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Catherine Audibert (Préfacier, etc.)
EAN : 9782228903387
109 pages
Payot et Rivages (28/08/2008)
3.31/5   13 notes
Résumé :

Manger, tout comme boire, fumer ou se droguer, mais aussi jeûner, peuvent apporter un apaisement momentané lorsque la souffrance psychique est trop intense.

S'intéressant, une fois de plus en précurseur, à l'alcoolisme et à la boulimie, Ferenczi montre que l'addiction n'est pas la cause, mais la conséquence d'une souffrance, d'un traumatisme et qu'en cela, elle relève de la stratégie de survie, avec une fonction tout à fait précise : "soi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Rien que du bon sens là-dedans mais à l'époque de la publication des textes, dans les années 30, ça n'était peut-être pas encore aussi évident que ça et il devait alors être nécessaire de mettre les choses au clair : dans le cas des addictions, la recherche est moins celle d'une dépendance que d'une tentative de se libérer de l'autre (ou d'un mécanisme de défense hérité d'un traumatisme) lorsqu'il est ressenti comme un excès.


Ferenczi se fait en quelque sorte précurseur de Winnicott, qui avait développé le concept du nourrisson qui se materne lui-même dans les cas où la mère n'est pas suffisamment bonne. Pour en arriver là, il faut quand même provoquer un sacré clivage en soi : une partie de l'individu doit s'occuper de traiter l'autre partie souffrante. Certains psychiatres, quand ils en ont marre d'écouter leurs malades, leur refilent des psychotropes ; la partie maternante de l'individu, lorsqu'elle peut plus se blairer son autre partie souffrante, lui conseille d'aller se bourrer la gueule tous les jours jusqu'à finir en loques. Pour résoudre ça, Ferenczi pensait que la psychanalyse, ça pouvait être cool parce que ça permet de résoudre le clivage interne :


« Etre seul conduit au clivage. La présence de quelqu'un avec qui on peut partager et communiquer joie et souffrance (amour et compréhension), GUERIT le trauma. La personnalité est réunifiée, « GUERIE ». »


Ferenczi développe en outre l'idée que ce ne sont pas les effets des substances qui déterminent l'addiction mais la fonction psychique qui est aidée par le recours constant à un produit ou à un comportement. « On peut alors se demander si les addictions ne constituent pas, parfois, le dernier rempart contre la folie ?»


Tout cela semble de très bon sens mais ce n'est pas inutile de le rappeler dans le cas où certains individus aimeraient renvoyer le problème aux calendes grecques de la lâcheté morale.
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De ce court ouvrage, ce qui m'a paru le plus intéressant, c'est certainement la Préface par la psychanalyste Catherine Audibert, dont le livre consiste à la hauteur d'environ un tiers. À la recherche de l'actualité éventuelle des découvertes sur les addictions des premiers psychanalystes, au-delà du troublant silence de Freud, « pourtant grand fumeur toute sa vie, et quelque temps amateur de cocaïne, à laquelle il consacra plusieurs textes pour en vanter les vertus (entre 1884 et 1887) [qui] ne théorisa jamais les addictions en tant que telles » (p. 7), Audibert découvre des idées inspirantes chez Ferenczi, concernant surtout l'alcoolisme. La Préface en fait état, et le reste du livre contient les textes qui y sont cités, sous forme d'articles (1911-1932) dont les titres et les développements ne relèvent pas directement des addictions ni même de l'alcoolisme. Il aurait été plus intéressant, me semble-t-il, que la psychanalyste signe elle-même un essai développant davantage l'apport de Ferenczi, dont je suis bien incapable de juger jusqu'à quel point il était prémonitoire et/ou il serait encore valable de nos jours, hormis la confirmation récente, par les neurosciences, de l'existence de « substances euphorigènes endogènes », existece que la psychanalyse a présumée dès ses débuts, et dont la carence (pour des raisons neurophysiologiques ou psychologiques) fraye le chemin des addictions.
La primauté du traumatisme et de la névrose sur l'addiction, le rôle thérapeutique de la substance, prise comme alternative consciente ou inconsciente à la psychose, le clivage narcissique des addictés et enfin la nécessité d'adapter la cure analytique aux spécificités de tels patients me semblent être les idées-clés de Ferenczi. le fait qu'elles aient été énoncées de façon épi-phénoménologique dans son oeuvre, voire même dans le cadre anecdotique d'une polémique sur l'antialcoolisme, me paraît, somme toute, inintéressant, contingent, éphémère...
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Mais qu'est-ce que c'est que ça que pour une escroquerie (éditoriale) ?
"Sur les addictions". Ce titre est vraiment trompeur, la quatrième de couverture aussi. C'est tout sauf un livre qui traite des addictions. Enfin pas tout, pas complètement. Mais bon. Visez le titre de cet article : "Le rôle de l'homosexualité dans la pathogénie de la paranoïa" ou celui-ci "paranoïa et odorat"... le rapport avec les addictions est douteux, tiré par les cheveux.
Je ne comprends pas l'éditeur. Je ne comprends pas les choix des articles, cette compilation me semble plus que douteuse, hasardeuse... Les articles semblent quasi hors propos et en plus certains sont vraiment tronqués, coupés au montage, ou en tout cas me donnent cette impression...
Seule la préface, qui n'est pas de Ferenczi, traite du sujet de façon claire et directe.
Pour le reste, ce n'est que de vagues idées, certes pour certaines qui sont intéressantes (les positions de Ferenczi sur l'alcool comme conséquence et non comme étiologie, essentiellement), mais pour d'autres qui frisent le ridicule (exemple cette parenthèse : "(Lorsque la saleté et le désordre deviennent trop tôt ou exagérément insupportables pour l'enfant, c'est souvent le signe précurseur d'une fixation homosexuelle, partiellement peut-être la cause aussi.)")
Une phrase de Ferenczi, pas très claire mais par laquelle il essaie de justifier ses thèses : "... je partage, certes, la crainte de Bleuler que la grande masse, incapable de jugement, ne se méprenne sur ma façon d'interpréter les psychoses alcooliques, comme cela s'est produit pour la théorie de la sexualité de Freud, mais je ne pense pas que ce soit une raison pour me taire, bien au contraire. Si Freud n'avait tenu compte que des grandes masses incapables de jugement, la psychanalyse n'aurait jamais vu le jour."
Une fois ça dit, on peut tout dire...

Je n'ai pas envie d'en dire plus, j'ai déjà perdu assez de temps. Checkez les petites citations que j'ai mises, certaines font sens, mais pour beaucoup, vous en rirez, ou vous en pleurerez.

Petite Bibliothèque de Payot, vous m'avez habitué à beaucoup beaucoup mieux.





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Titre trompeur. Je m'intéresse au sujet des addictions et le titre de ce livre associé au nom de Ferenczi, psychanalyste, me poussèrent à acheter le livre, confiant que les addictions seront abordées en profondeur surtout pour un petit livre d'une centaine de page qui ne coûte pas moins de 6€, comme fut grande ma déception. le livre a évoqué à peine les addictions pour parler aussi de paranoïa et d'homosexualité. Ne l'acheter pas pour son titre. Il y a bien mieux ailleurs.
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Un ouvrage court qui donne des illustrations cliniques argumentées par de la théorie. Un passage traite en particulier de la jalousie prise d'un abord psychanalytique, et c'est très intéressant.

Ferenczi n'est pas le plus connu des psychanalystes, mais ajoute sa pierre à l'édifice tout de même. Je recommande.
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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Ce ne sont pas les effets pharmacologiques des substances ou l’influence de la chimie interne provoquée par certaines activités, qui déterminent l’addiction, mais la fonction psychique à l’origine du recours constant à un produit ou un comportement qui importe dans le processus poussant une personne à vivre sous l’emprise de l’acte addictif.
[…] On peut alors se demander si les addictions ne constituent pas, parfois, le dernier rempart contre la folie ?»
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L'analyse accepte ainsi passagèrement le besoin du patient de croire en lui à la manière d'un hypnotiseur, au-delà de la croyance thérapeutique ordinaire. Il accepte même jusqu'à un certain transfert passionnel, si c'est la condition de la cure avec ceux qui sortent parfois violemment de leur repli "autocratique". Car c'est peut-être par le biais de cette dépendance absolue et en évitant que le patient transfère sur l'analyste le r^le de la mère décevante, celle qui n'a pas suffisamment bien veillé sur lui et celle qu'il ne peut introjecter pour posséder en lui-même la capacité de se soutenir et de s'aider, que le patient pourra se dégager de la nécessité du recours à des drogues pour survivre à des éprouvés innommables dont il était la proie jusque-là.
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[Exemple d’un procédé autocalmant]

La patiente, alors nourrisson, avait été livrée à un état de détresse et de solitude face à une mère incapable d’assurer ses besoins vitaux. Les cris désespérés du bébé étaient restés des appels dans le vide, jusqu’à l’épuisement et la « sensation de s’éteindre ». Adulte, ses compulsions à manger ressemblaient ainsi parfois à ce besoin « d’atténuer cette sensation au plus vite, en mangeant ou en buvant ».
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Dm. est effrayée par les manières ouvertement agressives de la patiente et commence à puer. La patiente ressent cela comme une contre-attaque, comme une persécution (délire de persécution), et doit ou bien se sauver, ou bien s’anesthésier avec de l’alcool.
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La neutralité prétendument bienveillante [de l’analyste] se transforme [pour certains patients] en neutralité malveillante en les renvoyant à l’indifférence de l’autre, qui elle-même les renvoie à la détresse éprouvée auprès d’un autre trop peu –ou pas- secourable.
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