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Un bien curieux tableau. Sur les eaux rouges de l'Amazone, glissant d'arbre en arbre, un radeau. Sur ce radeau, un piano blanc d'où s'échappaient une musique légère et rythmée, colorée d'accords de jazz. Une musique vivante et dansante. Assis sur un tabouret, un homme noir vêtu d'un smoking blanc, d'un chapeau blanc et de chaussures blanches.
C'était cet air qui était tout d'abord parvenu aux oreilles de la cinquantaine d'hommes occupés à boire de la cachaça, à jouer aux cartes ou à chiquer du tabac dans la taverne de Rodrigues, que tout le monde appelait colonel. Albert Cerveza Amrein, le barman, fut le seul à reconnaître le son du piano. Intrigués, les hommes sortirent et tous furent étonnés de voir ce noir vêtu de blanc jouer sur ce radeau. Comment était-il parvenu jusqu'à ce petit village d'Esmeralda, sis sur les bords du Rio Negro ? Aussitôt, le colonel se méfia de celui qui se faisait appeler Amazone Steinway, le seul survivant du naufrage du Belém ayant pour seul bagage ce piano. Une méfiance accrue d'autant plus que l'homme resta énigmatique quant à sa situation et sa destination...

Maxence Fermine nous offre un roman d'une simplicité rare et d'une grande sensibilité. À Esméralda, petit village sur les rives du Rio Negro, l'on fait la connaissance d'Amazone Steinway, ce virtuose du piano. L'arrivée de cet homme d'un noir d'ébène bouleversera à jamais les quelques hommes du village, notamment le colonel et Cerveza.
Ce roman est avant tout l'histoire d'un voyage, d'une rencontre, d'un amour fou, d'une promesse et d'un rêve. Sur fond de jazz, se déhanche une galerie de personnages hauts en couleurs, que ce soit Amazone qui va vers son destin ou le colonel qui fuit son passé. Une musique omniprésente qui rythme avec justesse cet incroyable voyage vers nulle part. Une ballade harmonieuse, émouvante, un brin magique et d'une grande richesse servie par des mots mélodieux et poétiques.
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Le soleil se couche dans la moiteur de la jungle. Seul au comptoir, je bois ma bière en silence, silence de la jungle. Clac ! un moustique en moins, tâche noire et sang sur le comptoir. le silence se fait de nouveau, silence de la jungle. le serveur me sert un verre de cachaça. le perroquet se tait. L'atmosphère se bloque. Il se trame un truc. Et dans truc, je n'entends rien de sexuel, à mon grand regret, la seule pute du village est avec le colonel. Un truc du genre spirituel, un verre de rhum se pose sur le comptoir. Il fait soif. Pour contrer le triptyque chaleur-humidité-moustique, en Amazonie, on compose avec bière-cachaça-rhum. le remontant de la vie. La musique de la vie. D'ailleurs, à propos de musique, suis-je le seul à l'entendre ? Je me retourne, personne dans la taverne. J'ai déjà oublié que je suis du genre à boire seul, dans ma vie. le silence s'est subitement tu. Des notes sortent du fleuve. Un piano blanc qui vogue le long du Rio Negro. Étonnant. Je crains d'avoir trop bu. Et pourtant, tout le village est là, sur les rives d'Esmeralda, curieux de cette musique, et de cet étranger qui joue du piano assis, les yeux fermés.

Il s'appelle Amazone Steinway, Amazone comme le fleuve, Steinway comme le piano. La musique de la vie, la vie est un long fleuve pas aussi tranquille que l'Amazone.

Pourquoi son piano blanc a-t-il échoué là ? Et lui donc, quel est son secret ? Il y a du mystère dans l'air, des questionnements qui me poussent à me retrancher sur mon comptoir. Une nouvelle bière, un nouveau verre de rhum. J'oublie le cachaça. L'exotisme a du bon chez les femmes, pas dans mon verre.

Alors que j'écoute la musique d'Amazone Steinway, les yeux clos, le coeur battant de souvenirs, d'ondes tropicales et de désirs sensuels, une voix me guide vers Esmeralda. Elle me susurre ses notes, et surtout elle me transporte dans la moiteur de l'Amazonie, pour une belle histoire d'amour et de regrets, de jazz et de musique, de bières et de rhums. Mon élément, doigts de pied en éventail dans le hamac, une blonde qui m‘apporte une bière, une brune qui m'évente avec sa feuille de bananier. Dis Steinway, tu peux me jouer un air, un de tes standards free. Oh oui, mon élément, mon univers, les moustiques en plus attirés par mon sang mêlé au rhum brun du coin.

La musique s'aventure dans mon coeur comme un moustique le ferait dans mon oreille. La lune illumine la jungle amazonienne. de verte, elle prend une teinte bleutée, un bleu-lune qui donne envie de s'y perdre. Une nuit d'une chaleur qui donne envie de se baigner nu dans une rivière de bière – l'onirisme du roman me charme si bien que je remplace sans état d'âme l'eau boueuse par des litres de cervezas locales. Une chaleur telle qui me voit finir la tête, la langue entre les cuisses d'une femme dégoulinante d'une sueur ambrée. Écoute. le silence. le jazz. le silence de ma vie.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Une couverture pleine de mystères : des touches de piano, des cartes, des dés, un papillon et du café. Une incitation au rêve, à la détente, à la poésie, surtout quand on a beaucoup aimé "Neige" qui m'avait permis dé découvrir Maxence Fermine.
Alors quand la belle jeune femme du vide-grenier m'a dit "50 centimes", je lui ai donné un Euro..."Gardez tout, merci"...et le livre a commencé un nouveau voyage dans mes mains. J'étais le premier à voyager avec ce livre, jamais ouvert, jamais cassé, le parfum du papier neuf...
Elle ne saura peut être jamais ce qu'elle a perdu en gagnant 1 €
Elle a perdu un roman plaisir, et ces quelques heures de petit bonheur simple, cette détente qui vous vide la tête de vos soucis..elle a peut-être préféré trois épisodes d'une série américaine débile. Tant pis pour elle.
Un roman simple, fait des phrases courtes souvent pleines de poésie, sans violence, sans sexe, dans lequel même la mort est belle et donne à rêver.
Un Noir débarque un jour, assis à un piano blanc, posé sur un radeau de fortune, il descend l'Amazone en jouant du piano, et arrive dans un bar-bordel tenu par un colonel qui cherche à se faire oublier du monde...Le début d'un voyage dans cette Amazonie. Amazone Steinway , c'est son nom, n'est pas arrivé par hasard.
Je ne vous en dit pas plus.
Si vous cherchez un petit bonheur de quelques heures, sans "Prise de tête", un livre simple pour faire s'envoler des idées noires, des soucis, pour s'évader, faites ce petit voyage.
Je vais déposer ce livre sur un nouveau radeau, dans une boite à livres ou dans une bibliothèque disposant de peu de moyens afin qu'il permette à d'autres lecteurs d'écouter la musique du musicien Noir Amazone Steinway et de Maxence Fermine

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Pour la fête de la musique, la médiathèque de Vannes a eu la magnifique idée de mettre en évidence quelques livres consacrés à cet art pour le célébrer en y associant la littérature.
J'ai pu ainsi lire un livre magnifique et original et découvrir la plume précise et élégante de Maxime Fermine.
J'ai été conquise dès le premier chapitre par l'histoire de ce musicien noir assis devant un piano blanc, voguant au fil de l'Amazone sur un radeau de bois.
Amazone nous parle des erreurs d'un homme, Amazone Steinway, de ses rêves, de ses regrets et de l'importance du hasard dans sa vie.
Il y a les couleurs aussi: le rouge du fleuve, le vert de la forêt tropicale, Amazone, le jazzman noir et ce fameux piano blanc bien sûr. Tout ici est poésie. Des personnages attachants, pathétiques, déchus peuplent aussi ce formidable paysage.
La couverture est splendide et énigmatique, laissez-vous séduire. Ouvrez le livre et laissez le radeau descendre l'Amazone sur un air de jazz.


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Ca commence par une image, forte , celle d'un musicien noir jouant sur un piano blanc un air de jazz magnifique. Mais ce piano flotte , avec le musicien, dont le nom est Amazone Steinway! ,sur une rivière au coeur de la forêt amazonienne.
Et c'est cette musique que les habitués d'une taverne glauque entendent, et tous les personnages partageront du rêve, de l'espoir, des jeux de dés, des mots et des morts...
Maxence Fermine signe ici encore un roman d'une poésie intense, la magie d'un rêve, ou bien peut-être un instant d'humanité, dans un décor faits de mystère et d'harmonie. Splendide!
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« Je viens des regrets, je vais vers le rêve et je suis là par hasard », affirme sans hésitation Amazone Steinway pour expliquer comment il s'est retrouvé là, au coeur de l'Amazonie, tout seul, à la dérive sur les restes d'un bateau qui a coulé, à jouer du jazz sur un piano blanc. Ce qui soulèvera bien des questions auxquelles il répondra souvent par des phrases énigmatiques.

Amazone Steinway, ni Novocento, ni Fitzcarraldo, a pourtant quelque chose de ces deux personnages. Comme si l'errance de l'un avait croisé la démesure de l'autre pour faire de lui ce sage un peu triste à la poursuite d'un rêve plus grand que nature. Mais ce sont souvent les rêves les plus démesurés et qui nous semblent le moins réalisables qui suscitent le plus d'intérêt et d'engouement, comme le constatera Amazone qui doit faire transporter son piano dans la brousse et dans les hauteurs pour que l'âme de sa femme décédée trouve enfin la paix.

Mais avant d'en arriver là, il devra d'abord convaincre les habitants d'un village et celui qui, en quelque sorte, le dirige après plusieurs tentatives de devenir riche qui se sont toutes soldées par un échec. Mais avant d'en arriver là, il faudra qu'il se raconte. Un peu. Que quelques autres se racontent aussi. Qu'un certain lien s'établisse ente eux malgré les zones d'ombre entourant les uns et les autres.

Ce sont ces personnages hors de l'ordinaire que Maxence Fermine nous raconte sans dévoiler tout d'eux, comme si on les lui avait racontés et qu'il avait choisi de révéler uniquement cette part d'eux qui lui semble essentielle à l'histoire. C'est un Brésil profond, loin de tout, hors des sentiers battus, là où la vie semble s'être arrêtée que nous décrit l'auteur. C'est un rêve fou, une aventure périlleuse, loin du réel qui nous sont proposés ici. Un voyage auquel le lecteur peut prendre part ou refuser, selon sa propension à outrepasser les limites rigides du vraisemblable ou l'absence de celle-ci.

Je me suis, pour ma part, laissée emporter par ce roman aux allures de conte qui vous donne envie de croire au merveilleux et d'écouter du jazz. Et j'ai passé un excellent moment.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Ainsi sont posés dès la première page les ingrédients du récit : la musique et l'irruption inattendue dans un village perdu dans la forêt amazonienne d'un musicien noir jouant d'un piano blanc sur un radeau. Maxence Fermine a donc pris le parti de jouer du mystère dans son roman, en ne révélant le passé des personnages que petit à petit, au fil des conversations, et en rendant ceux-ci étranges et énigmatiques. le héros, lui-même très secret, rencontrera au fil de son voyage un colonel rendu fou par ses échecs successifs, un indien comparé à un ange et, bien sûr, une femme. Celle-ci sera le point de départ, bien qu'on ne l'apprendra que plus tard, de la quête d'Amazone.

Les fidèles de l'auteur reconnaîtront donc aisément les thèmes chers à celui-ci, déjà présents dans ses premiers romans, Neige et le Violon noir. Il les décline ici sous la forme d'une légende, celle du piano blanc sur le fleuve. Cela donne à ce texte l'aspect d'un conte, avec toutes les descriptions très visuelles, les personnages caractérisés par quelques traits seulement, les actions très symboliques posées par ceux-ci, la lecture à double sens que cela autorise alors.

Cet aspect légendaire se retrouve également dans le nom que se donne/donné au héros : Amazone Steinway. Amazone, car sa musique évoque l'écoulement du fleuve du même nom ; Steinway comme son piano. En lisant cette explication, je n'ai pu que penser au pianiste Novecento, qui donne lui aussi son nom au récit d'Alessandro Baricco. de plus, ces musiciens se trouvent tous deux sur un bateau, qui revêt une importance différente, mais aussi importante pour chacun d'eux.


Malheureusement, malgré ce parallèle intertextuel et cette recette fétiche de l'auteur, la magie n'a pas opéré à nouveau pour moi : peut-être me suis lassée justement de ces mêmes ingrédients ressassés par Maxence Fermine sans véritable nouveauté. Seul le style m'a semblé moins poétique, plus oralisé (ce qui le rapproche encore une fois de la légende, répétée de génération en génération, et du monologue de Novecento).
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Un très beau conte de Maxence Fermine que je découvre pour la première fois, à la fois poétique et lyrique. Un livre qui nous emmène sur ce fleuve avec une écriture qui caressent les mots avec délicatesse. L'image de l'homme blanc et de ce piano noir nous apparaissent dans toute sa simplicité, et sa beauté. Et l'on imagine la pureté des notes de musique. Un univers rare et magique.
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Très bon roman empli de poésie, de sensibilité et d'onirisme.

Poésie et musique ne font qu'un et s'entremêlent dans les flots du fleuve Amazone. Un voyage initiatique entre rêve et réalité.

L'auteur joue de métaphores, d'images, d'adjectifs liés à nos sens pour nous faire ressentir et voyager à l'unisson du pianiste Amazone Steinway.

Encore un nouvel auteur découvert que je n'hésiterai pas à découvrir davantage.
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Un musicien génial égrène une mélodie de jazz sur le fleuve Amazone pour illuminer les âmes de l'Amazonie.
Un jazz sublime et fluide enchante l'Amazonie.
Des personnages bien construits accompagnent le héros au long cours.
Un jazzman poursuit son grand amour dans un rêve d'éternité.
Un mélange de lyrique et de fantastique.
Un juste dosage de tous les ingrédients.
Un petit bijou de littérature à savourer.
Foncez belles âmes...


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