Une histoire simple et fidèle.
Elle raconte l'enfance, dans un village de Kabylie, d'un futur instituteur. Les difficultés sont permanentes. Il faut assurer la subsistance d'abord: on cultive des olives, des figues, il y a quelques bêtes, et on produit de la céramique. Mais tout est toujours précaire, il faut dormir au champ, quand les fruits sont mûrs, pour éviter le vol. Une existence épuisante.
Et puis les familles se querellent, pour un lopin de terre, une pièce de la maison. Les soins sont rudimentaires, alors la mort est menaçante. Et elle frappe, les femmes en couche notamment.
Quand il n'arrive plus à joindre les deux bouts, le père part en métropole pour rembourser les dettes.
Les moments de joie sont rares et sont causés par des choses très simples: un repas qui sort un peu de l'ordinaire par exemple.
Et puis on suit le parcours du futur instituteur, ses études, son acharnement, la confiance qui vient petit à petit, les difficultés financières, la chance aussi qui donne un coup de pouce. Il doit y avoir beaucoup d'autobiographie là-dedans.
J'ai été amené à
Mouloud Feraoun par le livre
Nos richesses, de
Kaouther Adimi. Je ne sais plus si elle le cite, mais j'ai découvert là le milieu littéraire d'Alger, et en poursuivant mon exploration je suis tombé sur
Mouloud Feraoun. Je ne le regrette pas, son style est évocateur et charme discrètement.
Il avait choisi d'écrire en français et était écartelé entre deux cultures. Il paya de sa vie son ascension sociale, puisqu'il fut assassiné par l'OAS quelques jours avant la fin de la guerre en 1962.