Quatre nouvelles sur les avancées technologiques et leurs dangers :
- dans la 1ère, un étudiant, Ramzi Altantakra, devient progressivement exclu de tous les lieux publics munis de caméras en raison d'un programme de reconnaissance faciale qui croit avoir décelé des velléités de kamikaze chez lui en raison de micro-expressions inhabituelles.
- dans la 2e une vendeuse de vêtements, Maeva, prends conscience du danger que représentent les drones : leur multiplication et leur surveillance de tous les instants mettent nos libertés en danger.
- dans la 3e Erwan se rend compte que la société privée « Empreintes digitales », qui stocke et numérise toutes les archives mondiales, modifie notre passé en effaçant les documents qu'elle souhaite voir tomber dans l'oubli.
- dans la dernière, la terre, mise à mal par la négligence humaine, subit cataclysmes sur cataclysmes. Une tempête solaire entraîne la collision des bulles et la destruction de certains faisceaux ; notamment ceux de Leyna et ses amis. Une guerre civile s'annonce et l'état d'urgence est décrété. Heureusement que Loup gris (alias Ramzi Altantakra, l'ex. étudiant épris de liberté de la première nouvelle) va tenter de sauver les jeunes gens en les emmenant dans les montagnes, loin d'une civilisation destructrice.
Un style agréable. de bonnes idées, effrayantes mais oh combien plausibles ! A méditer.
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A travers ces 4 nouvelles, nous suivons l'évolution du monde, et précisément de la ville de Paris, victime de la folie des hommes et des nouvelles technologies.
Au fil des textes, la situation évolue de la simple surveillance des passants pour détecter des terroristes en puissance, à la destruction de quasiment toute vie sur Terre à la suite d'une tempête solaire. Et cela fait peur. P. Favero est à la hauteur des plus grands noms des romans d'anticipation.
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Quatre nouvelles qui interpellent le lecteur sur l'avenir de nos relations avec la cybernétique. Un étudiant est contacté par le gouvernement afin de faire partie d'un projet : détecter, grâce à la reconnaissance faciale, des signes avant-coureurs d'une attaque terroriste. Mais tout va se retourner contre lui et il ne pourra plus vivre normalement. Des années plus tard, des hommes augmentés (greffés d'organes artificiels les mettant à la frontière humain/cyborg) manifestent pour leurs droits à être reconnus humains à part entière. Mais gare à ceux qui aident ces nouveaux "transgenres". Un autre bond dans le temps : une société s'emploie à remodeler le passé, tel Big Brother dans "1984", d'ailleurs ouvrage-fil conducteur de ce recueil de nouvelles. Puis... la fin des temps...ou une nouvelle ère déconnectée ? de très bons récits d'anticipation... à moins qu'on y soit déjà ?
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Grosse déception de ce livre. Je me suis arrêtée à la première nouvelle.
Cam
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Juste en bas de chez moi, le George O’ était bondé, comme toujours à l’heure de l’apéro : des employés de bureau du quartier qui avaient fini leur journée, quelques piliers de comptoir déjà bien imbibés et des étudiants fauchés, tout comme moi, qui fréquentaient l’endroit rapport aux prix low cost pratiqués par George, le patron.
Mon portable qui sonne. Numéro masqué.
— Allo, vous êtes bien Ramzi Altantakra ?
Une femme avec un accent des pays du Nord. Forcément, j’ai aussitôt imaginé une BNB : Blonde Nordic Beauty. Ce genre de cliché a la vie dure, surtout chez quelqu’un comme moi.
La voix a répété :
— Vous êtes bien Ramzi Alkantara ?
Cette fois, elle avait prononcé mon nom sans l’écorcher, sur un ton qui m’a encore plus troublé.
— Euh... oui, c’est moi, oui.
— Je m’appelle Natacha Spindelvev, je travaille pour l’I.R.S.O.T.
Ça blaguait pas mal autour du comptoir, j’avais du mal à comprendre ce qu’elle disait, je lui ai demandé :
— Vous travaillez pour qui ?
— L’Institut de Recherche pour la Sécurité opérationnelle des Transports, à la Défense.
« les transhumanistes sont les précurseurs de l'homme de demain: l'Homme augmenté. […] Il ne s'agit pas seulement de remplacer ce qui est déficient ou manquant chez un être humain, non ! Notre objectif est de créer de nouvelles fonctionnalités pour notre corps et notre cerveau […] les cyborgs sont l'avenir de l'Humanité ! » p. 47-48
« Ces mecs, là-dehors, sont des activistes manipulés par le pouvoir en place. Pour eux, l'homme et la machine ne doivent faire qu'un. Tu imagines ? Toute machine possède son tableau de contrôle ; alors, forcément, ça arrangerait tous ceux qui se verraient bien aux commandes d'humains aussi obéissants que des robots. » p.51
« Tu as vu le drone au-dessus des fourgons de flics ? / Il y en a partout maintenant. / Oui, des centaines, des milliers peut-être, qui nous surveillent. Il faut qu'on arrête ça. » p.55
« Elle pressa le pas vers le bas de la rue tout en se retournant plusieurs fois pour voir si le drone ne la suivait pas. Imaginer que quelqu'un pouvait l'observer, tout en buvant tranquillement une tasse de café, à des dizaines ou des centaines de kilomètres peut-être de là, c'était une idée qui lui faisait froid dans le dos. Ça lui faisait penser à un viol. »p.59
« Empreinte digitale réécrivait l'Histoire, comme dans le roman. Dans la fiction imaginée par Orwell, le pouvoir s'appuyait sur une idée pernicieuse : le passé n'existant matériellement pas, sa seule réalité ne pouvait résider que dans l'esprit humain. Sur quoi cet esprit s'appuyait-il pour étayer ses souvenirs ? Sur des archives! Celui qui avait en sa possession les archives du monde était en mesure de contrôler de fait l'ensemble du passé. » p.109
« Les bulles avaient fait voler en éclats l'ancien modèle de la famille. Le rêve des premiers transhumanistes de faire entrer l'intelligence artificielle dans le corps de l'homme avait connu un spectaculaire revirement : c'était l'homme qui faisait désormais partie intégrante d'un corps plus vaste, un corps collectif que dirigeait une intelligence artificielle : la cité-bulle. » p.145