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4,01

sur 1373 notes
Confortablement installées sous la couette, ma cadette et moi-même avons parcouru à haute voix, tour à tour, les chapitres de ce conte aérien. La lecture s'est accompagnée d'une sensation dont je ne parvenais pas à distinguer si elle m'ennuyait ou me charmait: le vide. Sans doute parce qu'est mis en scène un mode de vie orientale aux antipodes de la course effrénée, de l'action à tout prix. Récit d'un quotidien contemplatif, épuré, frôlant parfois l'onirisme. Côte à côte, une prose sans prétention & une poésie charmeuse. Aucun précepte absolu de bien-vivre n'est énoncé. L'auteur suggère plus qu'il ne raconte. Tout un art ! Et pourtant, une philosophie bien réelle se dégage de ces pages. Une fois le roman fermé, je me suis entendue prononcé un "mmmouai" suivi d'une sensation d'apaisement. Je me suis endormie une fresque zen en lévitation derrière les paupières. Troublant...
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Un pur moment de beauté et de sagesse ! Classé pourtant dans la catégorie roman, " Neige " de Maxence Fermine se rapproche fortement du conte poétique. Publié aux éditions Arléa en 1999, il a été réédité en format poche en 2011, fort de son succès.
Japon. Fin du XIXème siècle.
Yuko a deux passions dans la vie : les haïkus et la neige.
p. 23 : " La neige possède cinq caractéristiques principales.
Elle est blanche.
Elle fige la nature et la protège.
Elle se transforme continuellement.
Elle est une surface glissante.
Elle se change en eau. "
Mais à l'aube de ses dix-huit ans, le père de Yuko - prêtre shintoïste - ne l'entend pas ainsi.
p. 14 : " Depuis des générations, les membres de la famille Akita se partageaient entre la religion et l'armée. "
Le jeune homme ne démord pas et le convainc de le laisser  se perfectionner encore sept années dans l'écriture de haïkus.
La visite de Meiji, un poète renommé à la cour de l'Empereur, va bousculer les convictions du père. Littéralement charmé par les poèmes du jeune homme, Meiji le prédit à sa propre succession tant son talent est grand !
Dans le but d'élargir cette disposition à d'autres arts, il lui soumet l'idée de se rendre auprès de son maître Soseki, dont la fin est imminente.
Prestement, Yuko quitte le foyer et s'aventure sur les chemins escarpés et enneigés.
p. 36 : " Mais ce qui devait arriver arriva. A trop vouloir l'aimer, il en perdit la peur de la neige. Et c'est elle qui faillit l'avaler de son amour. "
C'est alors qu'il vit la plus sublime image qu'il lui avait été donné de voir de toute sa vie. Une femme de race européenne, morte sous un mètre de neige, dans un tel état de conservation qu'elle semble dormir dans un cercueil de verre.
p. 39 : " C'était une présence merveilleuse. "
Yuko tombe alors amoureux de cette belle inconnue. Il sait cependant qu'il doit poursuivre sa route. Yuko traverse ainsi tout le Japon pour trouver le maître Soseki et apprendre ses enseignements.
C'est face à un homme énigmatique que se retrouve le jeune homme. Son serviteur l'accueille et lui conte l'histoire de Soseki.
p. 44 : " Est-ce là le maître de la couleur ? demanda Yuko.
-Oui, Soseki, le grand peintre Soseki.
-Mais il est... Ses yeux...
-Oui, dit Horoshi. Mon maître est aveugle. "
Aussi décontenancé qu'intrigué par le personnage, Yuko veut en savoir plus et connaître ce qui a motivé cet ancien samouraï à se métamorphoser en maître absolu des arts, à la réputation incontestée.
p. 50 : " L'amour est bien le plus difficile des arts. Et écrire, danser, composer, peindre, c'est la même chose qu'aimer. C'est du funambulisme. "
La présence de Yuko auprès de Soseki ne semble plus si hasardeuse que cela...
p. 78 : " - Je savais qu'un jour elle m'enverrait un messager. Mais je ne savais pas que ce messager viendrait si tard dans ma vie. "
Très court, ce roman de seulement 96 pages est composé de 54 chapitres, illustrés parfois d'un haïku de circonstance. D'une écriture magnifiquement dépouillée et épurée, il n'en reste que l'essentiel : la poésie ! Maxime Fermine touche le lecteur à travers une intense émotion. Un roman d'apprentissage, sur l'amour et la quête de ses rêves. Un petit bijou de la littérature japonaise à découvrir, sans modération... doux comme la neige !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Le premier roman de Maxence Fermine (j'avais commencé par les deux suivants...) celui à priori qu'il ne faut pas rater!
Très beau recueil toujours sous forme de roman/poésie avec l'art et l'amour en sujets centraux. Cette fois ci il ne s'agit ni de calligraphie ni de peinture mais de haïku.
Néanmoins je garde une préférence pour Zen et un été irréel qui vient de sortir
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Très beau conte initiatique, qui oscille entre roman et poésie en prose. Une narration très sensible. Un pur délice !
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Un livre tout en délicatesse,
qui m'a transporté dans ce monde onirique
où les arts de l'essentiel s'enneigent dans ma mémoire.

Donner de la couleur à ses mots,
tout en les rendant : flocons de neige
pour y puiser la pureté,l'éphémère...

Deux hommes en quête de cette vision funambule colorée et joyeuse
d'une beauté faite femme qui
traverse la vie sur un fil
entre deux mondes,deux destins.

Une femme qui parcoure le fil de la poésie
avec élégance et se pétrifie dans une glace d'éternité
celle qui préserve sa flamboyance d'un papillon blond
qui fascine même apres sa mort!

Quelle merveilleuse méditation sur l'amour,la vie et la poésie
un livre court mais intense...

Merci Mosaique92 de me l'avoir prêté ; c'était un ravissement pour moi.
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"Et ils s'aimèrent l'un et l'autre / suspendus par un fil / de neige".
Oui, j'ai commandé ce livre par erreur (la honte!) et oui, j'ai mis du temps à le déloger de ma bibliothèque pour le lire, pensant que les haïkus et la quatrième de couverture ne préfiguraient qu'un nouvelle ouvrage dont l'adjectif "poétique" ne cachait en fait qu'une écriture pompeuse et incompréhensible (l'idiot!).
J'ai donc débuté la lecture de ce livre avec beaucoup d'à priori négatifs, et pourtant, je l'ai lu en une après-midi, je l'ai beaucoup apprécié.
Yuko, jeune poète talentueux qui consacre sa vie à la rédaction de haïkus, nourrit une fascination totale pour la neige, sa beauté, ce qu'elle représente. On lui conseille d'aller à la rencontre de maître Soseki afin de donner de la couleur à sa plume. Surprise : Soseki, peintre et maître des couleurs est aveugle. Une cécité causée par un travail acharné pour réussir à créer une oeuvre à la hauteur de Neige, son âme-soeur, funambule disparue entre deux cimes blanches des Alpes du Japon. Yuko apprend à apprécier les couleurs quand Soseki sent chez son jeune apprenti des talents indiscutables ainsi qu'une aide précieuse dans sa quête inespérée de sa bien aimée.
Ce livre est beau et poétique, des caractéristiques que je ne cherche pourtant pas outre mesure dans mes lectures. Au bout du compte, j'ai juste regretté... que ce ne soit pas plus long !
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Neige. Un rendez-vous avec l'instant présent, un moment de quiétude, une paix intense, une musique silencieuse, une danse au pays des rêves.
Neige. Du blanc infini, une invitation au vide, un enchantement peuplé de flocons gracieux.
Neige. Des yeux fermés. Une lumière intérieure, un éparpillement de couleurs.
Neige. Et laisse la vie entrer sur ton chemin.
Neige. Souviens toi. Une robe blanche sur l'horizon. Plus de distance, plus de taches, plus de désordre.

Sur ce fil de neige, nous sommes tous funambules, hyptonisés, envoûtés. Les pensées se vident. Au loin, des étoiles de mer se dessinent sur le tapis blanc, les enfants sont sortis, le sourire aux lèvres, ils sont tout blanc.

Heureux et en paix.
Neige encore.
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Neige, poésie
Funambule improbable
Esquisse d'oeuvre d'art

Un vrai bonheur que ce petit roman tout en douceur et blancheur. On y imagine ce Japon des samouraïs, de la cérémonie du thé et des estampes.
Une belle histoire d'amour, très esthétique et fébrile à la fois.

Une heure de dépaysement total !
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Un très joli et merveilleux conte.
Petit (moins de 100 pages)
La conclusion :
Il y a deux sortes de gens: Les acteurs et les funambules.
Vous ne comprenez pas ?
Il faut vous mettre dans la tête d'un japonnais !
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Ce petit livre est de toute beauté. Sa lecture met du baume au coeur, le récit étant empli de douceur et de délicatesse. Des dates figurent dans le roman, mais nous pourrions presque dire que c'est un récit hors du temps, une bulle intemporelle, un cocon neigeux, d'une blancheur éclatante. L'histoire, est belle et apaisante, la narration poétique et l'ensemble forme un hymne à la beauté, à l'art et à l'amour.
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