AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782756011622
86 pages
Delcourt (13/03/2008)
3.66/5   45 notes
Résumé :

Agathe est une petite fille française des années cinquante. Elle grandit entourée de ses deux frères, de son beau-père et d'une mère, aussi secrète qu'hostile, qui n'aime que ses fils. Agathe n'est pas maltraitée, mais elle est l'enfant non désirée. Quand enfin elle atteint l'âge de demander des comptes et de poser les questions qui la hantent, sa mère n'est plus là pour l'écouter. Agat... >Voir plus
Que lire après Lettres d'AgatheVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 45 notes
5
3 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
La première surprise passée, face aux planches aux dessins peu académiques réalisées en aquarelle par Nathalie Ferlut, on s'attache immédiatement à l'histoire cruelle d'Agathe qui débute par cette phrase cruelle : " Ma petite maman chérie, je crois que tu ne m'as jamais aimée, n'est-ce pas ?". Dans les années cinquante encore noyées dans des tabous persistants, une fillette est rejetée par sa mère. Enfant non désirée, elle est ce que l'on nommait, après la libération, un retour de guerre. On suit l'histoire de cette enfance au travers du monologue de l'adulte qu'elle est devenue et qui cherche des réponses au comportement si cruel de cette mère à qui elle voue une rancoeur féroce. Une histoire forte, bouleversante qui retrace avec justesse une époque révolue où l'on gardait profondément enfoui les secrets de famille et des séquelles qui brisaient à jamais des vies.
Commenter  J’apprécie          130
Agathe écrit une lettre à sa mère, après la mort de celle-ci, une façon de régler quelques comptes avec une mère qui lui donnait l'impression de ne pas l'aimer.
La lettre est lue à la façon d'une voix off, un long monologue qui revient sur le passé d'Agathe, et de ses relations avec cette mère distante et froide. le contour des images est flou, comme pour signifier qu'il s'agit seulement de souvenirs approximatifs, les couleurs sont fortes, intenses, amenant une certaine agressivité, après tout, c'est d'un règlement de compte qu'il s'agit. le dessin, travaillé au pinceau, est lourd et pesant, sauf au moment d'un échange de gifles où il devient encore plus tourmenté, et là, ça vole. On découvre cette histoire au fur et à mesure, elle se construit brique par brique. C'est une histoire de secret de famille, un secret trop lourd à porter, qui rend la vie insupportable. Cette histoire prend aux tripes, le ton est sincère et réaliste, le rythme est lancinant mais terrible, on est balancé dans cette relation dure et l'émotion est au rendez-vous. C'est le genre d'histoire qui ne m'enthousiasme généralement pas sous forme de roman, je trouve qu'ici, l'ambiance graphique apporte un lyrisme sourd et profond qui amplifie les émotions et l'empathie, et rend cette lecture vraiment intense.
Commenter  J’apprécie          90
Les lettres d'Agathe sont constituées de correspondances qu'une fille devenue adulte écrit à sa mère décédée voilà près de 20 ans. Curieuse démarche tout de même...

Cependant, cela la libère d'un poids puisque leur relation n'était pas conforme à ce qu'on peut attendre. Ce one shot est de la même veine que Elle ne pleure pas, elle chante dans la même collection.

Il s'agit d'un récit fortement intimiste où il est question d'expier des souffrances accumulées depuis l'enfance. Une mère peut ne pas aimer un enfant dans une famille et lui faire ressentir les pires souffrances entre brimades et humiliations. le genre de mère qui préfère avoir des garçons à la maison et qui n'apprend à sa fille que les devoirs d'obéir et de se taire tout en la préparant à souffrir à sa vie de femme. Horrible ! Cela arrive quelquefois et c'est un sujet qui est rarement abordé dans la bande dessinée.

La lecture m'a été pénible non pas à cause de la narration qui est très fluide. J'ai dû souffler quelques instants à certains passages qui m'ont pris à la gorge. C'était dur car très émouvant. On sent le vécu de l'auteur et combien cela a été difficile de se construire après avoir vécu dans l'absence de l'amour maternel. Dans ces moments, on se dit qu'on a bien de la chance de ne pas avoir connu cela.

En conclusion, je dirai que « les lettres d'Agathe » mérite d'être lu car il s'agit d'un très bon album sur un sujet délicat car intime.
Commenter  J’apprécie          60
Cet album a pas mal circulé dans la blogosphère littéraire à sa sortie, il y a quelques années. Quand je l'ai croisé, lors d'un désherbage de ma bibliothèque, je n'ai pas pu résister. Déjà, cette couverture est d'une force, je trouve, à la fois inquiétante et intrigante… En réalité, l'image de la couverture est la reproduction d'une photo, complète celle-ci, qui fascine beaucoup la petite Agathe dans sa jeunesse. Elle ne peut s'empêcher d'être jalouse que son frère la possède sur sa table de chevet. Nous sommes dans les années cinquante et la mère qui est représentée là, tenant son frère ainé sur les genoux, n'est pas vraiment celle qu'elle connaît. Sa mère est dure avec sa fille, qu'elle néglige, et semble n'aimer réellement que ses frères, l'ainé né d'un précédent mariage, et le plus jeune. Elle, elle est le résultat d'un retour de guerre décevant. A l'adolescence, la rupture aura lieu, trop forte pour avoir des réponses, expliquant ce désamour. Ce n'est que plus tard que les révélations arriveront, que des secrets de famille seront dévoilés. Agathe en profite pour écrire des lettres à sa mère, des lettres qui ne seront jamais lues… Je suis vraiment très heureuse d'avoir fait l'acquisition de cette BD dont j'ai tout aimé, le trait gras, les couleurs chaudes, la composition, le sujet. J'ai pensé à Annie Ernaux, au silence et à la difficulté d'être une jeune femme avec des envies d'émancipation dans ces années là. Agathe ne comprend pas le rejet dont elle est objet, sans se douter de la part d'humanité que cache sa mère. Elle ira chercher l'affection ailleurs. Pour découvrir ce très bel album, il faut savoir dépasser cette couverture sombre et aller chercher de la couleur à l'intérieur.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          60
Inspiré d'une histoire vraie, Lettres d'Agathe raconte la relation difficile entre une enfant non désirée et sa mère.

La perception que l'on a du comportement de ses parents se modifie avec l'âge et c'est ainsi que petit à petit l'on commence à mieux comprendre leurs actions et leurs décisions. Mais que se passerait-il si la relation mère-fille était dépourvue de dialogues, et si au moment d'arriver à la maturité nécessaire pour comprendre des actions parentales traumatisantes, le parent en question n'était plus là, abandonnant l'enfant à ses incompréhensions ? Agathe se retrouve ainsi à la recherche du «Pourquoi ?» d'une enfance dépourvue d'amour maternel. Poussée par une envie de tourner la page, en quête de sérénité, Agathe va adresser de manière posthume trois lettres à sa défunte mère. Trois lettres retraçant son vécu et ses souffrances, de son enfance à l'âge adulte.

Tout débute par l'enfance d'Agathe : ignorée par sa propre mère, constamment punie, deux frères adulés par cette mère sans coeur et des liens affectifs inexistants. L'histoire d'une jeune fille qui doit grandir dans l'ombre de ses frères et dans l'indifférence d'une mère qui ne lui donna même pas de prénom. Vient ensuite les frustrations de cette fille devenue adulte. Une Agathe divorcée et indépendante, mais poursuivie par toutes ses années d'isolement, tourmentée par l'attitude injuste d'une mère dont elle n'arrive toujours par à comprendre les motivations. La dernière partie du récit va ensuite lever le voile sur une partie du secret familial à l'origine de cette relation aussi douloureuse qu'inexistante qu'elle a entretenue avec sa mère. Des révélations certes salvatrices, mais également accompagnées de beaucoup d'amertume, surtout dû au fait qu'elles arrivent si tardivement, tel une addition trop lourde à la fin d'un tête-à-tête trop silencieux.

L'histoire d'Agathe est sombre, pessimiste et triste, mais jamais larmoyante. le graphisme en couleur directe a d'ailleurs tendance à atténuer le fond dramatique du récit. La narration est très efficace et contribue également à véhiculer les sentiments sans jamais tomber dans l'exagération. L'écriture en voix-off va également progressivement faire place aux dialogues lors de la partie plus contemporaine de l'histoire, allégeant ainsi le récit.

A l'instar du « le journal de mon père », « Lettres d'Agathe » relate l'histoire d'une enfant qui, à titre posthume, va tenter de lever le voile sur une relation parentale pleine d'incompréhensions. Une oeuvre splendide, qui vient s'ajouter à cette collection «Mirages» qui regroupe déjà des petites perles telles que « Fritz Haber » et Pourquoi j'ai tué Pierre.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
À mon tour, je serai bientôt mère. Il me faudrait en finir avec mon enfance, me faire à l'idée que les adultes n'agissent pas toujours comme des gens raisonnables par la seule sagesse de leurs années passées sur terre. Existe-t-il seulement un âge adulte ?
Commenter  J’apprécie          120
Presque religieusement ,je vis à l'inverse de toi. J'essaye du moins... En réalité, ce n'est pas si évident, je m'en suis aperçue, il y a peu de temps. Mon mari, dont j'ai divorcé il y a quelques années, avait presque autant de principes que toi sur la façon dont on doit, à chaque instant, se tenir, s'habiller, parler, manger à table, ranger méthodiquement... Sans parler des milliers de choses qui ne se font pas. Étonnant que, mois de trois ans après que j'ai quitté ta maison, j'ai pu vouloir fonder un foyer avec un homme aussi péremptoire et finalement aussi méprisant que tu l'étais, n'est-ce pas ? Ai-je trouvé quelque chose de rassurant, de familier, dans ce rapport-là ?
Commenter  J’apprécie          20
Quel mot que ce "on", anodin, qui ne désigne personne en particulier, mais dit tout de notre relation ! Pas de "on" pour mes frères. "On" est jeté à qui n'est ni François ni Jacques... Dans ta bouche, il y a François-mon-chéri, il y a mon-Jacquot, et puis "on", qui signifie Agathe, le prénom que tu n'as pas choisi pour l'enfant dont tu ne voulais.
Commenter  J’apprécie          20
Dire le secret d'autrui est une trahison, dire le sien est une sottise.
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : relations mère-filleVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5224 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}