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EAN : 9782226316530
300 pages
Albin Michel (29/04/2015)
3.52/5   23 notes
Résumé :
L'univers exaltant de la Russie éternelle : les grandes tsarines, les égéries tourmentées, les amoureuses passionnées... leurs destins, leurs secrets, les clefs de leurs cœurs.
On suivra les amours de Catherine II, qui adressait à son amant Potemkine des lettres érotiques (longtemps classifiées en URSS), de la princesse Katia Dolgorouki et du tsar réformateur Alexandre II, dont les lettres ont été sauvegardées au Musée parisien des lettres et manuscrits, de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avais acheté ce livre à Vladimir Fedorovski lors de la fête du livre de Toulon en novembre 2019 et eus le temps d'échanger assez longuement avec lui sur la Russie, les années Brejnev et ces amours voluptueuses qu'il a contées dans ce livre.

Sur les cinq histoires présentées, deux m'ont particulièrement séduit : celle de la longue aventure amoureuse entre Catherine II et le général Grigori Potemkine, et celle De Balzac devenu amoureux de son admiratrice Eva Hanska.

D'abord la grande Catherine, magnifique dans sa puissance obtenue par usurpation mais ayant donné à la Russie un grand règne et à son amant, Grigori une tendresse inépuisable. Vladimir Fedorovski décrit avec passion leur rencontre masquée, leur premier rendez-vous à cheval et la lassitude qui peu à peu s'empare du bel amoureux. Il donne une dimension politique indiscutable à leur longue liaison qu'il inscrit fort bien dans l'histoire de la Russie.

Ensuite, ce brave Balzac, courtaud et dodu, au talent d'écrivain immense, entraîné dans une folle passion par la simple lettre d'admiration anonyme de celle qui deviendra son grand amour. Vladimir Fedorovski mêle savamment les aspects littéraires et sentimentaux ce qui offre une belle visite de l'oeuvre colossale d'un homme mort à 51 ans. Quelle ampleur aurait pris son oeuvre s'il avait eu la longévité de Victor Hugo! Il mourut dans les bras de son amour devenue, enfin, son épouse. Beaucoup d'émotion dans la narration de cette idylle, émaillée des espoirs et déceptions de l'écrivain, de ses difficultés financières, de ses voyages, de sa volonté d'atteindre cette inaccessible étoile en l'épousant.

Les trois autres voluptés sont moins saisissantes tout en étant intéressantes, particulièrement l'amour de ce pauvre Tchekov acceptant les nécessaires séparations d'avec sa belle pour préserver la carrière théâtrale de celle-ci. Lui aussi meurt dans les bras de sa bien-aimée après une ultime coupe de champagne, le rêve! Mais, au terme de tant de souffrances physiques et morales.

Pour, Tolstoï, je retiens surtout la confession finale de ses turpitudes à Sophie et l'aveu de son amour éternel pour elle.

Quant au tsar, Alexandre II, c'est la confusion de ses ébats érotiques (bingerles) et de l'amour avec la belle Catherine Dolgorouki qui émerge des pages que Vladimir leur consacre avec des anecdotes savoureuses notamment sur les dessins réalisés par le tsar de la belle Katia dénudée.

L'histoire, la littérature, la peinture, le théâtre et l'art se croisent sans cesse dans le récit voluptueux de Vladimir Fedorovski qui me donne envie de lire encore Balzac et les écrivains russes que j'aime comme Makine et d'autres à découvrir.
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J'ai eu la chance d'assister récemment à une conférence de Vladimir Fédorovski. Avec cet ouvrage, l'ancien diplomate aux innombrables ouvrages socio politiques nous fait rêver de l'époque où la culture française rayonnait dans les milieux intellectuels et politiques russes. Et c'est avec son savoureux accent slave dans les oreilles que j'ai lu ce livre qu'il a voulu consacrer aux grandes amoureuses russes au cours des XVIIIème et XIXème siècles : la grande Catherine II et Potemkine, Alexandre II et la toute jeune Katia, mais aussi Honoré de Balzac et madame Hanska, le beau Tolstoï à l'appétit sexuel débridé ou encore Tchekov où l'amour tué dans l'oeuf par la maladie.

Avec son style endiablé et sans fioriture tel une chevauchée de cosaques dans les steppes immenses, il sait nous faire vibrer au rythme de ces aventures amoureuses enflammées pour lesquelles les écarts d'âge, les immensités à parcourir ou les différences de conditions n'offraient pas d'obstacle aux élans du coeur.

Diplomate il a été, francophile il est resté. Lui qui a rencontré tous les plus grands de la planète depuis un demi siècle se montre dans cet ouvrage aussi à l'aise pour évoquer ces grandes histoires d'amour que pour tenir conférence historico politique sans le moindre papier. Sa verve prolixe nous laisse clairement percevoir la nostalgie d'une époque où les sentiments avaient de la ferveur, savaient attendre leur conclusion ou bien au contraire emportaient tout sur leur passage dans la bourrasque du désir.
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Beau livre très agréable à lire , signé du plus français des russes a-t-on coutume de dire depuis bien des années maintenant. Auteur prolifique qui a dû du temps de l'ex-Union Soviétique tronquer sa vocation d'écrivain ou de raconteur d'histoires pour une carrière de diplomate. Comme un écureuil parti en guerre qui aurait fait son plein de noisettes pour la vie et qui nous les livre en partage grâce à un livre nouveau chaque année. du classifié ou du déclassifié, il connaît ; c'est le spécialiste désigné quand il s'agit de dire des choses à propos de la Russie quand elle tousse, pas moins que ça ; aussi sa passion navigue entre l'observateur politique de premier plan et son talent d'écrivain mais toujours orientée à l'est. Il ne se prive jamais pour autant de dire tout le bien qu'il pense de la France pour l'avoir chaleureusement accueilli et qui lui a permis de se révéler dans les sphères ci-dessus évoquées.

Ici, notre écrivain des frimas nous présente en 2015 La Volupté des neiges. Il y introduit ses souvenirs personnels de la Russie éternelle, tant attachée à son coeur, et il en parle si bien. Dans ses souvenirs, il y a la manifestation de la passion amoureuse glanée dans les épopées russes qui l'ont marqué. de chacune de ces histoires de 280 pages au total, il y avait matière à faire un livre ..
(Catherine II ou l'art d'aimer, Katia la passion d'un tsar, Honoré de Balzac, la grâce venue des steppes, L'Amour dans la vie de Tolstoï, Tchekhov ou la révélation de l'amour )
Publication Albin Michel 2015
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J'ai trouvé les histoires intéressantes, j'ai aimé découvrir certaines anecdotes mais je n'ai pas vraiment accroché au style de l'auteur (très .... je ne sais pas comment dire ... disons il y a des sortes d'envolées un peu lyriques, des descriptions qu'on peut avoir envie de sauter :)
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critiques presse (1)
LePoint
04 août 2015
Des ors du Kremlin aux steppes enneigées de Sibérie, le roman retrace l'histoire de ces âmes en quête d'absolu, en proie à tous les excès.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (114) Voir plus Ajouter une citation
Katia , la passion d'un tsar

Dans son voyage en Russie, Théophile Gautier nous a laissé du Tsar Alexandre II (1818-1881) , qui régna sur son immense empire à partir de l'an 1855, un portrait avantageux ..

Oui donc Théophile notre grand romantique français nous vante l'élégance du Tsar Alexandre II sur laquelle je ne vais pas m'étendre : "C'était une sorte de veste ou de jaquette blanche que portait ce soir là le nouveau Tsar, descendant jusqu'à mi-cuisse, à brandebourgs d'or, bordée en renard bleu de Sibérie au col, aux poignets et sur le pourtour, étoilée au flanc par les plaques des grands ordres.."

Ce qui est sûr, c'est que ce bel homme avait bon coeur. Un jour, un autre, son père lui demanda ce qu'il eût fait des conjurés du 14 décembre, il était encore enfant, il répondit : "je leur aurais pardonné"

Côté amour, puisqu'il fallait bien le marier, il ne trouva pas chaussure à son pied dans toute la liste des prétendantes des diverses cours d'Europe. Il s'éprit non pas d'une roturière mais de la fille naturelle du baron August de Grancy : "une jeune fille à la peau de lait encadrée de bandeaux d'un noir d'ébène, le regard bleu noyé de mélancolie". Voilà ce qu'il vit un autre jour encore dans une loge au théâtre, il la revit le lendemain au bal donné en son honneur (à lui bien sûr). Et c'est parti mon kiki ! Elle s'appelait Marie et était belle comme le jour !..

Le couple impérial filait un parfait amour. Marie donna huit enfants à Alexandre. C'était bien rêver que de penser que la cour impériale après l'absolutisme de Nicolas 1er le père et une Russie traversée par la guerre de Crimée, la famine côté peuple qui ne dit même pas merci quand Alexandre II le libéra du servage, qui touchait plus de vingt millions d'âmes, allait ainsi rester sur cette impression de libération et de nouveau souffle impulsée à cette grande terre de Russie, bien grande pour le jeune Tsar.

Côté alcôve, le couple n'alla plus, puisque la fragilité de la Tsarine, accentuée par le deuil du jeune Nicolas, son fils chéri, la fit renoncer à offrir son lit au Tsar, sous peine de grave complication de santé.

Déçu du peuple, déçu, mortifié même par son nouveau sort, de père endeuillé et de mari repoussé par sa femme malgré elle dont la santé s'étiolait, le Tsar d'habitude si ouvert à tout s'assombrissait. "La noblesse ne lui pardonnait pas l'oukase du 19 février 1861. Cette réforme ruinait de nombreux propriétaires fonciers et poussait les paysans vers la ville, incapables d'acheter les terres qu'on leur proposait". Dans les villes, par contrecoup naissaient des mouvements révolutionnaires manifestant leur hostilité au régime, le nouveau prolétariat était sensible à leurs messes pas très orthodoxes.

Ainsi naissait ce qu'on a peut-être du mal à comprendre qui est cette insurrection latente du peuple et cette époque pré-révolutionnaire. Le monde économique et social russe ne s'y retrouvait pas. Du dialogue de sourds de part et d'autre, des pans entiers de la Russie éternelle glissaient gentiment vers ce qu'il est convenu d'appeler un heurt social d'une rare violence. Il restait pourtant une chance du côté de la foi profondément enracinée dans le peuple, mais même celle-ci ne va pas porter chance à ses cohortes de fidèles, la situation sera trop confuse pour un recours à l'union, ce sera la débandade qui profitera aux révolutionnaires de tout poil.

C'est sur ces eaux marécageuses que le Tsar Alexandre II va devoir dans son palais d'Hiver renouveler d'ingéniosités s'il veut s'en sortir. Je ne suis pas sûr que les gourous consultés lui soient d'un grand secours !..

Alors comme il arrive souvent dans la tragédie d'un homme qui a en main le destin d'un peuple et qui ne sait plus trop quoi faire, il va vouloir s'oublier un peu, faire comme si la vie continuait, aller inaugurer les chrysanthèmes, multiplier les maladresses plutôt que de convoquer le pays, mais est-ce encore bien possible ? Le trouble inexorable qui règne dans les grandes villes est intense, le malheur viendra de ce nouveau prolétariat avec l'Antéchrist. Pendant que le peuple des campagnes ne mange toujours pas à sa faim, c'est pourtant lui qui va supplier le Tsar de faire quelque chose..Le Tsar qui est sur orbite comme un électron libre va céder à la pulsion de la chair, -c'est bien sûr son affaire- et contre toute attente comme si tout acte du souverain devait faire écho dans la terre entière, il va succomber aux charmes d'une ravissante demoiselle de dix sept ans qui répond au nom de Katia, je ne sais pas si cela va lui rappeler un précédent vingt-sept ans plus tôt, c'est Fédoroski qui le dit, et je laisse à la fois au lecteur et à Vladimir Fédorovski de lire et de raconter dans le menu cette histoire idyllique qui va illusoirement faire revivre le palais d'Hiver et prolonger d'autant la tsarisme. Ce tsarisme s'exercera désormais avec une forme de rémanence, à la merci du moindre soubresaut ..

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L'amour dans la vie de Tolstoï
Vladimir Fédorovski, 2017, une cinquantaine de pages.

Léon Tolstoï domina toute la civilisation russe. Plongeant par toutes ses racines dans l'histoire de son pays, l'écrivain fut, en quelque sorte, le héros de son temps. Il le fut par le style de sa vie, par la puissance de sa pensée et par ses amours. Ce noble, ce barine, appartenait pourtant bien plus au XVIIIe qu'au XIXe siècle. Ainsi, son penchant vers l'utopie, sa haine de la civilisation, sa passion pour la vie champêtre et pour la paix de l'âme portée à l'infini, tout cela s'apparentait étroitement à l'esprit de Rousseau, de Voltaire et de Diderot. Son génie exacerbé le poussait à critiquer et à saper toutes les institutions divines et humaines.

Ma passion pour Tolstoï est liée à un souvenir lointain ; avant mon départ pour mon premier poste diplomatique en Mauritanie au début des années 1970, ma mère m'avait offert une édition rare : les quatre tomes de son journal intime, publié à Moscou de 1960 à 1964. Ce fut un cadeau très opportun car, en Mauritanie, j'avais tout loisit de lire et relire les confidences de Tolstoï. Nouakchott, la capitale, qui fut jadis un petit front colonial de quelques centaines d'âmes décrit par Saint-Exupéry dans Terre des hommes, compte de nos jours près d'un million d'habitants. Dans les années 1930, avec la construction de l'Impériale, la route reliant Casablanca à Dakar, la localité devint un relais pour les nomades en transhumance et un étape entre Atar et Rosso. Le village fut emporté par les eaux en 1950 et les habitants s'installèrent sur un nouvel emplacement, un peu plus à l'ouest. En 1957, Nouakchott devint la capitale mauritanienne en lieu et place de Saint-Louis, désormais au Sénégal. Le mariage de l'océan et du désert ou, à l'inverse, l'affrontement des deux éléments me rappelait les tableaux de Kandinsky. C'était le bout du monde et nous vivions en vase clos, mais c'était une chance du moins pour moi : ce pays ne présentait pas un grand intérêt stratégique pour la Russie, la pression idéologique était moins forte. En effet, qu'imposer dans ces trois rues en longueur et sept en largeur, bordées de maisons blanches avec ou sans étage et fleuries de lauriers-roses . C'est là que j'ai découvert le journal intime de Tolstoï, le lisant et le relisant pour, à la fin, emplir mon propre cahier de notes et d'extraits qui constituent la trame de ce chapitre.

Léon Tolstoï naquit le 28 août 1828 dans le domaine familial d'Iasnaïa Poliana - la claire fontaine - dans une famille qui fut souvent en première ligne de l'histoire de son pays. Un de ses aïeuls, Pierre Tolstoï, fut l'homme de confiance et le chef de la police secrète du tsar Pierre le Grand qui lui conféra le titre de comte. Jeune aristocrate menant une vie légère et dissolue, Léon Tolstoï partit combattre au Caucase et en Crimée. Il en rapporta une aversion pour la guerre et un intérêt profond pour la nature humaine qu'il raconta pour les journaux de l'époque, récits qui furent publiés sous le titre de Récits de Sébastopol.."

Rien à ajouter à ces souvenirs, c'est clair et intéressant, si ce n'est que Vladimir Fédorovski aurait pu doubler voir tripler son livre en volume pour en faire un titre à part entière.
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Il entra en agonie le dimanche 18 août 1850 dans la matinée, et mourut à 23 h 30 entre Eva, désormais Mme de Balzac, et Victor Hugo, effrayé de le trouver dans cet état : "Il avait la face violette, presque noire, inclinée à droite, la barbe non faite, les cheveux gris et coupés court, l'oeil ouvert et fixe. Je le voyais de profil et il ressemblait à l'empereur."
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Elle était attendrie par sa naïveté, sa bonté, son enthousiasme. Il la surprenait toujours, sans jamais la lasser, tantôt si savant, tantôt semblable à un enfant. Elle se savait la maîtresse, la muse et bientôt peut-être, cela ne tenait qu'à elle, la femme d'un génie, le femme de Balzac devant l'éternité.
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Mais, plus que le reflet des caprices de ses architectes, ce jeu de contrastes, de couleurs et de lumière n'est-il pas tout simplement l'expression de l'âme fantaisiste de Saint-Pétersbourg et de ses métamorphoses au fil des drames de son histoire?
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