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EAN : 9782361830977
274 pages
Les Moutons Electriques (05/01/2013)
3.95/5   164 notes
Résumé :
Chine, vers l'an 200.
Xiao Chen est un comédien errant, jeté sur les routes par un dieu vengeur. Un masque à forme humaine dissimule son faciès de tigre, tandis que son cœur est de porcelaine fêlée. Son voyage va durer plus de mille ans.
Au cours de son périple, il rencontrera Li Mei, une jeune tisseuse, la Belle qui verra en lui plus qu'une Bête. Celle qui, sans doute, saura lui rendre son cœur de chair. Cependant Brume de Rivière, fille-fée jalouse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 164 notes
Je ne connaissais pas du tout cette auteure qu'est Estelle Faye. C'est grâce à la lecture commune faite sur le forum SFFF que j'ai donc pu entrer dans l'univers de ce conte.

Je me suis fait un véritable plaisir de faire la connaissance des personnages, de plonger dans la Chine du IIIème siècle. J'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteure qui est fluide, poétique a souhait et très descriptive.
L'entrée en matière était très prometteuse, une vraie immersion dans un conte. On sent la magie, la féérie, les démons roder autour de nous tout en avançant allègrement aux fils des pages.

J'ai ensuite été un peu déçue par le parti pris d'Estelle Faye en ce qui concerne le caractères des personnages.. du coup ma lecture a un peu ressemblé a une montagne Russe qui monte doucement mais qui fini avec une seule pente très rapide, pour s'arrêter brusquement.. bref une dégringolade alors que ce roman semblait si prometteur.

Néanmoins, après mure réflexion, je me suis quand même dit que comme l'histoire se déroulait sur 15 siècles et que les personnages avaient une durée de vie assez longue.. peut être qu'ils ont été "blasés" par la vie , par cette éternité que je ne souhaite a personne, par une vie qui fini par devenir monotone et qui donc modifie le caractère des personnages pour finir par les rendre assez fades.

Enfin même si l'histoire ne m'a pas convaincue entièrement, je reste séduite par la plume de l'auteure et je m'aventurerais encore très certainement dans son univers.
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Sans prétention mais bien agréable à lire.
Comme le dit Estelle Faye à propos d'un autre de ses livres :
« En ne cherchant pas une originalité de façade à tout prix (type film à twist des années 90, ou encore «le premier roman écrit entièrement avec des poils de lama»), on peut se concentrer sur l'essentiel: les personnages, l'histoire, les questions qu'elle pose aussi. »
Et c'est bien le sentiment que j'ai eu, Estelle Faye déploie ses talents de conteuse sans bling-bling et sans esbroufe, et nous offre une chouette histoire, se déroulant en un temps où la magie va progressivement quitter la terre. Un thème qui me plaît bien, et qui n'est pas lié ici à l'opposition du Christianisme à la magie de l'ancien monde celte. On a en plus le plaisir du dépaysement puisqu'on est en Chine, et le héros se voyant pourvu au fil de ses aventures non seulement d'une tête de tigre, d'un coeur de porcelaine, de l'amour d'une fée jalouse, mais aussi d'une quasi-immortalité, on s'y ballade du IIIe au XVIIIe siècle. Simplement, c'est une ère qui se ferme et le corbeau, «oiseau-sortilège» explique à Brume de Rivière, la fée:
« Notre temps est fini. Nous devons partir, toi et moi, et laisser cette terre aux hommes. »
Un autre élément qui m'a séduit, c'est la façon dont Estelle Faye évoque la vie d'une troupe de théâtre. Quand Xiao Chen se retrouve avec une tête de tigre, il devient un paria dans son village, mais cette particularité est jugée plutôt intéressante par une bande de comédiens ambulants qui va le recruter. La vie de théâtre, l'errance sur les routes, va permettre à l'auteur de nous présenter une galerie de personnages secondaires - et pas toujours si secondaires que ça d'ailleurs - bien intéressants.
Et puis j'aime assez l'écriture, juste, sans effet de manche, simple, mais loin d'être dépourvue de profondeur et de charme. Elle va bien à ces personnages artistes-artisans (potier, tisseuse), ou saltimbanques.
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Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi bien.

Ce conte a tous les atouts d'une légende de la Chine millénaire. Il nous emporte dans son Histoire, effectuant deux arrêts : le premier à l'époque antique des Trois Royaumes, le second au temps des empereurs de la dynastie Qing au 18e siècle. Quelques passagers ont ce pouvoir de longue vie qui leur permet de rester à bord du train du temps sans mourir ; certains en tant qu'êtres surnaturels, un autre à cause d'une malédiction, un autre pour l'avoir volontairement recherché.

C'est l'histoire de ces hommes et de ces femmes qui sont avant tout reliés par la passion du théâtre vivant.
C'est l'histoire de Xiao Chen, maudit comme Icare pour avoir passé outre les interdictions des dieux. Il se retrouve affublé d'une tête de tigre, mais également des sens aigus de l'animal. Des événements lui apporteront un autre élément corporel étrange – un coeur de porcelaine – et cette longue vie dont il ne semble jamais blasé, et qui ne paraît pas lui apporter non plus une expérience de vie qui paralyserait sa capacité d'émerveillement, d'innocence et d'amour.
C'est l'histoire de Pieds-de-Cendres, le contorsionniste aux cheveux gris, séduisant, qui cherche le secret d'éternité et en trouve une version moins efficace que celle de son ami Xiao Chen. Sa longue vie lui apporte nostalgie, amertume et jalousie compensé cependant par un presque inébranlable sens de l'amitié.
C'est l'histoire de Brume de Rivière, la fée qu'une robe ensorcelée empêche de grandir. Elle parvient à grandir, cependant, et à s'éloigner de l'empathie pour les humains.
Et c'est l'histoire de Li Mei, une jeune fille ordinaire, couturière de génie au caractère obstiné.

C'est une histoire de passion amoureuse et de jalousie, de magie et de démons, de musique et d'acrobaties, de combats extraordinaires aussi, que l'on gagne à lire avec une musique traditionnelle chinoise au fond de l'oreille.
Ce sont des voyages sur le Fleuve Jaune, le Fleuve Bleu, la steppe au-delà de la Grande Muraille ou la Cité Interdite.
Et c'est avant tout du théâtre. Je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer le rideau tomber après le dernier mot, puis se relever, révélant tous les acteurs en ligne prêts à recevoir les applaudissements.

A peine aurai-je apprécié un peu plus de géopolitique, de repères historiques à l'époque des Trois Royaumes surtout, car l'époque Qing est bien plus substantielle. Mais c'est un tel détail infime que j'ai presque des remords de l'évoquer.

Bravo Estelle Faye. Ce conte est une belle réussite. Il a su me charmer.
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J'avais adoré "un éclat de givre". J'étais tombée amoureuse de Chet, le héros principal. J'avais été subjuguée par l'ambiance et l'univers créés par l'auteure. J'avais été séduite par l'écriture fluide et élégante d'Estelle Faye. Je m'étais promis de lire d'autres ouvrages de cette auteure. C'est chose faite grâce à Tatooa qui a proposé une lecture commune autour de "Porcelaine". le bilan de ma lecture est en demie-teinte.

J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Faye, toujours aussi fine, vive et évocatrice. L'auteure démontre encore tout son talent pour donner vie à un univers enchanteur. J'ai adoré être transportée dans une Chine pleine de magie dans laquelle on rencontre fées, créatures monstrueuses, hommes immortels... le dépaysement est total. Les personnages sont superbes, attachants et bien caractérisés. L'histoire d'amour est pleine de charme, romantique sans être mièvre.

J'ai adoré la 1ère partie du roman qui est selon moi un chef d'oeuvre du genre. le récit démarre sur les chapeaux de roue avec une attaque de créatures malfaisantes puis le récit fait la part belle au merveilleux, à la magie tout en n'oubliant ni l'action ni l'émotion. Cette 1ère partie est magistrale, somptueuse, enchanteresse.
La 2ème partie, même si elle est moins sublime que la 1ère, est très bonne. J'ai pris plaisir à suivre les pérégrinations de la petite troupe. Et j'ai beaucoup aimé l'émotion qui se dégage de l'histoire d'amour, comment Li Mei et Xiao se découvrent, apprennent à se connaître, s'apprivoisent. Cette 2ème partie se conclut en beauté par l'épisode à la fois poétique et effrayant de Li Mei prisonnière du mûrier et attaquée par d'horribles bestioles.
Malheureusement, je n'ai pas aimé la dernière partie. Celle-ci m'a semblé déconnectée du reste du récit. Je n'y ai pas reconnu les personnages qui m'avaient séduite auparavant. Et tout ça m'a semblé moins maîtrisé. le récit semble s'engluer, le rythme est moins prenant, l'atmosphère moins saisissante. Mis à part quelques soubresauts (l'attaque des goules par exemple), je me suis ennuyée dans cette 3ème partie. La magie n'y était plus.

C'est dommage de finir un roman si bien commencé sur une note comme celle-là. Un decrescendo est toujours décevant. Si ça avait été l'inverse, un début poussif puis du bon pour finir sur une très bonne fin, j'aurais sans doute mis une meilleure note. Mais là, il me reste l'impression d'un magnifique roman gâché par sa dernière partie.
Ceci dit, cette légère déception ne m'empêchera pas de lire d'autres romans de Faye. Sa plume est toujours aussi agréable et elle a un don pour créer des atmosphères merveilleuses.

Challenge Multi-défis 2017 - 40 (item 6 : une romance)
Challenge Atout prix 2017 - 10 (prix Elbakin 2013)
Challenge Plumes féminines 2017 (une auteure française)
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Deuxième roman d'Estelle Faye paru aux éditions « Les moutons électriques », « Porcelaine » nous entraîne au coeur de la Chine et son histoire à travers la légende d'un homme tigre et d'une tisseuse. Tout commence au IIIe siècle, lorsque Xiao Chen, victime d'un dieu implacable et d'une bien curieuse malédiction, perd son visage au profit d'une tête de tigre. Banni de son village natal, le jeune homme embrasse alors la carrière de comédien itinérant au sein d'une troupe de théâtre où il fera notamment la connaissance de la fille-fée Brume de Rivière et de Pied-de-Cendre, contorsionniste en quête du secret de la vie éternelle. Et c'est alors que les choses se gâtent... L'originalité du pitch de base a de quoi surprendre et c'est ce qui m'a poussée à sauter le pas. Bien m'en a pris ! Estelle Faye nous livre là un roman remarquable qui nous transporte pour quelques heures dans cet empire chinois presque hors du temps que l'on arpente aux côtés des personnages avec un plaisir et un émerveillement constants.

Le cadre, tout d'abord, constitue l'un des principaux points forts de ce roman qui nous embarque des steppes mongoles à la Grande Muraille en passant par d'humbles petites bourgades ou encore à la majestueuse et cosmopolite ville de Pékin. L'intrigue quant à elle est passionnante et maîtrisée de bout en bout par l'auteur qui nous propose une histoire aux allures de conte tour à tour édifiant, tragique, émouvant... du IIIe au XVIIIe siècle, le lecteur fait la connaissance d'un pays mystérieux aux paysages éblouissants où règne encore la magie et où l'on voue un véritable amour à l'art théâtral, amour que l'on ne peut s'empêcher de ressentir également à la lecture de ce roman. Les personnages, enfin, ne sont pas en reste, qu'il s'agisse de Xiao Chen, homme-tigre bon et talentueux aux malheurs duquel on ne peut que compatir, de Brume de Rivière, cette fée solitaire aux pouvoirs surnaturels incroyables, et bien sûr de Li Mein, jeune femme dévouée au courage et à la détermination admirables.

Avec cette « Légende du tigre et de la tisseuse » on peut dire qu'Estelle Faye a brillamment réussi son entrée sur la scène de l'imaginaire francophone. Les livres qui vous bouleversent et vous emplissent d'émerveillement à chaque page sont rares, « Porcelaine » est de ceux-là.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
21 janvier 2013
Certes, l’histoire elle-même est plus joliment troussée qu’originale, moins envoûtante que “simplement” fort agréable à suivre et le roman lui-même ne marquera probablement pas son époque (mais combien d’ouvrages y parviennent vraiment ?). Peu importe. Il s’agit en tout cas d’une très belle fable, tout en émotion, au charme certain.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Les comédiens remontent en bateau le Fleuve Bleu. Certains jours, des dauphins de rivière les accompagnent, suivent leur embarcation pendant plusieurs li. Les nautoniers racontent que ce sont des dieux et déesses protectrices du Fleuve, parfois de jeunes vierges sacrifiées pour sauver leur village des crues. Brume de Rivière semble capable de parler avec ces génies de l'onde. Ils lui racontent le temps des légendes, avant que les hommes domestiques les Fleuves. Quand les êtres comme elle parcourait librement le monde.
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- Au fond, ce n'est pas tant ton visage qu'ils ne supportent pas que ce qu'il leur rappelle.
- Qu'est-ce que ma tête leur rappelle ? réplique l'adolescent d'une voix qui s'éraille. Que j'ai eu un peu plus de cran qu'eux ?
- Que l'homme ne gagne pas toujours contre les forces anciennes, les puissances qui régnaient sur le monde avant notre venue.

(Xiao Chen avec son père).
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Ce n'est pas seulement une troupe, ce sont tous les rêves, toutes les histoires et tous les mythes de la Chine qui défilent sous ses yeux. Toutes les traditions du théâtre, des fastueuses troupes du Sud aux acrobates aériens du Pays de Shu, en passant par les masques bizarres et inquiétants des rives de l'Océan...dans un arc-en-ciel de formes, de couleurs, de lumières et de sons.
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Bastien enlève sa perruque noire de femme chinoise, essuie ses lèvres maquillées et se retourne vers Li Mei.
- Vous êtes toujours l'élue de mon cœur, lui déclare-t-il, mais c'est la dernière fois que je séduis un soudard pour vous.
- Ne vous enflammez pas, rétorque-t-elle. Nous sommes ici pour sauver mon époux.
- Dieu que vous êtes cruelle... soupire le jeune homme avec une moue comique.
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-Au fond ce n'est pas tant ton visage qu'ils ne supportent pas que ce qu'il leur rappelle.
-Qu'est ce que ma tête leur rappelle ? réplique l'adolescent d'une voix qui s'éraille. Que j'ai eu un peu plus de cran qu'eux ?
-Que l'homme ne gagne pas toujours contre les forces anciennes, les puissances qui régnaient sur le monde avant notre venue.
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Vidéo de Estelle Faye
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Réécrire l'Histoire et les histoires, se réapproprier le corps du texte. Si le langage forme notre façon de penser, les légendes et mythes fondateurs façonnent notre perception du monde. Et si nous avons les mythes en commun, c'est bien pour les questionner, les interpréter et faire un lieu où l'imaginaire peut influencer le réel.
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s Estelle Faye (La Dernière Amazone, Rageot), Murielle Szac (L'Odyssée des femmes, L'Iconoclaste et L'Odyssée d'Homère, RMN), Stéphane Bientz (Le Goût du sel, Espaces 34) et Nicolas Jaillet (Frater, In8).
Avec la participation de Faustine Aynié-Yvinec et des élèves de 3eA du collège Valmy - Paris (75). Un grand merci à Eva Mouillaud, professeure.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
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