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EAN : 978B0000DX2AJ
Flammarion (30/11/-1)
2.5/5   2 notes
Résumé :

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Que lire après Le grand drame de l'AsieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà donc un des deux livres, avec "L'Europe en Asie", qui me valut, un sombre jour de novembre, les foudres d'une muse "babeliote" qui enrageait de me voir défendre, au sortir de leur lecture, quelques-unes des plus belles pages de Claude Farrère.
Elle soupçonnait l'homme, mais aussi l'écrivain qu'il était, de fascisme et de racisme.
Sans être une groupie béate, il m'est arrivé pourtant d'éprouver pour cette plume marine quelque admiration.
Voilà donc un livre que j'ai lu avec beaucoup d'attention et que je "critiquerai" un peu plus longuement qu'à mon accoutumée.
Car si, comme les plaisanteries, les critiques les plus courtes semblent toujours être les meilleures, il faut pourtant savoir parfois aussi prendre le temps de la longueur.
Le décor du "grand drame de l'Asie" est le Japon, un Japon condamné par la Société des Nations pour sa politique impérialiste et ses exactions, un Japon que Claude Farrère retrouve presque 30 ans après avoir écrit, en 1909, son roman "La bataille" dont il fit aussi, en 1921, une superbe pièce de théâtre .
Le contexte du "grand drame de l'Asie" est le climat délétère de 1938 : une guerre déclarée entre la Chine et le Japon, un conflit larvé entre la Russie soviétique et le Japon impérialiste, la montée en puissance du fascisme européen avec au bout du tunnel la tragédie de la seconde guerre mondiale.
Le livre, tout d'abord, est écrit de façon magistral, avec une force qui pourtant n'exclut dans la tournure aucune des finesses dont la plume de Farrère est capable.
Le livre est un bel hommage au Japon, un Japon neuf en surface mais éternel en profondeur.
Débarrassé de ses épines de parti-pris, débroussaillé du fatras dans lequel il s'est enchâssé, élagué de ses branches mortes de vieux principes, le livre finalement s'avère être édifiant et diablement intéressant.
Car ce que dit d'abord ce livre sur son auteur c'est que Farrère, grand admirateur du maréchal Lyautey, est un homme qui a forgé sa personnalité à la fin du XIXème siècle.
C'est un homme d'autrefois, colonialiste et impérialiste, mais qui, affirmant n'avoir aucune estime pour le "teuton" qu'il devine prêt à fondre sur l'Europe, ne peut cependant pas être soupçonné d'être fasciste.
Quand au soupçon de racisme porté à l'encontre de Farrère, il ne tient pas la longueur de quelques lignes, de quelques "Fumées d'opium".
La Chine est ici décrite comme une grande civilisation dont le seule manque est de ne parvenir à fédérer ses différentes nationalités que sous la tyrannie.
La réflexion de l'ouvrage est complexe.
Sa clé se trouve à sa 87ème page.
Le propos est parfois dictée par un anticommunisme violent.
Et c'est bien la Russie du soviet qui est ici la cible du pamphlet.
Car L'homme est de droite.
L'écrivain se paie de toutes les audaces, jusqu'à même se permettre d'égratigner l'immense, l'intouchable Victor Hugo.
"Le grand drame de l'Asie" est un livre intéressant parce qu'il réaffirme une vieille amitié franco-japonaise.
Il est intéressant car il éclaire le contre-jour de l'Histoire, la schizophrénie des grandes démocraties européennes dénonçant le Japon mais pourtant aussi présentes en Chine et ailleurs en Asie.
Mais ce livre ne doit pas faire oublier que derrière le plaidoyer souvent se cache le crime.
Il est à lire sans naïveté.
Il est à réserver au lecteur averti.
Mais il est à lire pour mieux comprendre l'époque dont il provient ...
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Ce petit livre se présente comme un récit de voyage. Et en effet, Claude Farrère, après plusieurs décennies d'absence, parcourt le Japon, la Corée, la Mandchourie, la Chine. Il rencontre, il dîne, il discute, il est reconnu. Il faut dire que c'est un auteur à succès, un écrivain du Japon, mais aussi un défenseur reconnu du Japon en France.

Nous sommes en 1938. La guerre est bien entamée, que l'on considère qu'elle ait été commencée avec l'invasion de la Mandchourie en 1931-1932 ou en 1937 avec l'invasion de la Chine du Nord - incident du pont de Lugouqiao. Hors si l'auteur est foncièrement anti-hitlérien, il est au moins autant attaché à la cause japonaise. A la cause japonaise, contre la Chine.

Car la deuxième partie du fascicule, qui présente le véritable intérêt, et pour laquelle le récit de voyage, très rapide, n'est en fin de compte qu'un prétexte, est surtout ça : un réquisitoire contre la Chine, et un plaidoyer pour le Japon. On aurait pour le moins aimé que l'auteur se servît moins de lieux communs et plus d'arguments fondés en raison, sans quoi ses conclusions n'ont que peu de poids. La plupart des thèmes développés ici sont d'ailleurs mieux expliqués et soutenus dans d'autres publications.

En somme, c'est ce qu'on appelle un pamphlet.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Et sans nul doute, la Chine n'est pas aux japonais.
Elle est aux chinois.
Mais de nos jours, ne sied-il pas de distinguer entre la propriété foncière et la propriété commerciale ?
Celui qui détient un champ de blé a-t-il le droit de laisser son champ retomber en friche, quand, alentour, on a faim ?
Et, en y songeant, si la Chine n'est qu'aux chinois, que font à Shangaï, à Hankéou, à Hong-Kong, et ailleurs les anglais, les américains, les portugais, les hollandais et les français ?
Il faut pourtant être juste ...
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Les allemands du IIIème Reich préfèrent les canons à la choucroute.
Les japonais, eux, préfèrent même au riz un paysage savamment aménagé, une danse hiératique, un noble cortège - de la beauté, enfin ! - et goûtent l'orgueil de leur préférence, le goûtent au plus profond d'eux-mêmes ...
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Il y a là les plus grands noms du Japon littéraire moderne, les Horigouchi, les Kikuchi.
Aucun n'est encore traduit sérieusement en français, mais, sous peu, je compte bien que nous ne subirons plus cette humiliation d'être traduits nous-mêmes et de ne pas traduire.
Songez qu'hier encore un collaborateur de l'Asahi m'offrait une édition imprimée à Tokio de lettres inédites d'Edmond de Goncourt ! ...
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Ainsi le peuple japonais a-t-il toujours gardé, sans doute possible, toutes ses vertus guerrières de jadis. Et il a pareillement conservé toutes ses vertus pacifiques : sa courtoisie, sa netteté morale et corporelle, son énergie au travail, sa patience, sa persévérance. La seule vision, fût-ce à travers une grace de wagon, de la campagne japonaise, des cultures, des paysans penchés sur leurs sillons, et des arbres, si sagement, si pieusement entretenus, conservés, prolongés, des hameaux enfin et des plus simples maisons suffit. L'âme japonaise est visible toute entière dans chacun des paysages japonais.
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Il y aura, l'an prochain, quarante ans révolus depuis mon dernier départ du Japon.
C'est en septembre 1899 que j'ai quitté Nagasaki, convaincu dans ce temps-là que j'aurai tôt fait de revenir dans Kiushu, dans Sikok ou dans Hondo.
Les dieux m'ont dirigé vers d'autres horizons ...
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Video de Claude Farrère (1) Voir plusAjouter une vidéo

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