AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Liza Japelj-Carone (Traducteur)
EAN : 9782752910905
240 pages
Phébus (06/04/2017)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Au-delà de la rivière Mur, en Slovénie, dans le campement des Roms, le bonheur se cultive en toute simplicité : une cruche de vin, un foyer, de la musique à tout moment.

Le jeune Halgato le sait bien, et pourtant. Son violon ne chante que pour payer l’éducation de son demi-frère Pišti – son espoir, celui qui doit s’élever et écrire un jour l’histoire de leur communauté. Mais un Tsigane peut-il seulement échapper à son destin ?

Adapté au... >Voir plus
Que lire après HalgatoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Halgato, je ne l'ai pas choisi par hasard.
Quand j'étais petite, je me souviens que des tziganes passaient souvent dans mon village natal. Ils venaient en groupe, mais la plupart du temps on ne voyait que des femmes. On les regardait avec méfiance et curiosité. Il y avait parfois des femmes qui portaient sur le dos leur enfant de quelques mois et qui vendaient des petites choses utiles. Elles proposaient également à des jeunes filles de leur prévoir l'avenir en échange d'une pièce de monnaie. Souvent elles se plaignaient d'avoir faim et n'hésitaient pas à demander un morceau de pain pour leurs enfants, du fromage, des olives, des oeufs… Nos parents nous disaient de ne pas les approcher car elles pouvaient nous jeter un sort.

Je me rends compte maintenant qu'on avait beaucoup de préjugés et que je ne connaissais pas grand-chose sur cette communauté si singulière. Dès que j'ai appris que Halgato parlait de la vie des Tziganes, je n'ai pas hésité et j'ai tenté l'aventure.
Ce roman a été écrit en 1991 et adapté au cinéma quelques années plus tard.
Feri Lainscek a grandi parmi les Roms et on sent dans ce récit que beaucoup de choses sont vraies, notamment les conditions difficiles de vie des personnages.

L'histoire se déroule dans le nord de la Slovénie, dans le campement de Lacki Roma. Halgato, un gamin solitaire vit là- bas avec sa mère et son père qui brille par son absence. Son père a juste le temps de lui inculquer l'amour de la musique, avant de disparaître à jamais.
L'arrivée de sa nouvelle famille va changer beaucoup le jeune Halgato et sa vision de la vie. L'amitié entre lui et son demi- frère est vraiment admirable, puisque Halgato décide de gagner de l'argent en jouant du violon, pour financer les études de Pisti et lui donner ainsi la possibilité d'une vie meilleure .
Pour le jeune musicien, l'amitié est pour le meilleur et pour le pire et ce qui est sûr, c'est qu'il ne fait pas les choses à moitié...

Je sors émue et bouleversée de cette lecture car je me suis attachée aux personnages. J'ai beaucoup aimé la belle écriture poétique et le ton mordant qui va vraiment avec le récit dramatique. Il faut savoir que le livre se lit vite, mais par mon expérience de cette lecture et l'intensité des émotions, je dirais : "Qui va piano, va sano "..
Commenter  J’apprécie          190
Halgato est un récit slovène assez déroutant, qui m'a beaucoup émue tout en me dérangeant parfois.

Il m'a émue parce qu'il dépeint admirablement bien la vie tsigane : une liberté chèrement payée, beaucoup de souffrances pour peu de bonheurs, beaucoup d'amour et de rêve aussi.

Les personnages m'ont émue également, dans leur solitude, dans leur recherche toute personnelle du bonheur, dans leurs actes maladroits et parfois lourds de conséquence, dans leur difficulté à dire leur amour.

J'ai toutefois ressenti un certain malaise tout au long du roman. Malaise qui est dû à ce destin noir, cette poisse chevillée aux personnages, quels qu'ils soient. Malaise dû également à la sauvagerie (sexuelle notamment mais pas seulement) de certains personnages, pour ne pas dire tous.

La plume de l'auteur est à l'image du récit : dure, brute, sauvage mais elle ne manque pas de poésie.

J'ai également appris quelques petites choses sur la Slovénie et son Histoire bien que le cadre du récit ne soit pas très développé. L'histoire aurait aussi bien pu se passer ailleurs, dans un autre lieu et à une autre époque.

Je remercie donc Babelio et les éditions Phébus pour m'avoir fait découvrir cet auteur et ce pays et pour m'avoir permis de m'évader aux côtés de ces tsiganes si fascinants.

Challenge Multi défis 2017.
Commenter  J’apprécie          110
Tout d'abord, un grand merci aux Editions Phébus et à Babelio pour l'envoi de ce livre à l'occasion de la Masse Critique du mois de mai. Captivée par les Tsiganes depuis plusieurs années, c'est tout naturellement sur ce livre que mon choix s'est arrêté.

Posons le décor : nous sommes fin des années 40', au début de la République Socialiste de Yougoslavie gouvernée par le Maréchal Tito (je n'y connais rien en Histoire, mais ça pourrait être votre cas alors autant le signaler), dans la plaine du Prekmurje en Slovénie actuelle, et plus précisément à la frontière qu'elle forme avec la Croatie, la Hongrie et l'Autriche, dans le village (rom) de Lacki roma.

Au fil des pages, j'ai été emportée par la prose poétique de l'auteur. Thierry Clermont (du Figaro littéraire) parle de "lyrisme enchanteur" et il a bien raison. Une écriture multiple, qui passe en très peu de temps de la douceur à la brutalité.
Une lecture que j'ai savourée, la prolongeant au maximum pour retrouver ce décor chaque soir, le temps de quelques pages.
Une lecture émouvante, mais également déroutante (je rejoins ici l'avis de Dedanso).
J'ai été émue par la force du destin, par cette idée obsédante qui revient sans cesse qu'un Tsigane ne peut être heureux -Aucun chagrin ne vaut autant que la tristesse tsigane-, mais j'ai également été secouée par l'image de la femme. Alors oui, je sais qu'il faut prendre en compte l'époque à laquelle ce récit se déroule et le contexte culturel... mais cette image de la femme sorcière, provocante, infidèle, indigne de confiance m'a mis mal à l'aise, même si certains de ces actes s'avèrent finalement "punis" par le Destin.
Émue aussi par certains passages qui m'ont rappelés mon mémoire de fin d'études (je cherchais à savoir si les personnes qui assistent à des festivals de musique dite "manouche" entretenaient les mêmes stéréotypes à l'égard des roms que les personnes ne se rendant pas à ce genre de festivals) : "Il faudrait mettre à part les musicos et les laisser ici ! Tous les autres, il faudrait les enfermer dans un sac et les jeter à l'eau !" (page 173).

Émue encore par cette belle histoire d'amitié entre Halgato et Pisti, par le dévouement sans faille dont font preuve les Tsiganes envers les êtres qui leur sont chers, parfois envers et contre tout... par la force de l'Amour, par la force de l'optimisme et de l'espoir de certains des personnages. Par cette rage de vaincre sa destinée.

En très bref : des personnages à la psychologie extrêmement bien construite, une très belle manière de décrire les choses, que ce soit dans leur simplicité ou leur brutalité, un roman intéressant à recommander et un auteur à découvrir.

Commenter  J’apprécie          50
J'ai choisi ce livre à la beauté de sa couverture qui m'a intriguée. Heureusement je n'ai pas été déçue, j'ai même été littéralement subjuguée à la fois par l'écriture qui mêle habilement poésie et écriture plus "brute", plus "crue".
Dans la Slovénie de l'après-guerre, à la fin des années 1940, Halgato, petit garçon timide, solitaire et qui ne vit que pour son violon grandit dans le petit village "Laksi Roma", au sein de la communauté rom. Il vient de perdre son père et sa mère s'est remariée avec Boumbache qui a un fils, Pitsi, et deux filles.
Boumbache mise tout sur son fils Pitsi : l'école sera le moyen de l'élever, le moyen de le sortir de sa condition de rom et ainsi de la misère.
Halgato a son rôle à jouer dans cette ascension sociale, il participe au financement de la scolarité en jouant du violon.
Un récit dramatique émouvant sur la condition de vie des roms en Slovénie, sur la destinée de ces deux demi-frères.
Ce roman a été publié en 1991 en Slovénie et est apparemment étudié dans les écoles là-bas. Merci aux éditions Phoebus de nous faire découvrir cet écrivain slovène !
Commenter  J’apprécie          112
La première fois que j'ai lu ‘Halgato' c'était un hasard, cette fois-ci c'était voulu.
Relire un livre ne m'avait jamais traversé l'esprit, mais c'était nécessaire dans mon cas. Même si j'avais beaucoup aimé le livre et l'écriture, le déroulement de l'histoire m'avait bouleversée. Je voulais découvrir le livre avec de la sérénité, sachant ce qui m'attendait. Et ce fut un enchantement.

C'est dans le village de Lacki Roma que Feri Lainscek plante le décor. Inspiré sûrement de son expérience parmi les Tziganes, l'auteur nous fait découvrir une réalité qui bouleverse. Les conditions misérables de leur vie sont décrites durant toute l'histoire. Feri Lainscek réussit à garder l'attention du lecteur jusqu'au bout, grâce à l'écriture magnifique, mais aussi grâce aux personnages qui deviennent attachants au fil des pages.
Je sais que je n'ai rien raconté de l'intrigue, c'était le but.

Un livre magnifique et inoubliable.
Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (1)
LeFigaro
02 juin 2017
Un roman lyrique sur les communautés tziganes de Slovénie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Il attendra que le visage du violon se pare de rosée. Voilà ce qu'il doit attendre, car c'est alors seulement que les cordes vibrent autrement. Alors - alors seulement - il courbe l'archet et en frappe d'un coup sec le chevalet. Si l'écho lui revient pur et clair, traversant l'air sans effrayer un oiseau engourdi, il sait qu'il peut jouer sans importuner. De toute façon, nul ne risque de se moquer de cette musique qui est la sienne, les yeux et les oreilles des hommes sont loin.
Commenter  J’apprécie          120
-Eh ben ! s’exclama Bumbas tout content. Alors tout est comme à l’armée. Tu es logé, blanchi. C’est parfait, que demande le peuple ! Quand j’ai fait mon service militaire du temps de l’ancienne Yougoslavie, je n’avais pas du tout envie de rentrer. Certains pleuraient. D’autres imploraient la grâce de Dieu tous les soirs pour les délivrer. Un type s’est même jeté sous un char. Alors que moi je ne voulais pas du tout quitter l’armée. Je me disais : « A quoi bon sauter dans le lac à cause de la pluie ? Qu’est-ce qui m’attend à la maison ? » En effet, rien ne m’attendait. Je n’avais pas encore de femme. Mon père ne m’avait pas encore cédé la meule. Là-bas j’étais soldat et ici tsigane.
Commenter  J’apprécie          60
Après le Village, il y avait un autre grand village. Puis un deuxième, un troisième. Et ainsi de suite, en long et en large. La route qu'on empruntait importait peu, tout comme la direction qu'on prenait. C'est la règle dans ce monde : tous les chemins mènent quelque part. Qu'on aille de l'avant ou qu'on retourne en arrière, on est toujours en train de partir et de venir à la fois.
Halgato conçut de la reconnaissance pour cette révélation.
Désormais, il n'avait plus peur de prendre le mauvais chemin. Ni de s'attarder trop longtemps en un lieu.
Commenter  J’apprécie          60
-Le mieux c’est quand tu pars, quand tu te mets en route, expliquait-il en scrutant sa femme de biais. Parce que là tu sais que tout est en ordre et que tout le monde est en bonne santé. Par contre, le chemin de retour est terrible – le moment où tu arrives, quand tu franchis le seuil. Car tu ne sais jamais si tu trouveras quelqu’un et qui.
Commenter  J’apprécie          70
Ce monde est comme le temps, se disait-il. Tantôt clair, tantôt nuageux. On ne peut jamais le prévoir tout à fait, ni s'y fier totalement. N'empêche, une chose ne varie jamais : il y a toujours l'été et toujours l'hiver. Celui qui surmonte les orages finira par voir la neige. Celui qui survit au gel verra certainement venir le soleil.
Commenter  J’apprécie          71

autres livres classés : littérature slovèneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
26 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur ce livre

{* *}