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EAN : 9782864248750
160 pages
Editions Métailié (07/06/2012)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Après sa découverte de l’Amérique, Christophe Colomb doit rentrer en Espagne. Il laisse trente neuf hommes sur l’île d’Hispaniola, censés être les missionnaires de la chrétienté et bâtir la Ville de la Navidad.
Domingo Pérez, un des compagnons tonneliers, écrit pour son frère l’insertion des “Barbares” dans l’île. Ils découvrent l’or mais aussi la beauté des Indiens, surtout des femmes. Domingo est ébloui par une jeune fille, Nagala. Mais lorsque la cupidité ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Belle découverte d'un auteur! J'ai aimé l'écriture fluide de ce roman captivant qui nous fait revivre une épopée dans les grandes Caraïbes à la fin du 15 ème siècle, avec des marins de Christophe Colomb. Un beau livre historique d'aventure, bien documenté, très agréable à lire. Un livre de qualité servi par une plume alerte. Bon roman.
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Lettre du bout du monde est un récit historique. Une plongée dans le monde brutal de la conquête du Nouveau Monde.






Après sa découverte de l'Amérique, Christophe Colomb doit rentrer en Espagne. Il laisse une quarantaine d'hommes sur l'île d'Hispagnola. Leur mission ? Devenir les missionnaires de la chrétienté et surtout bâtir une ville, celle de la Navidad. Dans cette livre, basé sur des faits historiques, dont le style est tantôt relevé, tantôt grave et lyrique, José Manuel Fajardo brosse les grandeurs, rares celles-là et les petitesses, nombreuses, de cette communauté. L'histoire donc est celle des "barbares" que Domingo Pérez écrit à son frère, resté au pays, dans une longue lettre.

"Maintenant je sais, mon cher frère, que mon destin était écrit et qu'il ne conduit pas au paradis", confie Domingo compagnon tonnelier. Plus loin, il écrit encore sur leur arrivée : "Nous avons des vivres en abondance, du biscuit pour un an et du vin à volonté. Nous disposons d'un arsenal fourni et même du canot de la nef enlisée qui a été sauvé du naufrage et peut encore nous rendre des services. Mais mon cher frère, tout cela ne saurait dissiper la solitude qui nous entoure et semble isoler chacun de son prochain. Nous échangeons peu de mots et beaucoup de regards : mauvaise farine, car si l'excès de paroles a coutume de lâcher la bride aux idées sottes et aux malentendus, le silence nourrit les rancoeurs et les pensées noires, ce qui est pire".

Il va bien sûr relater une série de mésaventures et infortunes vécues par les chrétiens ou "barbares", restés sur l'île d'Hispagnola.

En l'espèce, cette communauté constituée au pied levé découvre des Indiens pacifiques, crédules, accueillants, aimables, curieux et surtout confiants en ces chrétiens venus d'ailleurs. "Devant nos yeux s'étale le spectacle le plus fantastique que tu puisses imaginer" (…) Leur femmes "ont la peau d'une fraîcheur jamais vue, quel que soit leur âge, elles ont de grands yeux sombres, le sourire facile. Et tant de grâce dans leur démarche qu'on croirait qu'elles dansent."

Seulement, tout est gâché par la cupidité de ces hommes. La découverte de l'or va semer la division entre eux. C'est la folie de l'or qui va sonner le glas de la compagnie. A partir de là, la recherche de cette matière précieuse guide leur pas. Au détriment des peuples indigènes qui en feront les frais. Les chrétiens pourchassent, tuent les autochtones et capturent leurs femmes.

Le dénouement est cruel pour ces chrétiens, mais leur cruauté aura été sans limite.

Pour tisser la trame de ce roman historique, José Manuel Fajardo, historien de formation, né en 1957 à Grenade, a mêlé faits historiques, personnages qui auraient existé à certains, fictifs. Lettre du bout du monde revient, dans la tradition des épopées du XVIe siècle sur le sort tragique des premiers Espagnols arrivés sur le Nouveau Monde. Et dans cette quête de se rapprocher au plus près de la réalité de l'époque, le romancier a échappé aux artifices ronflants et pompeux pour faire un livre profond et tout en sensibilité.

Mais au-delà de l'histoire en elle-même, Lettre du bout du monde est une réflexion sur les dérives du pouvoir, la puissance, l'altérité et la lâcheté des hommes devant l'argent et l'adversité. Car en définitive, qui sont les "barbares" ? Les conquérants ou les indigènes ?

Dans une préface lumineuse, Luis Sepulveda écrit : "Voici un livre inoubliable, car il est très difficile d'échapper au frisson que nous apporte la lecture du dénouement tragique du premier acte de liberté assumé par un personnage qui devient aussitôt le symbole d'un doute terrible qui n'a toujours pas été dissipé : comment déterminer une fois pour toutes la signification de l'arrivée des Européens dans le Nouveau Monde ?"

Lettre du bout du monde est un livre d'une conversation muette qui décrit la cupidité des hommes. Il offre un savoureux moment littéraire. .
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"Le désir de l'or est une liqueur plus puissante que la plus âpre des eaux-de-vie, et son ivresse égare les sens dans son brouillard doré."

1492 : Christophe Colomb débarque sur l'île d'Hispaniola, et plus rien n'est comme avant...
Il repart en Espagne, laissant sur place une quarantaine de ses hommes, chargés de bâtir la ville de la Navidad, en gros un fortin et quelques cabanes. Les relations avec les indiens accueillants et pacifiques sont sans problèmes, mais les espagnols sont fortement intéressés par l'or qu'ils pensent exister quelque part sur l'île. La soif de l'or crée des dissensions entre eux, un groupe d'hommes dont fait partie Domingo Perez, le narrateur de cette longue lettre (à son frère, mais lui parviendra-t'elle un jour?) s'enfuit et parcourt côte et forêt touffues à la recherche d'une problématique mine d'or.

Au fil du temps les Espagnols, obnubilés par leur désir de l'or, maltraitent les indiens qui pourtant les aident et les accueillent, et c'est le début de la fin d'un âge de cohabitation sereine. Domingo reste en retrait, attiré par une jolie indienne et le mode de vie des indiens.

Un très beau texte, court, qui narre dans une langue souple et belle le choc de deux civilisations et un grand ratage. Un roman d'aventures, aussi, qui court vers une conclusion implacable. Comment mieux comprendre ce qui s'est passé juste après la découverte de l'Amérique. Pas vraiment à mettre au crédit des européens.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La période de la découverte du nouveau monde, la confrontation des chrétiens et des indiens, la rencontre des deux civilisations, est un mythe. José Manuel Fajardo met une pierre intéressante à l'édifice. Il imagine les aventures, et le destin tragique des hommes que Christophe Colomb laissa sur l'île d'Hispaniola entre ses deux premiers voyages. Pour cela il fait écrire, à un narrateur, Domingo Perez, " Les lettres du bout du monde " destinées à son frère et qui seront découvertes en 1511 par un officier espagnol. Il part de faits et de personnages de la réalité, qu'ils mêlent à la fiction pour donner un roman captivant. Il relate la cupidité, matérialisée par la soif de l'or, des européens. Il montre la difficulté de communiquer, la soumission rapide de certains groupes d'indiens, et la rébellion des autres. Il confronte la religion Chrétienne et les croyances indiennes, il évoque la fascination des européens pour la nudité, notamment celle des femmes, les excès que cela a entraînés. Il utilise son narrateur pour prouver que certains conquistadores se sont rapidement démarqués des autres, ont refusés les exactions commises sur les populations indigènes, et ont été tentés par l'adoption de leurs conditions de vie. En quelques sortes, il rachète un peu l'image que l'on peut avoir des " conquérants du bout du monde ". Dans la préface, Luis Sépulvéda écrit que le livre lui rappelle Jorge Luis Borges, personnellement, il me rappelle la très belle pièce de Jean Claude Carrière : " La Contreverse de Valladolid ".
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Christophe Colomb, après sa découverte de l'Amérique, rentre en Espagne laissant sur les terres du Nouveau Monde 39 de ses hommes. Ces hommes vont être chargés de construire la ville de la Navidad et de répandre la foi chrétienne dans cette nouvelle contrée.
Domingo Perez, dans cette lettre, raconte à son frère, sa rencontre avec les Indiens, son amour pour l'une d'entre eux, mais aussi la recherche de l'or.
Dans Lettre du bout du monde, Fajardo nous livre un récit d'aventure relatant avec brio le début de la colonisation de l'Amérique par les Européens.
Livre lu dans le cadre de l'Opération Masse Critique du mois de mai 2012. Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour cette jolie découverte.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tu sais, mon frère, que je ne suis pas partisan des violences, bien que je ne refuse pas le combat s'il est nécessaire. La vie en mer m'a enseigné que la force est souvent aussi indispensable que l'intelligence, mais je n'ai jamais aimé le spectacle des pendaisons et des bûchers d'hérétiques, car, tout pécheur qu'il soit, l'accusé est sans défense et je ne vois aucun honneur à torturer qui ne peut se défendre. Bien au contraire, je trouve que c'est commettre une vilénie indigne d'hommes de bien, et outrager si fort la bonté de Dieu et les enseignements chrétiens que je ne comprends pas pourquoi notre Sainte-Eglise peut y recourir, si ce n'est parce que en fin de compte nos prélats sont aussi des hommes, et donc des pécheurs.
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L'eau était tiède et pure, et d'une telle transparence qu'elle était parfois verte, parfois jaune, selon les variations des fonds. Je vis près de moi un Indien qui, après avoir déposé le poisson capturé dans son canoé, se disposait à replonger. J'en fis autant et tu ne peux imaginer ce que virent mes yeux. Sous les vagues régnait une lumière douce sillonnée par des poissons de toutes formes et de toutes couleurs. Petits et plats, rouges et argentés, à rayures jaunes sur tout le corps, à taches blanches sur écailles noires, la bouche allongée comme une trompette, ronds comme des melons et hérissés de piquants, longs comme des dagues, de la taille des sardines ou de celle des morues, mais tous étranges dans leurs formes comme dans leurs manières.
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Je me demande sur quelle terre nous sommes arrivés, mais je suis certain que c'est la plus perdue des possessions du Grand Khan, car la langue de ces Indiens est complètement inconnue et, en dépit des bons offices de notre traducteur, Luis de Torres, aucun d'eux n'entend l'arabe, le chaldéen ou l'hébreu, qui sont pourtant des langues orientales.
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Les bateaux sont partis hier. La nef de l'amiral a été la dernière à quitter la plage, au point du jour, et les deux caravelles ont hissé les voiles et se sont éloignées dans le temps de retourner trois fois l'ampoulette. Je crois les voir encore, ancrées dans la baie à moins d'une brasse du tas de de bois que nous récupérons sur l'épave de la Santa Maria et que nous transportons depuis des jours de la Santa Maria jusqu'à l'éminence où nous sommes en train de construire la palissade d'un fortin.
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Le désir de l'or est une liqueur plus puissante que la plus âpre des eaux-de-vie, et son ivresse égare les sens dans son brouillard doré
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Video de José Manuel Fajardo (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Manuel Fajardo
José Manuel Fagardo & José Ovejero
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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