Extraordinaire histoire de la Russie que celle de ses hommes de l'ombre. La complexité des luttes de pouvoir entre factions politiques est incroyable, inattendue, insoupçonnée, et pourtant...
Raspoutine est celui par qui le scandale arrive, celui par qui se lève un coin du voile de mystère qui enveloppe la tête de l'Empire russe. Sa débauche est notoire, mais calculée: en s'approchant des femmes d'hommes influents, c'est eux qu'il espère atteindre pour mieux influencer la politique. Et quel meilleur et plus tragique exemple que celui de la tsarine elle-même?
Beria, le maudit, sur la mémoire duquel s'est abattue une chape de plomb, une véritable Damnatio Memoriae, ordonnée par Staline. Entre les deux hommes, la relation de collaboration se mue peu à peu en rivalité haineuse dont l'issue ne peut être que la mort d'un des deux hommes. de ce combat dépendra l'avenir du Parti Communiste soviétique, et de l'URSS.
Poutine, l'âme damnée du KGB et de Boris Elstine, tristement célèbre pour les exactions ordonnées en Tchétchénie, et pour le renouveau d'un nationalisme d'extrême droite ultra-violent et religieux. Il n'était destiné qu'à un petit poste de routine, sa carrière n'évoluerait pas beaucoup plus, mais à force de manoeuvres, le voilà propulsé à la tête du plus grand Etat du monde.
Trois destins parmi d'autres, les plus connus, et paradoxalement les plus méconnus aussi. Au fil de la vie des hommes de l'ombre, c'est un siècle de luttes intestines qui nous est dévoilé, un siècle d'histoire qui permettent de mieux comprendre les enjeux de la politique russe, et de comprendre pourquoi la Russie ne changera jamais, malgré les ravalements de façades réguliers.
La ressemblance entre le Tsar Alexandre II et Dmitri Medvedev n'est pas que physique...
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Une plongée très intéressante dans les services d'espionnage et chez les plus grands manipulateurs russes, du début du vingtième siècle avec Raspoutine et le dernier tsar à Vladimir Poutine, son élection en tant que président et ses débuts avec entre autres le drame du sous-marin Koursk.
C'est très documenté, bien écrit - le style est agréable. J'ai juste moins aimé la fin car je ne comprenais pas trop où l'auteur voulait en venir.
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« de Raspoutine à Poutine » pourrait avoir pour sous-titre ou comment les éminences grises ont dirigées le pays. C'est une petite rétrospective assez bien documenté sur la face sombre du pouvoir en Russie et en URSS. Les arcanes du pouvoir tant des Tsars, que du polit bureau soviétique et encore de l'après URSS enfin relevées.
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Dostoievski décrivait ainsi les starets, ces vieux sages de l'orthodoxie en quête de : spiritualité absolue, qui vivaient en dehors de la hiérarchie ecclésisatique : "Celui qui prend la volonté d'autrui entre ses mains et le guide vers la lumière."
Le KGB en Russie c'est comme l'ENA à Paris ; c'est au KGB que l'on formait les cadres de l'administration...."
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