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EAN : 9782953981797
135 pages
Magnani Editions (23/10/2013)
3.75/5   66 notes
Résumé :
Si j’avais dû trouver un élément pour symboliser mon père, j’aurais choisi les pierres. Mais, attention pas les galets lisses et doux. Non plutôt, les rochers qui piquent les pieds si on leur marche dessus sans chaussures. Ceux qui sont recouverts d’aspérités. Ceux qui râpent, qui coupent, qui sont agressifs et froids. Mon père était un rocher sur lequel on aurait aimé s’agripper sans se blesser. Sous lequel on aurait aimé s’abriter sans se sentir menacé. Marion Fay... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
La narratrice raconte l'agonie de son père. C'est d'abord un poumon qu'on lui ôte, puis le nez, qu'il va dorénavant porter au cou comme un ruban, et enfin la bouche. On lui offre de nouveaux poumons, qu'il doit traîner derrière lui comme une valise à roulettes. Petit à petit, le père redevient un enfant dont il faut s'occuper sans cesse, incapable de marcher, incapable de se nourrir seul, qui ne parle plus, faisant la sieste chaque après-midi et qu'il faut embrasser chaque soir sur le front pour le rassurer avant de dormir. Un père tyrannique auquel chaque membre de la famille offre son temps sans jamais avoir le moindre remerciement. Un père finalement condamné le jour où la sentence des médecins tombe, définitive : « Papa va mourir ».

Incroyable album à l'inventivité graphique sans limite, parfois proche du surréalisme, épuré à l'extrême et d'une force d'évocation stupéfiante. le rapport au père est souligné avec une pudeur bouleversante. On sent la souffrance, la perte à venir, les non-dits, ces mots d'amour qui jamais ne viendront. L'accompagnement vers les derniers instants est décrit avec une sensibilité qui mettrait la larme à l'oeil au gros dur le plus aguerri. Au delà du sujet pour le moins douloureux, je trouve le rapport texte/images proprement fascinant. Un très, très, très grand album.
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L'auteure met en image la maladie puis la mort de son père. Au début, de façon faussement légère, à l'aide de dessins et de dialogues presque enfantins, elle décrit les organes touchés et les conséquences sur le malade, sur sa famille. Avec la progression de la maladie, le récit prend des accents plus touchant. Plus le père s'affaiblit, plus il prend physiquement de place dans les planches et d'espace dans la vie de ses enfants, qui par la force de choses deviennent maternant pour leur parent. le ton et les images deviennent poétiques pour ne pas verser dans le larmoyant. Ellipses et clins d'oeil du côté du surréalisme disent alors la déchéance du corps et la douleur d'une séparation par trop annoncée, parfois attendue.
Bien que je ne sois pas tout à fait fan du style graphique, j'ai été à la fois touchée et impressionnée par la manière d'aborder ce thème avec une créativité et une délicatesse qui n'exclut en rien la réalité.
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Perdre un poumon, puis le nez, la bouche, ensuite redevenir enfant et se prendre pour un roi. Telles sont les étapes de la maladie que Marion Fayolle décrit avec beauté et puissance en y ajoutant de la poésie et de la rêverie.
Il faut pourtant faire face à ce mal qui est entré dans la famille. S'entraider pour ne pas sombrer, pour ne pas s'oublier. Cependant l'attention est énorme. le père réclame terriblement de temps. Mais cette maladie permet aussi de mettre des mots sur les sentiments ressentis, sur ce qu'on ne s'est jamais dit.

« Je pensais que la maladie et toute sa malchance auraient fini par le rendre plus tendre. » Mais non, ce père est toujours une pierre rugueuse, recouverte d'aspérité, coupante. Un désir de tendresse qui n'arrive pas mais qui n'altère pas l'amour que la narratrice lui porte.

Marion Fayolle est douée. Vraiment. Rendre compte d'une histoire tragique et la rendre poétique grâce aux métaphores, peu y arrivent. Elle oui. C'est tout un monde de poésie qui s'ouvre à nous pour accompagner cette famille dans leur quotidien.

J'avais déjà été séduite par les traits particuliers des dessins colorés dans « Les coquins » et je dois avouer qu'avec l'ajout des textes et cette calligraphie si particulière, j'ai eu un coup de coeur pour l'auteure. C'est avec beaucoup d'émotion que les pages se tournent pour arriver à la dernière, le coeur un peu gros et les yeux un peu mouillés
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Un sujet difficile et lourd : le cancer et l'accompagnement d'un parent en fin de vie. Marion Fayolle traite ce thème avec brio et finesse. Les dessins portent une tendresse et une rigueur que j'associe volontiers au ressenti familial. le discours sous couvert de naïveté contient beaucoup d'affect, de gravité.
Une lecture qui m'a bouleversé par sa poésie et l'imaginaire qui permet de prendre de la hauteur dans des situations où souvent les murs, les espaces, les émotions.. tout semble clos.
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La narratrice qui nous parle de la maladie de son père. de la perte de son poumon, à la venue des infirmiers à domicile. Je n'ai pas trop aimé le dessin assez simple et enfantin et je suis resté à distance de pas mal de personnages qui manquent un peu d'épaisseur à mon sens. Sur ce type d ethème l'ascencion du haut mal, la parenthèse sont à mon sens bien plus forts.
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critiques presse (2)
Telerama
18 décembre 2013
C'est par le dessin, qui tient du funambulisme graphique, léger et précis, tout en mouvements suggérés, en décalages oniriques et contrepoints ironiques, que Marion Fayolle réinvente le quotidien comme une expérience unique, hypersensible. On est bien au-delà, cette fois, de l'exercice de style.
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
19 novembre 2013
Le résultat est épatant : une très belle petite comédie noire, d’une touchante et discrète solennité, sublimée par un parti pris inventif et une édition soignée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je pensais que la maladie et toute sa malchance auraient fini par le rendre plus tendre. J'avais vu un documentaire qui expliquait comment les pierres devenaient des galets puis du sable fin, à force d'être secouées par la mer, roulées dans ses vagues puissantes. C'était le principe de l'érosion.
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C'est toujours flatteur de faire moins que son âge. Il y a des gens qui paient des fortunes pour ça.
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Videos de Marion Fayolle (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marion Fayolle
Par l'autrice et Oscar les vacances
Après plusieurs recueils illustrés très repérés qui ont fait connaître son trait, ses histoires et ses personnages, qu'elle dirige telles des « petites figurines » ; suite aussi à un premier recueil de poèmes, Marion Fayolle livre son tout premier roman. Dans une ferme et de génération en génération, on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l'étable et celles qui ruminent dans les têtes. Mêlant lectures, confidences et dessins, l'autrice nous invite dans son livre. Elle déploie tout son petit monde devant le public avec la complicité musicale d'Oscar Aubry (alias Oscar Les vacances).
À lire – Marion Fayolle, du même bois, Gallimard, 2024.
À écouter – Oscar les vacances, « Ceci n'est pas mon corps », produit par Ovastand et [PIAS], 2024.
Lumière par Iris Feix Son par Jean-François Domingues Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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