritte, Ernst, cette exposition foisonnante de peintres très connus et méconnus est une plongée dans un imaginaire artistique somptueux et débridé.
Les peintres allemands apportent leur vision de la nature source de mystère, d'angoisse, de dangers invisibles. Les grandes forêts, les gouffres, les paysages désolés ou chaotiques noyés dans les brumes, les mers tellement calmes qu'elles en deviennent inquiétantes. le paysage est tragique et grandiose. Caspar David Friedrich est le plus représentatif. Murnau s'en inspirera dans son cinéma.
Il y a aussi ce grand tableau de Bougereau : Dante et Virgile aux Enfers. Peu réputé pour aborder ce genre c'est comme s'il avait succombé. Cette scène violente, vampirique de combat entre deux damnés dans le huitième cercle de l'Enfer est une pulsion sortie de l'esprit très académique d'Adophe Bougereau.
Je ne peux que terminer cette petite approche de l'exposition, par un tableau de Théodore Géricault, petit tableau peint bien avant « Le radeau de la Méduse » et qui s'intitule « Scène de déluge », magnifique de profondeur et de noirceur. le combat de l'ombre et de la lumière y est rendu dans une dimension, comme toujours chez Géricault réaliste, dramatique et lyrique.

“If the doors of perception were cleansed everything would appear to man as it is, infinite.” - William Blake
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Une des plus belles expos vu à Orsay. Une ambiance, des oeuvres magnifiques, terribles, cauchemardesques.
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