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Victor France (Traducteur)
EAN : 9782070723355
637 pages
Gallimard (03/06/1992)
4.16/5   19 notes
Résumé :
Au fond, qu'est-ce que la guerre, sinon le seul événement qui oblige l'homme à regarder en face l'unique certitude : sa mort l'attend à chaque instant. Le seul événement qui révèle les sentiments profonds, exacerbe les attitudes les plus extrêmes : la violence, la vengeance, la lâcheté, le désespoir, mais aussi le courage, le dévouement, l'abnégation, l'espérance... Véritable petite Iliade des temps modernes sur fond de Liban déchiré par une guerre qui symbolise et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans un roman de guerre publié en 1990, Oriana Fallaci raconte le départ en catastrophe des militaires italiens envoyés par l'ONU au Liban lors de la guerre civile. Plus que de religion, le titre fait référence au destin, celui qui fait qu'un obus tombe là-bas et non à tel autre endroit.

L'auteur sait très bien de quoi elle parle : correspondante de guerre au Vietnam, Liban, Hongrie, Koweït (entre autre), elle a côtoyé la mort de près. Ce qu'elle décrit ce n'est donc pas du flanc.

Dans ce texte au titre provocateur, bourré d'énergie, de fureur, d'humanité et d'ironie, Oriana Fallaci a mis toute sa détestation de la guerre et son amour pour ses victimes et la vie.

Inspiré d'un évènement dramatique survenu en 1983 au Liban, l'attentat du Drakkar, l'auteur plonge le lecteur dans les affres du contingent italien de la Force Multinationale d'interposition. Avec une centaine de personnages, se déploie sous nos yeux une fresque haute en couleur : la perpétuation de luttes fratricides, ici sous couvert de religions.

Le récit est précis, s'attachant à décrire chaque personnage avec une obsession du détail. La ville est une forme de Babel, un concentré d'histoires, de l'Histoire, d'hommes et de femmes, d'amour et de violence. Dans ce texte la ville a moins d'importance que les chars et les chiens qui se disputent la rue.

Résolument pessimiste, Oriana Fallaci ne met pas ses idées sous un mouchoir. Dans son livre, les lignes de fractures religieuses ne sont que des prétextes politiques. Elles permettent aux "infâmes" de mener des rackets, corrompre, détruire un pays pour mieux en contrôler les règles et au final s'enrichir.

Reporter prolifique, ayant écrit au Corriere della Sera, Le Nouvel Observateur, der Stern, Life, Look, New York Times Magazine, le Washington Post, The New Republic, elle n'économise pas ses coups.

Ses phrases sont répétitives à dessein, elles vous bercent puis vous déchire le coeur. Les mots d'Origan Fallaci sont comme des balles tirées à bout portant. le texte est violent, il vous malmène, vous essore, vous noie. C'est aussi qu'il y a tant de mots à employer pour décrire ce chaudron qu'elle n'en veut oublier aucun. Indubitablement il y a du Tom Wolfe dans ce texte de près d'un millier de pages.

Thomas Sandorf

Oriana Fallaci, Inchallah, traduit de l'italien par Victor France, Gallimard (Folio, 3 juin 1994), 872 pages, 14,88€
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Etant libanais, j'ai été curieux de lire ce livre, surtout que l'auteure est connue pour sa forte personnalité et ses opinions qu'elle ne formule pas à demi-mot.
600 pages, mais qui se lisent avec plaisir. Il y a trop de personnages, mais on finit par ressentir une sympathie pour chacun de ces soldats italiens, se débrouillant dans un Liban qui brûle. Fallaci montre une connaisssance impressionnante du milieu libanais et de Beyrouth, et son style est toujours énergique et défiant. Angelo, la belle libanaise mystérieuse, les soeurs du couvent, la poupée gonflable, tant de personnages et d'histoire qui fraient leur chemin dans ce livre qui, si je l'ai bien compris, parle de l'absurditė de la situation individuelle de personnes qui, volontairement ou involontairement, se trouvent dans une situation qu'ils ne,peuvent que subir.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il lécha une larme qui coulait sur ses lèvres. On l'avait envoyé à la campagne passer les vacances avec ses grands-parents et son cousin Beppe, et c'était un suffocant après-midi d'août. Un de ces après-midi où l'on est liquéfié par la sueur et le sommeil. Le grand-père et la grand-mère dormaient, outre leurs ronflements on n'entendait que le crissement des cigales, et lui se trouvait sur la terrasse avec Beppe qui cherchait un filet de brise. Mais la brise ne venait pas et Beppe avait dit: "Allons prendre une douche, Martino." Ils étaient allés dans la salle de bains, ils avaient pris une douche et...C'était un joli garçon, Beppe. Il avait un corps lisse et doré par le soleil, les fesses rondes, les yeux malicieux, et il le regardait comme les femmes regardent les hommes. Il lui avait caressé une joue. Après la joue, une épaule. Puis le ventre. Rien de plus. Mais la nuit, ils avaient dormi dans le même lit, et ce qui devait arriver était arrivé. La nuit suivante, aussi. Et chaque nuit, nuit après nuit. Comment aurait-il su que s'était un pêché? Il n'avait que treize ans, personne ne lui avait jamais dit que ce drôle de cylindre de chair avec lequel on fait pipi servait aussi à cela: d'après le curé, le pêché c'était de ne pas aller à la messe ou de boire son café au lait avant la communion.
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La mort d’un amour est comme la mort d’une personne bien-aimée. Elle laisse le même chagrin, le même vide, le même refus de se résigner à ce vide. Même si on l’a attendue, causée, voulue par autodéfense ou bon sens ou besoin de liberté, lorsqu’elle arrive on se sent invalide. Mutilé. Il nous semble être resté avec un seul œil, une seule oreille, un seul bras, une seule jambe, un seul poumon, un demi-cerveau, et nous ne faisons rien d’autre qu’invoquer la moitié perdue de nous-mêmes : celui ou celle avec qui on se sentait entier.
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Cent ans plus tôt Ludwig Boltzmann, un physicien autrichien qui en introduisant dans la thermodynamique les méthodes de la statistique avait réussi à traduire en termes mathématiques le concept d’entropie c’est-à-dire de chaos, l’avait bien dit. Le chaos, avait-il dit, est la tendance inéluctable et irréversible de toute les choses : de l’atome à la molécule, des planètes aux galaxies, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Son but est exclusivement destructeur et gare à qui le combat pour mettre de l’ordre dans le désordre, donner un sens à ce qui n’en a pas : au lieu de diminuer ou de s’affaiblir, il augmente. Parce qu’il absorbe l’énergie qu’on dépense dans l’effort de combattre : l’énergie de la vie. Il la mange, il se sert d’elle pour arriver plus vite au stade final qui est la destruction ou plutôt l’autodestruction complète de l’Univers. Et il gagne toujours. Toujours. Elle tenait en une équation de cinq lettres, l’atroce sentence : S = K ln W. Entropie égale à la constante (de Boltzmann) multipliée par le logarithme naturel des probabilités de distribution. (…) celle-là était la formule de la mort ! Car elle soutenait que la Vie est l’instrument de la Mort, l’aliment de la Mort…
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Tu sais que le roman m’a toujours séduit parce que c’est un récipient dans lequel on peut verser en même temps de la réalité et de la fantaisie, de la dialectique et de la poésie, des idées et des sentiments. Tu sais qu’il me séduit parce que la combinaison de tous ces éléments permet d’obtenir une vérité plus vraie que la vérité vraie. Une vérité réinventée parce que la combinaison de tous ces éléments permet d’obtenir une vérité plus vraie que la vérité vraie. Une vérité réinventée, devenue universelle, à laquelle chacun s’identifie et dans laquelle chacun s’identifie et dans laquelle chacun se reconnaît.
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Qui a dit qu'être beau veut dire avoir de jolis traits? Parfois être beau signifie avoir de l'esprit, de l'élégance, de la dignité.
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Vidéo de Oriana Fallaci
Bande annonce du film Oriana Fallaci (2015), Biopic sur la célèbre reporter de guerre et essayiste italienne
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature italienne, roumaine et rhéto-romane>Romans, contes, nouvelles (653)
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