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Charles Bally (Éditeur scientifique)Charles-Albert Sechehaye (Éditeur scientifique)Albert Riedlinger (Éditeur scientifique)Tullio De Mauro (Éditeur scientifique)Louis-Jean Calvet (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782228889421
520 pages
Payot et Rivages (06/09/1995)
4.23/5   53 notes
Résumé :
Le Cours de Saussure constitue un ouvrage clé pour quiconque s'intéresse au langage et aux langues ; il est considéré comme fondateur de la linguistique moderne. C'est là que se trouvent exprimés pour la première fois certains des concepts les plus féconds de la linguistique : oppositions binaires (langue/parole, signifiant/signifié, synchronie/diachronie), arbitraire du signe. Ces concepts seront largement affi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Benveniste écrivait superbement, en 1954 : « le Cours de linguistique générale de Saussure (1916), livre posthume rédigé d'après des notes d'élèves, ensemble d'aperçus géniaux dont chacun appelle une exégèse et dont certains nourrissent encore la controverse, projetant la langue sur le plan d'une sémiologie universelle, ouvrant des vues auxquelles la pensée philosophique d'aujourd'hui s'éveille à peine ». (Problèmes… I, p.7)
Toujours un incontournable en linguistique, ces échos de la pensée de Saussure, résonnant à partir des notes de cours de ses élèves, contiennent toujours bien des concepts heuristiques et ne pouvaient tout perdre du génie dont le contenu provient originalement.
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Les langues évoluent dans le temps et entre elles et ne suivent aucun principe, aucune règle établie. Il n'a pas de sens de figer des familles de langues, de définir fixes des racines, de limiter les aires d'influence autrement que d'un point de vue synchronique. La linguistique a pour objet l'étude de la langue pour elle-même et de dégager ses particularités en comparaison de ce qui se faisait auparavant et de ce qui se fait par ailleurs.

Si les langues sont aussi souples, c'est qu'elles ont la parole pour support et que l'on parle la langue que l'on parlait avant nous. La tradition transmet les sons que l'écrit ne parvient qu'avec retard et imperfection à fixer. La parole elle-même ne choisit les mots qu'en rapport avec le concept que forme l'individu qui parle. Ce qui est unitaire, c'est le couple concept-signifiant et qui se nomme le signe. C'est parce qu'une population donnée partage la connaissance que ce couple est permanent que ses membres peuvent se comprendre. Mais cela n'empêche pas les évolutions, les distorsions, les emprunts, les inventions, etc.

Le rôle de la linguistique est alors d'étudier le fonctionnement de la langue d'un point de vue synchronique (à un moment donné) et diachronique (sur une échelle de temps), ce qu'elle ne peut faire que par comparaison d'avec les autres langues. Retrouver la langue originelle est illusoire : on n'a jamais parlé que la langue que parlait nos parents. Identifier les racines originelles n'a pas de sens : elles changent, se transforment s'infuencent les unes les autres. Caractériser l'esprit d'une population, le mode de vie d'une population préhistorique d'après son langage est sans espoir : tout indique que ce type de relation est inexistant...

Mais alors à quoi sert la linguistique ? et bien, puisque le langage est un fait social, elle pourrait servir une science qui aurait pour objet d'étudier la vie des signes au sein de la vie sociale. On l'appelerait sémiologie.
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J'ai lu le "Cours de linguistique générale" de Ferdinand de Saussure afin de mieux comprendre "De la grammatologie" de Jacques Derrida ce qui est très pervers. J'ai fait la même chose il y a quarante-cinq ans quand j'ai lu les "Leçons sur la philosophie de l'histoire" d'Hegel afin de comprendre "Das Kapital" de Marx. Effectivement j'ai trouvé que les liens entre Derrida et de Saussure d'être aussi illusoire que ceux entre Hegel et Marx. Au lieu d'une critique du "Cours de linguistique générale", je vous offre ma réflexion sur l'abysse qui sépare Derrida de Saussure et quelques petits commentaires sur les grandes mérites du "Cours de linguistique générale.")
Le projet de Derrida, un philosophe, est de démontrer que les mots ne représentent pas des vérités absolues qui proviennent du Logos (c'est-à-dire l'entendement infini de Dieu.) Il reproche à Derrida d'être logocentrique. Saussure, un linguiste, a pour but d'étudier les structures et l'évolution des langues parlées et écrites D'après Saussure les mots parlés (constitués de sons) sont des images acoustiques des idées et que les mots écrits avec des alphabets phonétiques sont des images visuelles des mots parlés. Saussure ne dit nulle part que les mots représentent des vérités absolues et divines. En fait il ne dit même pas que les idées dont les mots sont les signes ou images sont vraies. Il s'intéresse uniquement aux systèmes linguistiques. En gros Derrida pêche à gauche et à droite dans les écrits de Saussure afin de créer un paternité honorable pour les propres thèses douteuses.
Pourtant, on ne lit pas le "Cours de linguistique générale" seulement afin de constater les erreurs de Derrida. Ses qualités n'ont rien à faire avec "De la grammatologie." Il expose de façon magistrale les structures du langage, de la phonétique, des langues et les dialectes. Il explique que les langues et les dialectes ne déterminent pas les événements historiques et politiques des peuples. Il montre comment les langues et dialectes évoluent dans le temps. Il fait voir que la race humaine a la capacité innée d'élaborer des systèmes de signes (les langues, la mathématique, la musique, etc.) Finalement il prouve que les lois linguistiques existent que gouvernent les langues (l'anglais, le francais, l'allemand, etc. Bref, dan "Cours de linguistique générale" Saussure fait une apologie brillant de son métier.)
La lecture est très divertissant. Comme il fallait s'y attendre Saussure raconte beaucoup d'anecdotes très amusants sur l'évolution du francais, de l'allemand, du latin et du grec. Ce qui m'a très agréable surpris a été ses connaissances des langues slaves. Notamment il m'a expliqué pourquoi le mot polonais pour 'l'Allemagne" est "Niemcy"; il vient de "nie mówić" (ne parlent pas); dans un mot l'Allemagne est le pays des gens qui ne parlent pas polonais. le "Cours de linguistique générale" m'a beaucoup plu meme si je l'ai lu pour les mauvaises raisons.
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Le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure est une oeuvre posthume, dans laquelle on découvre un ensemble de notes prises par ses étudiants.

Elle contient l'analyse du système que constituent la langue et le langage. Tout en élucidant, si bien, les concepts clefs de la linguistique moderne qui ont été établis par Saussure. Il est question, aussi, de dégager l’identité scientifique de la linguistique et de la séparer des études philologiques et des sciences naturelles.

Cette oeuvre porte, vraiment, une part de la pensée du linguiste qui nourrit la réflexion linguistique.
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- COURS DE LINGUISTIQUE GÉNÉRAL -

C'est un livre que j'ai du lire obligatoirement pour un travail en linguistique pour après faire une dissertation. J'avais le choix mais j'ai choisie celui-la parce que de un, il était en français dans la bibliothèque de mon université et de deux parce que Saussure est le père de la linguistique moderne. C'est vrai que je me suis plusieurs fois endormie devant mais c'était une lecture intéressante qui explique les bases de la linguistique, bien sûr, il faut faire attention. Saussure était dans le passée et la linguistique a fait quelque progrès donc de temps en temps cela, lui arrive de dire des choses légèrement fausses pour notre époque. Mais je pense que ce livre et un bon supplément pour un étudiant en linguistique qui veut approfondir ces connaissance.

Carlaines
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La matière de la linguistique est constituée d’abord par toutes les manifestations du langage humain, qu’il s’agisse des peuples sauvages ou des nations civilisées, des époques archaïques, classiques ou de décadence, en tenant compte, dans chaque période, non seulement du langage correct et du « beau langage », mais de toutes les formes d’expression. Ce n’est pas tout : le langage échappant le plus souvent à l’observation, le linguiste devra tenir compte des textes écrits, puisque seuls ils lui font connaître les idiomes passés ou distants :
La tâche de la linguistique sera :
a) de faire la description et l’histoire de toutes les langues qu’elle pourra atteindre, ce qui revient à faire l’histoire des familles de langues et à reconstituer dans la mesure du possible les langues mères de chaque famille ;
b) de chercher les forces qui sont en jeu d’une manière permanente et universelle dans toutes les langues, et de dégager les lois générales auxquelles on peut ramener tous les phénomènes particuliers de l’histoire ;
c) de se délimiter et de se définir elle-même.

Chapitre II - Matière et tâche de la linguistique ; ses rapports avec les sciences connexes
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La science qui s’est constituée autour des faits de langue a passé par trois phases successives avant de reconnaître quel est son véritable et unique objet.

On a commencé par faire ce qu’on appelait de la « grammaire ». Cette étude, inaugurée par les Grecs, continuée principalement par les Français, est fondée sur la logique et dépourvue de toute vue scientifique et désintéressée sur la langue elle-même ; elle vise uniquement à donner des règles pour distinguer les formes correctes des formes incorrectes ; c’est une discipline normative, fort éloignée de la pure observation et dont le point de vue est forcément étroit.

Introduction
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Le signe linguistique est donc une entité psychique à deux faces [...] Nous appelons signe la combinaison du concept et de l'image acoustique : mais dans l'usage courant ce terme désigne généralement l'image acoustique seule, par exemple un mot (arbor, etc.). [...] L'ambiguïté disparaîtrait si l'on désignait les trois notions ici en présence par des noms qui s'appellent les uns les autres tout en s'opposant. Nous proposons de conserver le mot signe pour désigner le total, et de remplacer concept et image acoustique respectivement par signifié et signifiant ; ces derniers termes ont l'avantage de marquer l'opposition qui les sépare soit entre eux, soit du total dont ils font partie. [...] Le signe linguistique ainsi défini possède deux caractères primordiaux. [...] Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire. [...] Le signifiant, étant de nature auditive, se déroule dans le temps seul et a les caractères qu'il emprunte au temps :
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incipit :
"La science qui s'est constituée autour des faits de langue a passé par trois phases successives avant de reconnaître quel est son véritable et unique objet."
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... la langue [...], chacun y participe à tout instant, et c'est pourquoi elle subit sans cesse l'influence de tous. Ce fait capital suffit à montrer l'impossibilité d'une révolution. La langue est de toutes les institutions sociales celle qui offre le moins de prise aux initiatives. Elle fait corps avec la vie de la masse sociale, et celle-ci, étant naturellement inerte, apparaît avant tout comme un facteur de conservation.
p.108
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