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EAN : 9782207112410
352 pages
Denoël (05/11/2015)
3.61/5   27 notes
Résumé :
Le quotidien d’un morphinomane. Un alcoolique cherche à se faire emprisonner pour arriver enfin à se désintoxiquer. Une paysanne au mari jaloux perd son alliance pendant la récolte des pommes de terre. Un cambrioleur rêve de retourner en prison où la vie est, finalement, si tranquille. Un mendiant vend sa salive porte-bonheur.

Fallada nous offre une plongée passionnante dans son époque, qui tend un miroir singulier à la nôtre : c’est cet écho qui a gu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
À la fin du recueil de nouvelles du bonheur d'être morphinomane, la traductrice écrit que l'auteur Hans Fallada « se place à hauteur d'hommes et raconte la petite histoire, nous emmenant dans le quotidien de M. et Mme Tout-le-monde, dans leur famille, à leur table, et jusque dans leur lit. Et leurs histoires ne manquent ni de piquant, ni de beauté, ni d'imagination. » (p. 338). Ces mots sont tellement exacts. Pas de grands drames, ici, non. Encore moins des épopées. Que la vie, tout simplement. Et celle de personnes parmi les moins représentées dans la littérature, même au cinéma de nos jours : les gens ordinaires Des types dépendants de drogues, des gamins, des vieux, des gens mariés qui tentent de trouver un équilibre dans leur vie de couples, des gens à la campagne, mêmes des voyous et des voleurs. Pas ceux qui préparent l'arnaque du siècle – et qui la réussissent –, finissant leurs jours à se dorer au soleil sous les tropiques. Plutôt ceux qui finissent en prison. Il pourrait s'agir de nos voisins. Après tout, que sait-on d'eux, une fois la porte refermée? À travers ces nombreux personnages, on découvre des destins qui pourraient sembler anodins, mais auxquels on trouve un petit quelque chose qui parvient à les rendre uniques. Parfois tristounets, souvent comiques. Dans tous les cas, Fallada réussit à les rendre crédibles. Il faut dire que, pour beaucoup d'entre eux, il peut puiser dans son expérience personnelle assez mouvementée. Pour reprendre sa traductrice, « il a vécu les misères et les enchantements de la vie à la même hauteur que celles de ses personnages ». Décidément, un auteur à découvrir et à lire.
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Hans Fallada est le pseudonyme de l'écrivain allemand Rudolf Ditzen (1893-1947). Rudolf Ditzen naît dans une famille aisée mais a des relations conflictuelles avec elle. En 1911 suite à une sombre affaire de suicide d'un de ses amis, maquillé en duel dans lequel il est gravement blessé, Fallada est inculpé de meurtre et interné dans une clinique psychiatrique à Iéna pour une courte durée. Il abandonne ses études secondaires sans diplôme et fait un apprentissage agricole. de 1913 à 1928, il occupe des emplois divers dans ce secteur, sans être requis plus de quelques jours pendant la Première Guerre mondiale. de 1917 à 1919, il suit plusieurs cures de désintoxication (alcool et morphine) et par la suite il est à plusieurs reprises mis en prison. En 1929, il se marie et aura trois enfants, époque à partir de laquelle il travaille dans les secteurs de l'édition et du journalisme, jusqu'à ce qu'il puisse vivre de ses droits d'auteur. Hospitalisé en raison de ses problèmes d'addiction, Hans Fallada meurt d'un arrêt cardiaque le 5 février 1947.
Du bonheur d'être morphinomane, recueil de nouvelles, vient d'être réédité en collection de poche. Des textes regroupés en six grands thèmes : Les addictions, Les garnements, A la campagne, Vie de couple, Avec le petit homme, Voyous truands et autres voleurs. le titre de l'ouvrage est à prendre comme un euphémisme, bien entendu, mais il traduit bien l'état d'esprit de l'écrivain, ironique et autocritique, car Fallada sait de quoi il parle, lui-même drogué et alcoolique, « Cela fait sept ans que je suis enchaîné à l'addiction, un jour à la morphine, un autre à la cocaïne, une fois à l'éther, une autre à l'alcool. »
Six thèmes, donc les addictions ne sont qu'une partie de ce recueil. L'ensemble par contre, ce sont beaucoup de faits tirés de sa propre vie faite de plus de bas que de hauts, l'écrivain n'hésitant pas parfois à se nommer dans ses écrits. Et quand il ne s'agit pas de Hans Fallada, les autres personnages sont tout aussi pittoresques, issus du petit peuple, rarement exemplaires mais toujours attachants néanmoins : un alcoolique cherche à se faire emprisonner pour arriver enfin à se désintoxiquer, une paysanne au mari jaloux perd son alliance pendant la récolte des pommes de terre, un cambrioleur rêve de retourner en prison où la vie est finalement si tranquille, un mendiant vend sa salive porte-bonheur...
Jamais l'écrivain ne cherche à se disculper ou cacher ses faiblesses (ou celles de ses personnages), jamais il ne cherche à vous tirer une larme de compassion, il dit ce qui est, clairement et lucidement, d'une écriture d'une grande limpidité et non sans humour ; des textes riches en informations sur la situation sociale de son époque et d'un point de vue scénaristique, ses nouvelles sont particulièrement bien torchées.
Si vous ne connaissez pas Hans Fallada, peut-être est-ce le bouquin qu'il vous faut pour l'aborder en douceur car tôt ou tard, il vous faudra lire cet écrivain.
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Un recueil de nouvelles, dont seule la première correspond au titre du livre. Elles sont de l'époque de l'auteur, mort en 1947, et mettent en scène la vie quotidienne populaire de ce temps. Certaines, croquant des traits de caractère bien observés, n'ont malgré tout pas trop vieilli. D'autres, notamment les histoires de voyous, truands et autres voleurs, sont plus désuètes. A part ces dernières, j'ai lu le livre avec plaisir, en souriant aux situations fort bien dépeintes par l'auteur.
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Je connaissais de Fallada son chef-d'oeuvre et dernier roman, Seul dans Berlin ; je sais aussi que mes nouvelles préférées sont réalistes et à caractère populaire (cf. Raymond Carver) ; j'ai une curiosité certaine et durable pour l'Allemagne pré-nazie et nazie, dont l'historiographie actuelle est en train de nous dévoiler des aspects insoupçonnés et, à mon sens, bien plus inquiétants que les lectures totalitaristes...
Et malgré la convergence de ces raisons, me voici ravi de cette lecture au-delà de mes espérances.

Laurence Courtois (dont la qualité de traduction est impeccable), a ici sélectionné 21 nouvelles tirées de deux ouvrages sans doute inédits en France. Elles les a classées par thèmes :
- Les addictions (2 nouvelles dont la première est l'éponyme)
- Les garnements (2 n.)
- A la campagne (3 n.)
- Vie de couple (3 n.)
- Avec le petit homme (6 n.)
- Voyous, truands et autres voleurs (5 n.).

Dans sa postface, tout en soulignant la variété stylistique de l'auteur, sa capacité à rendre différents parlers populaires et régionaux (un mérite qui lui revient aussi), et surtout son talent à se placer à la hauteur de petites gens qui constituent ses personnages, elle retrace une esquisse de biographie de Fallada selon laquelle la plupart des nouvelles s'avèrent être autobiographiques ou tirées d'expériences vécues in situ (en particulier en prison et dans le milieu rural). Si toute référence politique est absente de même que la guerre (ce qui laisse penser que toutes les nouvelles l'ont précédée), la cadre économique de la crise et en particulier le chômage sont dépeints avec une vivacité et une actualité à couper le souffle. Les six nouvelles regroupées sous la partie "Avec le petit homme" en témoignent entièrement. A noter que ce titre fait référence au tout premier roman de Fallada, Quoi de neuf, petit homme ?, vaste narration de la vie d'un couple ravagé par la précarité de l'emploi, l'humiliation, le manque d'argent, lequel, lorsqu'il parut en 1932, fut un immense succès.

Pour leur excellence technique et peut-être aussi selon mes propres goûts, je retiendrai en particulier deux nouvelles : "L'alliance" et "Cinquante marks et puis joyeuses fêtes de Noël".
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Folio nous propose de découvrir un recueil de nouvelles précédemment paru aux Éditions de Noël qui cherche à faire connaître un auteur allemand dans notre pays. Il s'agit d'Hans Fallada qui est né en 1893 et est mort en 1947, ce sont donc des écrits posthumes qui regroupent des nouvelles précédemment éditées dans 2 autres livres. On y aborde plusieurs thématiques avec les addictions, les garnements, la campagne, la vie de couple, les petits hommes et les voyeurs.

Dans ce recueil, les nouvelles se lisent dans l'ordre où au gré de ces envies, à chacun de choisir, il n'y a pas d'ordre, mais décrit toutes des situations extrêmes. j'ai été emmené par la catégorie addiction que j'ai beaucoup aimée, qui offre 2 textes très touchant et écrit de manière à ce que les lecteurs vivent la dépendance du personnage, on ressent presque le manque des personnages, on découvre d'abord l'effet de manque d'un toxicomane puis le déni d'un alcoolique, mais pour ce qui est des autres textes, j'ai eu plus de mal à y entrer, je trouvais ces histoires parfois inintéressantes, je n'arrivais simplement pas à entrer dedans, peut-être parce que je m'attendais à autre chose, je ne sais pas vraiment. Je salue toutefois la plume de l'auteur qui est très agréable à lire quand le contexte nous intéresse.

Si vous me suivez un peu, vous saurez que je ne suis pas particulièrement attiré par les nouvelles de manière générale mais ce thème de suivre les "problèmes" humains de ces personnages me tentais beaucoup, ça me parlait vraiment. Malheureusement à part les 2 premiers textes qui correspondait le plus au titre et à mes attentes, les autres histoires ne m'ont pas intéressé plus que ça. Je trouve que le titre de ce livre est assez mal choisi car il porte à confusion sur la lecture.
Lien : http://books-story.skyrock.c..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les choses sont comme ça : avant, quand Möcke avait encore du travail, il ouvrait souvent aux mendiants, et quand ceux-ci lui débitaient leur litanie sur le mode chômeur, Herr Möcke disait brièvement : « Désolé, je suis moi-même chômeur. » Lorsqu’il devint vraiment chômeur, il passa quelques nuits sans dormir, à ruminer : je n’aurais jamais dû dire ça. C’est moi qui ai provoqué le chômage. Ce salaud de Wrede n’est pas le seul responsable, j’ai provoqué tout ça à cause de mes bêtises. Depuis les Möcke n’ouvrent plus du tout aux mendiants. Ils regardent d’abord par le judas pour savoir qui sonne à leur porte.
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Ils se retrouvaient tantôt ici, tantôt là, tantôt ailleurs, derrière les serres, dans le verger, à la ferme domaniale, à l'épicerie, et de nuit comme de jour dans le parc. Une fois ils crurent apercevoir le père de Ria au loin et s'enfuirent au travers des aulnes et des saules, là où le sol était gorgé d'eau, et ils firent halte dans un champ de pommes de terre, où avançait un chasseur de poules haut sur pattes en s'enfonçant dans l'herbe noirâtre et mouillée de l'automne. Souvent ils n'échangeaient qu'un mot rapide, leurs mains se frôlaient en passant, leurs yeux se saluaient, et toujours revenait un moment où ses baisers la submergeaient, lui coupaient le souffle alors qu'il laissait ses mains s'égarer... Elle se détachait de ses bras, pour la centième fois elle lui répétait que pas un homme ne la ferait sienne sans promesse de mariage.
Il était près d'elle, il lui parlait des femmes qui avaient traversé sa vie, il leur adressait un sourire, depuis son souvenir il les saluait encore. Elles défilaient, elles disparaissaient, de nouvelles se pressaient pour les remplacer, et sa fierté s'indi- gna de n'être qu'une parmi tant d'autres. Il sou- rit, il lui décrivit la petite longueur de la passion, la grande longueur de la vie, il leva la main, se ontra d'une prétention nave en expliquant que jamais il ne s'était séparé d'aucune de femmes en mauvais termes, et soudain elle eut l'impression de sentir monter, au milieu du bonheur riant de ses mots, le parfum passé des pétales de rose séchés qui parsèment les vieilles lettres. Une tristesse sans nom s'empara d'elle, cet homme à ses côtés semblait ne jamais évoquer le moment présent, mais vouloir convoquer en même temps tous les autres, ne jamais aimer qu'elle seule, mais aimer encore de la mêmne façon toutes les femmes qui l'avaient précédée et celles qui viendraient ensuite. Elle tâtonna pour attraper sa main et tenter de s'y raccrocher, pour se convaincre qu'il était bien auprès d'elle, ne serait-ce que physiquement, et découragée elle retira sa main de nouveau, en se disant que cette présence physique était dans le fond bien peu de chose. Et puis ses baisers recommencèrent.
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Le cri qui réclame du tabac est le cri de toutes les prisons, de toutes les maisons d'arrêt, de tous les établissements pénitentiaires, et le désir de tabac est le véritable moteur du trafic de contrebande qui trompe encore et toujours le fin système de surveillance mis en place par l'exécution de la peine. Tout l'acheminement de messages clandestins, les échanges d'argent, de vêtements, de nourriture, de savon, tout cela n'est qu'un effet secondaire de ce besoin primaire de tabac.
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Videos de Hans Fallada (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hans Fallada
L'émission “Une vie, une oeuvre”, produite par Matthieu Garrigou-Lagrange et diffusée sur France Culture, était consacrée le 26 janvier 2013 à la figure de l'écrivain allemand, Rudolf Ditzen (ou Hans Fallada de son nom de plume). Par Laurence Courtois. Réalisation : Charlotte Roux. Avec Hans Fallada il s’agit d’une vie intimement mêlée à l'histoire de l'Allemagne du début du 20e siècle, vue de l’intérieur puisque Fallada décida de rester en Allemagne sous le IIIe Reich et pendant la guerre. Hans Fallada est un auteur allemand né en 1893 dans le Nord de l’Allemagne. Il est de la même génération que Johannes R. Becher, Bertolt Brecht, Kurt Tucholsky ou Walter Benjamin, ces auteurs qui sont nés dans l'empire allemand sur son déclin, qui ont connu, au début de leur âge adulte, la chute de l'empire avec la première guerre mondiale, et qui vivront seulement 14 années de démocratie parlementaire avant que le nazisme ne prenne le pouvoir et que n’éclate la seconde guerre mondiale. Il meurt en 1947 à Berlin, laissant une vingtaine de romans devenus pour certains des classiques lus à l’école. Hans Fallada est un personnage qui connut plusieurs vies, de l’adolescent dépressif à l’administrateur de domaines agricoles, du morphinomane au mari infidèle, du père attendrissant au conteur extraordinaire. Il sut transposer ses aspirations contradictoires, ses expériences riches et traumatisantes dans des romans qui dressent un portrait tendre et féroce d’une société. L’armée des petites gens de Fallada – car ses personnages sont les gens de tous les jours – se débat avec le quotidien de ces années-là, reflet lointain de notre monde contemporain, sous la menace de la crise, de l’inflation, du chômage, alternant toujours entre lâcheté et pureté. On le redécouvre aujourd’hui en France avec “Seul dans Berlin”, “Quoi de neuf petit homme ?”, et “Le Buveur”, tous publiés par les éditions Denoël et en format de poche chez Folio.
Un second documentaire consacré à Hans Fallada et au destin si particulier de son oeuvre et de son roman “Seul dans Berlin” après sa mort sera diffusé le 29 janvier 2013 à 9h dans la Fabrique de l’Histoire. http://www.franceculture.fr/emission-... Avec les voix de : Clément Bondu, Aurélia Petit, Franck Lilin, Antoine Lachand. Interprète sur place : Andrea Weber Merci à Patrick Charbonneau et Marc Cluet.
Invités : Georges-Arthur Goldschmidt, professeur d'allemand, écrivain, essayiste et traducteur. Stefan Knüppel, directeur du musée Hans Fallada à Carwitz Manfred Kuhnke, ancien directeur du musée Hans Fallada Anne Lagny, professeur des universités à l'ENS Lyon et historienne des idées Michelle Le Bars, maître de conférence à l'université de Rennes 2 Werner Liersch, biographe de Hans Fallada Alain Muzelle, professeur des universités à Nancy René Strien, directeur éditorial des éditions Aufbau
Thèmes : Arts & Spectacles| 20e siècle| Europe| Grands Classiques| Littérature Etrangère| Allemagne| Nazisme| Hans Fallada
Source : France Culture
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